17/10/2022
Un intellectuel africain se retrouve étranger parmi les siens. Il erre, perplexe, restant balloté entre son égo et ses multiples dimensions, entre le sujet et l'objet, mais aussi entre le conscient et l'inconscient. Il navigue entre deux types de sociétés. L'une orientale, arabo-islamique qui reste, pour lui, la terre promise, le rêve de son cœur. Il l'imagine, de loin, tel un eldorado. Mais il s'était perdu entre la réalité et le rêve. L'autre société est sa terre natale, où il retrouve cette même solitude auprès des siens. Ce fut chez lui le début de la révolte contre le régime politique en place. Il rejette, du coup, toutes les options socioculturelles qu'il considère comme l'émanation d'un mimétisme de l'Occident, et qui se traduiraient, en fin de compte, par une perte d'identité en faveur d'une autre culture et d'une autre conception du monde. Il constate que la société n'est plus qu'une pâle copie du modèle de société occidental qui inspire sa façon de penser, d'être et d'agir.
Il récuse le système économique, jugé inégalitaire où le plus faible subit, sans coup férir, la loi du plus fort. Il développe ainsi un discours multiple, en usant tantôt de la langue d'emprunt pour s'adresser à l'Occident, du Coran et de la Sounna pour parler aux « arabisants » et, d'autres fois, il manie les langues locales, bourrées d'anecdotes et d'adages.
Pendant plus d'une trentaine d'années, il polarise tous les regards et devient un acteur incontournable dans les actes majeurs qui ont rythmé la vie sociopolitique de son pays. Il s'agit d'un clin d'œil à toute la Umma pour des retrouvailles, un début de dialogue entre les membres de cette communauté unie par la culture et la civilisation.