03/03/2024
Al-Ṭabarī
« (...) Devenu un docte respecté dans l’exégèse coranique, l’histoire, la jurisprudence, l’adab, le Ḥadīth et la poésie, al-Ṭabarī passe à cette époque pour l’un des maîtres les plus attractifs du monde arabe. Refusant tous les postes officiels qu’on lui propose, bien qu’il tende de temps à autre son oreille au calife al-Muktafī, il donne des cours privés à des étudiants de plus en plus nombreux. Vivant simplement, malgré la rente de son père, il semble ne s’être jamais marié et tous les récits indiquent qu’al-Ṭabarī a été dans sa vie publique et privée aussi bon qu’intègre. Entre deux leçons, il exerce même en médecin, soignant ses étudiants et proches. S’étant intéressé au sujet plus jeune, il avait même en sa possession une copie du Firdaws al-ḥikma, l’encyclopédie médicale de son compatriote ʿAlī ibn Rabban al-Ṭabarī. D’abord shaféite dans le droit, il avait été l’un des jurisconsultes les plus écoutés de Bagdad. Plaçant l’emphase sur l’ijtihād (l’exercice indépendant du jugement), al-Ṭabarī avait émis de nombreuses fatawā, au point où ses étudiants étaient allés jusqu’à permettre la formation d’une école, la Jarīriyya (du nom de son père, Jarīr). Une école qui, à cause de principes pas suffisamment distincts du shaféisme, avait fini par disparaître quelques générations plus tard… Proche, dans la croyance, des savants du Ḥadīth et des disciples d’Aḥmad ibn Ḥanbal, il avait toutefois fini par se retrouver au milieu d’une polémique quand, discutant de l’interprétation d’un verset du Qurʾān, des hanbalites lui ont reproché de professer des hérésies. (...) Si on lui connaît, dans le droit, l’Ikhtilāf al-fuqahāʾ, un ouvrage comparant les doctrines et vues des grands jurisconsultes jusqu’à lui, al-Ṭabarī doit l’essentiel de sa gloire à deux ouvrages, son Taʾrīkh al-rusul wa l-mulūk wa l-khulafāʾ, et le Jāmiʿ al-bayān ʿan taʾwīl āy al-Qurʾān. (...) »
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