24/01/2024
Salaam,
J'ai eu l'honneur de visiter la ville de Bouaké pour constater l'évolution de la situation d'après guerre.
Bouaké était un des plus grands fiefs de la rébellion qui contrôlait le Nord du pays.
Après plusieurs années de guerre, la Côte d'Ivoire qui a enregistré son lot de morts, de blessés, de viols et d'exilés semble s'inscrire désormais dans une nouvelle ère de développement s'appuyant sur une forme de parfaite résilience et de regret.
J'ai emprunté le nouvel autoroute appelée "Autoroute du Nord" qui fait partie du grand projet autoroutier structurant d’intégration sous-régionale reliant Abidjan à Bouaké sur une longueur de 357 km.
Cette infrastructure a beaucoup contribué au désenclavement du nord. Elle fait partie du projet majeur de création d'ici à 2035, du corridor Dakar-Lagos.
L'axe de l'autoroute Yamoussoukro- Bouaké à été inauguré le 23 août 2023. Elle dispose des caractéristiques de 2×3 voies entre Cocody et Yopougon ensuite 2×2 voies entre Yopougon et Bouaké.
La crise politico-militaire en Côte d'Ivoire ou guerre civile ivoirienne commence le 19 septembre 2002, lorsque des soldats rebelles dont certains seraient venus du Burkina Faso tentent de prendre le contrôle des villes d'Abidjan, Bouaké et Korhogo. Ils échouent dans leur tentative de prendre Abidjan mais parviennent à occuper les deux autres villes, respectivement dans le centre et le Nord du pays.
La rébellion qui prendra plus t**d le nom de « Forces nouvelles » occupe progressivement la moitié nord du pays, le coupant ainsi en deux zones géographiques distinctes : le sud tenu par les Forces armées de Côte d'Ivoire (FANCI) et le nord tenu par les Forces armées des Forces nouvelles (FAFN) avec Tiébissou comme linge de front qui séparait les deux belligérants.
Située à 43 km de Yamoussoukro et à 65 km de Bouaké, la petite ville de Tiébissou a vécu les moments les plus difficiles aux premières heures de la guerre. Les nombreuses attaques et les innombrables morts enregistrés à l'issue des combats, et surtout dans les rangs des populations en fuite, ont longtemps traumatisé les populations. Mais le pire, c'était cette ligne de front qui a divisé pendant plus deux ans cette ville et ses habitants en deux : une zone déclarée gouvernementale, et l'autre appartenant aux Forces nouvelles.
Un début de solution se profile le 24 janvier 2003 avec la signature des accords de Linas-Marcoussis. Cependant, une brusque crispation en novembre 2004 remet en cause toutes les avancées obtenues. Une promesse de règlement final se dessine enfin avec la signature de l’accord politique de Ouagadougou le 4 mars 2007, avant d'être remis en cause à l'occasion de l'élection présidentielle ivoirienne de 2010 et de la crise politique qui en résulte. Cette situation se résout à la suite de la victoire militaire des Forces républicaines de Côte d'Ivoire lors de la guerre ivoirienne de 2010-2011.
La crise ivoirienne de 2010-2011 dite crise post-électorale est une crise politique en Côte d'Ivoire qui éclate à l'issue du second tour de l'élection présidentielle ivoirienne de 2010, le premier scrutin depuis 10 ans, avec la contestation du résultat par le perdant, le président sortant Laurent Gbagbo. Elle constitue l'ultime étape de la crise politico-militaire qui a débuté en septembre 2002.
Bien qu'Alassane Ouattara ait été reconnu vainqueur par la Commission électorale indépendante et la communauté internationale, le président Laurent Gbagbo revendique une victoire que lui reconnaît le Conseil constitutionnel. Après cinq mois de vives tensions, Laurent Gbagbo est finalement arrêté le 11 avril 2011 à l'issue de l'offensive victorieuse des Forces républicaines de Côte d'Ivoire sur Abidjan. Alassane Ouattara est proclamé président de la République par le Conseil constitutionnel le 6 mai suivant.
Dans son rapport rendu le 10 août 2012, la Commission d'enquête nationale mise en place après l'investiture de Ouattara estime le nombre de victimes de cette crise à 3 248 (1 452 morts imputées au camp Gbagbo, 727 au camp Ouattara et 1 069 non attribuées
Quelles sont les causes de la crise ivoirienne ?
Contestation du résultat par le président Gbagbo.
Tentatives de l'UA et de la CEDEAO de négocier le départ de Gbagbo.
Sanctions financière et économiques contre le régime de Gbagbo.
Dégradation de la situation économique.
Affrontements militaires entre les deux camps.
NB:
Les images : hôtel Harmattan avant et après pillage (immeuble)
L’hôtel Harmattan qui a fait depuis de longues années, la fierté de Bouaké est en lambeau. Presque résiduel depuis les années 1990 à 2000, cet édifice hôtelier a succombé sous le coup de la rébellion de 2002. L’image que présente cet hôtel est aujourd’hui hideuse. C’est plutôt un bâtiment crasseux qu’il nous donne d’apercevoir. Tout a été emporté lors de la crise. Vitres, climatisations, tapis et autres accessoires ont été démontés par ces scélérats
-Autoroute
-Un des QG de Guillaume Soro qui a été bombardé