29/03/2024
𝐁𝐀𝐌𝐀𝐊𝐎, 𝐋𝐄 28 𝐌𝐀𝐑𝐒 2024
𝐃𝐈𝐒𝐂𝐎𝐔𝐑𝐒 𝐃𝐄 𝐌𝐎𝐍𝐒𝐈𝐄𝐔𝐑 𝐌𝐀𝐌𝐀 𝐃𝐉𝐄𝐍𝐄𝐏𝐎, 𝐒𝐄𝐂𝐑𝐄𝐓𝐀𝐈𝐑𝐄 𝐆𝐄𝐍𝐄𝐑𝐀𝐋 𝐃𝐔 𝐃𝐄𝐏𝐀𝐑𝐓𝐄𝐌𝐄𝐍𝐓, 𝐑𝐄𝐏𝐑𝐄𝐒𝐄𝐍𝐓𝐀𝐍𝐓 𝐌𝐀𝐃𝐀𝐌𝐄 𝐋𝐄 𝐌𝐈𝐍𝐈𝐒𝐓𝐑𝐄 𝐃𝐄𝐒 𝐓𝐑𝐀𝐍𝐒𝐏𝐎𝐑𝐓𝐒 𝐄𝐓 𝐃𝐄𝐒 𝐈𝐍𝐅𝐑𝐀𝐒𝐓𝐑𝐔𝐂𝐓𝐔𝐑𝐄𝐒,
𝐀 𝐋’𝐎𝐂𝐂𝐀𝐒𝐈𝐎𝐍 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐉𝐎𝐔𝐑𝐍𝐄𝐄 𝐍𝐀𝐓𝐈𝐎𝐍𝐀𝐋𝐄 𝐃𝐄 𝐋𝐀 𝐂𝐎𝐔𝐑𝐓𝐎𝐈𝐒𝐈𝐄 𝐒𝐔𝐑 𝐋𝐀 𝐑𝐎𝐔𝐓𝐄
Monsieur le Secrétaire général du Ministre de la Sécurité et de la Protection civile ;
Madame le Chef de Cabinet du Ministre des Transports et des Infrastructures ;
Monsieur le Représentant résident de l’Organisation mondiale de la Santé au Mali ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Cabinet et du Secrétariat général du Ministère des Transports et des Infrastructures ;
Monsieur le Directeur général de l’Agence nationale de la Sécurité routière ;
Mesdames et Messieurs les Directeurs des services centraux, des services rattachés et des organismes personnalisés du Ministère des Transports et des Infrastructures ;
Mesdames et Messieurs les Membres du Comité national de la Sécurité routière ;
Monsieur le Maire de la Commune VI du District de Bamako ;
Monsieur le Délégué du Directeur général de l’ASECNA aux activités aéronautiques nationales du Mali ;
Honorables Invités ;
Mesdames et Messieurs de la presse ;
Mesdames et Messieurs,
De prime abord, je rends grâce à Dieu, le Miséricordieux, qui nous a fait don de ce jour nouveau, où nous nous retrouvons ici au siège de la Délégation de l’ASECNA aux activités aéronautiques nationales du Mali, à l’occasion de la Journée nationale de la courtoisie sur la route.
Je vous adresse mes salutations distinguées, qui illustrent mon adhésion, comme tous les Maliens, aux règles de bienséance et de courtoisie, qui prennent un relief particulier en cette journée dédiée à la courtoisie sur la route.
Je me réjouis de l’insigne honneur qui m’est fait de présider, au nom du Ministre des Transports et des Infrastructures, Madame DEMBELE Madina SISSOKO, en mission à l’étranger, la cérémonie de lancement des activités commémoratives de cette journée.
Je vous remercie vivement pour votre présence, qui dénote l’intérêt primordial que vous portez à la lancinante question de la sécurité routière.
La commémoration de cette journée se tient en ce mois béni de Ramadan, mois d’abstinence, de recueillement, de dévotion, de solidarité et de bienséance. A la faveur de ce mois, je prie le Seigneur pour qu’Il nous accorde, ainsi qu’à tous les fidèles musulmans et à toute la nation malienne, les bienfaits inhérents au Ramadan.
Mesdames et Messieurs,
Face à la recrudescence des accidents de la route dus à certains comportements délictueux des usagers, le Conseil d’administration de l’Agence nationale de la Sécurité routière, à sa deuxième session ordinaire, tenue le 23 février 2011, a recommandé d’organiser, chaque année, au mois de mars, une Journée nationale dédiée à la courtoisie sur la route.
Les usagers de la route ont le sentiment, largement partagé, que l’agressivité sur la voie publique, le plus souvent verbale et parfois physique, a pris des proportions alarmantes. Elle agace et déroute les observateurs car la route est un espace public qui devrait plutôt promouvoir les civilités et les humanités au regard de la communauté des risques.
Il serait fastidieux de relever les faits d’incivilités accomplis sur la voie publique, pour la simple raison que la circulation routière reflète en ce moment nombre de défauts et vices que nous nous reprochons au quotidien. L’énumération de ces faits ne saurait être exhaustive. Qu’à cela ne tienne, j’assume le devoir de dénonciation, en signalant vigoureusement, à titre indicatif, les faits suivants :
- les vociférations, les injures, les menaces et les intimidations, qui manifestent la colère des usagers : la colère est la mère des vices sur la route ; elle est dénoncée par un éminent homme d’Etat comme « une mise en situation difficile, une débauche d’énergie inutile » ;
- les klaxons abusifs, les propos déplacés et les gestes désobligeants, qui expriment l’arrogance ;
- les stationnements fréquents sur la chaussée, le refus d’obtempérer aux injonctions des agents de la police routière, l’utilisation abusive du plein-phare, le non-respect des distances de sécurité, le refus de priorité, le mauvais dépassement, les manœuvres ostentatoires dangereuses, qui indiquent l’incivisme.
Les usagers de la route apporteront, sans compléter cette liste, des témoignages plus éloquents de faits anormaux, attentatoires à la morale sociale et au code de la route, qui causent des accidents de la circulation routière.
La détérioration des comportements sur la route éloigne l’usager de l’affabilité, de l’amabilité, de la civilité et de toutes les valeurs qui fondent une société harmonieuse et prospère. Elle interpelle la conscience collective sur l’impérieuse nécessité de se réformer. L’éducation civique et morale devrait nous permettre de renouer avec les valeurs fondamentales applicables tant dans la société globale que dans l’environnement de la route.
Sous la tutelle du ministère chargé des Transports, l’ANASER déploie sans cesse, en relation avec la police routière, les campagnes d’information et de sensibilisation, en vue d’instaurer une meilleure cohabitation entre les différents usagers : automobilistes, conducteurs d’engins motorisés à deux roues ou trois roues, piétons, en mettant un accent particulier sur les usagers vulnérables.
Toutefois, la sécurité routière étant l’affaire de toutes et de tous, le concours plus ou moins actif de tous les citoyens est ardemment espéré. La diffusion du message de la prévention est constante. Le Mali dispose de réglementations complètes de l’usage de la route et de l’exercice de la profession de transporteur routier, assorties de sanctions administratives et de sanctions pénales.
Encore faudrait-il que les textes soient respectés par les usagers et que, le cas échéant, les sanctions soient appliquées. La protection individuelle et la sécurité collective sur les voies publiques dépendent étroitement de l’effectivité des lois et règlements. Il urge pour tous, décideurs routiers et usagers routiers, de partager le sens du devoir et de la faute, afin de promouvoir la civilité sur l’espace routier et de contribuer à la refondation et la préservation de l’Etat.
Monsieur le Secrétaire général du Ministre de la Sécurité et de la Protection civile ;
Madame le Chef de Cabinet du Ministre des Transports et des Infrastructures ;
Monsieur le Représentant résident de l’OMS au Mali ;
Honorables Invités ;
Mesdames et Messieurs,
La journée nationale de la courtoisie sur la route rassemble les acteurs de la sécurité, engagés à améliorer le comportement des usagers de la route, à moraliser l’usage de la route et à civiliser la circulation routière. Le thème retenu pour l’édition 2024 sent une vive interpellation et une pressante invite : « La conduite automobile réclame un comportement responsable ». Ce thème est une réplique à la recrudescence d'un phénomène inquiétant : l'incivilité au volant, qui a occasionné récemment les accidents meurtriers et dommageables, survenus les jours ci-après :
- le lundi 19 février 2024, aux environs de 07 heures, entre Kessédougou et Ouan, sur la route nationale six (RN 06), dans la Région de San : un car de transport voyageurs en provenance de Mopti et à destination de Bamako est entré en collision avec un camion de dix (10) tonnes roulant dans le sens inverse. Le bilan fait état de dix-neuf (19) personnes tuées et quarante-deux (42) autres blessées ;
- le mardi 27 février 2024, aux environs de 17 heures, sur le pont traversant le fleuve la Bagoé de la route nationale sept (RN 07), section Koumantou-Niéna, un car de transport voyageurs s’est renversé du pont. Le bilan établi est de 42 âmes fauchées et 28 personnes blessées ;
- le dimanche 10 mars 2024, aux environs de 15 heures, dans la localité de Simidji, sur la route nationale sept (RN 07), un carambolage impliquant cinq véhicules, dont un car de transport voyageurs et une remorque, a fait douze (12) blessés dont six (06) cas graves.
Les enquêtes préliminaires relèvent, dans tous les cas précités, l’excès de vitesse et l’imprudence du conducteur comme causes des accidents.
Mesdames et Messieurs,
Les statistiques révèlent notamment que 82% des accidents de la circulation routière au Mali sont imputables au facteur humain. Les comportements des usagers de la route expliquent partiellement l’accidentalité constatée sur les routes. Il n’y a pas d’autres alternatives à la réforme que le péril.
Sous ce paradigme, le Gouvernement de la République du Mali assume le processus décisionnel qui a conduit au renforcement du cadre juridique et institutionnel de la Sécurité routière, marqué notamment par la création de l’ANASER en 2009 et la redéfinition de son rôle d’organisme directeur en 2023, l’approbation en 2021 de la stratégie nationale de sécurité routière, l’institution de l’audit de sécurité routière, la restructuration du service central chargés des Transports, hissé dorénavant au rang de Direction générale, la relecture du code de la route en 2023.
Spécifiquement, le cadre institutionnel enregistre, sous la conduite des plus hautes autorités de l’Etat, la participation des administrations compétentes relevant des départements ministériels impliqués et des organisations sociales intéressées par les questions de sécurité routière.
Les usagers sont vivement appelés au respect des textes. Autrement, la répression administrative et pénale s’appliquerait en « ultimum remedium ».
Il est de bonne courtoisie, sur les voies ouvertes à la circulation publique, d’accomplir notamment les faits suivants :
- céder le passage à un usager en difficulté alors qu’il n’a pas la priorité de passage : la satisfaction que vous auriez éprouvée si vous en bénéficiez devrait vous inspirer d’accorder le même avantage à l’autre ;
- ralentir ou arrêter pour permettre à un conducteur de cycle chargé de sacs de sucre, notamment pendant le mois de Ramadan, opérant sous le soleil caniculaire de mars ;
- s’excuser humblement pour tout tort fait à autrui sans intention de nuire ;
- faire comprendre à un usager fautif que le fait accompli ne lui ressemble pas et que très certainement il n’est pas sujet à la récidive ;
- s’arrêter pendant la conduite sur la chaussée et faire un signe apparent aux autres conducteurs pour favoriser la traversée de la chaussée par les femmes, les enfants, les écoliers et les usagers vulnérables : la galanterie et la pitié accroissent la civilité ;
- adresser d’un signe de la main, du pouce ou de la tête un message de félicitation ou de satisfaction à un usager qui a concédé sa priorité de passage ou accompli tout autre acte de civilité dans la circulation ;
- s’expliquer au humblement auprès des agents réglant la circulation avec la déférence due à leur statut d’agent investi de l’exaltante mission de maintien et de rétablissement de l’ordre, de la sécurité et de la tranquillité publique.
Je ne suis ni un psychologue, ni un moraliste et je me satisfais donc des sept exemples ci-dessus cités, que chacun de vous peut améliorer ou renforcer. Je partage cependant le point de vue de Jean de La Bruyère, lorsqu’il écrit dans son livre « Les caractères » que : « … l’esprit de politesse est une certaine attention à faire que, par nos paroles et nos manières les autres soient contents de nous et d’eux-mêmes ». Il est dès lors loisible de comprendre qu’inversement l’impolitesse rend les autres mécontents de vous et d’eux-mêmes.
Vous ne pouvez imaginer la satisfaction de vos interlocuteurs de circonstance et la métamorphose que vous suscitez en eux du fait de votre courtoisie. Vous ne pouvez non plus mesurer la frustration ou le dégoût ressenti par l’usager qui a subi du fait d’un autre un acte d’incivilité. L’usager de la route doit souscrire à l’ardente obligation de courtoisie.
Monsieur le Représentant du Ministre de la Sécurité et de la Protection civile ;
Madame le Chef de Cabinet du Ministre des Transports et des Infrastructures ;
Monsieur le Représentant résident de l’OMS au Mali ;
Honorables Invités ;
Mesdames et Messieurs,
La célébration de la Journée s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de la Sécurité routière 2021-2030 et son plan d’actions 2021-2025, notamment au niveau du pilier relatif à un comportement plus sûr des usagers de la route. Le changement de comportement est à la fois un défi et un processus dont les résultats sont généralement lents à obtenir.
Au programme de cette journée, il est inscrit une série de sessions de formation à l’endroit de plusieurs cibles et acteurs de la sécurité routière. Elles concerneront deux cents (200) chauffeurs et conducteurs routiers en activité. D’autres sessions de formation intéresseront deux cents (200) agents des forces de sécurité en fiche BAAC, cent (100) agents verbalisateurs de la Police et de la Gendarmerie et deux cents (200) chauffeurs de tricycles et mototaxis.
J’exhorte les formateurs à mettre en exergue, dans les modules, la courtoisie sur la route et les acteurs ciblés à suivre les sessions avec la plus grande attention car la route doit être un facteur de développement et non un vecteur de décès, de blessures, d’invalidations et de dommages matériels, qui entraînent le chagrin et le deuil pour les familles, la privation pour les ayants droit et la perte de ressources humaines pour la collectivité nationale.
Je me fais l’écho des vifs remerciements et de la profonde gratitude que Madame le Ministre adresse à l’Organisation mondiale de la Santé, pour son appui constant aux actions de promotion de la sécurité routière déployées par le département chargé des Transports.
En réitérant mes remerciements à tous ceux qui ont effectué le déplacement, je lance les activités de la treizième (13ème) édition de la Journée nationale de la Courtoisie sur la route.
Que Dieu bénisse le Mali et préserve les Maliens.
Je vous remercie de votre aimable attention.
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