01/04/2024
HISTOIRE - RDC - partie 1
Originellement peuplée par les populations pygmées, la zone géographique correspondant actuellement à la RDC a connu, à partir de 2000 av. J.C., des migra- tions de populations bantoues. Ces populations vont progressivement s’organiser politiquement à travers, entre autres, les royaumes du Kongo (à l’Ouest), Kuba (dans le Kasaï occidental), Lunda (dans le Sud-Katanga) et Luba (dans le Nord-Katanga et le Kasaï). Ces royaumes avaient une administration centrale, des liens de commerce étendus et une grande production culturelle.
C’est vers la fin du XIXe siècle que l’explorateur an- glais Sir H.M. Stanley entame l’exploration du fleuve Congo. En 1885, lors de la conférence de Berlin3, le territoire situé sur la rive gauche du fleuve Congo est attribué à titre personnel au Roi des Belges, Léopold II, et prend le nom d’État indépendant du Congo.
Mais en 1908, le souverain est discrédité pour avoir laissé s’installer (voire encouragé) un régime d’exploi- tation et de travaux forcés et doit céder cet État à la Belgique, qui en fait une colonie officielle rebaptisée « Congo belge ».
Poursuivant un objectif de nature essentiellement éco- nomique, le Congo est de fait une colonie d’exploita- tion (mines de cuivre, de diamant, d’or et exploitation du caoutchouc) où l’État investit dans les grandes entreprises. L’administration coloniale – qui repose sur les missions chrétiennes, les grandes entreprises et sur l’armée belge – maintient un climat d’oppres- sion sur les populations congolaises. L’administration, les lois, l’organisation du pays (création de centres urbains) sont calquées sur le modèle de la Belgique et les droits des Congolais sont limités. Les Belges reconnaissent seulement certains droits à une petite classe d’intellectuels congolais à qui ils donnent le sta- tut d’« évolué », une classification administrative qui maintient toutefois la supériorité de l’Européen sur le Congolais.
Cette période coloniale va aussi être marquée et tra- versée par deux guerres mondiales qui auront des conséquences importantes sur les populations congo- laises. Durant la Deuxième Guerre mondiale, l’implica- tion du Congo belge est totale : le pays apporte à la fois les richesses de ses plantations, de ses forêts, de ses mines et la force de travail des populations et des soldats. Le minerai d’uranium a notamment été utilisé pour les bombes nucléaires d’Hiroshima et Nagasaki.
Les difficultés sociales sur fond de ségrégation raciale et de récession économique, mais aussi l’essor des mouvements de décolonisation et de la conscience politique des « évolués » ainsi que le syndicalisme naissant, sont autant de phénomènes qui vont pous- ser le pays vers l’indépendance.