03/08/2023
Nelson Mandela, le héros Africain de la lutte anti-apartheid
Nelson Mandela est un homme d’État sud-africain, qui a consacré sa vie à la lutte contre le système politique institutionnel de ségrégation raciale (apartheid) avant de devenir le premier président noir de l’Afrique du Sud de 1994 à 1999. Il est né le 18 juillet 1918 à Mvezo, dans la province du Cap, sous le nom de Rolihlahla Dalibhunga Mandela. Il appartient au clan Madiba, une branche de la dynastie des Thembu, un peuple xhosa. Son père est un chef tribal qui est destitué par les autorités coloniales britanniques pour avoir refusé de se soumettre à leurs ordres.
Mandela reçoit un prénom anglais, Nelson, de la part de son institutrice, une pratique courante à l’époque où les Blancs ne respectaient pas les noms africains. Il fait ses études secondaires dans des écoles missionnaires méthodistes, puis entre à l’université de Fort Hare, la seule université ouverte aux Noirs en Afrique du Sud. Il y découvre le militantisme et participe à une grève étudiante qui lui vaut d’être renvoyé. Il s’enfuit alors à Johannesburg pour échapper à un mariage arrangé par sa famille. Il y travaille comme agent de sécurité et comme employé de bureau, tout en poursuivant ses études de droit par correspondance.
En 1943, il adhère au Congrès national africain (ANC), le principal mouvement politique noir qui revendique l’égalité des droits pour tous les Sud-Africains. Il devient rapidement l’un des dirigeants de la Ligue de jeunesse de l’ANC, qui prône une action plus radicale contre l’apartheid. En 1952, il ouvre avec son ami Oliver Tambo le premier cabinet d’avocats noirs du pays. Il est impliqué dans plusieurs campagnes de désobéissance civile contre les lois racistes du gouvernement du Parti national, qui impose la séparation des races dans tous les domaines de la vie sociale.
En 1956, il est arrêté avec 155 autres militants et accusé de haute trahison. Le procès dure quatre ans et se termine par un acquittement général en 1961. Entre-temps, l’ANC est interdit après le massacre de Sharpeville en 1960, où la police tire sur une foule pacifique qui manifeste contre les passeports intérieurs imposés aux Noirs. Mandela décide alors de passer à la lutte armée et fonde la branche militaire de l’ANC, Umkhonto we Sizwe (la Lance de la nation). Il organise des actes de sabotage contre des cibles symboliques du régime, tout en cherchant à éviter les pertes humaines.
En 1962, il quitte clandestinement le pays pour recevoir une formation militaire et solliciter un soutien international. À son retour, il est arrêté et condamné à cinq ans de prison pour incitation à la grève et sortie illégale du territoire. En 1964, il est jugé une nouvelle fois avec d’autres dirigeants de l’ANC pour sabotage, subversion et complot visant à renverser le gouvernement par la violence. Il prononce alors un discours historique devant le tribunal, où il déclare : “J’ai chéri l’idéal d’une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient ensemble en harmonie et avec des chances égales. C’est un idéal pour lequel j’espère vivre et agir. Mais, si besoin est, c’est un idéal pour lequel je suis prêt à mourir.” Il est condamné à la prison à vie et envoyé sur l’île de Robben Island.
Pendant ses vingt-sept ans d’emprisonnement, Mandela devient le symbole mondial de la résistance à l’apartheid. Il subit des conditions de détention très dures, mais il parvient à obtenir un diplôme en droit par correspondance et à maintenir le contact avec ses compagnons de lutte. Il refuse plusieurs offres de libération conditionnelle qui lui sont faites en échange de son renoncement à la violence. Il entame des négociations secrètes avec le gouvernement à partir de 1985, et est transféré à la prison de Pollsmoor, puis à celle de Victor Verster.
En 1990, sous la pression internationale et face à la montée des violences dans le pays, le président Frederik de Klerk annonce la levée de l’interdiction de l’ANC et la libération de Mandela. Le 11 février, Mandela sort de prison sous les acclamations de la foule. Il reprend la direction de l’ANC et engage des pourparlers avec le gouvernement pour mettre fin à l’apartheid et instaurer une démocratie multiraciale. En 1993, il reçoit avec De Klerk le prix Nobel de la paix pour leur action en faveur de la réconciliation nationale.
En 1994, les premières élections libres et non raciales sont organisées en Afrique du Sud. L’ANC remporte une large victoire et Mandela devient le premier président noir du pays. Il forme un gouvernement d’union nationale avec De Klerk comme vice-président et nomme des ministres issus de toutes les communautés. Il met en place une politique de réconciliation et de pardon, symbolisée par la Commission vérité et réconciliation, chargée d’enquêter sur les crimes commis pendant l’apartheid. Il lance également des programmes sociaux pour lutter contre la pauvreté, l’analphabétisme et le sida, qui touche des millions de Sud-Africains.
En 1999, il se retire de la vie politique après un seul mandat, conformément à sa promesse. Il reste cependant très actif dans la défense des droits humains, la promotion de la paix et la lutte contre le sida à travers sa fondation. Il devient une icône mondiale, respectée et admirée pour son courage, sa sagesse et sa générosité. Il meurt le 5 décembre 2013 à Johannesburg, à l’âge de 95 ans, après une longue infection respiratoire. Il reçoit des hommages unanimes et émouvants du monde entier.
Nelson Mandela est donc un héros de la lutte anti-apartheid, qui a sacrifié sa liberté pour celle de son peuple. Il est aussi un artisan de la démocratie et de la réconciliation en Afrique du Sud, qui a su pardonner à ses anciens oppresseurs et tendre la main à tous les citoyens. Il est enfin un modèle universel de dignité, d’humanité et d’espoir pour tous ceux qui aspirent à un monde plus juste et plus fraternel. Nelson Mandela