17/12/2024
Mesdames et Messieurs,
Aux maires de Mayotte, aux responsables publics,
Votre inaction est une trahison. Votre immobilisme face à la prolifération des bidonvilles, face à la mise en danger directe de vos administrés, constitue une faute grave et impardonnable. Pendant des années, vous avez toléré, parfois même encouragé, l'installation de familles entiers dans des zones que vous saviez dangereuses. Ces familles, que vous êtes censés protéger, ont été laissées à leur sort dans des constructions de fortune, sans normes, sans sécurité, et souvent sans espoir.
Nous vous le disons clairement : vous êtes responsables.
Le cyclone qui a ravagé Mayotte a exposé vos décisions, ou plutôt votre absence de décisions. Chaque mort, chaque maison arrachée, chaque vie brisée dans ces zones de non-droit est une conséquence directe de votre complaisance. Vos actes, ou votre passivité, ont ouvert la voie à ce désastre. Vous saviez. Vous aviez été alertés. Vous avez choisi de ne rien faire.
Les faits sont accablants
Vous avez permis ou toléré l’installation illégale de familles, souvent en situation irrégulière sur le territoire, dans des zones reconnues pour leur dangerosité.
Ces personnes se sont installées sur des parcelles qui ne leur appartiennent pas, violant les lois en matière de propriété privée et d’urbanisme.
Vous avez ignoré les appels à l’action, refusant de démanteler les bidonvilles et de reloger les populations dans des conditions sécurisées.
Vous n’avez pas anticipé les conséquences d’une catastrophe naturelle pourtant prévisible.
Et maintenant, les morts se comptent par dizaines. Des enfants, des femmes, des hommes, tous victimes de votre négligence.
Propositions pour les familles concernées
Pour les familles en situation irrégulière :
Ces personnes doivent être identifiées et reconnues dans leur pays d’origine. Une collaboration avec les autorités des pays d’origine est indispensable pour organiser leur retour dans des conditions dignes et sécurisées.
Pour les familles en situation régulière :
La solidarité nationale doit s’appliquer pleinement. Toutes les personnes détenant un titre de séjour valable doivent avoir la possibilité d’être relogées sur d’autres territoires français le temps que Mayotte puisse se reconstruire et offrir des conditions de vie acceptables.
La responsabilité est la vôtre
Conformément à l'article 221-6 du Code pénal :
"Le fait de causer par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une obligation de prudence ou de sécurité imposée par la loi ou le règlement, la mort d'autrui constitue un homicide involontaire."
Vous, maires de Mayotte, êtes coupables de ces manquements. Votre défaillance à assurer la sécurité publique engage votre responsabilité pénale. Votre statut d’élu ne vous soustrait pas à la loi. Bien au contraire, il vous oblige.
L’histoire jugera votre inaction. La justice vous jugera pour vos actes.
Nous vous rappelons que des élus ont déjà été condamnés pour avoir laissé des populations s'installer dans des zones à risques. La jurisprudence est claire : le manquement à une obligation de prudence expose un maire à des poursuites pour homicide involontaire. Vous n’êtes pas à l’abri de telles poursuites.
Notre message est clair : agissez maintenant.
Si vous ne prenez pas vos responsabilités, si vous ne mettez pas fin à ces constructions illégales, si vous ne relogez pas ces familles dans des habitations décentes et sûres, nous nous verrons contraints d’agir. Nous saisirons la justice. Nous porterons plainte. Et nous ferons tout pour que vos manquements soient sanctionnés avec la plus grande sévérité.
Il est temps d’arrêter de fuir vos responsabilités. Il est temps de faire preuve de courage. Il est temps d’agir pour Mayotte.
L’avenir de notre île ne peut pas se construire sur les erreurs du passé. Le cyclone a été un signal d’alarme. Vous ne pouvez pas continuer à l’ignorer. Mayotte ne pardonnera pas une nouvelle tragédie à cause de votre immobilisme.
Pour Mayotte, pour nos enfants, pour l’avenir : agissez maintenant, ou faites face à la conséquence de vos fautes.