A2S, Paris

A2S, Paris Dirigé par Rafael FONT VAILLANT, «A2S, Paris» est un magazine culturel francophone destiné aux 90 000 professeurs enseignant le français hors de France.
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13/12/2024

On ne jouait pas à la pétanque dans le ghetto de Varsovie.
Texte et interprétation: Éric Feldman. Mise en scène et collaboration à la dramaturgie: Olivier Veillon. Création lumière et espace scénique: Sallahdyn Khatir. Création sonore et régie générale: Louise Prieur. Durée: 1h20.

Écrit et (formidablement) interprété par le comédien Eric Feldman (né à Paris) et mis en scène par Olivier Veillon (né à Cholet), qui a collaboré à la dramaturgie de la pièce, cet excellent spectacle, seul-en-scène, se situe « entre le théâtre et le stand-up », estime Veillon, mais un « stand-up assis », sourit-il. De fait, l’interprète est la plupart du temps en position assise, hormis les quelques séquences où il chante (fort bien) ou esquisse des pas de danse. Comme dans tout stand-up qui se respecte, Feldman s’adresse directement au public - celui bien réel devant lui et non pas quelque public imaginaire.
Très autobiographique, le texte de la pièce - dans laquelle « tout est très écrit », souligne Feldman - est à la fois drôle et empreint de gravité ; il est léger par moments et profond à d’autres.
Le spectacle est une auto-fiction, mais « plus auto que fiction », s’amuse Feldman.
Intégrant d’innombrables digressions, le texte avance par associations d’idées. Parmi les multiples sujets dont parle le comédien au cours du spectacle, citons - sans être le moins du monde exhaustif ! - les Dix Commandements, les rêves que fait Feldman, son chat, Abel et Caïn, le yoga, le Vide, le service militaire ou encore le su***de (Feldman reconnaît, à ce propos, avoir eu des « pulsions suicidaires »).
L’un des sujets les plus développés au cours du spectacle est la psychanalyse, car Feldman a été psychanalysé pendant « beaucoup d’années ». < Cela m'a sauvé la vie >, dit-il. < Ça fait trois ans que je ne vois plus de psychanalyste et je n’ai plus de crise de déréalisation depuis un moment. Mais un fond dépressif ne m'a jamais vraiment quitté. >
Pour sa part, Veillon pense que les névroses de Feldman sont encore « nombreuses ».
Cependant, le thème central de la pièce est avant tout l’holocauste des juifs pendant la seconde guerre mondiale - « ce qu’on appelle la Shoah », dit Feldman.
Juive ashkénaze, sa famille, parisienne, était originaire de cette Europe de l’Est où l’on parlait le yiddish - « langue parti en fumée », dit Feldman. Il ajoute que son père, sa mère et ses oncles et tantes - tous évoqués au cours du spectacle - ont « miraculeusement » survécu à l’occupation nazie de la France. Feldman parle des « effets traumatiques de la Shoah sur les enfants survivants et sur leurs propres enfants ». < J’essaye d'être drôle (autant qu'on puisse l'être avec un tel sujet) >, dit-il.
Au cours du spectacle, Feldman évoque également Adolf Hi**er (assez longuement), mais aussi des juifs comme, par exemple, le fondateur de la psychanalyse Sigmund Freud et l’écrivain Isaac Bashevis Singer, ainsi que Gérard Blitz, fondateur du Club Méditerranée (« contre-camp de concentration », selon Feldman) ou encore l’artiste Serge Gainsbourg.
Issu de « trois ou quatre » séances d’improvisation, le texte de la pièce « s’est écrit très vite, sans effort, d’un coup, comme si ça ne demandait qu’à sortir », se souvient Feldman.

(SOURCE : "A2S, PARIS")

12/12/2024

Kolizion.
Texte et mise en scène : Nasser Djemaï. Jeu : Radouan Leflahi (en alternance avec Adil Mekki). Dramaturgie : Marilyn Mattei. Scénographie : Emmanuel Clolus. Création lumière : Vyara Stefanova. Création sonore : Frédéric Minière. Création costumes : Alma Bousquet. Régie générale et régie plateau : Lellia Chimento. Durée : 1h25.

Ce beau monologue, intéressant, vivant, de Nasser Djemaï, qui l’a mis en scène, est excellemment interprété, seul en scène, par le comédien Radouan Leflahi, formé au conservatoire d’art dramatique de Rouen.
< Le spectacle a été pensé comme un rituel >, indique Djemaï.
Leflahi joue Mehdi, le cadet d’une fratrie de sept garçons - « un fils tous les deux ans », plaisante le personnage.
Le père de Medhi est mineur, la mère est femme au foyer.
Arabe, pauvre et immigrée, la famille vit dans une maison misérable.
Au cours du spectacle, Medhi raconte son enfance, sa jeunesse, sa vie présente de jeune adulte. < Il évoque des souvenirs qui ont façonné sa vie, sa personnalité, ses rêves >, dit Djemaï.
Alors que ses frères, mauvais élèves, ont rapidement été orientés vers des professions manuelles, Medhi, lui, a toujours été un excellent élève, un « matheux ».
Après des études d’ingénierie, financées par ses frères, déjà entrés dans la vie active, Medhi a réussi à être embauché chez un fabricant d’écrans pour avions de chasse, où, bientôt, il deviendra directeur de production.
Mais cette réussite socio-professionnelle a un revers : Medhi est mal dans sa peau. Il vit seul, souffre de troubles mentaux, qui lui imposent la prise régulière de médicaments, ainsi que des séquelles de deux graves accidents, l’un quand il était enfant, l’autre très récemment, accidents ayant nécessité de longues hospitalisations.

L’AUTEUR ET METTEUR EN SCÈNE. Nasser Djemaï, né en 1971 à Grenoble, également comédien, a été formé à l'école d’art dramatique de la Comédie de Saint-Étienne, puis, en Grande-Bretagne, à la Birmingham School of Speech and Drama. Parmi ses pièces antérieures, citons Une étoile pour Noël (2005), Les vipères se parfument au jasmin (2008), Invisibles (2011), Immortels (2014), Vertiges (2017), Héritiers (2019) et Les Gardiennes (2022). Djemaï, nous indique-t-on, est « un des auteurs de théâtre régulièrement inscrits aux programmes étudiés dans les collèges, les lycées et les universités ». En 2014, il a reçu le Prix Nouveau Talent Théâtre de la Société française des auteurs et compositeurs dramatiques.
Depuis 2021, il dirige le Théâtre des Quartiers d’Ivry, en banlieue parisienne.

(SOURCE : "A2S, PARIS")

12/12/2024

FILM. «Je ne veux plus y aller maman»

Réalisation : Antonio Fischetti. Scénaristes : Antonio Fischetti, Anne-Laure de Franssu. Auteur de la musique : Pascal Comelade. Monteuse : Anne-Laure de Franssu. Ingénieurs du son : Benoît Hardonnière, Renaud Michel. Cadre : Antonio Fischetti, Anne-Laure de Franssu, André Demartini, Louise Legaye. Etalonnage : Jean-Luc Fauquier. Mixage : Sylvain Philipon. Durée : 1h50.

Autobiographique, intéressant, empreint de gravité, mais aussi quelquefois franchement loufoque, ce film - dont le titre est tiré d’une chanson pour enfants - est une « quête intime » de son réalisateur et co-scénariste, Antonio Fischetti, déclare fort justement Philippe Bouychou, producteur du film.
Les « pouvoirs du sexe, de la religion et des images », ainsi que la liberté d’expression, figurent parmi les principaux thèmes du film.
Omniprésent, à la fois sur l’écran et en voix hors champ, Fischetti (né en 1960) est un chercheur en acoustique qui a notamment enseigné dans des écoles de cinéma. Il est aussi réalisateur de films (surtout sur la communication des animaux), ainsi que journaliste, en particulier au journal satirique parisien Charlie Hebdo (souvent surnommé Charlie), journal auquel Fischetti collabore depuis 1997.
Quand, le 7 janvier 2015, un groupe terroriste lié à Al-Qaïda a attaqué la rédaction de Charlie, tuant douze personnes et en blessant onze autres, Fischetti était exceptionnellement absent, en raison d’un enterrement dans sa famille.

« Dialogue entre le cinéaste et son inconscient révélé par un psychanalyste »

À l’origine du film, il y a, une vingtaine d’années plus tôt, un projet de film sur la prostitution que Fischetti avait commencé à développer avec la psychanalyste Elsa Cayat.
Celle-ci devint par la suite chroniqueuse à Charlie, et le film Je ne veux plus y aller maman lui est en grande partie consacré.
Du projet de film sur la prostitution, seules subsistaient quelques heures d’images, et Bouychou convainquit Fischetti de leur donner « une réalité contemporaine », dit-il.
Fischetti confie s’être alors rendu compte que, dans les paroles de Cayat enregistrées dans ses images, « il y avait beaucoup de choses qui résonnaient aujourd’hui encore en moi et qui allaient bien au-delà de la prostitution ».
Outre un hommage à Charlie, ainsi qu’à Cayat, tuée lors de l’attentat de 2015, Je ne veux plus y aller maman est aussi une réflexion de Fischetti sur lui-même, sur son histoire personnelle, et une recherche de « sens ».
Pour ce faire, le cinéaste a fait appel à de multiples témoignages, en particulier ceux de membres de la rédaction de Charlie.
Également pour essayer d’y voir clair en lui-même, il a rencontré le psychanalyste Yann Diener.�Celui-ci, après l’attentat contre Charlie, a repris la chronique que tenait Cayat dans ce journal.
À propos des échanges entre Fischetti et Diener au cours du film, Bouychou parle de « dialogue entre le personnage principal (le réalisateur) et son inconscient révélé par le psychanalyste incarné par Yann Diener »..

(SOURCE : "A2S, PARIS")

11/12/2024

FILM. «Vingt Dieux»

Réalisation: Louise Courvoisier. Scénaristes: Louise Courvoisier, Théo Abadie. Directeur de la photo: Elio Balézeaux. Auteurs de la musique: Charlie Courvoisier, Linda Courvoisier. Monteuse: Sarah Grosset. Ingénieur du son: François Abdelnour. Directrice de production: Salomé Fleischmann. Mixage: Thomas Besson. Acteurs principaux: Clément Faveau, Luna Garret, Mathis Bernard, Dimitry Baudry, Maïwene Barthélémy. Durée: 1h30.

Ce très bon premier long-métrage de la cinéaste Louise Courvoisier a reçu, notamment, le Valois de diamant au Festival du film francophone d’Angoulême et le Prix Jean-Vigo, ainsi que le Prix de la jeunesse de la section « Un certain regard » du Festival international du film de Cannes.
Se déroulant sur plusieurs mois, l’histoire, purement fictive, que raconte le film, est « ancrée », nous a-t-on dit, dans le petit village de Cressia, dans le département du Jura, où Courvoisier a grandi.
Tous (fort bien) interprétés par des comédiens non professionnels, recrutés dans les environs, les personnages du film sont « rugueux » et « plutôt taiseux », indique Courvoisier.
Totone, 18 ans, le personnage central de Vingt Dieux, est à la fois « un jeune chien fou maladroit » et « une force de la nature », avec un « côté teigneux et fragile », commente Courvoisier.
Le personnage est remarquablement interprété par Clément Faveau, également âgé de 18 ans, que la cinéaste a repéré dans un lycée agricole et qui travaillait dans un élevage de volailles.

Un film fabriqué en famille

Quand meurt dans un accident de la route le père de Totone, agriculteur spécialisé dans la production de fromage du Jura, Totone se retrouve seul et sans un sou. Et tous ses efforts pour essayer de s’en sortir - notamment produire du fromage - échoueront, les uns après les autres.
C’est grâce à l’amour d’une agricultrice voisine que Totone réussira finalement à sortir la tête de l’eau.
C’est en partie en famille que le film a été élaboré : ainsi, la sœur de la cinéaste, Ella, a conçu les décors, que son frère, Pablo, a fabriqués en tant que « chef constructeur », tandis que la musique du film a été composée par un autre frère, Charlie, et par la mère de la réalisatrice, Linda. < C’est aussi ma famille qui a interprété cette musique >, précise la cinéaste. < Mes parents, ajoute-t-elle, étaient musiciens professionnels avant de se reconvertir dans l’agriculture. >
Une autre famille a participé à la fabrication du film : celle constituée par d’anciens élèves de la CinéFabrique, école de cinéma de Lyon, que la réalisatrice a bien connus quand elle y était elle-même étudiante : il s’agit, par exemple, de la monteuse du film, Sarah Grosset, et du chef-opérateur, Elio Balézeaux. Le scénario, quant à lui, a été co-écrit par la réalisatrice et Théo Abadie, un élève de la promotion de Courvoisier à la CinéFabrique.

LA RÉALISATRICE. Louise Courvoisier, née à Genève en 1994, avait réalisé antérieurement deux courts métrages : La Jarretière (2019) et Mano a mano (2018), qui était son film de fin d’études à l’école Cinéfabrique et qui a reçu le Prix de la Cinéfondation au Festival de Cannes.

(SOURCE : "A2S, PARIS")

10/12/2024

Musique : les Prix de la Sacem

Voici le palmarès 2024 de la Société française
des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem) :

COUPS DE PROJECTEUR :

Grand Prix de la chanson française (créateur-interprète) : Jeanne Added.
Added, née en 1980 à Reims, fille d'un metteur en scène et d'une travailleuse sociale, a été formée au Conservatoire national de région de Reims, au Conservatoire national supérieur de musique de Paris et à la Royal Academy of Music de Londres.
En 2019, elle a remporté deux des Victoires de la musique française de variétés, catégories « artiste interprète féminine » et « album rock ».

Grand Prix des musiques électroniques : Air.
Groupe musical dont le nom s’inspire du son « aérien » de sa musique, Air a été formé en 1995 et est composé de Jean-Benoît Dunckel et de Nicolas Godin, qui se sont rencontrés, lycéens, au lycée Jules-Ferry de Versailles, dans les années 1980. Le premier album d’Air est sorti en 1998, Le groupe a également travaillé sur les musiques de plusieurs films, notamment « Virgin Suicides », « Marie-Antoinette » et « Lost in Translation » de la cinéaste Sofia Coppola.
Air a reçu en 1999 la Victoire de l'album techno/dance et, en 2001, la Victoire de l'album de musique originale de cinéma.

Grand Prix du jazz : Erik Truffaz.
Truffaz, trompettiste de jazz franco-suisse né en 1960, joue de la trompette depuis l'âge de 6 ans et a été formé au conservatoire de musique de Chambéry. Il a à son actif une vingtaine d’albums « studio », le premier en 1994. Il compose également pour le cinéma et la télévision. Il a reçu le Prix du public des Victoires du jazz en 2005 et, en 2023, le Grand Prix suisse de musique.

LES AUTRES RÉCOMPENSES :

Grand Prix de la chanson (créateur) : Pierre Jaconelli.

Prix musical de l’évènement de l’année :Victor Le Masne.

Prix Spécial de la Sacem : Etienne Daho.

Prix Francis Lemarque de la révélation : Yamé, Emmanuel Son.

Prix Rolf Marbot de la chanson de l’année :«Popocorn Salé», interprétée par Santa. Compositeur-auteur : Samanta Cotta.

Prix de l’œuvre internationale : « Flowers », interprétée par Miley Cyrus.

Grand Prix des musiques urbaines : Meryl, Cindy Elismar.

Grand Prix des musiques du monde : Fatoumata Diawara.

Grand Prix du rock : Shaka Ponk (Shakaponk, Samaha, Steve Desgarceaux, Yohan Meunier, Mandris Da Cruz, Cyril Roger).

Grand Prix de la musique pour l’image : Serge Perathoner.

Grand Prix du répertoire jeune public : Sally Niolo.

Grand Prix de la musique classique et contemporaine : Camille Pépin.

Grand Prix du répertoire Sacem à l’export : Justice (Xavier de Rosnay et Gaspard Augé).

Grand Prix de l’édition musicale : Warner Chapell Music France, Matthieu Tessier.

Grand Prix de l’auteur-réalisateur de l’audiovisuel : Chris Macari.

Grand Prix de l’humour : Laurie Peret.

Prix de la Société française pour l'administration du droit de reproduction mécanique : la chanson Petit Génie. Auteurs-compositeurs-interprètes : Jungeli feat Lossa, Imen Es, Alonzo, Abou Debeing. Compositeur : DJ Wills, Compositeur-Auteur : Werrason.

(SOURCE : "A2S, PARIS")

10/12/2024

Sciences françaises : le palmarès 2024

Voici les Grand Prix et les Médailles décernés en 2024 à des chercheurs
par l’Académie des sciences de l’Institut de France :

GRANDS PRIX :

Grand Prix IMT-Académie des sciences : Patrice Abry.
Abry, qui fait partie du Laboratoire de physique de l'ENS de Lyon, « s’intéresse à la modélisation théorique et à l’analyse pratique des phénomènes d’invariance d’échelle (fractal) dans des applications telles que la cybersécurité, le trafic Internet, la variabilité cardiaque, l’activité cérébrale macroscopique lente, les textures d’œuvres d’art ou encore la dynamique spatio-temporelle de la pandémie de Covid-19 », indique-t-on à l’Académie des sciences.

Prix Allianz : Gaëlle Legube.
Legube est membre du Centre de biologie intégrative (CNRS/Université Toulouse Paul Sabatier). < Son laboratoire travaille sur les mécanismes de réparation des cassures double brins d’ADN, qui sont des lésions très toxiques survenant sur le génome, pouvant être à l’origine de réarrangements chromosomiques et de l’apparition de cancers >, indique-t-on à l’Académie des sciences. < A l’aide d’une lignée cellulaire humaine originale et des technologies basées sur le séquençage à haut débit, elle étudie l’influence de la chromatine et de la conformation des chromosomes dans ces processus. >

Prix Richard Lounsbery : Jean-Léon Maître.
Maître, chercheur au laboratoire Génétique et biologie du développement (CNRS/Inserm/Institut Curie) « se passionne pour les changements de forme des embryons durant les tout premiers jours de leur développement », indique-t-on à l’Académie des sciences. < Son équipe observe les embryons à l’aide de microscopes, mesure les forces qui les déforment en utilisant des outils biophysiques, et identifie la nature de ces forces grâce à la génétique, ajoute-t-on. Les travaux de Maître ont révélé les forces mécaniques qui sculptent l’embryon de mammifère avant son implantation. >

Prix Charles Léopold Mayer : Ludovic Orlando.
Orlando, qui fait partie du Centre d'anthropologie et de génomique de Toulouse (CNRS/Université Paul Sabatier) « s’intéresse aux molécules d’ADN préservées dans les vestiges fossiles et archéologiques, et à ce qu’elles nous révèlent non seulement sur les individus qui vivaient dans le passé, leurs maladies ou leurs activités, mais aussi leurs liens avec nous aujourd’hui », indique-t-on à l’Académie des sciences.
< Orlando s’est fait connaître pour avoir à la fois repoussé les limites de la génomique au-delà du demi-million d’années, décrypté les premiers épi-génomes anciens et découvert le foyer de la domestication du cheval >, ajoute-t-on.

Prix Irène Joliot Curie de la jeune femme scientifique : Morgane Vacher.
Vacher, membre du laboratoire CEISAM (CNRS/Nantes Université) « étudie avec des approches théoriques les réactions photochimiques, induites par la lumière, dans le but de comprendre leur mécanisme, leur échelle de temps et leur rendement », indique-t-on à l’Académie des sciences. < Elle développe également le domaine de l’atto-photochimie qui vise à améliorer le contrôle et la sélectivité des réactions photochimiques grâce à des paquets d’ondes électroniques excités par des impulsions dans le domaine atto-seconde >, ajoute-t-on.

MÉDAILLES :

Mathématique : F***y Kassel.
Kassel, qui fait partie de l'Institut des hautes études scientifiques (CNRS/Université Paris-Saclay), « travaille à l’intersection de la géométrie, de la théorie des groupes, de la théorie de Lie et des systèmes dynamiques », indique-t-on à l’Académie des sciences.

Médaille Louis Pasteur / Fondation André Romain Prévot : Olivier Espeli.
Espeli, chercheur au Centre interdisciplinaire de recherche en biologie (CNRS/Collège de France/Inserm/Université PSL), « étudie les processus moléculaires qui permettent la multiplication des bactéries et leur adaptation à des changements d’environnement », indique-t-on à l’Académie des sciences. < Ses recherches concernent l’organisation et la dynamique des génomes bactériens, le contrôle de l’expression des gènes, la tolérance aux antibiotiques et l’adaptation de bactéries pathogènes intracellulaires à la vie dans leur hôte >, ajoute-t-on.

Sciences de l’univers, Médaille François-Dominique Arago : Annie Robin.
Robin, qui fait partie de l’«Institut Univers, théorie, interfaces, nano-structures, atmosphère et environnement, molécules» (CNRS/Université Franche-Comté), « étudie l’histoire de la Voie Lactée, ses populations stellaires, ainsi que ses autres composantes (milieu interstellaire, matière noire) », indique-t-on à l’Académie des sciences. < Robin a développé un modèle numérique de la Galaxie qui prédit statistiquement la distribution et les caractéristiques des étoiles, leur âge, leurs vitesses et leur composition chimique, et ce en s’appuyant sur un scénario de formation et d’évolution de notre Galaxie >, ajoute-t-on.

Chimie : Virginie Vidal.
Vidal, qui fait partie du l’Institute of Chemistry for Health and Life Sciences (CNRS/Chimie ParisTech-PSL) « s’intéresse à la chimie moléculaire et développe des méthodes de synthèses originales pour accéder à de nouvelles briques moléculaires à hautes valeurs ajoutées, par catalyse, dans un contexte de chimie durable », indique-t-on à l’Académie des sciences.

Biologie moléculaire et cellulaire, génomique : Nicolas Reyes.
Reyes, chercheur au laboratoire Microbiologie fondamentale et pathogénicité (CNRS/Université de Bordeaux) et à l’Institut européen de chimie et biologie (CNRS/Inserm/Université de Bordeaux), « étudie comment les transporteurs membranaires humains font passer des solutés essentiels à travers les membranes cellulaires », indique-t-on à l’Académie des sciences. Son équipe développe de nouvelles molécules potentiellement thérapeutiques. Reyes étudie, en particulier, les interactions des transporteurs avec les virus afin de découvrir de nouveaux mécanismes de reconnaissance des récepteurs viraux, ajoute-t-on.

Applications des sciences : Claude Weisbuch.
Weisbuch, chercheur au Laboratoire de physique de la matière condensée (CNRS/École polytechnique/Institut polytechnique de Paris) et au Materials Department de l'Université de Californie à Santa Barbara, a fondé en 2002 Genewave, société faisant du diagnostic moléculaire par fluorescence. < Depuis 2003, Weisbuch étudie les phénomènes fondamentaux dans les semi-conducteurs de la famille des nitrures >, indique-t-on à l’Académie des sciences.

(SOURCE : "A2S, PARIS")

10/12/2024

Bullet Time.
Jeu : Maya Masse. Musique : Louis Schild. Chorégraphie : Maya Masse et Julien « Wrestler » Adjovi. Scénographie et création lumière : Caty Olive. Durée : environ 30 minutes.

Dans cette première pièce en tant que chorégraphe, Maya Masse danse - dans un décor suggérant un parking automobile - le krump, danse urbaine née dans des quartiers pauvres de Los Angeles, aux Etats-Unis, dans les années 2000.
Masse explique que, sur le thème de la violence, Bullet Time, qu’elle qualifie d’«espace mental», est un jeu inspiré de la culture du jeu video et dans lequel le personnage qu’elle interprète, « peut, en dansant du krump, retourner dans sa mémoire pour y changer le cours des choses ». Masse ajoute que trois questions sont posées au personnage : « Se défendre? Se venger? Réparer? » Elle dit aussi que la pièce « explore les concepts d’auto-défense violente et non violente ». Le spectacle fait souvent penser à une bagarre entre jeunes et à une agression physique. À propos de sa façon de danser, Masse dit avoir voulu « mobiliser les techniques de vitesse de l’image (ralenti, accéléré, ainsi que cette technique de cinéma d’animation appelée stop motion, en français : animation en volume ou pas-à-pas).

LA DANSEUSE. Formée d’abord à la danse contemporaine (elle est diplômée du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon), Maya Masse (née en 1990) s’est orientée vers le krump en 2021. Elle se surnomme, d’ailleurs, Babygirl Wrestler, en hommage à Julien « Wrestler » Adjovi, qu’elle appelle son ‘big homie’ (c’est-à-dire, en français, son grand pote) et qui, danseur français de krump depuis une dizaine d’années, a participé à la chorégraphe de Bullet Time.

(SOURCE : "A2S, PARIS")

09/12/2024

###.
Conception : Pauline Tremblay. Interprétation : Pauline Tremblay, Aude Rabillon et Hugo Jannet. Costumes : Sylvie Gabin. Dramaturges : Elsa Menard et Catalina Insignares. Durée : 20 minutes.

Dans ce spectacle, qu’elle danse et dont elle est la conceptrice, Pauline Tremblay raconte son enfance à Angers, où sa mère était costumière pour des pièces de danse contemporaine. (Ajoutons qu’Angers abrite depuis 1978 le Centre national de danse contemporaine, qui est à la fois une salle de spectacle et une école.)
Au cours du spectacle, Tremblay évoque principalement un interprète de danse contemporaine qu’elle a connu quand elle était enfant, dans les années 1980, et qui a brusquement disparu, « volontairement ». Ce danseur se faisait appeler ###, parce que, dit-on, il était né lors d’un accouchement sous X, c’est-à-dire sous le secret.
Durant le spectacle, Tremblay porte plusieurs casques de guerrier antique, inspirés de celui que sa mère avait confectionné pour ### en vue d’un spectacle.
Pendant une grande partie de la pièce, une voix féminine, hors champ, dit un texte qui parle, d’une façon plutôt encyclopédique, de sujets divers et variés et, notamment, des hippocampes, car ### en avait un tatoué sur un bras et, par ailleurs, en avait offert un en plastique à la petite Pauline Tremblay.

LA CONCEPTRICE. Pauline Tremblay possède une licence de philosophie et des masters en lettres, esthétique et danse obtenus dans des universités parisiennes. Par ailleurs, elle a été formée en danse classique et en danse contemporaine au Conservatoire national de région de Nantes,

(SOURCE : "A2S, PARIS")

09/12/2024

Les Essentielles.
Ecriture et mise en scène : Faustine Noguès. Jeu : Estelle Borel, Odja Llorca, Caroline Menon-Bertheux, Faustine Noguès, Alexandre Pallu, Armande Sanseverino et Martin Van Eeckhoudt, avec la participation de Daniel Ragussis. Collaboration à la mise en scène, corps et mouvements : Rafael de Paula. Création plastique : Sylvain Wavrant. Scénographie : Hervé Cherblanc. Création sonore : Colombine Jacquemont. Création lumière : Zoé Dada et Eliah Ramon. Costumes : Estelle Boul. Durée : 1h40.

Racontant une grève dans un grand abattoir industriel à la suite de la mort accidentelle d’une ouvrière, ce remarquable spectacle est un étonnant mélange de réalisme et de fantastique.
< Pour aborder ce sujet en restant dans la joie, j’ai eu besoin d’une grande dose de légèreté et de fantaisie >, explique Faustine Nogués, autrice et metteuse en scène de la pièce, pour l’écriture de laquelle elle dit s’être « énormément documentée ».
Le spectacle est bien interprété, avec une mention spéciale pour un monologue dit par Alexandre Pallu, qui interprète un tueur de l’abattoir. Par contre, nous n’avons pas aimé l’interprétation trop caricaturale de la directrice de l’abattoir, interprétation qui contraste fortement avec celle, plutôt « réaliste », des ouvriers.
Alors que, après l’accident, la direction de l’abattoir avait proposé aux ouvriers de rentrer chez eux, c’est donc dans une grève que ceux-ci se lancent, avec deux revendications : diminuer les cadences, augmenter les salaires. Dans l’usine, aucun syndicat n’est manifestement représenté et, pour négocier avec la direction sans prendre le risque de se faire « virer », les ouvriers ont recours au talent de ventriloquie d’une de leurs collègues : du coup, impossible de savoir quelle personne s’adresse au patron !
Trois autres originalités du spectacle méritent d’être signalées : 1) la directrice de l’abattoir téléphone en vers au « Possesseur » de celui-ci ; 2) l’ouvrière décédée, devenue fantôme, s’adresse directement au public ; 3) représentant le cadavre de cette ouvrière accroché par les pieds sur la chaîne de découpe, une sculpture en cire réalisée par l’artiste plasticien Sylvain Wavrant est suspendue, sanguinolente, au-dessus du plateau pendant une partie du spectacle. Et c’est assez impressionnant !

L’AUTRICE ET METTEUSE EN SCÈNE. Faustine Noguès, née en 1993, possède un master de théâtre de l’université Sorbonne Nouvelle. En 2018, elle a fondé la compagnie théâtrale Madie Bergson, qui a produit cette pièce. Parmi ses spectacles antérieurs, citons Surprise parti, Angela Davis, une histoire des Etats-Unis, Vestiaire, Grand pays, Impulsion et ADN / Histoires de famille.
LA CITATION. Le rire permet de faire face à ce que nous refusons habituellement de voir. (Faustine Nogués)

(SOURCE : "A2S, PARIS")

06/12/2024

FILM. «Cent mille milliards»

Réalisation : Virgil Vernier. Scénaristes : Virgil Vernier, Benjamin Klintoe. Directrice de la photo : Jordane Chouzenoux. Monteuse : Charlotte Cherici. Ingénieur du son : Amaury Arboun. Costumes : Pauline Croce. Directrice de production : Lucie Bouilleret. Monteur son : Amaury Arboun. Décors : Marie Ward. Effets visuels : Clément Le Penven. Mixage : Simon Apostolou. Acteurs principaux : Zakaria Bouti, Victoire Song, Mina Gajovic. Durée : 1h17.

Dans ce beau film, l’action se déroule lors des fêtes de fin d’année 2023 en Principauté de Monaco, afin - explique le réalisateur et co-scénariste du film, Virgil Vernier - de faire mieux ressentir « en quoi ce lieu magnétise, fascine autant ».
Le film a pour personnage principal un es**rt-boy (c’est-à-dire un prostitué, selon Wikipedia), Afine, 18 ans, homosexuel. Plus nuancé que Wikipedia, Vernier pense que « la limite est floue entre la prostitution, le travail d’hôtesse, ou le simple fait d’être invité à une soirée en tant que corps désirable ». Le cinéaste ajoute que, à Monaco, il existe « une grande demande pour des corps jeunes et beaux, disponibles à tout moment ». Le cinéaste confie, d’ailleurs, avoir eu « une petite expérience d’es**rt plus jeune ». < J’ai pu ressentir le pouvoir que donne le fait de se sentir désiré, et aussi le dégoût de donner son corps et de simuler >, dit-il.
Afine, qui, en compagnie de trois es**rt-girls, vit dans une villa sur les hauteurs de Monaco, est embauché comme es**rt boy, pour les fêtes, par une jeune Serbe qui a elle-même été recrutée pour être la « baby sitter » d’une riche adolescente, Julia, pendant les vacances scolaires de celle-ci, les parents de la jeune fille, absents, ayant manifestement mieux à faire.

« Une nonchalance, une innocence »

D’une façon chaste, le film raconte ce ménage à trois, dans le magnifique appartement des parents de Julia. Une amitié naîtra entre Julia et Afine, amitié que jalousera la jeune Serbe, attirée sexuellement par Afine, qui, lui, est apparemment trop gay pour faire l’amour avec une femme.
Les acteurs du film sont des comédiens non-professionnels. Vernier dit, par exemple, avoir rencontré Zakaria Bouti (qui joue Afine) « dans une boîte de nuit à Marseille ». < Il attendait avec un regard triste au milieu de tous ces gens qui dansaient et s’amusaient, se souvient Vernier. Il m’a touché. C’était comme une évidence, un coup de foudre. > Vernier ajoute que, pendant le tournage, Bouti - qui est, en effet, tout à fait remarquable dans le film - « a donné quelque chose que je n’aurais peut-être pas été capable d’obtenir avec un acteur professionnel en pleine maitrise de ses moyens : une nonchalance, une innocence ».

LE RÉALISATEUR. Virgil Vernier, né en 1976 à Paris, également comédien, a réalisé une douzaine de courts ou moyens métrages, le premier en 2001. L’un de ces films, Sapphire Crystal (2019) a reçu le Grand Prix André S. Labarthe de la compétition Fiction du Festival Côté court de Pantin, en banlieue parisienne, tandis qu’un autre de ses films, Kindertotenlieder (2022), a décroché notamment le Prix Jean Vigo.
Cent mille milliards est le septième long métrage de Vernier (le premier date de 2007).
Vernier est, par ailleurs, l’auteur d’une série de trois livres : Arcana 1 (2016), constitué d’images de montres de luxe découpées dans des magazines, et, en 2017, Arcana 2 et Arcana 3 qui traitent respectivement de la représentation contemporaine du corps masculin et de l'imagerie publicitaire féminine.

CITATIONS. Pourquoi demander à un acteur professionnel de jouer un personnage alors qu’il y a tous ces visages qu’on n’a jamais vus au cinéma ? Dans mes films j’aime que les acteurs racontent des bouts de leur vie, partagent des histoires qui leur sont réellement arrivées. (Virgil Vernier)

(SOURCE : "A2S, PARIS")

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