03/05/2025
Sous la présidence de Michel Martelly, un contrat controversé a été signé entre l’État haïtien et la société privée E-Power, dirigée par Michaël Dufresne. Spécialisée dans la production d’électricité, l’entreprise avait obtenu en 2011 un contrat de 15 ans, devant durer jusqu’en 2026. Ce projet incluait la construction d’une centrale électrique, annoncée à 36 millions de dollars, mais E-Power a plus t**d déclaré que son coût réel s’élevait à 54 millions de dollars.
Ce contrat imposait à l’État haïtien de payer 48 millions de dollars par an, soit 720 millions de dollars sur 15 ans. Très vite, des accusations de mauvaise gestion et de favoritisme ont émergé, car les termes du contrat semblaient favoriser E-Power au détriment de l’État.
Jovenel Moïse, la Résiliation et la Lutte pour la Transparence
En accédant au pouvoir en 2017, Jovenel Moïse découvre que les informations sur le contrat sont difficiles d’accès. Il affirme avoir dû remplacer plusieurs directeurs généraux de l’EDH (Électricité d’Haïti) et du ministère des Travaux publics, Transports et Communications (MTPTC) avant d’obtenir des détails précis.
En 2019, sous la pression de l’opposition et face aux révélations sur la mauvaise gestion du secteur énergétique, il résilie plusieurs contrats, dont celui d’E-Power, dénonçant des coûts excessifs et une atteinte aux intérêts de l’État. Contrairement aux rumeurs, il précise n’avoir rien saisi de la centrale et souligne qu’E-Power reste une entreprise privée. Il insiste également sur le fait que, selon la loi haïtienne, l’État doit vendre et distribuer l’électricité, alors qu’il constate que le contrôle était aux mains du secteur privé.
Le 7 juillet 2021, Jovenel Moïse est assassiné, plongeant Haïti dans une instabilité politique. Sous le gouvernement de Ariel Henry, la situation énergétique continue de se détériorer. Malgré les fraudes et irrégularités dénoncées, le contrat d’E-Power est discrètement renouvelé.
Malgré les promesses de transparence et les critiques du secteur privé et de la population, E-Power obtient à nouveau un contrat avec l’État, perpétuant les pratiques dénoncées par Jovenel Moïse.