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13/10/2022

ANTIGONE de Jean ANOUILH

INTRODUCTION.

S'il faut dresser une liste des dramaturges les plus en vue au XX ème siècle, nous ne pouvons pas manquer d'y faire figurer Jean Anouilh en bonne place. En effet, ce talentueux dramaturge a marqué son temps de son empreinte par la diversité de ses pièces et la nouveauté de son style. Pour cerner cette modeste étude faite sur sa pièce théâtrale intitulée Antigone, je l'articule autour de quatre points : la vie et l'oeuvre d'abord, le résumé de la pièce ensuite et, avant de parler de la portée significative de l'oeuvre enfin, je ne manquerai pas de faire le portrait des personnages les plus influents.

I. LA VIE ET L'OEUVRE.

1. La biographie (vie de l'auteur).

Jean Anouilh est un auteur dramatique en même temps qu'un metteur en scène français dont le répertoire riche et varié mêle le classicisme des sentiments à la nouveauté de la forme théâtrale. Né à Bordeaux en 1910, il fit des études de droit à Paris puis travailla dans la publicité, avant de devenir le secrétaire de Louis Jouvet en 1928. Cette rencontre avec ce grand metteur en scène fut décisive dans sa volonté de se consacrer au théâtre où ses premières pièces suscitèrent l'adhésion d'un vaste public. Il mourut à l'âge de soixante-dix-sept ans, en 1987.

2. La bibliographie (oeuvres de l'auteur).

Ses premières pièces sont L'Hermine (1932), Le Voyageur sans bagages (1937) et La Sauvage (1938). Anouilh se révéla également doué pour la comédie grâce notamment au Bal des voleurs (1938). Sous l'Occupation, il donna deux adaptations modernes de la tragédie grecque (Eurydice en 1942 et Antigone en 1944) qui eurent un succès retentissant. Bien qu'il soit d'apparence classique, son théâtre comprend quelques-unes des oeuvres les plus modernistes du XX ème siècle : L'Alouette (1953), une adaptation de la légende de Jeanne d'Arc, Beckett ou l'Honneur de Dieu (1959) où, là encore, l'histoire est prétexte à une création originale. En outre, il est parfois considéré comme l'auteur d'un théâtre de distraction ; il donna effectivement des pièces de pur divertissement comme La Culotte (1978) ou encore Le Nombril (1981). Dénonçant sans cesse le mensonge social, il développa un vaste réquisitoire contre la famille, l'amour, l'amitié et tout ce qu'il considérait comme des idéaux naïfs, avant de se tourner vers un théâtre plus autobiographique où se réaffirmait cependant sa nostalgie d'une pureté inaccessible : Le Boulanger, la Boulangère et le petit mitron (1968), Les Poissons rouges (1970), Ne réveillez pas Madame (1970)...

II. LE RÉSUMÉ DE L'OEUVRE.

1. L'exposition.

L'exposition encadre d'habitude l'ensemble des premières scènes où règne la tranquillité. C'est aussi l'occasion, pour l'auteur, d'exposer la naissance du conflit qui servira de trame aux événements qui surviendront.
Dans Antigone, l'histoire commence à six heures du matin. Tout est tranquille mais la nourrice est inquiète parce qu'Antigone, la jeune fille dont elle a la charge, n'a pas passé la nuit dans sa chambre. Celle-ci apparaît pieds nus, salie par un peu de terre sur sa vilaine figure et ses petites mains. La nourrice la gronde. Elle se défend en disant qu'elle vient d'accomplir son devoir moral : enterrer son frère Polynice. Sa soeur Ismène, elle, avoue son manque de courage et son envie de vivre car on a interdit à quiconque (sous peine d'être enterré vivant) d'accorder une sépulture au cadavre de Polynice jeté sous le chaud soleil pour s'être battu à mort contre son frère aîné Étéocle.

2. Le noeud.

Le noeud correspond à une période de crise pendant laquelle la tension est tellement vive, la solution si invisible, les relations si tendues, qu'on ne sait plus à quel Saint se vouer ni quelle issue, quelle trajectoire, la suite de la pièce va épouser.
Dans l'oeuvre, Antigone récidive en retournant auprès du corps de Polynice pour tenter à nouveau de lui offrir la sépulture qui sied à tout cadavre respectable. Cette fois, les gardes la surprennent, la mettent aux arrêts et la conduisent manu militari auprès du roi Créon. Celui-ci veut la sauver car elle est avant tout une citoyenne, sa nièce de surcroît et, mieux encore, sa future belle-fille, étant donné qu'elle est fiancée à son fils Hémon. Il lui promet de supprimer les gardes qui sont des témoins gênants, à condition qu'elle ne refasse plus la même bêtise.

3. Le dénouement.

Le dénouement regroupe l'ensemble des scènes où une issue au blocage commence à apparaître, qu'elle soit heureuse ou malheureuse.
C'est cette dernière trajectoire que la fatalité choisit pour Antigone. En effet, elle est obstinée dans sa ferme volonté d'enterrer son frère. La sentence sera exécutée après cette troisième tentative car elle sera enterrée vivante telle que l'a décidé le conseil des sages du royaume de Thèbes. Ismène aura du courage pour la première fois de sa vie puisqu'elle se suicidera, suivant sa soeur en enfer par cet acte solidaire et fraternel. Incapable de supporter une vie sans sa bien-aimée, Hémon lui aussi décide de se donner la mort. C'est donc un triple deuil pour Créon qui se sent seul, très seul, à la fin de la pièce. Il quitte la scène en affirmant avoir l'impression d'être subitement vieilli par l'exercice du pouvoir.

III. PERSONNAGES PRINCIPAUX.

1. Antigone et Ismène.

Ce sont deux soeurs aux traits et tempéraments opposés, bien qu'étant très attachées l'une à l'autre. Antigone est laide tandis qu'Ismène est belle à ravir. L'une n'a qu'une idée fixe (enterrer son frère) alors que l'autre rêve d'amour et songe à sa toilette, au bal et à la belle vie. Antigone est brave et Ismène est peureuse. La nourrice aurait aimé échanger ces traits physiques et moraux pour avoir la paix.

2. La nourrice.

Après la mort de leur père et mère (Oedipe et Jocaste), c'est elle qui a assuré la garde de ces deux filles. Elle veille sur elles comme à la prunelle de ses yeux mais ne pourra empêcher le destin fatal de se produire, malgré tous ses efforts et toute son autorité.

3. Créon.

C'est lui qui a été porté à la tête du pouvoir après la mort de son grand frère Oedipe. Il est donc l'oncle de ces deux filles (Antigone et Ismène) et des deux garçons (Polynice et Étéocle). Chose plus plus complexe encore : ce roi de Thèbes qui prétend exercer son pouvoir par une main de fer est aussi doux qu'un gant de velours. Lors de plusieurs tête-à-tête, il tente en vain de sauver sa nièce ou sa future belle-fille. Il promet même de supprimer les gardes qui ont surpris Antigone dans son entreprise audacieuse et réfractaire à la loi.

4. Hémon.

C'est le prince, futur roi et futur époux d'Antigone qu'il aime passionnément. Malheureusement, il se révèle incapable de sauver sa bien-aimée. Le dernier acte symbolique ou sa plus grande preuve d'amour qu'il lui voue sera de la suivre dans la tombe où elle a été enterrée vivante.

5. Les gardes.

Ils sont les forces de l'ordre, les représentants de la loi. Leur rôle est donc d'exécuter les ordres du chef, même s'il faut, pour cela, être brutal. Ils apparaissent sur scène toutes les fois qu'Antigone récidive.

IV. PORTÉE ET SIGNIFICATION DE LA PIÈCE.

1. L'actualisation du mythe.

Cette histoire a déjà été écrite par Sophocle, un grand tragédien grec du XVI ème siècle. (À lire absolument pour mieux comprendre la source même du conflit). Anouilh a renouvelé ce mythe dans un tout autre objectif ; en effet, la France vivait pendant la seconde guerre mondiale sous l'occupation allemande. Deux choix s'étaient alors opposés. Les uns acceptaient de cohabiter avec l'ennemi (Maréchal Pétain) tandis que les autres choisirent la résistance (Général de Gaulle). Justement, le personnage A.N.T.I.G.O.N.E est l'incarnation de cette résistance. Rien que l'anagramme (les mêmes lettres du mot servent à créer un autre) de son prénom la définit comme une véritable « N.E.G.A.T.I.O.N » d'une loi humiliante à laquelle elle était incapable de se soumettre. Le dramaturge a préféré un personnage féminin comme la France et l'a vêtue de toutes les qualités requises dans un univers de violence absurde qui rappelle au spectateur le chaos dans lequel l'Europe se trouvait au moment de la création de la pièce. La pièce a tout l'air d'inciter implicitement le peuple français à la révolte contre l'occupation arbitraire. Mais il est difficile de censurer une oeuvre dont l'alibi repose sur une histoire mythologique.

2. Le style employé.

Anouilh a véritablement révolutionné le théâtre traditionnel en travestissant les règles qui le codifient. Il mêle avec aisance les genres dramatiques à tel point qu'on n'ose plus appeler la pièce une tragédie (car il y a tellement de scènes comiques), ni une comédie (étant donné que les personnages sont de sang royal), ni une tragicomédie (puisque l'histoire se termine par un bain de sang), mais plutôt un drame. En outre, le langage est retravaillé, modernisé à telle enseigne que les personnages, bien que d'origine antique, semblent très proches de nous. C'est pour cette raison que la nourrice est un personnage créé de toute pièce. Enfin, quand les gardes ou Ismène parlent par exemple, ils emploient un langage familier truffé du vocabulaire du XX ème siècle. Le décor, les costumes et les objets bénéficient à leur tour du même traitement (souliers, robes de soie, nounours, rouge à lèvres...)

CONCLUSION :

En conclusion, nous pouvons dire que la pièce est étonnamment moderne, dans le style comme dans le thème, même si le sujet est emprunté à un dramaturge antique tel que Sophocle. Antigone fait partie de ces oeuvres qu'on lit et dont on a envie d'assister à la représentation ; tellement le langage est travaillé avec simplicité, tellement l'action théâtrale est bien enchaînée et tellement les personnages nous séduisent et nous émeuvent, qu'on finit par se demander pourquoi l'auteur n'a pas emporté un prix Nobel de littérature

09/10/2022
09/10/2022

Communiqué – 1er octobre 2015

« Si tu veux le miel, tu souffriras la piqûre des abeilles »

Granby, le 1er octobre 2015 : Huit ans après la fin d’une carrière en marketing, Pierre Laflamme publie un deuxième roman, LE SANGDES CAILLOUX.

LE SANG DES CAILLOUX : RÉSUMÉ
Fadilah est une jeune femme d’une grande beauté, férue de liberté, d’égalité, d’un « Islam des lumières ». Étudiante en égyptologie au Caire, elle est secrètement amoureuse de Faysal, un garçon modelé pour devenir djihadiste. Fadilah ne craint pas le regard des hommes : « Si tu veux le miel, tu souffriras la piqûre des
abeilles », dit-elle. Poussé par Salîm Al Misrî, un imam autoproclamé, un fou d’Allah, Faysal se joint à la brigade Salâh Ad-dîn,
qui prône l’application de la charia et le retour du grand califat. Entre-temps, Abou Hamza, père de Faysal, ministre du Pétrole de Moubarak, octroie à Preston Colby, le PDG de MARGI, une société d’ingénierie québécoise d’importants contrats pour le développement des champs pétrolifères égyptiens… à une condition.
Les événements se bousculent, un autocar de touristes explose à Barcelone. Le SCRS canadien et le Mossad israélien entrent en action, au moment où, sur la place Tahrir au Caire, les Égyptiens sont en voie de répudier la dictature du Président Moubarak. Entre Le Caire et Montréal, entre Barcelone et Tel-Aviv, des hommes et des femmes vivent des trajectoires aux collisions imminentes.

Une première opinion : « Une écriture fluide, riche, précise, “cinématographique” ; on voit, on entend la scène. Les dialogues sont bien tournés, crédibles, nuancés — la psychologie et le portrait des personnages très bien dessinés. L’auteur possède une connaissance approfondie de ce dont il est question (culture,
religion, histoire…), ce qui rend l’ensemble très solide. Parfaitement cohérent — c’est un roman très bien ficelé, aux multiples coups de théâtre »
(Aline Noguès de « Bouquinplus » (07-2015)).

L’auteur :Né à Montréal, Pierre Laflamme a fait ses études en communications à l’Université du Québec à Montréal et vit depuis 15 ans à Granby. Pendant trente-cinq ans, il a occupé des fonctions en marketing au sein de maisons de distribution cinématographique (américaine et québécoises) et de réseaux de télévision (Radio-Canada & Télé-Québec). Retraité depuis 2006, il consacre son temps à ses passions : lire, écrire et voyager (Europe et Moyen-Orient).

Pourquoi écrire ? « Parce que je me passionne pour le sujet, nous dit l’auteur. Essentiellement, j’écris pour les mêmes raisons que je lis et je voyage, soit le plaisir d’apprendre. À travers une fiction (inspirée de faits vécus), je m’efforce de livrer de nouvelles connaissances aux lecteurs et aux lectrices. Je propose à ceux-ci
et à celles-ci d’enrichir leur vision sur l’Islam, culture importante qui, par certains côtés, a incontestablement influencé l’Occident. Pour ce faire, je recherche un contexte issu de l’actualité en vue de situer l’action d’un roman. Avant et pendant l’écriture, je me documente par un voyage, des lectures (livres, magazines,
journaux) et des heures de recherches sur Internet. Aujourd’hui, le monde est bousculé, bouleversé par la montée de l’Islam, et le Québec n’y échappe pas avec son débat sur la laïcité et ses enfants qui partent au djihad. LE SANG DES CAILLOUX vous propose une incursion dans la vie d’un jeune Égyptien embrigadé dès
son plus jeune âge dans une foi fervente où la recherche de Dieu lui suggère le sentier des combats. Sur toile de fond du printemps arabe égyptien (janv. févr. 2011), la trame du SANG DES CAILLOUX s’est aussi inspirée d’un élément de l’actualité de chez nous, soit les allégations de pots-de-vin et de blanchiment d’argent qui
planent sur des sociétés d’ingénierie québécoise, désireuses d’obtenir de riches contrats au Moyen-Orient. »

En février 2012, Pierre Laflamme a publié un premier roman LE TEMPS DES DÉRANGEMENTS aux éditions Marcel Broquet la nouvelle édition. « Voyager, documenter et publier deux romans en quelques années, c’est ce que j’appelle une retraite active, ajoute l’auteur. Cependant, je me suis lassé des maisons d’édition
qui t**dent à répondre aux envois de manuscrit, qui proposent des contrats à leur avantage, qui omettent de publiciser l’oeuvre éditée et traînent indéfiniment à payer les droits d’auteur, j’ai décidé de prendre les choses en main et de créer ma propre maison d’édition : PIERRE LAFLAMME ROMANS. »

Cet automne, l’auteur sera présent au Salon du livre de l’Estrie (17-18 octobre) et de Montréal (20-21-22 novembre).

Le roman LE SANG DES CAILLOUX est disponible dans toutes les bonnes librairies ainsi qu’en format EPUB
& PDF sur internet.

INFORMATIONS
http://www.pierrelaflammeromans.com/
[email protected]

09/10/2022

http://www.tunisie-secret.com/Comment-la-CIA-a-gendarme-les-cyber-collabos-pour-detruire-le-monde-arabe_a985.html

Comment la CIA a gendarmé les cyber-collabos pour détruire le monde arabe ?

31 Juillet 2014

En exclusivité, nous publions ce chapitre d’un livre capital sur les « révolutions » arabes dont on mesure aujourd’hui les conséquences chaotiques. Le titre de ce livre collectif est « La face cachée des révolutions arabes » et le chapitre en question est intitulé « ONG et réseaux sociaux au cœur des révolutions arabes ». Alors qu’ils étaient une vingtaine de cyber-collabos tunisiens, le seul nom cité ici est Slim Amamou. Nous avons en revanche un autre nom d’une extrême importance, celui d’Alec Ross, jeune conseiller d’Hillary Clinton, passé au Département de la Défense dès janvier 2011 pour piloter son armée virtuelle. Selon les aveux mêmes de Sami Ben Gharbia, dans un article publié en septembre 2010, Alec Ross était son ami et « grand boss ». Outre les tristement célèbres cyber-collabos, parmi les groupes qui ont activement participé à la déstabilisation de la Tunisie, on citera notamment « Anonymous », « Wikileaks », « Télécomix », « Pirates » et «Nawaat », dont Sami Ben Gharbia a été le cofondateur et qui a été financé par Freedom House et l'Open Society Institute. Document à lire et à archiver pour l'Histoire.

A gauche, Slim Amamou, Bac+1, qui dirige aujourd'hui sa société privée et continue à "militer" sur Twitter ! A droite Sami Ben Gharbia, islamiste repentis réfugié aux Pays-Bas. En 2011, pour services rendus à l'impérialisme et au sionisme, il a été selectionné par Foreigh Policy parmi les 100 meilleurs "penseurs globaux", avec BHL, John McCain, Dick Cheney, Srdja Popovic, Wadah Khanfar, Rached Ghannouchi et Meir Dagan, un officier supérieur du Mossad !
A gauche, Slim Amamou, Bac+1, qui dirige aujourd'hui sa société privée et continue à "militer" sur Twitter ! A droite Sami Ben Gharbia, islamiste repentis réfugié aux Pays-Bas. En 2011, pour services rendus à l'impérialisme et au sionisme, il a été selectionné par Foreigh Policy parmi les 100 meilleurs "penseurs globaux", avec BHL, John McCain, Dick Cheney, Srdja Popovic, Wadah Khanfar, Rached Ghannouchi et Meir Dagan, un officier supérieur du Mossad !
« Nous voulons nous joindre à vos conversations », signé - Dept. Ce message, simple mais direct, diffusé sur twitter à l'attention des cyberdissidents arabes au moment des révolutions, provient du cœur névralgique de la stratégie américaine, le Département de la Défense. Son auteur Alec Ross, jusque là inconnu, est devenu le symbole de cette nouvelle diplomatie mise en oeuvre par le gouvernement Obama. En effet, ce jeune conseiller de Hillary Clinton, co-fondateur de l’organisation One Economy, est à la tête du service de l'innovation, le pôle "nouvelles technologies" du Département de la Défense. Passé de l'ombre à la lumière en quelques mois, Alec Ross est désormais qualifié de "l'homme qui twitte les révolutions". Son action confirme, si besoin était, l'assistance cybernétique apportée par le gouvernement américain aux dissidents arabes. Une aide qui, selon Alec Ross, prouve que cette technologie pouvant servir à surveiller les citoyens peut aussi devenir une arme pour les libérer. Une arme redoutable puisque grâce à elle, les révolutions arabes ont remporté une bataille décisive, nécessaire à la victoire finale, celle de la communication. Sans elle, les révolutions ne s'exportent pas, restent oubliées de l'opinion publique et finissent, le plus souvent, par s'éteindre dans l'indifférence générale.

Qui aurait pu prévoir les départs de Ben Ali, Moubarak ou Kadhafi ? Les gouvernements de La Tunisie, l'Egypte ou la Libye, qui avaient su contenir la parole dissidente pendant de nombreuses années, ne sont pas parvenus à étouffer les révoltes récentes malgré la censure imposée. Indiscutablement, l’issue des révolutions ne s'est pas jouée uniquement dans la rue mais également sur la Toile. Un rôle déterminant qui a révélé une force nouvelle, celle d’Internet et des réseaux sociaux.

Dès le début des révolutions arabes, les premiers acteurs de la cyber-dissidence s’affichent sur les réseaux. Bloggeurs ou pirates informatiques, experts en contournement de la censure gouvernementale, ils deviennent, dans leur pays respectif, des héros à part entière des révolutions. Le bloggeur dissident tunisien Slim Ammamou deviendra même, après la chute de Ben Ali, secrétaire d'État à la Jeunesse et aux Sports. Certains payeront cet engagement au prix de leur vie, comme le bloggeur libyen Mohammed Nabbous, victime d’un tir de sniper alors qu’il était parti filmer avec sa caméra les attaques de l’armée libyenne pour diffuser des vidéos en direct sur son blog. Cependant, la seule cyber-dissidence interne aux pays concernés n’est pas suffisante pour expliquer cette réussite. En effet, de nombreux réseaux extérieurs, constitués d’ONG, d’activistes informatiques et de « tribunes » médiatiques, ont joué un rôle décisif. Dès le début des manifestations antigouvernementales au Caire, la chaîne Al-Djazira couvrait largement les événements, en direct et en continu, sur son réseau satellitaire. Et, malgré l'interdiction de diffusion prononcée à son encontre par les autorités égyptiennes, la chaîne qatarie a réussi à poursuivre sa couverture en direct à l'aide de webcams amateurs placées à travers la ville. Les images transmises à l'aide des moyens de contournement mis à disposition par la « cyber dissidence » étaient ensuite diffusées sur le satellite Hot Bird qui, contrairement au satellite égyptien Nilesat, échappait à la censure gouvernementale. En effet, si la diffusion hertzienne peut rester sous contrôle étatique, il n'y a aucun moyen de censurer la couverture satellitaire étrangère accessible sur de larges zones (Hot Bird est accessible en Afrique du Nord avec une parabole de 90 cm). De plus, plusieurs opérateurs - dont Opensky - proposent des connexions à internet via les satellites courants, tels Hot Bird, Eutelsat ou Hispasat. Un simple modem branché entre la parabole et un micro ordinateur suffit à ouvrir un accès au web sans la soumission à un opérateur national.

En parallèle, des réseaux d’activistes informatiques ont également œuvré. On peut citer le groupe TELECOMIX qui s'est illustré par plusieurs actions destinées à porter assistance aux révoltes en cours. Ce groupe a d’ailleurs vu son action plébiscitée par Reporters Sans Frontière qui l’a invité, en mars 2012, pour la Journée mondiale contre la cyber censure, afin d’apporter son témoignage d'un hacking « éthique et militant » à visée humanitaire lors des révolutions arabes. L’une des principales actions de TELECOMIX fut « l'exfiltration cybernétique » de nombreuses vidéos prises par les insurgés, à l'aide de connexions par modem via des numéros de FAI (fournisseurs d'accès à internet) situés à l'étranger ou la mise à disposition d'outils de cryptage et « d'anonymisation » des communications. Lors de la révolution égyptienne, TELECOMIX a également fait appel aux radio-amateurs afin d'établir des communications via ondes radioélectriques.

Le célèbre groupe de hackers Anonymous a également répondu présent dès le début des révolutions. En Tunisie, moins de deux semaines après les révoltes de Sidi Bouzid, le mouvement Anonymous a lancé l’OPTunisia. Leurs premières actions, relayées par la chaîne qatarie Al-Djazira, furent des attaques de type DDoS (attaque ayant pour objectif de bloquer un serveur par un nombre important de requêtes) sur des sites gouvernementaux tunisiens. Pour des raisons de sécurité, la plupart de ces opérations ont été lancées depuis l’extérieur du pays. Toutefois, la Tunisie possédait déjà un « vivier » actif de hackers. On peut citer le groupe Tunisian BlackHat, fondé en 2007, qui a joué un rôle important dans la préparation des attaques lancées par Anonymous. En effet, ce groupe de hackers tunisiens a pu donner de précieuses informations sur l’infrastructure informatique de plusieurs sites gouvernementaux. D’ailleurs, sous couvert d’anonymat, un agent de la sécurité informatique tunisienne, en poste au moment des révolutions, reconnaît qu’il a eu la surprise de constater que plusieurs hackers tunisiens avaient été stagiaires dans son service quelques mois seulement avant le début des révolutions. Une « infiltration » qui peut sembler surprenante mais qui confirmerait les propos d’Anonymous : «nous avons infiltré vos armées, vos polices et vos informaticiens » (…)

Les cyberdissidents arabes ont également reçu une aide importante de l'ONG américaine AVAAZ. AVAAZ - qui signifie « voix » dans plusieurs langues - est une organisation non-gouvernementale américaine dont le siège est situé à New York, mais qui possède également des bureaux à Londres, Paris, Washington, Genève, et Rio de Janeiro. Elle a été fondée en 2006 par l'Anglo-Canadien Ricken Patel, ancien consultant à l'ONU, mais également membre des fondations Rockfeller et Bill Gates. Elle est l'émanation des groupes ResPublica, un groupe de campagnes civiques transnationales, et MoveOn un groupe américain de mobilisation sociale sur internet (….)

AVAAZ dispose de soutiens célèbres au sein des milieux politiques. On peut citer :l'ancien Premier ministre britannique Gordon Brown, qui a déclaré qu'elle avait fait avancer les idéaux du monde ; l'ancien vice président Al Gore, qui considère qu' AVAAZ est une source d'inspiration et a déjà fait beaucoup changer les choses ; ou Zainab Bangura, l'ancienne ministre des Affaires étrangères de Sierra Leone, qui décrit AVAAZ comme un allié et un point de ralliement pour les personnes défavorisées partout dans le monde, pour apporter un vrai changement.

AVAAZ, à l'aide des dons reçus pour soutenir les contestations arabes, a pu envoyer aux insurgés libyens, yéménites ou syriens des kits de connexion à internet par satellite à l'épreuve du black-out, des petites caméras-vidéo, des émetteurs radio portatifs, et même des équipes d'experts pour former les manifestants à leur utilisation. La vocation de cette action étant clairement affichée par AVAAZ sur son site internet : permettre « de diffuser des flux vidéo en direct, même pendant les coupures d'internet et du téléphone et de garantir que l'oxygène de l'attention internationale alimente leurs courageux mouvements pour le changement ». En Syrie, Avaaz revendique de disposer du « seul réseau qui parvient à la fois à introduire clandestinement du matériel médical et des journalistes, et à faire sortir des images et des informations ». L’ONG déclare même disposer de « maisons sécurisées » sur la frontière syrienne destinées à protéger rebelles et journalistes.

Plusieurs hackers tunisiens, égyptiens et libyens ont aussi témoigné du rôle important de wikileaks comme source de mobilisation. En effet, quelques mois avant le début des révolutions arabes, on a pu assister à une large diffusion de câbles diplomatiques américains qui dénonçaient les excès et la corruption régnants au sein de plusieurs régimes arabes qui allaient entrer en révolution. Ainsi, pour la Tunisie, on pouvait lire « la corruption est un problème à la fois politique et économique. Le manque de transparence et de responsabilité qui caractérise le système politique tunisien porte aussi gravement tort à l'économie en dégradant les conditions de l'investissement et en alimentant une culture de la corruption ». Un autre câble concernant l’Egypte mentionnait « la torture et la brutalité policière sont endémiques et généralisées" ou encore, à propos d'Hosni Moubarak « Les grands idéaux comme les droits de l’Homme ne l’intéressent pas ». Au fil des mois précédant les révolutions arabes, Wikileaks a ainsi alimenté l’argumentaire contestataire des révoltes en devenir. Sur ce fait établi, on peut d’ailleurs s’interroger sur le rôle finalement favorable qu’ont joué les câbles diplomatiques de wikileaks pour l’administration américaine. Certains n’hésitent d’ailleurs pas à avancer que la « fuite » de ces messages diplomatiques confidentiels aurait pu répondre à une opération des services de renseignement américains ayant pour objectif la déstabilisation de plusieurs régimes arabes. Sur ce point, il est intéressant de constater que plusieurs organisations qui ont participé au « mirroring » (duplication d’un site internet afin d’en assurer la sauvegarde et la large diffusion) de wikileaks ont eu pour « généreux donateur » le milliardaire américain Georges Soros. Ce proche de Henry Kissinger est à la tête d’un vaste réseau mondial d’ONG. Parmi elles, on peut citer l’Open Society Institute (OSI) qui a joué un rôle actif dans les révolutions arabes. En effet, dès 2009, l’OSI, en partenariat avec le gouvernement américain, a organisé un atelier au Caire destiné à former des activistes égyptiens et tunisiens au contournement de la censure. La fondation SOROS a déjà été au cœur de nombreuses révolutions et son action a même été jugée « subversive » par plusieurs Etats dont la Russie ou l’Iran qui l’ont accusée d’être un bras invisible de la CIA au service de la « promotion d’une démocratie à l’américaine ». Concernant wikileaks et le soutien « indirect » apporté par la fondation SOROS, on pourra noter que Mark Stevens, l’un des avocats de Julian Assange est aussi l’avocat de l’Open Society Institute.

Une autre fondation américaine, « Global Voices », a également apporté une aide précieuse aux blogueurs arabes. Fondée à la faculté de droit de Harvard par Rebecca MacKinnon, ancienne journaliste à CNN et Ethan Zuckerman, membre de l’Open Society Institute de Georges Soros, cette organisation a pour but de soutenir un réseau international de blogueurs et « citoyens journalistes » qui suivent et concentrent l’actualité de la « blogosphère » mondiale. En octobre 2011, Global Voices co-organisait la troisième rencontre des blogueurs du monde arabe à Tunis et affirmait sa volonté d’aider à promouvoir le « droit des peuples à exprimer librement sur les réseaux leurs aspirations démocratiques ».

On le voit, les éléments d’une préparation « sous influence » extérieure des révolutions proches et moyennes orientales se mettent peu à peu en place. D’ailleurs, si le berceau du printemps arabe est en Tunisie, on pourrait peut-être en situer sa genèse, en juin 2009, en Serbie.

Mohamed Adel, un jeune égyptien qui a fait ses classes au sein des Frères musulmans, est un des leaders du mouvement du 6 avril. Composé de jeunes cyberdissidents, ce groupe qui a choisi son nom en référence à la grève générale du 6 avril 2008, est né sur internet. Mais à en croire Mohamed Adel, cela n'a pas vraiment été une action spontanée. Comme il l'avoue lui-même : « en Serbie nous avons été formés aux méthodes de non-violence. On nous a appris à mobiliser les foules pacifiquement, comment contrôler ses troupes et comment organiser de manière efficace des manifestations et des événements... »

C'était en juin 2009. Accompagné de 14 autres militants égyptiens et algériens, il s'est rendu à Belgrade. Là, il a suivi une formation en langue arabe. Ce séminaire de deux semaines avait pour vocation de former des « apprentis révolutionnaires » à la lutte non violente. Ce fut notamment l'occasion d'échanger avec des militants serbes et de rencontrer des ONG et des journalistes.

Derrière cette formation révolutionnaire se trouve CANVAS ou Center for Applied Non Violent Action and Strategies. Cette organisation est en fait une émanation du mouvement serbe Otpor. Signifiant Résistance, Otpor est une association étudiante à l'origine des manifestations qui ont fait tomber Milosevic en 2000. Le but avoué de CANVAS est d'utiliser le savoir-faire d'Otpor en matière de mouvements de protestation non violente. Ainsi on retrouve la trace des « consultants » de CANVAS dans la révolution des roses en Géorgie.

En Ukraine, l'organisation PORA, très active durant la « révolution orange », a envoyé, en avril 2004, 18 de ses membres à Novi Sad, dans le nord de la Serbie, pour y suivre un séminaire. On notera également que peu avant les élections, un membre de CANVAS a été expulsé d'Ukraine.

CANVAS est également en étroite relation avec ZUBR, en Biélorussie, Cette organisation de droits civiques proche des idées occidentales a été créée en 2001 dans le but de renverser le régime d'Alexandre Lugachenko.

En 2002 on retrouve les traces de CANVAS au sein de l'opposition vénézuélienne. En janvier et février 2011, le logo de CANVAS - qui est resté celui d'Otpor - est brandi par les jeunes tunisiens et les étudiants égyptiens du mouvement du 6 avril qui manifestent dans les rues du Caire.

Pour faire fonctionner une telle structure des moyens financiers considérables sont nécessaires. CANVAS est-il financé par de riches philanthropes ayant pour seul but de construire un monde meilleur et de faire progresser la démocratie ? Si l'on en croit Srdja Popovic, fondateur d'Otpor et actuel directeur de CANVAS, il ne reçoit que des subventions privées et aucuns fonds gouvernementaux.

Il semble en fait qu'il en soit autrement. Selon certaines sources généralement bien informées, deux organismes américains contribuent largement à son financement. Il s'agit de l'International Republican Institute et Freedom House.

L'International Republican Institute est une organisation politique liée au Parti républicain. Son financement provient en majorité du gouvernement fédéral américain. À noter qu'au printemps 2000 le colonel à la retraite de l'armée américaine Robert Helvey a été envoyé en Serbie par l'International Republican Institute pour diriger des séminaires sur la non violence au profit des militants d'Otpor. Des milieux proches des services de renseignement occidentaux vont jusqu'à déclarer qu'en fait l'IRI ne serait rien d'autre qu'une façade de la CIA.

Freedom House, dont l'objectif affiché est d'exporter les valeurs américaines, a été dirigée par James Woolsey. Est-il utile de rappeler que ce dernier fut directeur de la CIA de 1993 à 1995 ?

À noter que la bloggeuse égyptienne Israa Abdel Fattah, cofondatrice du mouvement du 6 avril, a fait partie d'un groupe d'activistes invité par Freedom House. Elle a pu ainsi participer à un programme destiné à former des « réformateurs politiques et sociaux ». Le tout était financé par l'USAID (United States Agency for International Development). Cette agence américaine a notamment pour but de réduire la pauvreté et de promouvoir la démocratie et la croissance économique.

Durant ces séminaires, les aspirants révolutionnaires (Tunisiens, Egyptiens, Algériens, Syriens, Yéménites…) apprennent également à utiliser au mieux internet et les réseaux sociaux. Ces derniers ont joué un rôle de premier plan. On notera en particulier la création d'une page Facebook six mois avant la chute de Moubarak. Baptisée « Nous sommes tous des Khaled Saïd », elle rendait hommage à un jeune internaute torturé à mort par les autorités après avoir mis en ligne une vidéo montrant des policiers corrompus. Plus de 500 000 personnes deviennent rapidement membres de ce groupe qui proteste contre les violences policières. Son créateur, tout d'abord resté anonyme, finit par être démasqué par la police qui l'interpelle. Il s'agit de Wael Ghonim, un Égyptien directeur du marketing au Moyen-Orient pour le géant américain de l'internet Google.

Ce vent de révolte tente de gagner d'autres pays d'Afrique et du Moyen-Orient. Le voisin soudanais de l’Égypte n'est pas épargné. Khartoum, qui a perdu les trois quarts de ses revenus pétroliers après la sécession du Sud Soudan, doit faire face à une forte inflation et à la dévaluation de sa monnaie. Dans la capitale soudanaise, les étudiants sont donc descendus dans la rue le 30 janvier 2011 à l'appel de plusieurs groupes constitués sur Facebook, et notamment « January 30, a word to the Sudanese youth ». Violemment réprimé, le mouvement n'a pas eu l'effet escompté. De plus le président Hassan Omar Al-Béchir ne s'est pas contenté d'ordonner la répression des manifestants, mais a envoyé des cyber-djihadistes combattre sur le net. Leur mission étant de lutter, sur leur propre terrain, contre les membres des deux principaux groupes actifs rassemblant à eux seuls près de 20 000 sympathisants. Il s'agit de « Youth of change » et « WeR fed-up ». La méthode semble efficace car si sporadiquement les étudiants soudanais défient les autorités en manifestant dans les rues de Khartoum, la répression a tôt fait de disperser ces fauteurs de troubles. Jusqu'à ce jour, ils n'ont pas réussi à entraîner le reste de la population, même si les islamistes du leader Hassan Al-Tourabi pourraient bien finir par se laisser tenter...

Début 2011, un peu plus à l'est, un internaute anonyme crée la page Facebook « Yemen révolution » qui arbore fièrement le poing fermé, symbole d'Otpor. Le 3 février 2011 le Yémen connait ses plus grandes manifestations depuis des décennies. Des dizaines de milliers de manifestants adoptent la couleur rose en signe de ralliement. Mais au Yémen seul 1% de la société est connecté à internet et l'analphabétisme y est encore important. Si cette révolution rose semble faire long feu, un an plus t**d le président Saleh a quitté le pouvoir et des élections présidentielles sont organisées. Même si il n'y a qu'un seul candidat, le vice-président, et si de nombreux incidents provoqués par les indépendantistes sudistes entraînent la fermeture de nombreux bureaux de votes, le Yémen devient ainsi le premier pays arabe où un soulèvement aboutit à une solution négociée. Maintenant le sort du Yémen n'est pas réglé pour autant. Entre les indépendantistes sudistes et la présence en nombre de militants d'Al-Qaïda le pays est loin d'être stabilisé. Notons également la présence discrète mais très active de forces spéciales américaines fortement impliquées dans la lutte antiterroriste. Une présence soutenue régulièrement par des raids de drones américains pilotés par la CIA.

Durant la même période un groupe Facebook baptisé « Algérie pacifique » est créé. On y retrouve le poing fermé d'Otpor et un slogan qui dit : « Ensemble tout devient possible ». Mais les autorités algériennes surveillent de très près internet et les forces de sécurité sont déployées en masse lors des rassemblements qu'elles dispersent systématiquement. Là encore la révolution peine à prendre forme.

Au Maroc voisin, le roi anticipe et pour éviter un printemps arabe organise un referendum afin de modifier la constitution. Fin novembre 2011 le Parti pour la justice et le développement, rassemblant les islamistes qualifiés de monarchiques, est le grand gagnant des élections législatives. Le roi n'a pas d'autre choix que de nommer à la tête du nouveau gouvernement le chef des islamistes.

Si l’on devait chercher un dénominateur commun à toutes ces actions censées être spontanées et ayant pour but louable avoué de défaire des tyrans et d'instaurer la démocratie, ce serait « islamistes et États-Unis ».

Un exemple : l'Égyptien Mohamed Adel, qui a fait ses premières armes chez les Frères musulmans avant d'être formé par CANVAS financé par des organisations américaines, ou encore Wael Ghonim, cadre chez Google, le géant de l'internet dont la collaboration avec les services de renseignement américains n'est plus un secret.

Plus discret mais non moins actif, le Qatar non seulement apporte son soutien financier, mais fournit également des combattants sous la forme de ses forces spéciales qui ont été, notamment, très actives en Libye.

Peu à peu, un voile d’ombre, que certains qualifieront volontiers « d’omerta », se lève sur ces révolutions qui ont transformé, en profondeur, le visage du monde arabe tel que nous le connaissions. Ce printemps arabe a, également, révélé la puissance d’une force nouvelle, désormais au cœur des enjeux de stratégie mondiale, celle d’Internet et des réseaux sociaux. Elle marquera un tournant dans l’Histoire des « Révolutions ».

Yves-Marie Peyry, Chercheur associé au Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R)
Alain Charret, Ancien cadre des services de renseignement français, rédacteur en chef de « Renseignor ».

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