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Agenda Culturel With l'Agenda Culturel discover a highlight of Beirut art and culture diverse and vibrant scene…

Confessions en temps de guerre : Marie Mathilde JaberMarie-Mathilde JaberOù sont nos acteurs culturels en temps de guerr...
08/11/2024

Confessions en temps de guerre : Marie Mathilde Jaber
Marie-Mathilde Jaber

Où sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?
L’Agenda Culturel est allé à leur rencontre pour les interviewer et les écouter.

Marie-Mathilde Jaber, Galeriste. Vit à Beyrouth.

▶ Comment allez-vous ?
J’ai conscience de la chance que j’ai d’être en sécurité, donc je crois que c’est l’essentiel.

▶ De quoi est fait votre quotidien en temps de guerre ?
Je continue de travailler un peu tous les jours en préparant des projets pour « l’après » ou pour l’étranger. Je suis en contact régulier avec les artistes avec qui je collabore pour trouver des solutions ou tout simplement discuter. Enfin et surtout je vois des amis, ceux qui sont encore là !
Ça permet de se remonter le moral et d’oublier un peu notre téléphone…

▶ Continuez-vous votre activité artistique ?
Oui, mais en coulisse ! L’exposition du duo White Paper (Carel Marso + Jacques Vartabedian) prévue le 3 octobre ayant été repoussée, la galerie est pour l’instant fermée au public. Cependant j’ai eu le plaisir d’y organiser la semaine dernière la première signature de la bande dessinée Beyrouth malgré tout écrite par Chloé Domat et Sophie Guignon, et illustrée par Kamal Hakim. Je me prépare actuellement à aller à Luxembourg Art Week, une foire qui se tiendra du 20 au 24 novembre, afin de présenter le travail de Johanne Allard, Dalia Baassiri, Ieva Saudargaite Douaihi, et le livre d’artiste de Zoulikha Bouadbellah, publié par Dongola Limited Editions.

▶ Comment envisagez-vous l’avenir du Liban ?
Je suis arrivée au Liban il y a exactement dix ans ce mois-ci, alors je compte bien sûr y rester. L’avenir me paraît cependant un peu compliqué et incertain, mais je tacherai de m’adapter comme le font les libanais depuis déjà bien longtemps avant moi.

▶ Pour tromper la peur, que suggérez-vous à nos lecteurs comme :
Livres : Le Proche-Orient éclaté de Georges Corm, pour poursuivre ma quête de décentrement et de compréhension
Séries : Friends, déjà vu et revu mais ça permet de se changer les idées
Œuvres musicales : Bon Entendeur, qui revisite des classiques avec un brin de nostalgie
Podcasts : Avec philosophie, pour essayer de prendre du recul

▶ Un dernier mot ?
Merci l’Agenda culturel et son équipe ! Vous ne baissez jamais les bras.

Photo@Myriam Boulos

Confessions in times of war: Layla DagherWhere are our culturel players in times of war, and what are they doing?L'Agend...
08/11/2024

Confessions in times of war: Layla Dagher

Where are our culturel players in times of war, and what are they doing?
L'Agenda Culturel went to meet them, interview them and listen to their stories.

Layla Dagher, painter. Lives in Beirut

▶ How are you doing?
Each day I feel overwhelmed by emotions of fear, sadness and despair about everything happening in my country. But I always keep a light of hope within me.

▶ What is your daily life like in a time of war?
Living in these days of war can be incredibly challenging. Despite the circumstances, I try to find moments of peace and creativity. My day starts by listening to the news, I try to stay informed about everything.
My daily routine involves cooking which brings me joy. I practice sports it helps me manage stress and keeps me physically active.

▶ How do you continue your artistic activity?
Art become my refuge, I spend the most of my time in my studio, I find comfort when I paint, the act of creating becomes a form of resistance.

▶ How do you see Lebanon's future?
Despite all the pessimism we are facing, I still have hope that we will find a way out of this dark hole.

▶ To overcome the fear and anxiety, what do you suggest to our readers?
Books Les hommes et les femmes. / Francois Giroud. Bernard Henri Lévy.
Series: The crown/ Netflix
Music: Elton John
Podcasts: L’AI peut elle crier de l’art? Arte.

▶ Any last words?
Stop War. We need PEACE.

Confessions en temps de guerre : Nadine BegdacheGalerie Janine RubeizOù sont nos acteurs culturels en temps de guerre et...
08/11/2024

Confessions en temps de guerre : Nadine Begdache
Galerie Janine Rubeiz
Où sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?
L’Agenda Culturel est allé à leur rencontre pour les interviewer et les écouter.

Nadine Begdache, galeriste. Vit à Beyrouth.

▶ Comment allez-vous ?
Merci de demander de nos nouvelles.
Nous allons comme on peut.

▶ De quoi est fait votre quotidien en temps de guerre ?
Durant mes journées, je pense d’abord à mes enfants et petits-enfants qui me manquent beaucoup ! Je cherche à être régulièrement informée dans les domaines de l’Art, de nouvelles expositions, de nouveaux artistes, de la géopolitique, et de la politique dans les revues spécialisées et les bonnes signatures d’articles dans les journaux.

▶ Continuez-vous votre activité artistique ?
Oui, nous continuons, et nous avons modifié nos horaires d’ouverture à la galerie afin de faire face aux défis. Nous continuons nos activités et nous nous adaptons selon la situation, aux besoins des artistes, des demandes de nos clients. Je réfléchis surtout aux sujets d’expositions adaptées à la situation.

▶ Comment envisagez-vous l’avenir du Liban ?
Je tiens bon, et je continue parce que l’Art et la Culture sont les piliers du Liban et c’est grâce à eux que le Liban peut évoluer et demeurer.
Quant à l’avenir politique, je n’y crois malheureusement pas beaucoup.

▶ Pour tromper la peur, que suggérez-vous à nos lecteurs comme :
Livres :
Quant à la lecture, je lis selon les sujets, Charif Majdalani, Amine Maalouf, Eric Emmanuel Schmitt, etc, mais moins de romans pour passer du bon temps et croire oublier la situation.
Séries :
D’après moi, pour oublier une situation, il faudrait lire ou regarder des films intéressants, je ne me distrais pas avec des romans légers et sympathiques. Je me préoccupe des sujets qui me font réfléchir et qui m’interpellent. Donc, sincèrement, je ne peux rien suggérer à quiconque, chacun choisit selon ses penchants et ses goûts. J'aime voir les séries télévisées, les sagas familiales ou politiques, les interviews politiques, les documentaires, et en conclusion, j’avoue ne pas avoir Netflix !

▶ Un dernier mot ?
Je suis enracinée au Liban et en particulier à Beyrouth que je ne quitterais jamais.

Le Pavillon Nuhad Es-Said pour la Culture : un nouveau souffle pour le Musée National de BeyrouthPhoto by Caroline Tabet...
07/11/2024

Le Pavillon Nuhad Es-Said pour la Culture : un nouveau souffle pour le Musée National de Beyrouth

Photo by Caroline Tabet © The Nuhad Es-Said Pavilion for Culture

C'est un bâtiment solennel et convivial, moderne et ancré dans l'Histoire, qui s'inscrit dans la continuité du Musée National de Beyrouth et lui donne un coup de jeune. Le tout nouveau pavillon Nuhad Es-Said pour la Culture, poursuit l'aventure centenaire d'un lieu emblématique, dont il s'inspire des codes architecturaux jusqu'à utiliser sa la pierre de taille. Issu de la collaboration entre le Musée et la Fondation Nationale du Patrimoine, le Pavillon, hommage au collectionneur Nuhad Es-Said, ambitionne de revitaliser le Musée à travers la promotion du patrimoine libanais et l'établissement de liens culturels et artistiques internationaux.

Le Pavillon accueille actuellement l'exposition Portes et Passages, Une traversée du réel et de l'imaginaire, organisée par le Beirut Museum of Art (BeMA), qui préserve la collection d'art du Ministère de la culture libanais. Elle réunit plusieurs dizaines d'œuvres d'artistes modernes et contemporains libanais (ou ayant des liens avec le Liban), certaines récemment restaurées par les soins du BeMA, d'autres choisies dans des collections privées, et certaines même conçues pour l'occasion.

Derrière les portes ouvertes, des passages infinis

Portes et Passages met l'accent sur l'ouverture de perspectives, dans tous les sens du terme : une approche curatoriale désormais courante mais à l'efficacité reconnue. L'exposition invite à la réflexion autour de quatre vastes axes : la mémoire, les mythes, la perception, et le territoire, aspects fondamentaux de l'expérience humaine, abordés ici à travers le prisme du contexte libanais. En fait, beaucoup d'œuvres pourraient bien se déplacer d'une section à l'autre tant elles se livrent à des regards multiples – et le font d'ailleurs, grâce aux ouvertures dans les pans de murs. Les thèmes se croisent et s’entrecroisent pour créer des correspondances esthétiques et thématiques inédites avec un mot d’ordre : l'émotion.

Dès le rez-de-chaussée du pavillon, l'installation d'Alfred Tarazi, "Hymne à l'amour", célèbre et plaide pour la mise en valeur de l'artisanat, et la valorisation de la mémoire inscrite dans une forêt d'objets, surtout des portes en bois, puisés dans ses archives familiales.

Au sous-sol, la lumière s’atténue, évoquant l’atmosphère du musée voisin. Dans cette scénographie réalisée par l'atelier Meem Noon, il n’y a plus de portes, seulement des passages ouverts, des fenêtres et des arcades qui tracent un labyrinthe organisé, et nous donnent conscience de notre déambulation dans l'espace d'exposition. Clémence Cott**d Hachem, directrice artistique du BeMA, parle de strates de lecture libres. Les multiples versions de l'Histoire du Liban me viennent à l'esprit.

Entre un réel vague et des certitudes imaginées

La section de l'exposition dédiée à la Mémoire, toujours fragmentaire, et encore plus face aux tragédies, évoque la déchirure et l'absence, avec une grande toile noire de Nabil Nahas, et les pleins et les vides de l'artiste-phare de l'abstraction moderne au Liban, Saloua Raouda Choucair. Plus loin, l'exposition revisite des mythes anciens et met en scène des objets hautement symboliques, comme la carte d'un territoire libanais repensé par Ghassan Zard, et celle du ciel sur peau de mouton d'Adrian Pepe, originaire du Honduras.

Portes et Passages s'intéresse ensuite aux multiples façons qu'a l'art de transformer notre perception du monde, notamment aux niveaux du sensoriel et de l'affectif. L'ambiance est à la poésie et la contemplation, avec, notamment, le photographe Nasri Sayegh, la peintre abstraite Helen el-Khal, et l'artiste multidisciplinaire Daniele Genadry.

On termine la visite (ou, comme je l'ai fait, on commence, au choix) avec une exploration du territoire, avec l'eau et la géologie, sous-tendant une perspective environnementaliste. Ici, les grottes d'Omar Onsi, où la Montagne libanaise rencontre l'Impressionnisme, côtoient des photographies de Caroline Tabet où paysages urbain et rural se confrontent. On peut aussi découvrir une série peu connue d'œuvres en sable du célèbre peintre libanais moderniste Shafic Abboud.

Un air de nostalgie se dégage, pour des lieux et des moments qui ne survivent que dans leurs représentations, parfois idéalisées certes, d'autres soumises au regard critique de l'artiste. Des émotions difficiles à définir, fugaces et contradictoires, traversent les passages. Sans trop savoir pourquoi, la mélancolie s'empare de moi.

Chronique de Ramzi Salman : Des images qui s'incrustent…Ramzi SalmanCertaines images lorsqu’elles surgissent devant nos ...
07/11/2024

Chronique de Ramzi Salman : Des images qui s'incrustent…
Ramzi Salman

Certaines images lorsqu’elles surgissent devant nos yeux, restent gravées dans notre tête pour la vie. Elles demeurent vivides et deviennent un peu une partie de qui nous sommes.

L’image d’un lieu ou d’un détail qui nous a particulièrement touchés, vient s’incruster sur notre mémoire et devient un bagage que nous trimballons dans notre esprit partout où on va, et devient en quelque sorte, un des points de repère de notre esprit.

Souvent, ces images sont des ambiances plutôt que de simples images.

Et nous essayons de les recréer d’une manière ou d’une autre à l’intérieur de nos propres vies.

Je citerai deux de ces images qui m’ont marquées et qui me reviennent souvent. Et bien qu’elles appartiennent à des contextes très différents, elles provoquent chez moi une même émotion.

En dehors de leur apparence harmonieuse, il émane d’elles une beauté plus profonde, car elles portent un sens qui dépasse la simple dimension esthétique.

La première de ces images, je l’apercevais à chaque fois que je traversais la montée Akkaoui dans le sens ascendant; c’était le balcon du restaurant ‘Au Vieux Quartier’, fleuron de la restauration libanaise où les Beyrouthins allaient déjeuner ou dîner.

Ce balcon pittoresque était comme accroché au coin d’une façade des années 30 ou 40.

Son emplacement stratégique surplombant la rue, le fait qu’il fût seul et distinct sur cette façade, sa balustrade en fer forgé, ses géraniums, et tous les traits qui composaient son image, le transformèrent dans ma tête en un des symboles de Beyrouth.
Je ne suis pas sûr que ma description de ses éléments soit entièrement exacte, mais ce n’est pas grave, car ma mémoire a reconstitué l’image à sa manière.

Et un jour, on démolit l’immeuble et sa belle façade, et on balaya cette image exceptionnelle de la mémoire collective, pour ériger à sa place un immeuble bête et insignifiant.

On réalise ainsi qu’un pays pourrit lorsqu’il efface ses propres trésors.

L’autre image qui m’avait fait rêver lorsqu’elle avait surgi devant mes yeux, était un jardin différent de tous les jardins de la montagne Libanaise.

Le jardin de la maison de Audi à Fakra ; c’est simplement un bosquet d’érables élancés en hauteur et planté sur une pelouse légèrement sinueuse, ce jardin était d’une élégance et d’une simplicité rares.

Le fait qu’il fut entièrement ouvert à la rue, rendait tout le lieu accueillant et convivial à l’opposé de ces jardins que l’on voit emprisonnés derrière d’affreuses clôtures qui n’expriment que l’orgueil de leurs propriétaires et une courante xénophobie.

En m'informant sur ce jardin, j’appris qu’il avait été conçu par Renée El Khazen, la célèbre paysagiste qui confirmait une fois de plus son talent et son savoir-faire dans ce petit chef-d’œuvre.

Mais ce jardin reflétait aussi la personnalité du propriétaire, qui était un mécène réputé du raffinement.

Des années plus t**d, après avoir découvert ce jardin étonnant, j’assistai à une exposition de photos artistiques, et je tombai sur une grande photo en noir et blanc de ces mêmes érables haut et élancés, cette fois au milieu de la neige prise par l’artiste photographe avec une perspective distordue et exagérée.

Je demandai à l’artiste d’où provenait sa photo, et il me répondit ‘c’est le jardin de Mr. Audi à Faqra.

Inutile de dire que j’acquis tout de suite la toile en question et je l’accrochai dans ma maison. Ainsi, cette magnifique scène est rentrée chez moi et je la vois tous les jours dans mon salon.

Et si un jour le hasard me conduisait à trouver une image ou une photo du balcon du ‘Vieux Quartier’, je courrai me l’approprier, pour renouer avec l’émotion demeurée en moi de l’image de ce balcon disparu…

Confessions in times of war: Mohamad Ali OsseiranMohamed Ali OsseiranWhere are our cultural players in times of war, and...
07/11/2024

Confessions in times of war: Mohamad Ali Osseiran
Mohamed Ali Osseiran

Where are our cultural players in times of war, and what are they doing?
L'Agenda Culturel went to meet them, interview them and listen to their stories.

Mohamad Ali Osseiran, Art collector. Lives in Beirut

▶ How are you doing?
I am well but with all that is happening around us how can one be well? I am all shaken up by the destruction and the spite that is implicated on us. At the same time, I have hope: in hope there is power to continue.

▶ What is your daily life like in a time of war?
I try to retain a sense of normality in my daily life: I work out daily, and do some meditation and continue my physiotherapy to treat my weak shoulder .. otherwise I try to follow up business issues with my farmers whenever I can.

▶ How do you continue your artistic activity?
I try to paint as often as I can in an attempt to drive my mind away from the gloom and into creativity.
I also call and check on my friends/artists almost daily, as a way to keep each other sane and afloat.

▶ How do you see Lebanon's future?
I will forever see Lebanon's future bright, there is always sunshine after the rain. I completely believe in the image of the phoenix: our resurrection is inevitable.

▶ To overcome the fear and anxiety, what do you suggest to our readers?
To control anxiety less news more exercise and more self-building
Books: Perfume by Peter Suskind, The Rock of Tanios by Amine Maalouf
Podcasts: Sarde after dinner especially with Charles Hayek
Music: My daughter playing piano in the evening, Pavarotti and some techno

▶ A last word?
Quote:” If doors were to close again in thy face, tell thyself that it is not thy life which is ending, but only the first of thy lives, and that another one is impatient to begin.”

Remise des archives de l’Agenda Culturel à BeMABeirut Museum of Art - BeMAL’équipe de l’Agenda Culturel représentée par ...
06/11/2024

Remise des archives de l’Agenda Culturel à BeMA
Beirut Museum of Art - BeMA

L’équipe de l’Agenda Culturel représentée par sa directrice Myriam Nasr Shuman a signé un accord avec BeMA (Beirut Museum of Art) représenté par sa directrice Juliana Khalaf pour la remise de ses archives papier de l'Agenda Culturel, couvrant la période 1994-2024 soit de la fin d'une guerre au conflit actuel.

L’équipe de BeMA s’attelera à la tâche importante de numériser, d'archiver et de préserver cette collection qui sera un atout précieux pour des chercheurs, étudiants ou curieux sur l’histoire des programmation culturelles pendant 30 ans.

Ces archives sont accessibles au public à BeMA sur rendez-vous et seront bientôt accessibles numériquement dans leur base de données.

Nouveau ! L'Agenda Culturel du Liban en France  #1Nous sommes heureuses de vous présenter le premier numéro de l’Agenda ...
05/11/2024

Nouveau ! L'Agenda Culturel du Liban en France #1

Nous sommes heureuses de vous présenter le premier numéro de l’Agenda Culturel du Liban en France que nous lançons avec le soutien de la Fondation Robert Matta, toujours si enclin à soutenir les artistes, la scène artistique et l’Agenda Culturel ! Nous voudrions ici prendre le temps de le remercier vivement et sincèrement.

Nous voudrions aussi remercier Chateau Kefraya toujours présent pour lever un verre de vin avec l’Agenda Culturel et nous accompagner dans nos initiatives.

Devant le constat qu’une grande partie de nos artistes, mais aussi de nos lecteurs sont installés en France, nous avons décidé de les suivre et de les accompagner. Nous lançons donc cette initiative pour rassembler la communauté libanaise autour de l’Art et de la culture sur l’ensemble du territoire français comme nous le faisons au Liban depuis plus de 30 ans !

Dans cette première édition sous forme de newsletter mensuelle, vous retrouverez plus de 40 évènements culturels à Paris et dans toute la France, des articles couvrant cette actualité, ainsi qu’un guide de bonnes adresses libanaises allant du resto au fleuriste, de l’atelier de céramique à la manouché du samedi sur un marché de Chamonix !

Nous vous laissons découvrir cette première édition et nous vous demandons, en nous permettant d’insister, d’en parler beaucoup autour de vous et de la partager très amplement. Nous serions heureuses aussi de lire vos avis et vos suggestions.

https://bit.ly/Nouveau_L_Agenda_Culturel_du_Liban_en_France_1

Bonne lecture !

Myriam Nasr Shuman

Confessions en temps de guerre : Farouk AbillamaOù sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?L’Agen...
05/11/2024

Confessions en temps de guerre : Farouk Abillama

Où sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?
L’Agenda Culturel est allé à leur rencontre pour les interviewer et les écouter.

Farouk Abillama, Gérant chez FA Auctions. Vit à Beyrouth.

Comment allez-vous ?
"Quand on demande à quelqu'un comment il va, on prend de gros risques", dixit Jean-Paul Belmondo dans le film culte Itinéraire d'un Enfant Gâté. J'évite de poser cette question à moins d'être prêt à encaisser des coups. Donc pour revenir à votre question, je vais très bien merci.

De quoi est fait votre quotidien en temps de guerre ?
Je regarde la télé avec beaucoup de recul pour écouter des âneries qui se répètent depuis 1948, et qui vont surement continuer pour au moins 75 autres années. Ce n'est pas qu'on a plus d'idiots ici qu'ailleurs, c'est qu'ils ont libre court.
J'essaye de m'organiser pour avoir une bonne nuit de sommeil sans trop entendre les explosions. Il y a beaucoup de régions que je ne visite plus à cause des destructions et de la peur d'être touché. Je pense à mes parents qui n'ont pas accepté l'idée de l'exil et ont vécu la même chose entre 1975 et 1990 et me dis que tôt ou t**d on s'en sortira.
Je joue un peu aux échecs pour avoir l'illusion d'être un grand stratège.

Continuez-vous votre activité artistique ?
Oui, le marché continue son petit bout chemin, qui m'a l'air assez décorrélé de la situation de guerre. Les ventes aux enchères ici au Liban et à Londres pour les artistes Libanais se sont plutôt bien passées. Lors de la dernière vente chez Christies le 31 Octobre une toile de Aref Rayess s'est vendue à $480,000, une autre toile de Paul Guiragossian à $130,000 et enfin une toile de Helen Khal à $85,000.
C'est pour cela que je maintiens mon calendrier et la prochaine vente est prévue pour le 9 Novembre. Pour ceux qui désirent avoir des infos complémentaires, tous les détails de la vente sont sur fa-auctions.com ou instagram.

Comment envisagez-vous l’avenir du Liban ?
Une alternance de guerres et de paix.

Pour tromper la peur, que suggérez-vous à nos lecteurs ?
Livres : I Sold Andy Warhol (Too Soon) de Richard Polsky
Séries : N'importe quelle émission politique sur n'importe quelle chaine, très bon soporifique
Œuvres musicales : Pour mettre une ambiance joyeuse, Aida Abou Jawdeh: Dabek Dabek
Podcasts : Philippe Caveriviere et Alex Vizorek sur RTL, à consommer sans modération

Un dernier mot
Vous voulez déjà mon Ultima Verba ?

Confessions en temps de guerre : Alexandre PaulikevitchAlexandre PaulikevitchOù sont nos acteurs culturels en temps de g...
30/10/2024

Confessions en temps de guerre : Alexandre Paulikevitch
Alexandre Paulikevitch

Où sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?
L’Agenda Culturel est allé à leur rencontre pour les interviewer et les écouter.

Alexandre Paulikevitch, Danseur. Vit à Beyrouth.

▶ Comment allez-vous ?
Bien, je me le dois !

▶ De quoi est fait votre quotidien en temps de guerre ?
Je travaille sur mon prochain solo, je prépare l'après-guerre !
Malheureusement scotché la plupart du temps à mon téléphone pour chercher l'info.
Je cuisine, puis je profite que je sois en montagne pour faire des balades en forêt avec les chiens, sans téléphone !

▶ Continuez-vous votre activité artistique ?
En plein création !!
C'est notre devoir !!
Dans les temps durs ça relève aux artistes de porter haut le flambeau !
Par contre je n'arrive pas à faire mes exercices je m'en veux tellement !!

▶ Comment envisagez-vous l’avenir du Liban ?
Noir pour l'instant je n'arrive pas à me projeter dans l'avenir, excusez-moi !

▶ Pour tromper la peur, que suggérez-vous à nos lecteurs comme :
Soyez en colère ça aide!!
Shlomo !!! Go home !! Yel3an abouk !! Hurlez !!
Livres : l'aveuglement, Saramago
Séries : Je ne regarde pas la télé
Œuvres musicales : En ce moment: Barbara!!
Podcasts : ce n’est pas trop mon truc

▶ Un dernier mot ?
On ne lâche pas et on mène la résistance culturelle !!

Confessions en temps de guerre : Joanna RaadOù sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?L’Agenda C...
30/10/2024

Confessions en temps de guerre : Joanna Raad

Où sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?
L’Agenda Culturel est allé à leur rencontre pour les interviewer et les écouter.

Joanna Raad, artiste multidisciplinaire. Vit à Beyrouth.

▶ Comment allez-vous ?
Triste pour le massacre des innocents mais dans l’Esperance. Je reprends mes réflexions autour de ma vraie mission.

▶ De quoi est fait votre quotidien en temps de guerre ?
Je prie beaucoup. Je fais partie d’un groupe de prière. Nous prions beaucoup pour le Liban. Je fais surtout des randonnées en plein nature. Le contact avec la nature pour moi est un moyen de survie et un médicament. J’enseigne en ligne ‘design for théâtre’ et ‘Theater history’ à l’AUB, le cinéma et la scénographie à l’USEK.
Je prends plaisir à donner de l’amour à mes étudiants, les encourager en ces temps difficiles. J’essaye de planter des graines dans leur personnalité.

▶ Continuez-vous votre activité artistique ?
Je passe par une période où je ne suis pas vraiment inspirée. Durant toutes les guerres précédentes, je faisais plutôt ‘une formation réactionnelle’. Je profite donc pour reprendre le dessin académique, surtout que j’en ai besoin en tant que scénographe et pour les cours que je donne en design. Je ne me donne pas le titre de peintre, je suis une artiste multidisciplinaire. Scénographe, et plutôt ‘draughtswoman’. Ça fait plus de 10 ans que je travaille la peinture intuitivement et à partir de ma mémoire émotionnelle, et de l’imagination. Je amoureuse du pastel à l’huile. Je profite donc de ce blocage pour développer un aspect plus technique, plus réaliste. Je travaille surtout et de plus en plus sur papier, qui me permet beaucoup plus de liberté. Je commence explorer aussi des thèmes religieux pour rendre hommage au Créateur, moi petite créature. C’est le moment d’ailleurs, Noēl approche.

▶ Comment envisagez-vous l’avenir du Liban ?
Je suis dans l’Espérance. Je crois en une Re-naissance du Liban. Ce pays du cèdre a été cité une centaine de fois dans l’évangile, et donc dans la ‘parole’ de Dieu. Il ne s’effacera jamais. Et s’il est tellement persécuté c’est parce qu’il est extrêmement précieux.

▶ Pour tromper la peur, que suggérez-vous à nos lecteurs ?
Livres : D’abord La Bible ! parole de vie. ‘La source du myrthe’, d’Anna Rahal. Bandes dessinées et Histoires pour enfants illustrées pour renouer avec l’innocence.
Séries : Sissi l’impératrice avec Romy Schneider. Sinon je préfère les longs métrages aux séries :
Les grands classiques du cinéma.
Œuvres musicales : Ennio Morricone. Chopin. Hanz Zimmer, ‘au ciel du Liban’ de Roy Barbara, Aline Aoun, ‘Berceuse de Jocelin’.
Podcasts : Psycho spirituels, ceux de Dr. Rima Karam qui va sortir bientôt. J’ai eu la chance d’assister au tournage et de suivre ses séminaires.
Alberto Maalouf/témoignages.

▶ Un dernier mot ?
La paix commence par soi. Puiser à la source du Seigneur.
Peut-être que dans cette ambiance de menace, il est temps de se ressaisir, d’essayer de devenir chef-d’œuvre que d’en produire. Penser plus au Créateur qu’aux créations.
Il faut mettre ses talents au service de l’Autre.

Confessions in times of war : Noha Wadi MoharramArt on 56th Noha Wadi MoharramWhere are our cultural players in times of...
30/10/2024

Confessions in times of war : Noha Wadi Moharram
Art on 56th Noha Wadi Moharram
Where are our cultural players in times of war, and what are they doing?
L'Agenda Culturel went to meet them, interview them and listen to their stories.

Noha Moharram, gallerist. Lives in Beirut.

In these challenging times, I remain sincerely positive that Lebanon will rise again. Now is the moment for us to take care of one another, to foster unity and support each other as a community. As we come
together, we must remember that true strength lies in the art of giving; offering our time, kindness, and support to uplift those around us. The art of giving resonates deeply with me because it expresses the essence of human connection and empathy, qualities I see reflected in the works of our artists. At Art on 56th, we believe that every act of generosity, no matter how small, contributes to a stronger and promising tomorrow for our beloved Lebanon and the city of Beirut.

Confessions en temps de guerre : Noha HatemOù sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?L’Agenda Cu...
29/10/2024

Confessions en temps de guerre : Noha Hatem

Où sont nos acteurs culturels en temps de guerre et que font-ils ?
L’Agenda Culturel est allé à leur rencontre pour les interviewer et les écouter.

Noha Hatem, professeur d’éducation musicale, Chef de Chœur.


▶ Comment allez-vous ?
Bien, malgré les moments difficiles que nous traversons.

▶ De quoi est fait votre quotidien en temps de guerre ?
La routine et beaucoup de patience. Je fais de la marche, un peu de sport et j’écoute beaucoup de musique.

▶ Continuez-vous votre activité artistique ?
Oui je donne des sessions d’éveil musicale et d’initiation à la petite enfance dans les garderies. Côtoyer les tous petits m’apporte beaucoup de joie et de sérénité.
A cote de cela je continue à m’occuper du chœur d’enfant La Chanterie de Beyrouth. Nous sommes une équipe et nous travaillons régulièrement avec les petits chanteurs qui viennent de toutes les régions et dont l’âge varie entre 6 ans et 17 ans. Avec la situation actuelle, Isabelle, la pianiste, et moi-même avons remarqué que les enfants avaient besoin, plus que jamais, de s’exprimer en chantant. Ces cours leurs apportent beaucoup de bien-être ainsi que pour leurs parents.

▶ Comment envisagez-vous l’avenir du Liban ?
J’aime mon pays par-dessus tout et mon plus grand espoir c’est que la paix s’y installe.

▶ Pour tromper la peur, que suggérez-vous à nos lecteurs comme :
Pour tromper la peur, je suggère le chant car cela permet d’envoyer un souffle de bonheur et de joie. Tout le monde peut chanter et il n’y a pas d’âge !
J’aime la musique classique et particulièrement Mozart donc je vous le conseille.

▶ Un dernier mot ?
Dans l’espoir de se retrouver autour des concerts de La Chanterie de Beyrouth, tenons-nous la main tous ensemble et restons positifs malgré une situation déplorable voire tragique. Nous continuerons à chanter et à faire des activités culturelles pour exorciser la peur et la tristesse.

La vie, de sursauts en explosionsAntoine DaherQuoi de neuf ? La question n’a de cesse d’être martelée, bruitée, bourdonn...
28/10/2024

La vie, de sursauts en explosions
Antoine Daher

Quoi de neuf ? La question n’a de cesse d’être martelée, bruitée, bourdonnant comme un drone israélien. Ici, toutes les minutes il y a un « neuf ». Ailleurs, il faut plus d’une décennie pour qu’un « neuf » arrive. Dans ce Liban livré à la barbarie made in USA, la vie va de sursaut en explosion, à la cadence des nouvelles et alertes du smartphone, à celle des immeubles qui s’écroulent au Sud et des enfants qui crient à Dahia parmi décombres et indifférence du monde… La respiration essoufflée du jour cède à l’insomnie de la nuit et à ses points d’interrogations. Quel quartier de Beyrouth flambera cette nuit ? Frappera-t-on la Bekaa ? Ou alors une nouvelle région sera-t-elle la cible de l’ogre déchainé ?

Le jour éclot. Il fait beau dans mon coin. Wadi Helsben à Kobayat. Vert et calme, pins et platanes, ombres et lumière qui jouent, à l’écart de la folie. À l’écart du monstre. Jusqu’à quand ?

On a beau s’arrêter devant ces instants de colère et de grande douleur, la vie ne s’arrête pas. Le soleil se lève toujours à l’est, les rayons doux et la clarté envoûtante. Les oiseaux du matin emplissent le registre audio de la vallée et occupent tous les décibels de mon heure café, parmi pins et platanes.

Suis-je vraiment, en ce moment précis, dans un pays en guerre ?! Je sirote mon café, il fait serein, les couleurs d’automne dansent à travers feuilles qui tombent et autres qui bougent au vent. Et dans mon smartphone, la guerre suit son chemin. La plus moderne des guerres, la plus technologique, c’est-à-dire la plus barbare, meurtrière et inhumaine. L’écureuil m’appelle du haut de son platane, les alertes du smartphone m’appellent aussi. On tue à sang froid au Sud, dans la Bekaa et dans la banlieue de Beyrouth. Tout est tuable. L’enfant qui joue. La maman qui prépare à manger. Le papa qui est sorti acheter des provisions. Le guerrier rentré revoir sa famille. L’olivier. La fleur. Le cours d’eau. La terre fertile. La vie. L’eau courante. Et l’électricité, déjà moins courante.

Entre vallée de paix et smartphone de guerre, le temps court à grande vitesse ce matin, c’est l’heure pour moi d’aller retrouver patients et vie hospitalière. Le paysage qui défile devant ma voiture est d’une beauté hautement impressionniste. Manet se serait arrêté à chaque tournant. Dans la radio, ce vulgaire personnage, porte-parole arrogant de l’armée israélienne, menace de démolir l’hôpital Al Sahel où passeraient en dessous, soi-disant, les galeries creusées par le Hezbollah ! Même si c’était vrai – et ça ne l’est pas – De quel droit tuerait-on malades, infirmières et médecins afin d’avancer vers son ennemi ?! Le droit devient en ce moment, tout sauf quelque chose de droit, me dis-je. Une chose que l’on peut tordre et essorer à volonté, quand on est le plus fort. J’imagine mon hôpital à Kobayat, bombardé ! Les patients sous les décombres, les infirmières blessées ! Le cauchemar.

J’entre dans l’hôpital, heureusement rien n’est cassé. Tout le monde se porte bien, même les patients les plus difficiles. Ouf, nous sommes encore loin des champs d’horreur. Mais cette horreur trouve quand même moyen de se faufiler jusque dans le cabinet de consultation. Le patient déplacé du Sud me raconte les péripéties de son épopée. Son village bombardé et rasé, il se sauve avec femme, enfants et la vieille maman. Quand il atteint enfin Beyrouth après seize heures d’embouteillage et de suffocation, la maman tombe par terre en sortant de voiture. Arrêt cardiaque. Massage et réanimation par l’équipe d’une ambulance se trouvant par chance à côté, la maman est sauvée et admise dans un hôpital non loin. Passant la nuit chez son frère habitant Laylaki, mon patient est obligé quelques heures plus t**d, à quitter précipitamment, le quartier venant d’être violemment bombardé par les avions israéliens. Exode vers le nord jusqu’à Kobayat qu’il atteint ce matin avec une rétention vésicale, étant prostatique et s’étant retenu d’uriner pendant tout le déplacement, et sans aucune nouvelle de sa maman restée dans un hôpital à Beyrouth.

Je retrouve ma vallée paisible. Deux heures de répit à contempler comment le chêne pousse sans problème à côté du platane, sans que l’un veuille écraser l’autre. Et comment la fourmi s’entête à ramener dans son trou une écaille faisant quatre fois sa taille. Le smartphone me rappelle à l’ordre. Des journalistes morts au Sud, tués par l’armée israélienne. Harris, la candidate aux présidentielles américaines déclare qu’Israël a le droit à l’autodéfense. En attaquant sans cesse les civils ! L’autre candidat, Trump, lui réplique que c’est lui le vrai ami d’Israël. Les nouveaux n***s high-tech sont à tous les postes de commande du monde.

C’est l’heure de retrouver les amis du Conseil de l’environnement pour une activité qui dénote un peu : faire une tournée touristique aux déplacés de la guerre, résidant chez nous, histoire de faire revivre le sourire chez les enfants et l’espoir chez les plus grands. Non pas l’espoir de vaincre l’ennemi, mais plutôt celui de croire en l’homme et en l’humain qui sait transcender tout clivage. Et la journée se termine chez les déplacés autour d’un thé, des manakiches au zaatar préparés façon Sud, des chants et des rires. N’est-ce pas là notre plus grande arme, l’entêtement à toujours rebondir, et vivre ?

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