19/07/2023
Amadou Hampâté Bâ, né en 1900 ou 1901 à Bandiagara, au Mali, et mort le 15 mai 1991 à Abidjan, en Côte d’Ivoire, est un écrivain et ethnologue malien, défenseur de la tradition orale, notamment peule. Le 18 novembre 1960, il lance lors de l'assemblée générale de l'UNESCO son appel : « En Afrique, quand un vieillard traditionaliste meurt, c'est une bibliothèque inexploitée qui brûle » Cette formule devient proverbiale. Il est membre du Conseil exécutif de l'UNESCO de 1962 à 1970. Il est aussi appelé le « Sage de l'Afrique » et le « Sage de Marcory »
Amadou Hampâté Bâ est né en 1900 ou 1901 à Bandiagara[4], chef-lieu du pays Dogon et ancienne capitale de l’Empire toucouleur. Enfant de Hampâté Bâ et de Kadidja Pâté Poullo Diallo[5], il est descendant d’une famille peule noble. Peu avant la mort de son père, il sera adopté par le second époux de sa mère, Tidjani Amadou Ali Thiam, de l’ethnie toucouleur. Il fréquente d’abord l’école coranique de Tierno Bokar, un dignitaire de la confrérie tidjaniyya[4], avant d’être réquisitionné d’office pour l’école française à Bandiagara puis à Djenné. En 1915, il se sauve pour rejoindre sa mère à Kati où il reprendra ses études. Il manquera d'être mobilisé par l'armée Française à Mopti, en 1916, pour partir au front en Europe, comme il n'arrivait pas à prouver la date de sa naissance. Finalement, il ne sera pas recruté, les Français estimant qu'il avait sans doute 15 ans, un âge trop jeune pour combattre. Plus t**d, Hampâté Bâ évoquera les Africains entrainés dans la guerre, par les Européens, dans ses écrits, où il dénoncera la guerre dans toutes ses formes.
En 1921, il refuse d’entrer à l’École normale de Gorée. À titre de punition, le gouverneur l’affecte à Ouagadougou, en qualité d’« écrivain temporaire à titre essentiellement précaire et révocable ». De 1922 à 1932, il occupe plusieurs postes dans l’administration coloniale en Haute-Volta (actuel Burkina Faso) puis jusqu’en 1942 à Bamako. En 1933, il obtient un congé de six mois qu’il passe auprès de Tierno Bokar, son maître spirituel.
Passionné par le patrimoine culturel africain[6], Ahmadou Hampaté Bâ le recueille, le transcrit et le traduit dès son plus jeune âge pour le sauvegarder, et rassemble de précieuses archives[4] en français, pular, adjami, bambara, arabe[8] qui alimentent son œuvre. Il collecte, transcrit, commente et publie ainsi de nombreuses traditions orales peules[9],[10],[11]. Il accorde une grande importance aux valeurs de solidarité et de responsabilité présentes dans les civilisations africaines traditionnelles, et au rapport au monde naturel et à la spiritualité[12]. Il affirme "On se condamne à ne rien comprendre à l’Afrique traditionnelle si on l’envisage à partir d’un point de vue profane".