Le catalogue de Confluences se ressent d’un double projet éditorial. D’une part, l’ancrage dans la région Aquitaine, d’autre part, l’intérêt porté à la littérature et à ses formes canoniques : essais, fiction, récits. Au fond, l’idée, depuis la création à Bordeaux de la maison d’édition, a été de voyager dans l’histoire et la géographie de ce pays. Dans sa réalité – de l’estuaire de la Gironde au
fin fond des vallées béarnaises – comme dans son imaginaire, – la Gascogne, les terroirs, les départs océaniques, la dégustation des ortolans, le mélange des eaux et du vin, les Essais de Montaigne ou la mise à mort des toros –, pour essayer d’en extraire cette vérité profonde : le but de tout voyage, c’est d’abord un art de vivre au présent, un patrimoine et un paysage. Jean-Marie Planes avec Une ville bâtie en l’air ; William Margolis, New Yorkais tombé amoureux de Bordeaux, qui nous donna cet extraordinaire roman qu’est Au large des îles Fauts, où se rejoignent les pelouses du Jardin public et les montagnes tibétaines ; les bergers du XIXe siècle arpentant les lagunes marécageuses des immensités landaises dans les rêveries de Félix Arnaudin ; François Mauriac rédigeant dans sa thébaïde de Malagar les pages du Bloc-Notes ; Maurice Martin inventant la Côte d’Argent en 1905 ; les peintres nomades du Moyen Âge peignant les fresques de l’église de Lugaut ; Le Corbusier à Pessac ; la ville de Bordeaux en pleine métamorphose depuis dix ans ; les grands armateurs de Bordeaux partant pour les Antilles ou les pêcheurs de morues pour Terre-Neuve ; Jean-Étienne Surlève-Bazeille suivant les mythiques lamproies de l’estuaire de la Gironde ; Olivier Mony croisant Greta Garbo sur les hauteurs de Biarritz ; ou encore l’Afrique d’Alain Ricard au cœur de l’Aquitaine ; et tant d’autres encore. L’un après l’autre, chacun des livres que nous publions voudrait être une ouverture. Pour trouver, non loin d’ici, une sorte d’absolu. S’émerveiller d’un monde tout près.