23/04/2025
https://geab.eu/le-dernier-krach-du-vieux-monde/
ĂDITORIAL
35 500 milliards dâeuros, câest le montant de lâĂ©pargne europĂ©enne. Câest aussi celui de la dette fĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine. En vingt ans, celle-ci est passĂ©e de 5% Ă 123% du PIB, gĂ©nĂ©rant une charge dâintĂ©rĂȘts de 881 milliards de dollars â soit 100 millions par heure !
Pendant ce temps, une bulle technologique a masqué les failles systémiques. Depuis 2010, les « 7 Magnifiques » (Apple, Microsoft, Amazon, Alphabet, Meta, Tesla, Nvidia) ont généré 40% de la performance des actions américaines, affichant une croissance boursiÚre de plus de 27 000% !
Une croissance hors-sol, déconnectée de toute utilité réelle.
La preuve ? MalgrĂ© tout cet argent, la simple arrivĂ©e du concurrent chinois DeepSeek sur le marchĂ© des GenAI a provoquĂ© un plongeon de 17% Ă la bourse de Nvidia, alertant la planĂšte finance de lâimminence dâune explosion de la bulle technologique[1] aux consĂ©quences potentiellement catastrophiques.
Alors les tarifs douaniers ont bon dos pour expliquer lâouragan qui souffle sur les bourses amĂ©ricainesâŠ
Maintenant, ce krach boursier de 2025 est-il une nouvelle crise financiĂšre globale ?
Probablement pas : de mĂȘme que la guerre euro-russe autour de lâUkraine ne se transformera pas en guerre mondiale, la crise financiĂšre amĂ©ricaine de 2025, malgrĂ© les efforts dâhabillage de Trump pour lâĂ©tendre au reste du monde via lâ« affaire des tarifs douaniers », ne deviendra dâaprĂšs nous pas une crise financiĂšre globale. La planĂšte finance est en effet beaucoup plus diversifiĂ©e quâen 2008.
Du coup, ce gros krach prend les accents dâune certaine virtualitĂ©. Des milliards partent en fumĂ©e. Mais est-ce vraiment de lâargent ? Dans les poches de qui Ă©tait-il ? Dans combien de temps rĂ©apparaĂźtra-t-il ? Voire comment sâenrichir de ces fluctuations ?⊠Les alĂ©as de la bourse nâimpressionnent plus vraiment.
Ce qui importe dĂ©sormais, ce nâest plus lâĂ©tat de Wall Street, mais celui de nos Ă©conomies rĂ©elles.
Selon Keir Starmer « la globalisation a Ă©chouĂ© »[2]. Mais on peut en dire autant de la finance qui, malgrĂ© ses performances quasi-ininterrompues depuis 2008, ne parvient plus Ă enrichir nos sociĂ©tĂ©s ni Ă Ă©viter nos Ătats de se surendetter.
La finance a dĂ©rivĂ©, comme tous les systĂšmes, jusquâĂ ne plus servir quâelle-mĂȘme : lâargent fait de lâargent pour faire plus dâargent, sâinvestissant mĂ©caniquement dans le sommet de la chaĂźne alimentaire, Ă savoir ces 7 Magnifiques qui ne savent quâen faire : Ă qui serviront leurs belles inventions si le terreau Ă©conomique est assĂ©chĂ© ?
Or une autre rĂ©volution sâannonce : monnaies numĂ©riques, cryptomonnaies, automatisation, IA⊠autant de technologies qui annoncent la fin de la finance telle que nous la connaissons[3].
Alors que volent les chiffres de la finance au grĂ© des vents ! Ămergeant de tous les dĂ©combres de lâancien systĂšme, lâHumain, aidĂ© de lâIA et des monnaies digitales, a dĂ©sormais le champ libre pour poser un nouveau paradigme financier au service de lâĂ©conomie rĂ©elle⊠en mode test & trial.
Marie-HélÚne Caillol
Directrice de rédaction