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Histoire d'apprendre Collectif d'anciens étudiants en Histoire. Ici pour partager notre passion. Présent sur YouTube
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03/02/2025

Le 3 février 1884 mourait l’homme politique français Eugène Rouher, qui est aujourd'hui connu pour avoir été des principales figures bonapartistes sous le Second Empire.

Né en 1814, il grandit dans une famille de juristes et mena d'abord une carrière d'avocat où ses interventions lors de plusieurs procès politiques le firent connaître durant la monarchie de Juillet (de 1830 à 1848). Le remplacement de ce régime par la Seconde République (de 1848 à 1852) - à la suite d'une révolution - ne fut cependant pas préjudiciable à ce monarchiste orléaniste qui profita de la victoire des « républicains du lendemain », en bonne partie constitués de républicains modérés ainsi que de monarchistes et de bonapartistes opportunistes, pour se faire élire député en avril 1848. Réélu en mai 1849, ce conservateur se rallia aussitôt au président de la République Louis-Napoléon Bonaparte (1808-1879) - élu trois mois auparavant - et débuta ainsi une carrière gouvernementale en étant plusieurs fois ministre de la Justice entre octobre 1849 et janvier 1852.

À partir de 1852, le prince-président mena une politique de plus en autoritaire - il venait de faire un coup d'État - et avait notamment fait adopter une nouvelle constitution tout en censurant la presse. Eugène Rouher y avait fortement contribué et resta ainsi dans les bonnes grâces de celui qui devint l'empereur Napoléon III avec l'instauration du Second Empire (de 1852 à 1870) en décembre 1852. La première phase de ce régime, l'Empire autoritaire de 1852 à 1860, fut marquée par la toute-puissance de l'empereur qui cumulait les pouvoirs exécutif et législatif tout en forçant les parlementaires à lui prêter serment de fidélité, ce qui ne laissait guère de place à l’opposition. Un semblant de démocratie était enfin mis en avant par l'organisation de plébiscites, souvent truqués.

Le bonapartiste autoritaire Eugène Rouher était un des hommes forts de cette période en étant ministre de l'Agriculture, du Commerce et des Travaux publics (février 1855 - juin 1863). On lui doit le développement du réseau ferroviaire du pays et la négociation d’un traité de libre-échange avec le Royaume-Uni. Et si l'Empire se libéralisa à partir de 1860, les ministres restaient nommés et révoqués par l'empereur qui fit de Rouher son représentant devant le Parlement en tant que ministre d'État (octobre 1863 - juillet 1869). Il était alors une des principales figures du régime, étant même parfois qualifié de vice-empereur, mais fut de mauvais conseils pour l'empereur au sujet de sa politique étrangère. Il finit par être écarté du gouvernement face au renforcement des libéraux et des républicains, mais resta à un poste important en étant président du Sénat de 1869 à septembre 1870.

Sous la Troisième République (de 1870 à 1940), Eugène Rouher demeura fidèle à l’empereur déchu en devenant le leader du camp bonapartiste à la Chambre des députés où le groupe Appel au peuple - qui exista de 1872 à 1889 - tentait de perpétuer le mouvement bonapartiste qui était en perte de vitesse. Celui-ci était, en effet, fragilisé par la domination des républicains à partir du milieu des années 1870 et par sa grande rivalité avec Napoléon-Jérôme Bonaparte (1822-1891) - cousin de l'empereur - qui était le chef de l'aile gauche anticléricale, libérale et démocratique. Député de 1872 à 1881, il se retira ensuite de la politique jusqu'à sa mort en 1883 à l'âge de 69 ans.

PS : pour l’anecdote, une de ses descendantes fut la dernière propriétaire privée du Château de Val (Cantal) et un portrait d’Eugène Rouher est ainsi exposé dans la salle à manger du château.

03/02/2025

Le 3 février 1943 mourait le prêtre et résistant allemand Aloïs Andritzki, qui fut un des représentants de la résistance allemande au n***sme et dont l'opposition au régime lui coûta la vie.

Né en 1914 dans une famille de confession chrétienne, il grandit au contact de la religion et suivit alors des études de théologie et de philosophie afin de se lancer dans une carrière ecclésiastique qui débuta lorsqu'il fut ordonné diacre en 1938. L'année suivante, il fut ordonné prête catholique et célébra sa première messe peu après. L'un de ses frères fit de même et devint membre de la Compagnie de Jésus - ou jésuite - mais mourut au front durant la Seconde Guerre mondiale.

Prêtre-aumônier, Aloïs Andritzki exerçait dans la région de Dresde et était révolté par la politique anticatholique du Troisième Reich (de 1933 à 1945) à une époque où une partie de sa hiérarchie cherchait à s’accommoder du régime et maintenait ainsi leur soutien afin de préserver le concordat. À contrario, ce jeune et courageux prêtre n'hésitait pas à afficher son hostilité à cette horrible idéologie d'extrême droite qui lui valut d'abord des intimidations, puis son arrestation par la Gestapo pour propos hostiles au régime en janvier 1941. Condamné à six mois d’emprisonnement en juillet, il fut déporté au camp de Dachau où il vécut dans le service spécial du « baraquement des prêtres » - le Pfarrerblock - où se côtoyaient tous les membres du clergé qui y avaient été emprisonnés.

Durant son très éprouvant emprisonnement, qui se prolongea, Aloïs Andritzki tenta de poursuivre une vie religieuse en étudiant les Saintes Écritures, en formant un groupe de liturgie avec les autres prêtres, en tentant de divertir ses codétenus ou encore en s’occupant de la crèche de Noël. Malheureusement, il attrapa la typhoïde vers Noël 1942 et fut envoyé à l'infirmerie après que son état se soit empiré en janvier 1943. Il demanda alors à recevoir l'eucharistie, mais cela ne provoqua que les rires sadiques des gardes et du directeur qui décidèrent plutôt de l'assassiner en lui injectant des produits chimiques qui le tuèrent le 3 février 1943. Aloïs Andritzki avait seulement 28 ans. Les monstrueux n***s dissimulèrent ensuite cet assassinat en affirmant qu'il était mort de sa maladie.

La résistance allemande au n***sme est moins connue, mais elle existait pourtant bel et bien, et il ne faut pas oublier que les premières personnes à s'y être opposé et à avoir finies dans les camps de concentration étaient les Allemands eux-mêmes dès les débuts du régime. Et si une bonne partie de la population s'était laissé séduire par le national-socialisme, certains héros et héroïnes avaient risqué - et souvent donné - leur vie pour lutter contre le régime n**i, et les catholiques ne firent pas exception, malgré le concordat qui avait été signé entre l'Allemagne et le Vatican en juillet 1933.

Plusieurs responsables catholiques critiquèrent ainsi ouvertement le régime et s'opposèrent à sa politique d'extermination des handicapés - Aktion T4 - comme le cardinal Michael von Faulhaber (1869-1952), l'évêque Konrad von Preysing (1880-1950) et le prête Clemens August von Galen (1878-1946). Beaucoup d'autres étaient choqués des mesures antisémites et le faisaient savoir. Enfin, plusieurs mouvements de résistance furent aussi fondés par des chrétiens dans le pays comme « La Rose blanche » des jeunes étudiants Hans (1918-1943) et Sophie Scholl (1921-1943).

Durant la Seconde Guerre mondiale, une unité militaire française s'illustra pour ses faits d'armes et pour son « origina...
02/02/2025

Durant la Seconde Guerre mondiale, une unité militaire française s'illustra pour ses faits d'armes et pour son « originalité » qui la firent passer à la postérité. Mais connaissez-vous bien la Nueve ?

Au début de ce conflit, la France fut en partie occupée par l'Allemagne à la suite de la campagne de France (mai - juin 1940) alors que le reste de son territoire était dirigé par Philippe Pétain (1856-1951) qui avait instauré un régime dictatorial et collaborationniste d'extrême droite en juillet 1940. Le général de Gaulle (1890-1970) refusa cette situation et continua le combat avec la France libre (18 juin 1940 - 3 juin 1943) qui pouvaient compter sur l'engagement courageux de nombreux Français tout en accueillant un certain nombre d'étrangers. Ce fut notamment le cas des Espagnols.

De l'autre côté des Pyrénées, les républicains espagnols avaient été vaincus par les forces nationalistes et environ 450 000 civils et militaires avaient fui la dictature de Franco dès 1939 - la Retirada - pour se réfugier en France où ils furent enfermés dans des camps par le gouvernement. Une fois libérés, une partie d'entre eux avaient combattu aux côtés de la France dès 1940, avant de poursuivre le combat par antifascisme en rejoignant la France libre - ils étaient environ 300 - ou au sein de divers mouvements de résistance intérieure et de maquis qui se multiplièrent dans le pays.

En parallèle, 20 000 républicains espagnols s'étaient réfugiés en Afrique du Nord et y avaient été intégrés à la Légion étrangère - fondée en 1831 - ou avaient été parqués dans des camps de travail. Les Alliés débarquèrent enfin dans la région - opération Torch, novembre 1942 - et c'est dans ce cadre que plusieurs d'entre eux désertèrent la Légion et formèrent un premier groupe de combattants espagnols auquel se joignirent certains des prisonniers qui avaient été libérés par les forces alliées. Cet événement représentait une grande avancée dans la guerre contre l'Axe et les forces alliées françaises furent même réorganisées avec la création notable de l'Arme blindée et cavalerie.

Celle-ci regroupait une vingtaine d'unités, dont la 2e division blindée du général Leclerc (1902-1947) qui se démarquait par la présence d'un certain nombre d'espagnols - un sur huit début 1943 - qui composaient surtout la majorité de la neuvième compagnie avec 146 des 160 soldats engagés. Elle était alors commandée par le capitale français Raymond Dronne (1908-1991) et par le lieutenant espagnol Amado Granell (1898-1972), ces combattants faisant partie de l'armée française.

La 9e compagnie du Régiment de marche du Tchad participa à plusieurs combats en Afrique et fut ensuite transférée en Angleterre d'où elle embarqua pour la France après le débarquement. Elle s'illustra lors de la bataille de Normandie (6 juin - 25 août 1944), étant souvent en premier ligne, avant d'être envoyée vers la capitale qui venait de se soulever sous l'action de la résistance locale. Le 24 août 1944, la Nueve fut ainsi la première unité alliée à entrer dans la ville et se distingua ainsi lors de la libération de Paris (19-25 août 1944) en apportant un fort appui moral aux résistants - elle montrait que les Alliés étaient enfin là - bien qu'elle n'avait pas renversé la situation militaire.

Par la suite, elle continua son avancée en participant notamment à la libération de Strasbourg (23 novembre 1944) et à la « prise » de la résidence secondaire d’Hitler à Berchtesgaden (4 mai 1945). La composition de la Nueve avait cependant évolué au fil du temps, certains Espagnols étant morts au combat alors que d’autres étaient retournés au pays pour renverser, sans succès, le Caudillo. Dissoute en mai 1945, cette unité d'infanterie mécanisée reçut plusieurs hommages et reste une des plus célèbres de ce terrible conflit. Son dernier survivant est Rafael Gómez Nieto (1921-2020).

02/02/2025

1er février 1887 : le nom d’Hollywood est utilisé pour la première fois, un événement important dans l'histoire des États-Unis puisqu'il désigne aujourd’hui les plus prestigieux studios de cinéma.

Au cours du XIXe siècle, les jeunes États-Unis - indépendants depuis 1776 - s'étaient progressivement étendus sur le reste du continent grâce aux territoires qui leur avaient été cédés par la France - Louisiane, 1803 - ou qui n'étaient pas occupé par l'Espagne, autre puissant coloniales. Cette conquête de l'Ouest - le « Far West » - avait donc été marquée par la colonisation de ces territoires au détriment des nombreux peuples autochtones qui y vivaient depuis des millénaires, avant qu'ils ne soient annexés au sein de ce pays. Cela fut notamment le cas avec la Californie.

La côte ouest était alors connue depuis plus de trois siècles et les territoires qui constituent aujourd’hui la Californie avaient d'abord été colonisés par les Espagnols avec la vaste province de Las Californies (de 1768 à 1804) qui fut ensuite divisée en Basse-Californie et en Haute-Californie. Celles-ci furent cependant récupérées par le Mexique après leur indépendance en 1821, mais des colons américains de Haute-Califonie s'y rebellèrent et créèrent la République de Californie (juin-juillet 1846) qui fut rapidement occupée par l'armée américaine durant sa lutte contre les Mexicains. Cette province fit partie des territoires que ces derniers avaient remis aux États-Unis en 1848.

La Californie connut finalement un important essor démographique et économique à la suite de la ruée vers l'or (de 1848 à 1856) et c'est ainsi qu'elle fit enfin son entrée dans l'Union à partir de 1850. Les années suivantes furent plus compliquées, mais l'arrivée du chemin de fer dans ces contrées reculées de 1863 à 1869 permis de redynamiser cette région dans la deuxième moitié du XIX siècle. C'est dans ce contexte que le riche agent immobilier Harvey Henderson Wilcox (1832-1891) - en provenance du Kansas - acheta des terres et un grand ranch dans le comté de Los Angeles en 1886. Celui-ci était alors accompagné de son épouse Daeida (1861-1914) qui avait appris par la suite qu'un domaine de l'Illinois - habité par des immigrants allemands - se nommait « Hollywood ». Séduite par ce nom, elle le donna à sa nouvelle demeure. En février 1887, Wilcox produisit un plan local dans lequel apparaissait son ranch et son nom. Hollywood était officiellement né !

Durant les années suivantes, cette région poursuivit sa percée démographique et c'est ainsi que le ranch fut le point de départ d'une future agglomération qui comptait cinq cents habitants en 1900. Cette petite agglomération, nommée Hollywood, était attractive avec ses riches paysages, des prix de terrains encore faibles et une population assez cosmopolite. C'est ainsi qu'un premier studio de cinéma - Nestor Studio - s'y installa en 1911 et marqua les débuts du développement de l'industrie cinématographique en Californie au cours des années 1910. Dès lors, elle vit l'installation de plus en plus de producteurs, de sociétés et de personnes qui travaillaient dans ce domaine - 25 000 dans les années 1930 - au cours des décennies. Une bonne partie des films américains y étaient alors tournés. C'est pourquoi Hollywood devint finalement le cœur du cinéma américain et, du fait de son influence internationale, une des principales places-fortes du 7ème art dans le monde.

Hollywood prit son essor en même temps que l’industrie du cinéma, et la population locale ne cessa d'augmenter en passant de 500 habitants en 1900 à 7 000 habitants en 1913, avant de dépasser les 150 000 habitants dans les années 1950. Elle en compte actuellement un peu plus de 200 000. Aujourd’hui, ce quartier de Los Angeles - et la région alentour - accueille la plus puissante industrie du cinéma et les plus grosses sociétés de production cinématographique y sont présentes avec The Walt Disney Studios, Warner Bros. Entertainment Inc. et 20th Century Studios. Quant au panneau Hollywood, la première version date de 1923 alors que la structure actuelle fut installée en 1978.

1er février 1978 : fondation de l’Union pour la démocratie française (UDF), un événement important dans l'histoire de Fr...
01/02/2025

1er février 1978 : fondation de l’Union pour la démocratie française (UDF), un événement important dans l'histoire de France puisqu'il s'agit de l'un des principaux partis dans les années 1980-1990.

Dans la deuxième moitié du XXe siècle, la droite française était d'abord dominée par les gaullistes - au pouvoir depuis 1954 - jusqu'à l'avènement de Valérie Giscard d'Estaing (1926-2020) en 1974. Cette année-là, il était devenu le premier non-gaulliste à remporter les élections présidentielles avec le soutien de la Fédération nationale des républicains indépendants (FNRI) - son parti - et de plusieurs forces de droite et du centre droit qui étaient hostiles à cet héritage ou à leur candidat. Celui-ci n'avait cependant pas le soutien d'un grand parti, mais celui d'une multitude d’organisations plus ou moins importantes - à la différence du mouvement gaulliste avec l'UDR, puis le RPR - et c'est ainsi que ses proches s'y étaient employés en vue des législatives de 1978, annoncées difficiles.

En février 1978, l’Union pour la démocratie française (UDF) - référence au livre du président « Démocratie française » - fut créée autour de plusieurs partis qui soutenaient l'action présidentielle. On y retrouvait évidemment le Parti républicain (ex-FNRI) qui était un des héritiers des partis de la droite traditionnelle de la Troisième République avec leur positionnement libéral-conservateur, mais aussi le Centre des démocrates sociaux (CDS) qui se basait sur une démocratie-chrétienne modérée. D'autres formations venaient également du centre gauche comme le Parti social-démocrate (PSD) qui était composé de socialistes anti-communistes qui avaient fui le Parti socialiste traditionnel, mais aussi le Parti radical - scindé après le départ de l'aile gauche en 1972 - qui avait fait partie de coalitions centristes avant de maintenir cette politique grâce à certaines mesures sociales de VGE.

Représentant des non-gaullistes, l’Union pour la démocratie française (UDF) ne parvint pas à l'emporter lors des législatives de mars 1978 - dépassée par le RPR - mais contribua à conserver une majorité de droite au sein de la majorité présidentielle. Il le supplanta ensuite lors de l'élection présidentielle de 1981 à la suite de laquelle il s'affirma comme le principal opposant à Mitterrand. Néanmoins, de nouvelles alliances législatives avec les gaullistes - toutes deux menées par Jacques Chirac, chef du RPR - lui avaient permis de participer au pouvoir de 1986 à 1988 et de 1993 à 1997. L'UDF resta longtemps un des trois grands partis du pays, mais il ne parvint plus à dépasser son rival à droite et n'avait pas participé directement aux présidentielles suivantes où les candidats qu'ils soutenaient étaient arrivés troisième en 1988 (Raymond Barre) et en 1995 (Édouard Balladur).

Celui-ci avait aussi connu des scissions qui s'étaient surtout observées sur sa droite avec le départ de figures qui n’avaient rien de centristes, tandis qu'Alain Madelin forma Démocratie libérale (DL) après que son nouveau dirigeant François Bayrou ait dénoncé les présidents de région de droite qui avaient été élus grâce aux voix du Front national - le monde a bien changé - aux régionales de 1998. En 2002 une partie de l’UDF rejoignit enfin l'Union pour un mouvement populaire (UMP) qui visait à rassembler l’ensemble de la droite autour du président Chirac et ce parti retourna donc au centre.

Ce parti avait alors pour objectif de former un centre indépendant qui pouvait aussi bien faire alliance avec la droite que la gauche et s'était renommé Mouvement démocrate (MODEM) en 2007. Ce choix avait provoqué de nouveaux départs qui avaient laissé le parti et son dirigeant François Bayrou de plus en plus isolé sur la scène politique, jusqu’à sa soumission à Macron en 2017. Ce parti à l'origine centriste retrouva même le pouvoir en faisant actuellement partie du gouvernement de droite radicale - avec le soutien du RN - qui est dirigé par son président depuis décembre 2024.

01/02/2025

Le 1er février 1921 naissait la femme politique et résistante italienne Teresa Mattei, qui est aujourd'hui connue pour avoir participé à l’assassinat de l'une des grandes figures du régime fasciste.

Née dans une famille engagée, elle était la fille d'un avocat et militant antifasciste aux côtés duquel elle s'engagea dès son adolescence en participant au mouvement libéral-socialiste Justice et Liberté. Elle rejoignit ensuite le Parti communiste italien (PCI) - actif de 1921 à 1991 - durant ses études à l'université de Florence en 1942. Celui-ci était alors clandestin à une époque où le royaume d'Italie se trouvait sous un régime dictatorial d'extrême droite qui était dirigé par Benito Mussolini (1883-1945) et qui était même un des principaux alliés de l'Allemagne n**ie durant la Seconde Guerre mondiale.

C'est ainsi que des réseaux de résistance s'étaient constitués pour lutter contre les horribles forces fascistes et le Duce avait d'ailleurs été destitué par le roi en juillet 1943, avant d'être libéré par les Allemands et de prendre la tête de la République sociale italienne (septembre 1943 - avril 1945). C'est durant cette période qu'elle se rapprocha de la résistance à laquelle appartenait déjà son frère Gianfranco Mattei (1916-1944), qui se suicida en prison pour éviter de parler sous la torture, puis s'y engagea pleinement en intégrant diverses cellules communistes florentines à partir de 1944. Teresa Mattei participa ainsi à la résistance italienne au sein de laquelle elle rencontra le militant antifasciste Bruno Sanguinetti (1909-1950) qui était un des commandants de l'organisation de jeunesse du Parti communiste italien. Elle participa notamment à la libération de Florence avec lui.

La résistance avait alors un grand ennemi en la personne du « philosophe du fascisme » Giovanni Gentile (1875-1944) qui avait secondé Mussolini dans la rédaction de la doctrine idéologique du régime et qui était désormais une des principales figures intellectuelles de cette dictature sanglante. Celui-ci fut finalement assassiné en avril 1944 par un commando des Groupes d'action patriotique - petits groupes de partisans issus du PCI - sous la direction de Bruno Franciullacci (1919-1944), tandis que Teresa Mattei et son compagnon s'étaient occupés de l'organisation et de la logistique. L'assassinat d'un civil suscita cependant la controverse au sein même du camp antifasciste.

Après la guerre, Teresa Mattei débuta finalement une carrière politique qui était possible depuis que les femmes avaient enfin obtenu le droit de vote et d'éligibilité pour les élections nationales en 1945. Elle fut ainsi membre de l'Assemblée constituante (juin 1946 - janvier 1948) - dont elle était la plus jeune députée - et participa, par conséquent, à la commission qui rédigea l'actuelle constitution de la nouvelle République italienne. Celle-ci fut adoptée en décembre 1947. Elle était toujours membre du Parti communiste italien, deuxième force politique du pays dans les années 1950, mais elle fit par en être exclue pour avoir critiqué la politique de son leader Palmiro Togliatti (1893-1964) en 1955.

Teresa Mattei consacra la deuxième partie de sa vie à son engagement féministe puisqu'elle fut une des dirigeantes de l'Union des femmes italiennes - créée en 1944 - et qu'elle fut, à ce titre, une des responsables du choix de faire du mimosa l'emblème de la journée internationale des droits des femmes aux côtés de Rita Montagnana (1895-1979) et de Teresa Noce (1900-1980). Également militante pour les droits des enfants, elle fut à l'origine de plusieurs associations et participa à la fondation d'une coopérative qui permettait à des enfants de créer des films comme activité éducative. Teresa Mattei resta ainsi une personnalité engagée jusqu'à sa mort en 2013 à l'âge de 92 ans.

En images : Teresa Mattei et son mari Bruno Sanguinetti dans les années 1940. Leur fils Gianfranco Sanguinetti (né en 1948) est un écrivain qui s'engagea au sein de l'Internationale situationniste.

31/01/2025

Le 31 janvier 1713 naissait l'enseignant et abolitionniste américain Antoine Bénézet, qui est aujourd'hui connu pour avoir été un infatigable défenseur des femmes, des noirs et des esclaves. Celui-ci fut d'ailleurs à l'origine de la première société abolitionniste au monde en 1775.

Né dans une famille protestante d'origine française, il passa son enfance à Londres - bien que né en France - où s'étaient établis ses parents qui étaient de riches négociants et qui fuyaient les persécutions consécutives à la révocation de l'Édit de Nantes par Louis XIV (1638-1705) en 1685. Là-haut, il commença à côtoyer la Société religieuse des amis - ou quakers - qui avait été fondé par des dissidents du puritanisme, menés par George Fox (1624-1691), au milieu du XVIIe siècle.

Ce mouvement d’inspiration calviniste, qui fonctionne comme une secte, se caractérise par l'idée que la croyance religieuse appartient à la sphère personnelle et que la pratique du culte doit donc être spontanée, ce qui entraîne le rejet d'un credo et des sacrements qui sont si chère aux catholiques. Celui-ci se faisait alors remarquer pour son idéologie sociale radicale pour l'époque, car plusieurs membres de ce mouvement faisaient partie des pionniers de la non-violence, de la lutte contre l'esclavage ou encore de l'égalité entre les hommes et les femmes. Antoine Bénézet fut convaincu par ses idées et décida de consacrer le reste de sa vie à les mettre en œuvre à son échelle.

Sa famille émigra ensuite au Nouveau Monde en 1731 - les États-Unis n'existaient pas encore - et plus précisément dans la ville de Philadelphie (Pennsylvanie) qui avait été fondée cinquante-et-un ans auparavant par l'homme politique et théologien quaker William Penn (1644-1713). Cet Anglais avait aussi fondé la province de Pennsylvanie (de 1681 à 1783). Ce territoire était alors un lieu de refuge pour de nombreuses personnes qui étaient persécutées pour leur croyance, dont les quakers.

Antoine Bénézet y était d'abord commerçant, avant de devenir enseignant - en 1731 - dans plusieurs écoles au sein desquelles il employait une méthode d'enseignement différente de celle qui était habituellement utilisée. Ce précurseur de la défense de la cause des femmes et des noirs fonda la première école publique pour fille du pays en 1755, donna des cours du soir aux enfants noirs à partir de 1755 et créa la première école pour les enfants noirs du pays - Negro School - en 1770.

À la fin du XVIIIe siècle, l'esclavage était très pratiqué dans le Nouveau Monde - et dans tout le reste du monde - et Antoine Bénézet milita durant de nombreuses années pour son abolition en écrivant plusieurs pamphlets, en essayant de convaincre les propriétaires d'esclaves d'y renoncer ainsi qu'en créant enfin la Society for the Relief of Free Negroes Illegally Held in Bo***ge en 1775. Cette société achetait l'affranchissement d'esclaves et les aidait à trouver des emplois tout en ouvrant des écoles pour les jeunes Afro-Américains. Elle fut la première et la plus ancienne société abolitionniste du monde, et existe d'ailleurs encore aujourd'hui sous le nom de Pennsylvania Abolition Society. Antoine Bénézet, qui milita également contre la guerre et l'alcoolisme et pour le respect des animaux, restait ainsi une personnalité engagée jusqu'à mort en 1784 à l'âge de 71 ans.

Antoine Bénézet fut donc un des principaux pionniers de la lutte pour l'abolition de l'esclavage, et d'autres sociétés abolitionnistes furent d'ailleurs créés dans les années suivantes comme la Society for Effecting the Abolition of the Slave Trade qui fut active en Grande-Bretagne de 1787 à 1807 ou encore la Société des amis des Noirs - fondée par Brissot - qui fut active en France de 1788 à 1794. De nombreux autres militants suivirent et parvinrent à faire progressivement évoluer les mentalités jusqu'à ce que l'esclavage soit définitivement aboli dans ces pays au cours du siècle suivant.

En complément de notre publication d'hier sur la compositrice et cheffe d'orchestre français Marguerite Canal, voici l'i...
30/01/2025

En complément de notre publication d'hier sur la compositrice et cheffe d'orchestre français Marguerite Canal, voici l'interprétation de sa sonate pour violon et piano par deux musiciens :

En direct dans la matinale du 15 décembre 2014, Guillaume Chilemme et Nathanaël Guoin interprètent un extrait de la sonate pour violon et piano de Marguerite...

30/01/2025

Le 29 janvier 1859 mourrait l'astronome américain William Cranch Bond, qui est aujourd'hui connu pour son apport à l'astronomie et pour avoir été un des pionniers de l'astrophotographie.

Né en 1789, il était le fils d'un horloger et commença ainsi sa carrière en reprenant l'entreprise familiale tout en devenant également astronome amateur vers 1806. Il transforma alors sa maison de Boston en observatoire et la dota d'un télescope si précis qu'elle devint un haut lieu de l'astronomie. Au début du XIXe siècle, les jeunes États-Unis étaient alors particulièrement en re**rd sur ce point, car le pays comptait très peu d'observatoires alors qu'il y en avait plus de cent trente en Europe. William Cranch Bond participa ainsi à cette démocratisation de l'astronomie américaine en étant envoyé sur le vieux continent pour aller y recueillir des informations sur ces observatoires en 1815. Dès lors, il devint rapidement un astronome renommé puisqu'il devint le premier président de l'observatoire de l'université Harvard - nouvellement créé - en 1839 et y fit construire un télescope très développé qui était, à ce moment-là, le plus grand et un des plus performants au monde.

S'il n'avait jamais suivi de formation en astronomie, William Cranch Bond réussit à réaliser plusieurs découvertes au sujet de la planète Saturne qui est connue et étudiée depuis l'Antiquité. Il était alors accompagné de son fils George Phillips Bond (1825-1865). En 1848, les deux hommes découvrirent, en effet, le satellite Hypérion qui est une des lunes de Saturne et un des plus gros corps célestes de forme irrégulière du système solaire, tandis que le britannique William Lassell (1799-1880) découvrait au même moment cette lune indépendamment des Bond. On leur doit également la découverte d'un des anneaux qui est situé autour de Saturne - l'anneau C - en 1850.

William Cranch Bond fut également un des pionniers de l'astrophotographie à une époque où la photographie - via le daguerréotype - venait de faire son apparition en 1839 et offrait de grandes opportunités. Il utilisa, en effet, le Grand Réfractaire - nom donné au télescope d'Harvard - pour produire plusieurs photographies de la Lune avec le pionnier de la photographie John Adams Whipple (1822-1891) de 1847 à 1852. La première photo de la Lune était alors l’œuvre du britannique John William Draper (1811-1882) en 1840, mais on leur doit néanmoins la première photo d'une étoile autre que le Soleil en 1850. Cette étoile, nommée Vega, est située dans la constellation de la Lyre à environ 25 années-lumière du Soleil et est la cinquième étoile la plus brillante du ciel. En parallèle, William Cranch Bond resta le dirigeant emblématique de l'observatoire d'Harvard pendant vingt ans et ne le quitta qu'à sa mort en 1859 à l'âge de 69 ans.

Par la suite, cette nouvelle discipline permit d'observer et de cataloguer des milliers d'étoiles qui sont pourtant invisibles à l'œil nu grâce à des astronomes de talents comme l'américaine Ida Barney (1886-1982) qui catalogua plus de 150 000 étoiles au sein de l'observatoire de l'université Yale.

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