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Histoire d'apprendre Collectif d'anciens étudiants en Histoire. Ici pour partager notre passion. Présent sur YouTube
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28/12/2024

Le 28 décembre 1921 naissait le militaire et homme politique français Philippe de Gaulle, qui s'illustra notamment au sein de la France libre qui était dirigée par son célèbre père.

Né dans une famille plutôt aisée, il était le fils de Charles de Gaulle (1890-1970) qui était alors un officier d'état-major et un théoricien militaire. Il se destina d'ailleurs à la même carrière et entra à l'École navale pour devenir un officier de la marine, mais la rapide avancée des troupes allemandes en France en juin 1940 l’empêcha cependant d'aller au bout de ses études. Mais pas de se battre. Celui-ci s'engagea, en effet, dans les Forces navales françaises libres dès le 20 juin 1940 - à seulement dix-huit ans - tout en continuant sa formation auprès d'autres élèves de l'École navale.

Philippe de Gaulle servit ainsi à bord de plusieurs navires et effectua de nombreuses sorties dans la Manche et le long des côtes anglaises, dont la bataille de l'Atlantique (3 septembre 1939 - 8 mai 1944). Il mit ensuite pied à terre pour participer à plusieurs batailles à la fin de l'année 1944, avant de finalement commander un peloton du régiment blindé de fusiliers-marins pendant la libération de la France (juin 1944 - mai 1945). Il reçut ainsi plusieurs décorations pour son engagement, mais il ne fit cependant jamais partie des compagnons de la Libération qui étaient nommés par son père.

Après la guerre, Philippe de Gaulle resta dans la Marine nationale française et servit à plusieurs postes pendant une trentaine d'années. On le retrouvait notamment à des postes de commandement au sein de l'aviation navale avec laquelle il effectua diverses missions lors de la guerre d'Indochine (de 1946 à 1954), tandis qu'il ne cessait de grimper les échelons durant sa carrière jusqu'à atteindre le grade d'amiral, plus haut grade de la Marine française, en 1980. Il prit finalement sa retraite de l'armée en 1982 et décida de suivre une nouvelle fois les traces familiales en se lançant en politique.

Considéré comme l'héritier de son père, et donc du gaullisme, il rejoignit le Rassemblement pour la République (RPR) et fut même membre de son bureau politique de 1984 à 2002. Sa carrière politique débuta finalement en 1986 lorsqu'il fut élu sénateur RPR - puis UMP - et continuait d'avoir des liens avec le monde militaire puisqu'il participa à la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées. Sénateur jusqu'en 2004, il ne poursuivit pas son expérience politique et se contenta, en 2006, de rejoindre le Mouvement initiative et liberté qui est d'inspiration gaulliste et dont il est un des membres du comité d'honneur. Héros de la France libre, Philippe de Gaulle resta un des derniers témoins de cette période troublée jusqu'à sa mort en 2024 à l'âge de 102 ans.

En images : Philippe de Gaulle, alors enseigne de vaisseau, en train d'être décoré de la Croix de guerre 1939-1945 des mains du général Leclerc (1902-1947). Cette photo fut prise en avril 1945.

27/12/2024

28 décembre 1355 : vote de la grande ordonnance, un événement important dans l'histoire de France puisqu'il fut une tentative de la bourgeoisie de contrôler le pouvoir royal.

À la fin du Moyen Âge, le pouvoir était détenu par le roi et, plus largement, par la noblesse - les bellatores - qui était toute-puissante et qui supplantait les roturiers - les laboratores - qui n'avaient pas, ou peu, leur mot à dire dans les décisions royales. Cependant, ces derniers étaient parfois très aisés et aspiraient à faire entendre leur voix quand cela les concernait. Ce qui était souvent le cas. C'est dans ce contexte que le roi de France Jean II le Bon (1319-1364) - sur le trône depuis 1350 - convoqua les états généraux de langue d’oïl en décembre 1355 dans le but de faire appliquer de nouveaux impôts dans le cadre de la très coûteuse guerre de Cent Ans (de 1337 à 1453).

Ces nouveaux impôts sur le sel et sur les ventes de marchandises rencontrèrent une vive opposition de la part des marchands de Paris et surtout d'Étienne Marcel (né entre 1302 et 1310 - mort en 1358). Celui-ci était alors le prévôt des marchands de Paris, c’est-à-dire la personne qui était chargée de l’approvisionnement de la ville ou encore de la juridiction sur le commerce fluvial. Cette fonction, qui avait été instituée sous Philippe II Auguste (1165-1223), faisait donc de lui le représentant des guildes - artisans, marchands... - et le délégué du tiers-état aux états généraux. Celui-ci souhaitait un contrôle sur la levée de ces nouveaux prélèvements et sur leur utilisation.

C'est ainsi qu'Étienne Marcel exigea que les officiers qui prélevaient l'impôt soient nommés par les états généraux, que dix de leurs députés entrent au Conseil du roi ou encore qu'aucun nouvel impôt ne puisse être voté sans l'accord des états généraux. Il faut dire que ces assemblées étaient dominées par le tiers état, ce dernier représentant d'ailleurs la moitié des membres de cette édition. Ses revendications étaient réunies au sein de la Grande ordonnance qui fut finalement votée par les délégués de ces états généraux - 800 personnes, dont 400 pour le tiers état - le 28 décembre 1355. Le principal but de cette ordonnance était, par conséquent, de contrôler et de limiter les pouvoirs du roi de France, dans la même idée que la Magna Carta qui avait été instaurée à l’encontre du roi d'Angleterre Jean sans Terre (1166-1216) sous la pression des barons du pays en 1215.

La situation changea à partir de septembre 1356 lorsque Jean II le Bon fut battu et capturé par les Anglais à la bataille de Poitiers. Son fils Charles (1338-1380) - futur Charles V le Sage - assura la régence et tenta de s’opposer à cette ordonnance. C'est pourquoi de nouveaux états généraux furent convoqués, et qu'Étienne Marcel y participa de nouveau en tant que représentant de la bourgeoisie. On y trouvait aussi l’évêque de Laon Robert le Coq (1310-1373). La situation du dauphin était alors trop fragile du haut de ses dix-huit et son manque de prestige et d’expérience le poussa finalement à plier devant les états généraux et à promulguer officiellement la grande ordonnance le 3 mars 1357.

L’application de cette ordonnance rencontra néanmoins des limites entre le manque d'expérience des états généraux face à un dauphin qui s'affirmait, l'opposition de Jean II le Bon qui condamnait cette ordonnance depuis l'Angleterre ou encore l'opposition des paysans aux nouveaux collecteurs d'impôts qui étaient nommés par les états généraux. Quant à Étienne Marcel, il fut massacré par la foule après avoir été accusé d’être complice des Anglais et de vouloir leur livrer la capitale. Cette tentative de limiter les pouvoirs du roi échoua donc et l'avenir montra même une évolution inverse.

27/12/2024

Le 27 décembre 1905 naissait la résistante et femme politique française Gilberte Brossolette, qui fut une importante figure de son temps en étant une des premières sénatrices et la première femme vice-présidente du Sénat. Sa figure reste cependant éclipsée par celle de son illustre mari.

Née d'un père banquier, Gilberte Bruel débuta sa carrière comme journaliste politique tout en s'engageant au sein du mouvement socialiste aux côtés de son mari Pierre Brossolette (1903-1944) - depuis 1926 - qui était, lui aussi, journaliste et un des responsables locaux de l'aile gauche de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) - active de 1905 à 1969 - dans les années 1930.

Durant la Seconde Guerre mondiale, leur engagement ne faiblit pas et les deux époux entrèrent en résistance contre l'occupation allemande (juin 1940 - août 1944) et le régime pétainiste dès 1940. Pierre Brossolette en devint même une de ses grandes figures puisqu'il était un des principaux agents de Gaulle entre la France libre et la Résistance et qu'il contribua à l'unification de ses mouvements, bien qu'il ne fût pas directement à l'origine du Congrès national de la Résistance. Parallèlement, le couple tenait une librairie qui servait de local et de boîte à lettres pour la Résistance, mais la pression de l'ignoble Gestapo poussa Gilberte à rejoindre son mari à Londres en juillet 1942. De là, elle assurait la liaison entre les instances de la France Libre et la BBC.

En France, l'engagement politique des femmes n'était pas nouveau et celles-ci avaient d'ailleurs pris une part active aux divers événements révolutionnaires depuis 1789. Mais leur reconnaissance sur la scène politique fut très tardive - comme dans les autres pays - et la candidature de la socialiste Jeanne Deroin (1805-1897) avait ainsi été vertement critiquée en 1848. En juin 1936, trois femmes firent enfin leur entrée dans un gouvernement, bien qu'elles n'étaient que sous-secrétaires d'État. L'octroi du droit de vote et d'éligibilité aux femmes - en avril 1944 - déboucha finalement sur l'élection des premiers femmes dans des assemblées parlementaires avec les premières députées en octobre 1945 ou encore les premières sénatrices en décembre 1946. La même année, la communiste Madeleine Braun (1907-1980) devint la première femme vice-présidente de l'Assemblée nationale.

C'est dans ce contexte que Gilberte Brossolette débuta une carrière politique en étant nommée à l’Assemblée consultative provisoire de Paris en 1944 et en étant député au sein de l’Assemblée constituante (juin - novembre 1946) qui élabora la constitution de la Quatrième République. Son défunt mari - capturé par des SS, il s'était suicidé - était alors le principal visage de la Résistance. Personnalité en vue, elle faisait alors partie des vingt-et-une femmes qui furent élues au Conseil de la République lors des élections sénatoriales de 1946. Celle-ci y resta d'ailleurs jusqu'en juin 1958. Nous étions à une époque où la Section française de l'Internationale ouvrière faisait partie des deux coalitions successives - Tripartisme, Troisième Force - qui avaient été au pouvoir de 1946 à 1951.

Forte de son prestige, Gilberte Brossolette fut vice-présidente du Sénat de 1946 à 1954 et fut même amenée à présider plusieurs séances, mais jamais aucune femme n'a atteint le « plateau ». Elle intervenait surtout sur des questions de politique internationale - construction européenne... - tout en participant aux débats sur son budget. Elle intervint aussi sur l'accueil des réfugiés hongrois à la suite d'une révolution ratée contre la terrible domination soviétique en 1956 et sur la protection des enfants contre l'alcoolisme. Elle s'opposa enfin aux pleins pouvoirs de De Gaulle en juin 1958.

Après son départ du Sénat en 1958, elle travailla à l’ORTF où elle avait une chronique sur la politique étrangère. Elle n’eut, dès lors, plus de fonctions de premier plan et rejoignit d'ailleurs le Parti socialiste unifié qui considérait la SFIO trop modérée, mais qui refusait l’alignement des communistes sur l’URSS. Elle resta ainsi engagée jusqu'à sa mort en 2004 à l'âge de 98 ans.

26/12/2024

Le 26 décembre 268 mourait l’ecclésiastique grec Denys, qui fut le 25ème pape de l'Église catholique de 259 à sa mort et qui officia dans un contexte de persécutions pour les chrétiens.

Né à une date inconnue, il serait originaire du sud de la péninsule italienne dans une région qui appartenait alors aux Grecs sous le nom de Grande-Grèce. Sa vie ne nous est vraiment connue qu'à partir du milieu des années 250 lorsqu'il devint prêtre chrétien - le christianisme fut théorisé au Ier siècle ap. J.-C. - et qu'il participa à une controverse sur la validité du baptême des hérétiques.

L'Empire romain était alors un espace multiculturel où se côtoyait de très nombreux cultes et où les dirigeants étaient globalement tolérants, car ils acceptaient que les nombreux peuples qui y vivaient adorent leurs propres dieux. L'un des plus connus fut d'ailleurs le dieu indo-iranien Mithra, dont le culte se développa fortement aux IIe et IIIe siècles ap. J.-C. Ces peuples polythéistes avaient cependant l'obligation de rendre un culte à l'empereur romain depuis que le premier empereur Auguste (63 av. J.-C. - 14 ap. J.-C.) avait instauré le culte impérial. La majorité d'entre eux le firent, mais ce ne fut pas le cas des chrétiens - et des Juifs - monothéistes pour qui seul leur Dieu unique devait être l'objet d'un culte. C'est ainsi que les chrétiens commencèrent à être persécutés dès la fin du Ier siècle, même si ces persécutions restaient alors relativement minimes et non-systématiques.

La situation religieuse resta la même durant les siècles suivants avec des persécutions sporadiques qui étaient le plus souvent le fruit d'initiatives locales que de véritables persécutions d'État. Cependant, ces dernières avaient parfois eu lieu et ce fut d'ailleurs le cas en 250 lorsque l'empereur romain Dèce (≈201-251) lança une vaste opération de persécutions qui visait à pousser les chrétiens à renier leur foi, tandis que ceux qui refusaient avaient été tués comme le pape Fabien lui-même. Ces chrétiens repentis, appelés lapsi, pouvaient néanmoins réintégrer la communauté chrétienne après une pénitente tout en étant considérés comme des hérétiques par une partie des chrétiens. C'est à cette controverse que participa Denys, ce qui lui permit de se faire connaître dans ce milieu.

Après cet épisode, les chrétiens furent de nouveaux soumis à une persécution impériale qui était menée par l'empereur Valérien en 257-258 et qui vit, là aussi, l'assassinat du pape en exercice - Sixte II - en août 258. Il fallut attendre près d'un an pour qu'un nouveau souverain pontife soit élu avec Denys en juillet 259. Sa tâche semblait alors particulièrement ardue à la vue du contexte, mais la situation changea l'année suivante lorsque le co-empereur Gallien (≈218-268) resta désormais seul au pouvoir après la mort de son père Valérien. Celui-ci promulgua, en effet, un édit de tolérance qui déboucha sur la « petite paix de l'Église » qui dura plus de quarante ans et qui permit à Denys de se lancer dans la réorganisation de l'Église chrétienne qui était alors en grand désordre.

Le pontificat de Denys fut notamment marqué par ses tentatives de rapprochement de l'ensemble du monde chrétien qui s'étalait jusqu'en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Il apporta un soutien financier aux ecclésiastiques de Cappadoce - en Turquie - et contribua ainsi à la reconstruction des églises locales qui avaient été récemment détruite par les Goths. Son souhait de restructurer l'Église passait aussi par son implication dans plusieurs controverses théologiques qui portaient sur des doctrines qui remettaient en cause le dogme sur la nature de la Trinité, comme par exemple avec le sabellianisme du théologien libyen Sabellius qui fut reconnu hérétique lors d'un concile en 262.

En images : portrait imaginaire de Denys au sein de la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (Rome).

Laquelle de ses chansons préférez-vous ?
26/12/2024

Laquelle de ses chansons préférez-vous ?

Le 26 décembre 1930 naissait l'auteur-compositeur-interprète français Jean Ferrat, qui fut une des principales figures de la chanson française dans la deuxième moitié du XXe siècle.

Né dans la région parisienne, Jean Tenenbaum - son vrai nom - était le fils d'un joaillier d'origine russe assez aisée qui avait été naturalisé peu avant sa naissance et grandit dans une famille où la musique et le chant tenaient une place importante. Cette période nourrit sa future fibre artistique. Son enfance fut cependant difficile puisqu'elle fut marquée par l'occupation de la France par les Allemands (juin 1940 - août 1944) et par les horribles mesures antisémites du régime pétainiste, et ce, d'autant plus que son père était juif. Celui-ci fut même déporté et assassiné à Auschwitz en 1942. Il fut alors caché par des militants communistes qui l’aidèrent à rejoindre le reste de sa famille, avant de travailler pour l'aider financièrement. En parallèle, il parvint à reprendre ses études au Conservatoire national des arts et métiers et devint ensuite chimiste dans les années 1950.

C'est durant cette période qu'il se découvrit une fibre artistique à laquelle il finit par se consacrer pleinement à partir de 1954, avant de se faire remarquer deux après pour avoir participé à la mise en musique du poème « Les Yeux d'Elsa » - hommage à Elsa Triolet - de Louis Aragon (1897-1982). Les deux hommes devinrent liés et ce dernier fut même le parolier de plusieurs de ses chansons aux côtés d'autres auteurs régulier comme Michelle Senlis (1933-2020) et Guy Thomas (1934-2020). Nous pouvons également citer Pierre Frachet (1933-2015) à qui l'on doit « Ma Môme » (1959) qui fut le premier grand succès de sa carrière pour ce qui était la dixième chanson qu'il interprétait.

À partir des années 1960, Jean Ferrat écrivit, composa et interpréta de très nombreuses chansons sur des thèmes divers et variés qui allaient de chansons d'amour à des chansons qui rendaient hommage à son Ardèche d'adoption (« La Montagne », 1964), en passant par des chansons qui rendaient hommage aux trop nombreuses victimes des déportations (« Nuit et brouillard », 1963). En parallèle, Jean Ferrat était une personnalité progressiste et résolument engagée à gauche qui avait pris position sur de multiples sujets à travers ses chansons comme la guerre au Viêt Nam (« Un air de liberté », 1975), tandis qu'il dénonçaient les horribles crimes du stalinisme (« Le Bilan », 1980) et qu'il soutenaient le féminisme (« La femme est l'avenir de l'homme », 1975). Entre autres.

Musicien prolifique, Jean Ferrat resta une des figures de la variété française les plus populaires du pays durant plus de trois décennies et prit finalement sa retraite après avoir interprété plus de deux-cent-vingt chansons qui étaient réunies dans près d'une vingtaine d'albums jusqu'en 1994. Bien que discret médiatiquement, il continua de s'engager et fut même candidat aux élections européennes de 1999 sur la liste du Parti communiste français (PCF). Il soutint aussi publiquement l'écologiste José Bové à l'élection présidentielle de 2007 et le Front de gauche aux élections régionales de 2010. Le premier tour avait d'ailleurs eu lieu le lendemain de sa mort. Il avait 79 ans.

Le 25 décembre 1911 naissait l'illusionniste, syndicaliste et résistant français Maxime Roux, qui fut une des grandes fi...
25/12/2024

Le 25 décembre 1911 naissait l'illusionniste, syndicaliste et résistant français Maxime Roux, qui fut une des grandes figures du monde du spectacle - sous le pseudonyme de Max Dif - au XXe siècle.

Né à Champagnac (Cantal), il ne resta pas dans cette ville ouvrière qui était un des hauts lieux industriels du département grâce à sa mine de charbon et grandit à Limoges (Haute-Vienne) où il travailla comme typographe et comme linotypiste dans une imprimerie dans les années 1920-1930. C'est durant son adolescence qu'il découvrit l'illusionnisme à une époque où cet art du spectacle était populaire depuis les célèbres spectacles du français Jean-Eugène Robert-Houdin (1805-1871) - « le père de la magie moderne » - qui avait inventé, entre autres, la plupart des grands tours actuels. C'est ainsi qu'il se forma à la prestidigitation en réalisant des tours pour son entourage, avant de réaliser sa première prestation sur scène en 1931. Il prit, dès lors, le pseudonyme de Max Dif.

En parallèle, Max Dif était une personnalité engagée qui collaborait alors à plusieurs journaux libertaires et notamment au « Combat syndicaliste » - publié de 1926 à 1939 - qui était l'organe de presse officiel de la Confédération générale du travail - Syndicaliste révolutionnaire (CGT-SR). Membre de cette organisation, il s'engagea dans la lutte antifasciste et participa ainsi à la solidarité envers les familles des républicains espagnols lors de la terrible guerre d’Espagne (de 1936 à 1939). Ces engagements se poursuivirent durant le second conflit mondial, malgré sa capture au front et son emprisonnement de 1940 à 1941, car il participa à la résistance limougeaude en réalisant de faux documents et en imprimant notamment des tracts clandestins pour le compte du Mouvement ouvrier de France (M*F) - fondé par Jean Moulin - grâce à son travail de correcteur de presse.

À partir des années 1950, il se lança pleinement dans une carrière de prestidigitateur qu'il n'avait jamais abandonnée - il avait diverti ses camarades lors de sa détention - et connut un grand succès local avec ses spectacles qui faisaient la part belle à la manipulation de boules ou de ci******es. Celui-ci partageait la scène avec son épouse Eva - dite Francita - qui proposait aussi des numéros de voyance, bien que ce genre de perception extrasensorielle n'est que pure fiction et s'apparente plus à de la charlatanerie, au contraire de ceux qui pratiquent ce que l'on peut appeler « l'art magique ». L'illusionnisme se caractérise surtout par le fait de réussir à tromper l'observateur au moyen de « tours » - objets truqués, cartes... - qui laissent jouer leur imagination avec leur part de mystères.

Max Dif était alors un des membres de la Fédération française des artistes prestidigitateurs - fondée en 1903 - qui promeut et développe l’art magique en tant qu’art du spectacle et patrimoine culturel tout en formant ces artistes et en multipliant les représentations. En 1956, il participa au festival mondial de la magie qui avait été créé par le français André Sanlaville dans cette décennie et au cours duquel il réalisa une tournée européenne qui acheva de le faire connaître internationalement. C'est d'ailleurs autour de lui que se fit la création du Cercle Robert-Houdin du Limousin en 1964. Magicien populaire, il n'avait pas oublié ses engagements et animait ainsi des spectacles en faveur des réfugiés espagnols qui avaient fui la terrible dictature franquiste, en place de 1939 à 1977.

Dans les années 1970, Max Dif se reconvertit en historien de la magie à travers ses ouvrages « Histoire et évolution technique de la prestidigitation » (1977) et « Mythologie du merveilleux » (1983) qui vulgarisaient cet art auprès du grand public et qui furent longtemps des références dans ce milieu. Il restait ainsi une figure de premier plan jusqu'à sa mort en 1999 à l'âge de 87 ans.

25/12/2024

25 décembre 800 : Charlemagne est couronné empereur d'Occident, un événement important dans l'histoire de l'Europe puisqu'il marqua la naissance de l'Empire carolingien (de 800 à 924) et, par conséquent, une étape supplémentaire dans l'apogée du nouveau pouvoir carolingien.

À la fin du VIIIe siècle, le règne pieux et guerrier du roi des Francs Charlemagne - sur le trône depuis 768 - avait été notamment marqué par de nouvelles conquêtes dans la péninsule italienne contre les Lombards, dont il devint même le roi en 774, ou encore en Germanie contre les Saxons. C'est ainsi qu'il dominait directement ou indirectement une grande partie de l'Occident chrétien, et donc de l'ancien Empire romain d'Occident (27 av. J.-C. - 476 ap. J.-C.), tout en apparaissant comme le protecteur de l’Église catholique et du pape depuis que les premières relations avec le Saint-Siège avaient été nouées par son père Pépin le Bref (714-768) - la donation de Pépin - en 754.

C'est à cette époque que le pape Léon III (750-816) - élu en 796 - était en difficulté pour imposer son autorité au patriarche de Constantinople qui disposait du soutien du puissant Empire byzantin, tandis qu'il était aussi en difficulté face à la hiérarchie ecclésiastique et à la noblesse romaine. Le souverain pontife cherchait donc à se doter du soutien d'un puissant État, et ce, d'autant plus après l'attaque et l'emprisonnement dont il fut l’objet en 799. C'est ainsi que le royaume de Charlemagne lui apparut comme l'allié idéal et plusieurs réunions eurent donc lieu entre les deux hommes.

Charlemagne accepta finalement de soutenir le pape qui rentra alors à Rome et qui y rétablit sa position. Le souverain franc l'avait rejoint en novembre 800 et fit alors juger les ennemis de Léon III qui furent exilés, avant que la question de son couronnement impérial ne soit évoquée. Une assemblée de prélats francs et romains finit par accepter de lui proposer le titre impérial qui n'était pourtant plus porté en Europe depuis l'empereur romain Romulus Augustule en 476.

C'est ainsi que Charles Ier, dit Charles le Grand - ou Carolus Magnus, ce qui donna Charlemagne -, fut couronné empereur d'Occident le 25 décembre 800 lors de la messe de Noël qui se déroulait cette année-là dans la basilique Saint-Pierre au Vatican. Lors de la cérémonie, c'est le pape qui posa la couronne sur la tête de Charlemagne avant l’acclamation - l'ordre était inversé chez les Byzantins - pour montrer que c'est lui qui fait l'empereur. Cette action marquait alors les prémices des conflits d'autorités entre les empereurs germaniques et le souverain pontife durant les siècles suivants. Charlemagne fit cependant changer le rituel pour son fils et successeur Louis Ier le Pieux (778-840).

Ce couronnement ne fut pas reconnu par les Byzantins qui voyaient Charlemagne comme un usurpateur, tandis que les conseillers de ce dernier objectèrent que l'Empire byzantin était alors dirigé par une femme, l'impératrice Irène (752-803), et que le titre d'empereur était donc vacant. C'est ainsi que les tensions montèrent entre les deux empires, au point où Charlemagne était prêt à se faire reconnaître par la force tout en envisageant d'épouser Irène qui était favorable à ce projet qui aurait permis la réunification de l'Empire romain. Mais l'aristocratie byzantine s'y opposa.

Cette situation dura plus d'une décennie et Charlemagne ne fut officiellement reconnu empereur qu'en 813, soit un an avant sa mort en janvier 814. Le monde connu était désormais séparé en trois blocs principaux et en autant de disparités religieuses entre l'Empire carolingien catholique, le monde musulman et l’Empire byzantin qui devint orthodoxe à la suite du schisme de 1054.

En images : tableau du peintre allemand Friedrich Kaulbach (1822-1903) qui représente le couronnement de Charlemagne le 25 décembre 800. Cette œuvre fut réalisée en 1861.

25/12/2024

La date du 25 décembre correspond à la fête de Noël. L'occasion pour nous de revenir sur son histoire qui est plus lointaine qu'il n'y paraît.

Noël est, en effet, considéré par le grand public comme une fête chrétienne qui fêtant la naissance de Jésus, mais elle a en réalité des origines plus anciennes. Celles-ci sont à chercher avant même l'époque romaine quand il existait déjà des fêtes païennes - avant l'apparition du christianisme donc - ayant lieu à cette période de l'année et qui célébraient le solstice d'hiver et le rallongement des jours qui commençaient alors. Les Romains étaient alors encore polythéistes et fêtaient, quant à eux, les Saturnales qui étaient des fêtes religieuses en l'honneur du dieu Saturne où esclaves et maîtres échangeaient leurs rôles le temps des festivités et qui avaient aussi lieu au moment du solstice d'hiver. Ce n'est que vers l'an 300 que la chrétienté et l'Empire romain choisirent la date du 25 décembre pour fêter la naissance du Christ dans le but de christianiser ces fêtes païennes. Le Jésus-Christ historique n'était de toute façon pas né un 25 décembre.

La fête de Noël évolua à partir des XVIIIe et XIXe siècles lorsque l'on rajouta la tradition des cadeaux qui symbolisait les cadeaux offerts par les rois mages. La figure du père Noël vient, quant à elle, de Saint-Nicolas (né vers 250 - mort entre 329 et 350) qui fut évêque de Myre - en Lycie/Turquie - et à qui on attribue de nombreux bienfaits et miracles auprès des pauvres et des enfants. Le culte qui lui fut donné évolua, lui aussi, progressivement en prétendant que Saint-Nicolas récompensait les enfants sages, posant ainsi les bases du mythe du père Noël. Au XIXe siècle, Saint-Nicolas fut importé aux États-Unis par des immigrés allemands et c'est là que le père Noël et la fête qui s'y rattache prirent une forme plus commerciale et donc moins religieuse, avant d'être progressivement exporté dans le reste du monde au lendemain de la Seconde Guerre mondiale via le capitalisme et la pratique du « soft power ».

Si Coca-Cola participa grandement à sa popularité à partir des années 1930, cette marque n'est pas derrière sa couleur comme le veut l'idée reçue puisque le père Noël était déjà représenté avec des habits rouge et blanc sous la plume du poète américain Clement Clarke Moore (1779-1863) qui adapta le personnage d'origine, habillé en vert et tiré de Saint-Nicolas.

25/12/2024

Joyeux Noël à toutes et tous

24/12/2024

23 décembre 1595 : proclamation de l’union de Brest, un événement important dans l'histoire religieuse puisqu'il rattacha une partie de l'Église orthodoxe à l’Église catholique.

Au cours de son histoire, le christianisme - théorisé au Ier siècle - a connu de nombreuses dissensions théologiques et politiques entre l'Église d'Occident, basée à Rome, et les quatre Églises d'Orient à partir du VIIIe siècle. Celles-ci s'étaient finalement séparées à la suite du schisme de 1054, et cette rupture donna officiellement naissance à l'Église orthodoxe qui réunissait les différentes communautés orthodoxes qui s'étaient créées depuis un millénaire. Les relations entre les deux principales confessions chrétiennes de l'époque ne furent cependant pas rompues dans les territoires où elles coexistaient. Ce fut le cas de la République des Deux Nations (de 1569 à 1795) qui réunissait le royaume de Pologne et le grand-duché de Lituanie depuis l'Union de Lublin.

La République des Deux Nations se caractérisait notamment par son régime politique qui était officiellement une république, bien qu'il s'agissait en fait d'une monarchie élective dont le roi était élu à vie par une Diète commune aux deux États. L'autorité du roi restait néanmoins fragile face aux institutions législatives et, plus largement, face à la noblesse polonaise - plus puissante - et aux magnats lituaniens dans un État où l'aristocratie souhaitait plus de pouvoirs. En outre, cet État se démarquait également pour sa liberté de culte, établie par la confédération de Varsovie en 1573, à une époque où une grande partie du continent était marquée par la Réforme protestante et ses conséquences sanglantes. Les guerres de religion (de 1562 à 1598) faisaient alors rage en France.

Les catholiques étaient majoritaires au sein de la République des Deux Nations, tandis que les orthodoxes représentaient la deuxième communauté religieuse de l'État et étaient même majoritaires dans sa partie orientale. C'était notamment le cas en Ruthénie, dont les territoires se situaient à cheval sur plusieurs nations actuelles - Biélorussie, Pologne, Russie, Ukraine - à l'Époque moderne. On y trouvait aussi des protestants, des Juifs et d'autres communautés. Ces minorités religieuses étaient officiellement tolérées, mais elles étaient pourtant discriminées par les autorités qui voulaient les convertir au catholicisme afin d’assurer l'intégration de ces régions à l'État. Une partie des élites ruthènes s’était ainsi convertit, créant une séparation entre la noblesse et la population. En outre, plusieurs projets avaient déjà eu lieu au siècle précédent afin de réunir ces deux Églises.

C’est dans ce contexte que quatre évêques orthodoxes de la région ruthène adressèrent un courrier au pape Clément VIII (1478-1534) ainsi qu’au roi de Pologne et grand-duc de Lituanie Sigismond III (1566-1632) afin de se rallier, sous conditions, au catholicisme. Le pape accepta ces conditions et cette union fut alors proclamée par le métropolite ruthène Michal Rohoza (1540-1599) le 23 décembre 1595, avant d'être confirmée lors d'un synode à Brest (Biélorussie) en octobre 1596. Plusieurs églises catholiques orientales en découlèrent, dont l'Église grecque-catholique ukrainienne, et étaient soumises au pape. Mais elles conservaient certaines particularités comme l'utilisation des rites liturgiques orientaux ou encore la possibilité d’ordonner des hommes mariés.

Cette union fut cependant mal acceptée par le clergé catholique de Pologne, qui considérait ces églises comme illégitimes, et par la population orthodoxe qui n’acceptait pas leurs évêques ralliés au catholicisme. Plusieurs révoltes eurent ainsi lieu dans la région contre les tentatives des autorités d’imposer ce clergé alors qu’un autre clergé, fidèle à l’orthodoxie, se maintint en parallèle.

En images : intérieur de l'église orthodoxe Saint-Jean-Climaque à Varsovie.

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