20/12/2023
Elene Naveriani, réalisatrice du film Blackbird, blackberry, adapté de "Merle, merle mûre" de Tamta Melachvili, Tropismes éditions:
"J'adore les comédies romantiques, et je voulais jouer avec les codes du genre. Et quand j’ai lu le roman de Tamta Melashvili (écrivaine géorgienne et militante féministe, ndlr), je me suis dit qu’il fallait que je traduise le personnage d’Ethéro dans le langage du cinéma, car il est très proche de ce que je cherche, à savoir quelque chose de physique, mais aussi d'assez théorique : la manière dont l’histoire, le temps, s’impriment dans le corps [...]. Le village fait vraiment partie de ce personnage : Ethéro n’aurait pas été Ethéro sans ce contexte rural. Elle y est ancrée. […] Et c’est précisément dans une microsociété, comme l'est un village, qu’on trouve ce geste que je cherche dans le cinéma : le corps d’Ethéro est un corps qui n’est pas touché par quelque chose qui est très grand, il y a quelque chose de très vrai, de très ancien, d’archétypique." Avec la comédienne Eka Chavleishvili poursuit la cinéaste, "nous sommes parvenues à une espèce d’équilibre entre le naturalisme et le glamour, et je pense que ça tient au miracle de la fiction. Il y a quelque chose de très réel, et en même temps, il y a cette autre chose qui n’est pas artificielle, mais qui tient à l’espèce d’aura qui entoure quelque chose de fictionnelle quand on la regarde. Et pour parvenir à entremêler ces deux atmosphères, j’ai travaillé avec ma directrice de la photographie Agnesh Pakozdi en lui donnant des références moins cinématographiques que picturales, poétiques et musicales, qui ont contribué à créer l’atmosphère que je cherchais. On a beaucoup pensé à Édouard Hopper, on a beaucoup parlé de Rauschenberg, d’Anselm Kiefer."
Aujourd'hui nous recevons les cinéastes Emilie Deleuze pour "5 Hectares", Elene Naveriani pour "Le Merle et la Mûre", et aussi Rolf De Heer pour "The Survival of Kindness", et encore Sandra Onana.