Éditions Le miel des anges

Éditions Le miel des anges Maison d’édition fondée en octobre 2013.

Le miel des anges, maison d’édition fondée en octobre 2013 sous la forme d’une association loi de 1901, travaille à faire connaître les auteurs grecs d’aujourd’hui au public francophone.

À découvrir les différentes traductions de poèmes ici proposées, analysées, savantes, subtiles, passionnantes d’une comp...
27/05/2024

À découvrir les différentes traductions de poèmes ici proposées, analysées, savantes, subtiles, passionnantes d’une complexité, non seulement technique mais aussi profondément poétique, auxquelles se sont livrés, confrontés les auteurs-traducteurs de ce livre, on ne pourra que mesurer – humblement – l’exaltante ampleur du défi à relever...

Extrait d'un article de Martine Morillon-Carreau sur Traduire en vers?, à paraître dans la r***e Poésie/première.

La récolte de printemps du Miel des angesc'est enfinen partenariat avec le prix AnagnòstisPerte et nostalgiede Theòdoros...
12/04/2024

La récolte de printemps du Miel des anges
c'est enfin
en partenariat avec le prix Anagnòstis
Perte et nostalgie
de Theòdoros Grigoriàdis
lauréat du Prix dans la catégorie Nouvelle

Perte et nostalgie ne rassemble pas des nouvelles, mais des récits où Theòdoros Grigoriàdis parcourt les divers moments de sa vie. Si certains épisodes sont aussi étonnants que des histoires inventées, c’est qu’un bon observateur doublé d’un bon conteur sait parer le vrai d’une couleur vaguement fabuleuse.
Nous promenant d’abord sur ses terres natales, ce bout du monde grec à l’extrême orient de l’Europe, entre Bulgarie et Turquie, puis dans les quartiers populaires d’Athènes, l’auteur nous fait découvrir en priorité les gens de peu, les divers délaissés de la société, ceux que d’habitude on ne voit pas : villageois, membres de la minorité pomaque, gitans, Grecs rapatriés, immigrés de partout et autres marginaux. il s’inspire des naufragés de la vie pour nous offrir des textes où la notion de l’étranger, de la différence, joue un rôle primordial. Il a un faible pour les espaces clos mais en même temps ouverts sur l’extérieur : les trains, les cinémas, les cafés surtout, ces refuges, lieux précieux pour ceux que la vie malmène, mais aussi pour ceux qui s’intéressent à leurs semblables. Les profondeurs de la société nous en disent parfois plus que sa surface, et la Grèce méconnue qui émerge de ces récits sonne vrai.

La récolte de printemps du Miel des angesc'est aussile début d'une nouvelle sérieNouvelles du passéavecLes deux frères d...
11/04/2024

La récolte de printemps du Miel des anges
c'est aussi
le début d'une nouvelle série
Nouvelles du passé
avec
Les deux frères
de Dimìtrios Vikèlas
Dimìtrios Vikèlas (1835-1908) devint célèbre en son temps pour son unique roman, Loùkis Làras (1879), traduit à l’époque en dix langues, mais aussi par ses nouvelles qui marquent un tournant dans la littérature grecque. Il fut le premier écrivain à inscrire ce genre dans la tradition littéraire de son pays.
Parmi ses sept nouvelles, publiées en 1887, voici d’abord « Les deux frères », la plus connue, où nous découvrons la vie sur une île de l’Égée vers le milieu du XIXe siècle. Pendant cinquante pages, à vrai dire, il ne se passe pas grand-chose apparemment, mis à part le comportement étrange de certains personnages, tout l’art de l’auteur consistant à nous tenir en haleine, à coups de fines petites touches, jusqu’à la révélation finale du terrible secret, dans une atmosphère de sourde angoisse et de profonde mélancolie.
L’autre nouvelle de ce recueil, « Le pope Nàrkissos », que beaucoup considèrent comme son chef-d’œuvre tant elle est harmonieuse et sobre dans sa composition, moins sombre que « Les deux frères », nous emmène de nouveau sur les îles, avec un jeune pope qui a tout pour être heureux, à un détail près… Là encore, peu de péripéties, mais le récit fourmille de notations justes et savoureuses, le personnage est décrit avec une affectueuse ironie qui lui donne une vie intense, et mine de rien, peu à peu, c’est toute une société paysanne qui renaît sous nos yeux.
Les personnages de Vikèlas ne sont certes pas parfaits, mais le regard qu’il porte sur eux est toujours empreint de bienveillance. On peut regretter qu’il n’ait pas écrit davantage…

Au Miel des angesles poèmes en verssont toujours traduits en vers.Pourquoi ?Réponse dans notre dernière parutionTraduire...
09/04/2024

Au Miel des anges
les poèmes en vers
sont toujours traduits en vers.
Pourquoi ?

Réponse dans notre dernière parution

Traduire en vers ?
144 pp. 12 €

Douze grands traducteurs tous éminentissimes
y montrent leur travail sur le rythme et la rime

Les plus grands poètes grecssont au Miel des angeset voici notre petit dernier qui vient de paraître Erotòcritosde Vitzè...
07/04/2024

Les plus grands poètes grecs
sont au Miel des anges

et voici notre petit dernier
qui vient de paraître

Erotòcritos
de Vitzènzos Cornàros
enfin traduit tel qu'il fut écrit : en vers !

Si j’apprends qu’il est mort, aussitôt, tout à l’heure,
je prendrai pour époux un poignard dans le cœur.
Ces deux oiseaux qui s’aiment, leur chant plein de tendresse,
sont signe que je vais me marier dans l’Hadès.
Qu’ils soient venus nous voir en ce lieu ténébreux
nous annonce un mariage aux enfers caverneux.
Mon témoin, ce sera la Mort, maître sous terre,
les vers seront ma dot, ma tombe le notaire,
les araignées ma robe ; mon palais sans lumière
aura, pour lit de noces, la crasse et la poussière ;
pour nous bénir, au lieu d’un père et d’une mère,
nous aurons les ombres des morts et leurs prières.

Les plus grands poètes grecssont au Miel des angesTraversant les cieux la Pléiade  qui a sept enfants se baladeEt parfoi...
05/04/2024

Les plus grands poètes grecs
sont au Miel des anges

Traversant les cieux la Pléiade
qui a sept enfants se balade

Et parfois s’arrête en passant
dans mon pauvre gîte un instant

— Bonjour ça va ? La vie est douce ?
— Ça va. Et tes enfants, ça pousse ?

— Que voulez-vous ? Là-haut c’est rude
avec le froid la solitude

— C’est un souci tu as raison
amène-les dans ma maison

— Merci mais à sept sous ton toit
ils vont tout dévorer chez toi

— Donne-moi donc la benjamine
Maïa dont les yeux m’illuminent

— Prends-la mais je te le signale
tu seras l’époux d’une étoile

Dit-elle. Et là comme une broche
dans ma chevelure l’accroche

Et les montagnes resplendissent
des flammes de mes mains jaillissent

Et la Pléiade aux sept enfants
reprend sa route en me saluant

Odyssèas Elỳtis
Maïa
(L'R d'Éros)

Les plus grands poètes grecssont au Miel des angesLumière immense et noire. Toute la nuit lumière et les yeux de Màgda, ...
04/04/2024

Les plus grands poètes grecs
sont au Miel des anges

Lumière immense et noire.

Toute la nuit lumière et les yeux de Màgda, les oiseaux traversant les yeux de Màgda, une foule d’oiseaux affolés, passant les remparts de la nuit, puis la tête sombre, le corps sombre, l’obscurité aux lèvres et c’était l’aube d’un autre amour —

comme dans les rêves, deux sièges et deux fenêtres, la porte et le jardin.

Dehors quelqu’un siffla, guettant la réponse, alors on entendit les camions, ils descendaient prudemment, les phares soudain tournèrent et le jardin désert sous ses arbres, entre pierres et silence.

La pénombre inondée de richesses. Tout

devenait un filet immense, et partout dans la maison, des miroirs immobiles, à tous les murs, dans tous les coins, miroirs-énigmes, profonds jusqu’à l’infini, à ne pas savoir où était, quel était ton visage.

Alors, comme le corps chaud se met à luire, Màgda se leva soudain, passa dans la chambre du fond, dans un autre rêve plus obscur, puis revint, devenue Àrtemis, Mìna, Dìmitra, devenue cette Nana lointaine, un soir à Làrissa, derrière la gare, seule, sanglante, qui courait bouleversée.

Alors est arrivé Pàvlos lui aussi, malade, revenant du maquis il regardait le ciel sans un mot, contre qui nous sommes-nous battus, tous ces cadavres sur les pentes, et voyant Nana s’approcher, son œil a brillé soudain, il l’a saisie assoiffé, la colline de l’épaule plus haut, un sentier montait de biais dans la mémoire.

Plus loin encore les magasins de Pỳrgos et la grande forêt de Kàpeli, plus loin encore l’après-midi, la mer à Saint-Andrèas, et les pierres par millions, le sable, l’eau, rien que du sang.

Et tandis que les coups de feu continuaient, canardant le rivage, nous nous sommes traînés hors d’haleine, le jour finissant, pour nous planquer près de cette porte de fer et soudain le coup au-dessus de nos têtes, et ensuite

l’autre coup, l’autre coup, l’autre coup, à les entendre je tremblais.

Des pas s’approchèrent et s’éloignèrent, puis revinrent, puis s’éloignèrent, Màgda son bras s’agitait, un oiseau dans la chemise, alors j’ai regardé la marque à son cou, combien de temps te garderai-je encore, la nuit tombait, derrière sa nuque les cheveux sautaient, comme une ville explose.

Si belle et l’obscurité jusqu’à la taille, je la tenais, elle qui sentait la mer brûlée de soleil, et Yànnis est venu, et Yeràssimos, et Thodoris et bien d’autres, mais je ne pouvais même pas les reconnaître.

Tant d’années depuis qu’ils étaient nés, avaient grandi, pris le fusil, le couteau, la hache, tout ce qu’ils trouvaient, étaient partis, disparus sur le chemin noir,

jonché de ferrailles, d’éclats de verre, l’explosion avait soufflé la terrasse, on voyait tout l’intérieur nu, désert.

Puis des pas de nouveau, puis d’autres pas.

Et c’est alors qu’à la fenêtre sous la lune on a vu Màgda, et derrière elle Nana encore bouleversée, puis Àrtemis, Dìmitra, Mìna, à droite et à gauche la nuit, et entre noir et vert leurs yeux.

Des yeux nocturnes, qui menaient sans cesse à l’amour, des yeux fixes qui devinaient l’amour, agrandis soudain par la beauté, aux étranges couleurs, comme dans les gares l’arrivée du train, quand la fumée se dissipe et apparaissent à nouveau les yeux.

Alors le train est passé, traversant la chambre, et j’ai ramené ma jambe effrayé, l’autre perdue dans les montagnes, dans cette guerre ensanglantée, et tandis que je tenais le papier, le crayon, commençant par la phrase « lumière immense et noire »,

ma main écrivait ce poème, la lumière sur le papier tournait, laissant le papier dans l’ombre, et j’ai compris, Màgda s’en allait la lune s’en allait, descendant lentement les marches, au jardin, entre les arbres, et voyageait solitaire.

Tout s’en allait, et comme il arrive dans les rêves, arrêtez, ai-je crié, très fort.

De grands discours bâillonnés secouaient ma poitrine.

Des larmes, sans fin

toute la nuit sont montées inonder mes yeux,

me brisaient, me brûlaient.

Tàkis Sinòpoulos
Màgda
(Repas funèbre)

Les plus grands poètes grecssont au Miel des angesNotre visage intérieur est un nuageEt toujours sa forme change.J’en co...
01/04/2024

Les plus grands poètes grecs
sont au Miel des anges

Notre visage intérieur est un nuage
Et toujours sa forme change.

J’en conclus
Que les bateaux qui ont passé les caps
Des pays du midi ne sont pas nus
Comme des promontoires sans verdure
Mais qu’ils ont des agrès des voiles des mâts
Et des amarres comme des troncs de conifères
D’arbres immenses debout sur une jambe
Où sanglotent des singes dans les branches.

Soudain
Passe une tempête vêtue d’une robe
De Ménade et cachée sous un masque
O le ba**er qu’elle m’a donné
Je m’en souviendrai toujours
Il était doux sucré
Cerise ronde et mûre
Que deux lèvres sucent
Désirs chauds qui frémissent
Comme les arbres sexes dressés.

Enfin s’approche une rouge frégate
Labourant les flots comme une roue d’automobile
Qui roule dans la boue d’un pays dormant
Tout au fond de la nuit
Tout au fond de nos rêves
Les phares allumés comme un arc-en-ciel.

Le bon chemin
Andrèas Embirìkos

Deux titres disponibles :
Ce jour d'hui comme hier et demain
Oktàna

Les plus grands poètes grecssont au Miel des anges Partout dans mes voyages la Grèce me fait mal.     Dans le Pélion par...
31/03/2024

Les plus grands poètes grecs
sont au Miel des anges

Partout dans mes voyages la Grèce me fait mal.

Dans le Pélion parmi les châtaigniers la tunique du Centaure
glissait dans les feuillages pour envelopper mon corps
tandis que je montais la pente suivi par la mer
montante aussi comme le mercure du thermomètre
jusqu’à trouver les eaux de la montagne.
À Santorin touchant des îles qui s’enfonçaient
écoutant un flûtiau jouer quelque part dans les pierres ponces
j’ai eu la main clouée au bastingage
par une flèche lancée soudain
des lointains d’une jeunesse engloutie.
À Mycènes j’ai soulevé les grandes pierres et les trésors des Atrides
et j’ai dormi avec eux à l’hôtel « Belle Hélène de Ménélas » ;
ils n’ont disparu qu’à l’aube où Cassandre a chanté
un coq pendu à sa gorge noire.
À Spètses à Pòros à Mỳkonos
Les barcarolles m’ont rendu malade.

Yòrgos Sefèris
À la manière de Y.S.

Tous les poèmes de Sefèris en un seul volume.
Première intégrale en langue française.

Les plus grands poètes grecssont au Miel des angesToute la nuit durant, les amours traînentleur lassitude sur les routes...
29/03/2024

Les plus grands poètes grecs
sont au Miel des anges

Toute la nuit durant, les amours traînent
leur lassitude sur les routes,
par les fenêtres lentement la douleur goutte,
que les volets retiennent.

Dessus les toits s’est accrochée la lune
versant des larmes de détresse,
et des roses d’ici l’odorante tristesse
s’en va dans la nuit brune.

Le dos bien droit, blême, le réverbère
garde, mystérieux, le silence,
et ma porte s’ouvrant, on dirait que s’avance
un mort, pour qu’on l’enterre.

Le lit couvrant de sarcasmes leur joie,
ces gens-là, naïfs, s’imaginent
qu’il grince. Ils n’ont pas vu ce que le lit devine :
la mort qu’on leur envoie.

Dans les tavernes, des voix attendries
pleurent la nuit et ses étoiles
que l’amour devrait boire, et partout se trimbale
l’orgue de barbarie.

Et les oublis délectables attendent,
qu’on nous a versés dans nos verres ;
voici venir l’instant où parlent les chimères
afin que tous entendent.

De nos malheurs quotidiens cimetière
le jardin public est fébrile,
quand soudain le traverse un mort qui va, tranquille
dormir dans la bruyère.

Còstas Karyotàkis

Tous ses poèmes en un volume !

Les plus grands poètes grecssont au Miel des angesTremblant jusqu’au tréfonds, la montagne est en transe.Déployant des M...
27/03/2024

Les plus grands poètes grecs
sont au Miel des anges

Tremblant jusqu’au tréfonds, la montagne est en transe.
Déployant des Mystères les transports furieux,
de lierre couronnés, portant le thyrse, ils dansent,
l’orgiaque tambour bat comme le cœur d’un dieu,

et soudain, devant moi, une fière jeunesse,
bravant le grondement montagneux continu,
s’avance, étonnamment tranquille, avec noblesse
et psalmodie un chant léger, doux, retenu !

Les genoux en dansant tels des béliers se cognent
— Salut à vous ! santé ! —, ils se serrent les mains,
comme si tous avaient la divine besogne
d’ouvrir à un vaisseau vers le large un chemin !

Poussant de la poitrine et soufflant tous ensemble
— Salut à vous ! santé ! —, tandis qu’une lueur
sainte, de l’âme issue, devant leur bouche tremble,
ils crient comme un bûcheron frappe, tous en chœur !

Et tandis que les mains, les gorges, les visages
exultent, lumineux, inondés de sueur,
plus rien, soudain. Venue de l’ombre se propage,
lune émergeant des monts, la mystique clameur.
(...)

Ànghelos Sikelianos
(Pâques des Grecs, 1919)

Les plus grands poètes grecs  sont au Miel des angesDevant la statue d’Endymion Sur un char blanc tiré par quatre mules ...
25/03/2024

Les plus grands poètes grecs
sont au Miel des anges

Devant la statue d’Endymion

Sur un char blanc tiré par quatre mules blanches,
dans leur caparaçon d’argent serti de gemmes,
j’arrive au mont Latmon depuis Milet. Moi-même
vais sacrifier au dieu et chanter sa louange,
venu d’Alexandrie dans ma pourpre trirème.
Et voici la statue. Je contemple, extatique,
la beauté d’Endymion, légendaire et unique.
Lançant partout des fleurs, mes esclaves déclenchent
des vivats réveillant les voluptés antiques.

Constantin Cavàfis

Les plus grands poètes grecssont au Miel des angesJ’ai fait ce rêve où je vais de l’avantDans le désert de la mer emport...
23/03/2024

Les plus grands poètes grecs
sont au Miel des anges

J’ai fait ce rêve où je vais de l’avant
Dans le désert de la mer emportée
Où je combats les vagues et les vents,
Sans toi, car tu n’es plus à mon côté ;
J’ai beau chercher, je ne vois rien devant
Sinon les cieux, et suis en grand danger ;
Levant les yeux je leur dis, aidez-moi,
Je n’ai ni voile, ni barre, ni mât.

J’avais à peine parlé que très vite
Mes trois garçons, hardis, grimpent à bord ;
La barque sous leur poids grince, s’agite,
Cherchant à fuir la frayeur qui la mord.
Alors paraît celle que nul n’évite,
Et mes enfants parlent avec la Mort.
Puis, terminant ces palabres secrètes,
Sur des rames brisées tous trois se jettent.

La face pâle et le sourire amer,
Voici ma fille, de moi s’approchant
Sans dire un mot, et son corps est couvert
D’un blanc linceul tout gonflé par le vent ;
Je vois sa main qui sort de sous le suaire,
Blanche elle aussi, et vers moi s’élevant,
Comme un roseau tremblante, et j’aperçois
Gravée au creux de sa paume, une croix.

De cette croix je vois couler le sang
Dégoulinant de ma fille, très noir ;
Elle ne peut rien pour moi, je le sens
Au désarroi qui hante son regard.
Les coups de rame frappant le courant
Le font toujours plus violent se mouvoir ;
L’éclair sans cesse déchire la nuit
Et le tonnerre terrible le suit.

Làmbros
Dionỳsios Solomos

Christianòpoulos (il s’agit là d’un pseudonyme) est apparu en 1950, à moins de vingt ans, avec un recueil d’une étonnant...
12/11/2023

Christianòpoulos (il s’agit là d’un pseudonyme) est apparu en 1950, à moins de vingt ans, avec un recueil d’une étonnante maturité. L’auteur du Temps des vaches maigres a visiblement lu Cavàfis, mais il a déjà une voix personnelle, assurée, d’une rare séduction. Il est déjà là tout entier, dans ce lyrisme amoureux et cette amertume, ce goût de la confession et de la provocation — même si l’auteur se cache encore derrière des personnages bibliques ou antiques.
Dans les recueils suivants, il apparaît sans masque, avouant son homosexualité, décrivant les tourments de l’âme et du corps, avec une violente sincérité. L’hypocrisie et l’intolérance de la société étouffante d’alors sont attaquées avec rage et courage dans des poèmes sans cesse plus courts, concentrés de douleur, qui s’impriment en nous comme un ongle griffant la peau.
Le poète Christianòpoulos cessera pratiquement d’écrire à quarante ans.
Dìnos Christianòpoulos
Le ver dans le corps
Le miel des anges
152 pp, 12 €

Et voicila récolte d'automne du Miel des anges !Cinq nouveaux titres.— Le ver dans le corps, de Dìnos Christianòpoulos. ...
03/11/2023

Et voici
la récolte d'automne du Miel des anges !
Cinq nouveaux titres.
— Le ver dans le corps, de Dìnos Christianòpoulos. La quasi intégrale de ses poèmes, après ses proses l'an dernier.
— Phrases, choix de poèmes de Pandelis Boukàlas, l'une des grandes voix de sa génération.
— L'origine de la tristesse, premier roman d'Ilìas L. Papamòskhos, dont nous avons déjà publié deux recueils de courtes proses.
— Contrepoints, chroniques musicales de Yànnis Efstathiàdis.
— Les quatre pieds de la table, l'une des pièces les plus connues de Iàkovos Kambanèllis.
On peut commander ces livres ainsi que tout notre catalogue (105 titres) dans toutes les librairies, ou directement chez nous, où nous travaillons aux parutions du printemps prochain.
www.lemieldesanges.fr

Fog« Dis-le avec l’ukulele… »geint le gramophone. Peux-tu, Seigneur, me dire quoi lui dire ?Seul sans elle je m’habitue....
03/05/2023

Fog

« Dis-le avec l’ukulele… »
geint le gramophone. Peux-tu,
Seigneur, me dire quoi lui dire ?
Seul sans elle je m’habitue.

En serrant leurs accordéons
des pauvres fort attentionnés
appellent sans arrêt les anges
et leurs anges sont déprimés.

Et les anges déploient leurs ailes
mais en bas les brumes arrivent,
grâce à Dieu, car ils pourraient prendre
nos pauvres âmes, comme grives.

La vie, froide comme un poisson.
— C’est ça, ta vie ? — Oui, mais que faire ?
On ne compte plus les noyés
morfondus au fond de la mer.

Les arbres sont tels des coraux
qui leur couleur ont oublié,
les voitures sont des bateaux
qui sombrant, sont tout esseulés…

« Dis-le avec l’ukulele… »
Des mots, des mots, des bavardages.
Mon amour, où est ton église ?
Je m’ennuie dans cet ermitage.

Si notre vie allait tout droit
comme avec elle on irait loin !
Le destin en juge autrement
et chacun doit tourner au coin.

Quel est ce coin ? Qui le connaît ?
Les feux éclairent languissants
les feux ! Le givre ne nous parle
guère, et nous nous rongeons les sangs.

Nous serons consolés, vraiment ?
La nuit a revêtu la nuit
et tout est nuit, et tout est nuit
on va trouver si l’on poursuit…

« Dis-le avec l’ukulele… »
Ses ongles rouges je les vois
qui du feu reflètent les flammes
et sa toux se rappelle à moi.

Londres, Noël 1924

(un autre poème sur la page FB de Michel Volkovitch)

Les deux premiers recueils de Sefèris, Strophi (Tournant) et I stèrna (La citerne) sont encore inconnus des francophones...
27/04/2023

Les deux premiers recueils de Sefèris, Strophi (Tournant) et I stèrna (La citerne) sont encore inconnus des francophones, près d'un siècle après leur publication !
Les voici enfin dans l'intégrale que publie le Miel des anges. Ils sont écrits pour la plupart en vers classiques et inspirés par les poètes français de l'époque, P.J. Toulet en tête.
Exemple :

Les compagnons dans l’Hadès

…ces enfants qui touchèrent aux troupeaux du dieu d’En Haut
le Soleil qui leur prit le bonheur du retour…
Odyssée

Puisqu’on avait encor du pain
faut-il être imbécile
pour avoir mangé sur son île
d’Hélios les lents bovins

dont chacun vaut la citadelle
prise après quarante ans
qui passèrent en se battant
pour se rendre immortel !

Sur le dos de la terre, avides,
nous avons bien mangé,
désormais sous terre allongés,
repus, le cerveau vide.

Un autre poème sur la page FB de Michel Volkovitch

Et ce n'est pas tout !Le miel des anges propose aussiLa serpentairede Stàthis Kopsahìlisautre nouvelliste passionnantet ...
24/04/2023

Et ce n'est pas tout !
Le miel des anges propose aussi
La serpentaire
de Stàthis Kopsahìlis
autre nouvelliste passionnant
et encore inconnu hors de Grèce

Les Grecs d’aujourd’hui, urbanisés pour la plupart, sont restés tout proches de leurs racines paysannes, et « le village », comme ils disent, est une source intarissable d’histoires. Celles de Stàthis Kopsahìlis nous emmènent dans la campagne profonde qu’il connut dans son enfance. Il connaît et il aime la nature, ses plantes, ses animaux. Quant aux humains… Ses pages grouillent de personnages bizarres, déséquilibrés, parfois cruels, ou simplement broyés par la vie, pauvres, solitaires, désespérés. Mais que ces villageois soient aimables ou haïssables, l’auteur pose sur leurs vies minuscules le même regard, un regard de médecin, pénétrant, sans illusions, et surtout plein d’une compassion immense.
Cet homme n’a rien oublié de l’enfance, de ses terreurs et de ses émerveillements. Chez lui, la réalité la plus rugueuse et le surnaturel marchent encore ensemble. Ses histoires sont hantées, pleines de fantômes. On y entend la voix immémoriale de tout un monde qui ne veut pas disparaître.

La récolte de printempsdu Miel des anges, c'est aussiLa robe noire du corbeaude Thodoris Gònissept histoires communicant...
22/04/2023

La récolte de printemps
du Miel des anges, c'est aussi
La robe noire du corbeau
de Thodoris Gònis

sept histoires communicantes, situées dans la même ville de province grecque et ses alentours, où la misère et la mort font rage, frappant des personnages cruellement démunis même si la vie sourit parfois malgré tout,
sept histoires étranges, échevelées, déferlant avec lenteur, portées par le même souffle,
sept histoires qui rappellent à la fois Samuel Beckett et le trésor des anciens contes populaires

La récolte de printemps du Miel des anges arriveavec pour commencerLes poèmesde Yòrgos Sefèrisla première intégrale en l...
15/04/2023

La récolte de printemps du Miel des anges arrive
avec pour commencer

Les poèmes
de Yòrgos Sefèris

la première intégrale en langue française
un demi-siècle après la mort du poète !
(Amateurs de poésie, soyez patients...)

350 pp
20 €

Avis aux amateurs :Sur la page FB de Michel Volkovitch, un traducteur-magicien fait courir les horloges à l'envers !
13/01/2023

Avis aux amateurs :
Sur la page FB de Michel Volkovitch, un traducteur-magicien fait courir les horloges à l'envers !

11/01/2023

  Une sélection de nouvelles écrites par neuf auteures grecques a été publiée par les éditions "Le miel des anges" sous le titre inventif Elles sont neu

Au printemps prochain,avec plus de cent titres au compteur,le Miel des anges aura désormaisle catalogue d'auteurs grecs ...
09/12/2022

Au printemps prochain,
avec plus de cent titres au compteur,
le Miel des anges aura désormais
le catalogue d'auteurs grecs le plus riche du monde,
toutes époques et tous pays confondus.

Une nouvelle traduction des poèmes de Nìkos Kavvadìas !Elle paraît aujourd’hui aux éditions Signes et balises, sous le t...
24/11/2022

Une nouvelle traduction des poèmes de Nìkos Kavvadìas !
Elle paraît aujourd’hui aux éditions Signes et balises, sous le titre Courants noirs, dans une traduction de Pierre Guéry.
Nous lui souhaitons un beau succès.
Quant à la version antérieure de Michel Volkovitch, les éditions Signes et Balises nous interdisent de la diffuser, sur papier ou sur Internet, et même d’en faire mention! Ce qui est fâcheux pour tout le monde, y compris sur un plan commercial : l’existence de deux versions ne pouvait qu’éveiller l’intérêt.
L’intégrale des poèmes de Kavvadìas traduite par Michel Volkovitch est désormais annoncée pour 2045, date à laquelle l’œuvre du poète sera libre de droits. Les lecteurs curieux pourront tout de même comparer les deux traductions, certains poèmes étant publiés dans l'Anthologie de la poésie grecque contemporaine en Poésie/Gallimard.

La poésie de Sefèris ? Le lecteur francophone la connaît seulement par des publications partielles, grâce à Jacques Laca...
07/11/2022

La poésie de Sefèris ?
Le lecteur francophone la connaît seulement par des publications partielles, grâce à Jacques Lacarrière, Yves Bonnefoy, Lorand Gaspar, Vincent Barras, Christos Papazoglou, Marie-Cécile Fauvin & Catherine Perrel… Aucune intégrale encore, cinquante ans après la mort du poète, alors que Cavàfis en compte sept ou huit !
Cette lacune sera bientôt comblée, enfin : le Miel des anges publiera au printemps prochain la première intégrale en langue française des poèmes de Yòrgos Sefèris.

La journée de la traduction, ça s'arrose !Voici doncles vendanges du Miel des anges.Huit nouveaux titres traduits du gre...
30/09/2022

La journée de la traduction, ça s'arrose !
Voici donc
les vendanges du Miel des anges.

Huit nouveaux titres traduits du grec sont annoncés :
— des poèmes de Sikelianos et Hatzòpoulos,
— des nouvelles de Christianòpoulos et de neuf prosatrices
(Stathopoùlou, Stàmou, Louka, Dèrvi, Sìderi, M. Ioànnou, Kàvvalou, Grìva, Steryìou),
— quatre pièces (Flouràkis, Hadziyannìdis, Mavritsàkis, Ziògas) qui dialoguent avec la tragédie antique.

Maintenant dans son sommeilOubliant la honte, il est allétravailler dans un restaurant.T**d le soirdès le départ du dern...
01/07/2022

Maintenant dans son sommeil

Oubliant la honte, il est allé
travailler dans un restaurant.

T**d le soir
dès le départ du dernier client,
on lui mettait une assiette et il mangeait.

Maintenant dans son sommeil,
il ne rêve plus de nourriture
mais une femme sans cesse vient vers lui.

Elle est là

Elle est là,
comme un fruit mûr allongée
la gorge nue
la poitrine un jet d’eau

et toi
penché sur elle
comme sur un gouffre

tu veux boire
et sombrer.

Chrìstos Làskaris
Chambre pour une personne
Le miel des anges
trad : Michel Volkovitch

www.lemieldesanges.fr/petite-collection

La chanson d’EurydiceTiens ta promesse OrphéeRegarde-moiCultive par ton regard La prairie de mon erranceCreuse pour moi ...
30/06/2022

La chanson d’Eurydice

Tiens ta promesse Orphée
Regarde-moi
Cultive par ton regard
La prairie de mon errance
Creuse pour moi le voyage avec
Le stylet de tes yeux
Lance ton filet et
Ramène-le vide
Recueille les gouttes :
Dans chacune
Se reflétera mon visage.
Moi je suis la frontière qui sans cesse recule
Le gardien de la distance
Et la chanson d’Orphée
Est la distance.
Ne laisse rien sans le toucher
Ce que tu touches
Ne doit jamais t’appartenir
Chaque toucher plus étranger
en même temps qu’étranger plus rapace
Et le toucher prêt à se retourner
Car il sait mettre en route
La machine de la destruction.

Et retenant ton souffle,
Tout le rouge pâle s’empare de toi.
Retiens le vide non respiré puis tisse-le.

Katerìna Iliopoùlou
Le livre de la terre
Poètes grecs du 21e siècle vol.6
Le miel des anges
trad : Michel Volkovitch

www.lemieldesanges.fr/anthol-t6

Nuit d’effusionsÀ Yànnis VarvèrisMais c’est vrai, père, c’est bien ainsi que tout finit. Je te regarde, tes paupières cl...
29/06/2022

Nuit d’effusions
À Yànnis Varvèris

Mais c’est vrai, père, c’est bien ainsi que tout finit.

Je te regarde, tes paupières closes, ton souffle coupé
et je ne peux plus verser de larmes,
car de toute ma vie je n’ai fait
qu’être en deuil de toi, en deuil secret.

Tu allais chercher un papier
et dès que tu tournais le dos
je t’imaginais sur le départ ;
tu étais joyeux et moi je voyais dans tes yeux
une lumière de ville — me faisant ses adieux — lointaine ;
tu étais sorti, et moi quand j’arrivais chez nous seul,
je vivais ton absence, ton absence éternelle.

Ô nuit difficile.

Souvenirs, nichés jusque dans les objets,
assiettes, verres, tasses
qu’au matin je trouverai dans l’armoire
intacts et assortis comme au jour où nous vous achetions
photos d’excursions, anciennes,
chargées de bien conserver à jamais
une aussi joyeuse absence,
vêtements, vestes, manteaux, écharpes, parapluies
désuets, inutiles, amers
qu’on se saigna pourtant jadis pour acquérir,
cravates, nœuds coulants d’années décorées humblement,
commodes et chaises de la mezzanine,
pliantes, hors d’usage, dont je savais au fond
dont je savais bien pourquoi nous vous voulions.

Ô nuit difficile,
et ô mon père, ce coup de feu que dès l’enfance j’attendais
et cinquante-quatre ans plus t**d te voilà
cinquante-quatre ans plus t**d te voilà tombé.

Yòrgos Markòpoulos
Chasseur caché
Le miel des anges
trad : Michel Volkovitch

www.lemieldesanges.fr/markopoulos

Je veux seulementJe ne veux pas connaître les règles de la Poésieni ce qu’en écriventles gens instruits.Je veux seulemen...
28/06/2022

Je veux seulement

Je ne veux pas connaître les règles de la Poésie
ni ce qu’en écrivent
les gens instruits.

Je veux seulement
que m’absorbe,
que m’absorbe toujours la musique

pour que je puisse dans mes poèmes
me taire.

Le poème non écrit

Entre tous les poèmes
j’aime ce poème-là, non écrit,
le poème
et son obscurité charmeuse,
qui tandis que je m’en approche
glisse entre mes mains, s’efface —
et laisse à sa place
une ombre ;

le poème
qui la prochaine fois aussi
va m’échapper.

Chrìstos Làskaris
Chambre pour une personne
Le miel des anges
trad : Michel Volkovitch

www.lemieldesanges.fr/petite-collection

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Poésie, prose et théâtre grec en traduction

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