La Règle d'Abraham

La Règle d'Abraham R***e annuelle d'herméneutique principalement consacrée à l'étude des Traditions ésotériques issues des trois Révélations monothéistes

Le dernier numéro 46 de “La Règle d’Abraham” contient un entretien avec Brian Red Hat, le Gardien actuel des Flèches Sac...
20/12/2024

Le dernier numéro 46 de “La Règle d’Abraham” contient un entretien avec Brian Red Hat, le Gardien actuel des Flèches Sacrées chez les Cheyennes. Cette conversation intime et révélatrice explore l’héritage culturel et spirituel de cette tribu amérindienne et l’histoire profonde des quatre Flèches Sacrées, symboles de protection, santé et prospérité pour les Cheyennes depuis des milliers d’années.

Dans cet article, le Gardien des Flèches actuel explique comment il a assumé ce rôle sacré après la mort de son père, les défis quotidiens auxquels il est confronté, et son dévouement total à la préservation de la culture amérindienne. Il y révèle aussi les obstacles modernes et les luttes pour maintenir les traditions face aux influences contemporaines, les tentatives de vol des Flèches Sacrées, et les défis pour trouver un successeur. Enfin, l'on y discute des rituels sacrés, des cérémonies de guérison, et du rôle du Gardien en tant que guide spirituel et médical de sa communauté.

Cet entretien offre donc là une perspective historique et un regard unique sur la manière dont ce rôle a été perçu et préservé à travers les générations, conclu par la retranscription d'un rare entretien avec l’arrière-grand-père de Brian, Edward Red Hat, en 1975.

Cet travail, qui invite à réfléchir sur la survie des traditions ancestrales dans le monde moderne, est publié dans le dernier numéro 46 de la r***e "La Règle d'Abraham" qui disponible sur https://regle-abraham.com ou auprès de votre libraire local.

L’article magistral de Jean-Michel Roessli paru dans le dernier numéro de La Règle d’Abraham, et intitulé « La Vision Co...
19/12/2024

L’article magistral de Jean-Michel Roessli paru dans le dernier numéro de La Règle d’Abraham, et intitulé « La Vision Cosmique de Saint Benoît », explore la manière dont la vision cosmique de saint Benoît, telle que rapportée par Grégoire le Grand dans ses Dialogues, a été illustrée à travers les siècles dans l’art chrétien, avec une attention particulière sur une “azulejo” du Monastère São Martinho de Tibães près de Braga, Portugal, du XVIIIe siècle. Roessli analyse cette représentation en la comparant à d’autres œuvres artistiques depuis le XIe jusqu’au XVIIe siècle.

L’auteur commence par contextualiser la vision cosmique de Benoît, où ce dernier voit le monde entier et l’ascension de l’âme de Germain de Capoue. À l’aide de plus de 60 illustrations, il examine ensuite comment cette vision a été représentée de manière variée et souvent symbolique, depuis les miniatures médiévales jusqu’aux azulejos baroques, en passant par les gravures de la Renaissance et l’art de la Contre-Réforme. Enfin Roessli discute de l’interprétation théologique de ces représentations, mettant en lumière leur rôle dans la dévotion, la méditation contemplative, et l’enseignement moral à travers l’art.

Ce fascinant voyage à travers l’art et la théologie médiévale et moderne offre une perspective unique sur la manière dont une expérience spirituelle a été visualisée et interprétée à travers les âges. L’analyse détaillée de Roessli, enrichie par des illustrations et des références à une pléthore d’œuvres d’art, non seulement éduque mais inspire une profonde réflexion sur la rencontre entre la foi et l’expression artistique.

Cette étude exhaustive, et illustrée de manière exceptionnelle, révèle la beauté et la complexité de la vision cosmique de saint Benoît à travers l’iconographie chrétienne occidentale. Un article à ne surtout pas manquer et à découvrir dans le dernier numéro de la r***e "La Règle d'Abraham" #46. Disponible sur https://regle-abraham.com ou auprès de votre libraire local.

Le numéro 46 de la r***e La Règle d'Abraham (déc. 2024, 28e année) est maintenant disponible.Avec 247 pages et plus de 7...
13/12/2024

Le numéro 46 de la r***e La Règle d'Abraham (déc. 2024, 28e année) est maintenant disponible.

Avec 247 pages et plus de 70 illustrations, ce numéro est particulièrement riche en contenu.

Nous avons décidé de le publier en deux formats : une édition en couleur, pour ceux qui souhaitent apprécier les illustrations, et une édition en noir et blanc, pour offrir une version plus abordable.

Au sommaire de ce numéro:
- Michel Chodkiewicz - La vision de Dieu selon Ibn ‘Arabī
- Patrick Geay - Deux problèmes kabbalistiques
- Wajid Grall - Moïse et Shiva (II) - La Théophanie du Buisson ardent et l’affirmation de la Personnalité divine
- Yehuda Moraly - La colonne de lumière - La joie de Rabbi Shimon bar Yochaï
- Gauthier Pierozak - Entretien avec le Gardien des Flèches Sacrées
- Jean-François Houberdon - Masculin et féminin en Islam (II) - À propos d’un livre d’Éric Geoffroy
Jean-Michel Roessli - La vision cosmique de saint Benoît - Sa place dans l’iconographie de la “Vie de saint Benoît” de Grégoire le Grand
- Comptes rendus

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Un grand merci, encore et toujours, pour votre soutien.

Compte rendu du livre ‘Le char des chérubins’ de Baptiste Sauvage, paru aux éditions Cerf, 2023.    On attendait beaucou...
08/11/2024

Compte rendu du livre ‘Le char des chérubins’ de Baptiste Sauvage, paru aux éditions Cerf, 2023.

On attendait beaucoup de cette longue thèse consacrée à Ézéchiel (dirigée par P. Lefebvre) dans la mesure où elle fait l’effort de citer, bien que a minima, les sources mystiques juives et ses spécialistes contemporains. Ceux qui les connaissent savent que la vision grandiose du Trône céleste dont Ézéchiel fait l’expérience est liée à ce que le Talmud estime être “la discipline la plus élevée de l’ésotérisme” (J. Darmon), c’est-à-dire de la kabbale, que l’auteur mentionne curieusement de manière très marginale dans ce gros travail.
Ce qu’on appelle “Maassé Merkava” (Œuvre du Char) représente en fait l’accès à la contemplation du Corps divin (Chi’our Qomah). Il s’agit d’une ascension que la littérature des Palais (Hékhalot) évoque de manière sublime dans plusieurs écrits qui relèvent à l’origine de la Tora orale. L’apparition seulement vers le 1er siècle de notre ère de ce que P. Schäfer (Cerf, 1993) appelle “la mystique juive ancienne” (méprisée par l’auteur, p. 406, n. 1) n’implique pas qu’elle soit t**dive, suivant le vieux préjugé historiciste, puisqu’elle représente l’âme secrète de la Bible!
L’approche de l’auteur, il faut le dire, n’a rien à voir avec tout cela; elle consiste plutôt en une analyse littérale qui décompose, découpe, dissèque le texte au point de le rendre paradoxalement méconnaissable. L’examen microscopique de la structure éloigne même de son objet qui finit par être écrasé sous le poids de cet échafaudage exégétique. Le lecteur inhabitué à cette méthode risque d’être assez déconcerté par l’accumulation de tableaux Excel dans lesquels il trouvera des fragments inintelligibles d’extraits en hébreu ou en grec, non transcrits! Ce commentaire littéraire sophistiqué du texte d’Ézéchiel substitue à la tradition juive une série de rapprochements formels souvent forcés avec d’autres passages de la Bible, qui vise en fait sans le dire à contourner la perspective ésotérique (p. 235) que tout un courant ecclésial dominant condamne! Pourtant, sur le plan textuel, l’apocalyptique chrétienne s’inscrit totalement dans la tradition hébraïque sans laquelle elle serait incompréhensible. Les explications morales ou allégorisantes paraissent bien faibles en comparaison (p. 533). Vouloir trouver par ailleurs des influences “culturelles” à la forme des “Hayyot ha-qodech” (animaux saints) paraît saugrenu pour expliquer une vision céleste, ce qui n’exclut pas un fond symbolique commun, négligé par l’auteur. La notion d’Imaginal signalée in extremis dans une simple note (p. 530, n. 2) aurait rendu possible une toute autre perception des quatre Vivants, mais on doute que même dans la suite de sa recherche, discrètement annoncée, l’auteur en fasse un quelconque usage...
On mesure ici au final toutes les limites d’une lecture et d’une interprétation du texte biblique qui demeure extérieure dès lors qu’elle refuse expressément d’intégrer l’idée de connaissance cachée, sur laquelle Valérie Triplet a publié un livre important.

Patrick Geay

Compte rendu du livre ‘Au nom du Temple’ de Charles Enderlin, paru aux éditions du Seuil, 2023.    La centralité spiritu...
08/06/2024

Compte rendu du livre ‘Au nom du Temple’ de Charles Enderlin, paru aux éditions du Seuil, 2023.

La centralité spirituelle de Jérusalem explique l’importance, partout reconnue, de la crise israélienne. En spécialiste de cette dernière l’auteur évoque: les vicissitudes de la guerre fratricide qui oppose depuis si longtemps Juifs et Palestiniens; les multiples tentatives avortées de rapprochement, mais aussi, à côté des calamiteux attentats suicides fomentés par les Arabes, l’existence d’un terrorisme juif ancien qui remonte au moins au groupe Stern et à l’assassinat de F. Bernadotte. L’auteur rappelle courageusement à ce sujet l’influence du rabbin extrémiste M. Kahane sur B. Goldstein qui provoqua en 1994 le massacre du caveau des Patriarches. C’est d’ailleurs l’exemple de celui-ci qui poussera l’année suivante Y. Amir au meurtre de Rabin, qui selon l’auteur aurait aussi été victime d’une tentative d’élimination par le biais de la “magie juive” (p. 254)!

Ce climat de fièvre néo-messianique est bien sûr lié au sectarisme eschatologique et au désir de “précipiter” la Rédemption en reconstruisant le troisième Temple: “Assez des rêves d’un Temple qui descendrait du ciel” s’exclamait le président des Fidèles du mont du Temple G. Salomon en 1998 (p. 309). Cette remarque volontariste sur la nécessité de ne plus attendre la venue d’un Temple céleste est très révélatrice de l’existence d’une tendance qui n’est pas nouvelle (Y. della Reina) à forcer la venue du Messie. On notera à ce sujet un point fondamental auquel fait allusion ce propos. La tradition juive, qui en l’occurrence n’est ici pas respectée, celle du Rouleau du Temple (IIe s. av. JC), celle de la Michna (IIIe s.) et du Talmud de Babylone (VIe s.) soutient au contraire que le Temple à venir “viendra tout construit” des Mains de Dieu (Traité Soucca, 41a), c’est du reste à cette tradition (Prigent, 2002, p. 46) que se réfère l’Apocalypse de Jean (Ier s.). Son auteur parle d’une “Cité sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel” (21:10) et précise même qu’il ne voit point en elle de temple, car Dieu “est son temple” (21:22)...

On constate donc à quel point le “cocktail de religion et de nationalisme” dénoncé par L. Wieseltier (p. 266) s’avère dangereux et à quel degré certains aspects du sionisme relèvent en effet comme il le souligne également d’une “révolution séculaire”. On pourrait même aller jusqu’à dire que ce sionisme-là est une subversion du judaïsme, une instrumentalisation de la religion que vient soutenir l’évangélisme (hystérique) américain!

Le phénomène le plus frappant, et aussi le plus improbable compte tenu des persécutions terribles dont les Juifs furent victimes au XXe siècle, réside dans cette fusion monstrueuse entre le néofascisme d’un A. Ahiméir (p. 158) et l’intégrisme religieux le plus radical.

Patrick Geay

Compte rendu du livre ‘L’État d'Israël contre les Juifs’ de Sylvain Cypel, paru aux éditions La Découverte, 2024.    Loi...
29/03/2024

Compte rendu du livre ‘L’État d'Israël contre les Juifs’ de Sylvain Cypel, paru aux éditions La Découverte, 2024.

Loin des marécages de la désinformation, ce livre audacieux de S. Cypel, ancien directeur de Courrier international, ose aborder de manière frontale les conséquences de la politique israélienne contaminée par une extrême droite ultra-nationaliste qui n’est pas seulement désastreuse pour les Palestiniens mais aussi, paradoxalement, pour les Juifs. Ce qui fait la force de cette démonstration c’est qu’elle s’appuie sur une importante documentation, et surtout sur les faits. Qui plus est, la plupart des sources de ce réquisitoire accablant étant israéliennes ou juives, il faut souligner la conscience aiguë de la situation tragique dont elles témoignent. Parmi les multiples informations qu’il donne, l’auteur signale l’importance de celles qu’a apporté l’ONG Breaking the silence (p. 163) fondée en 2003 par des vétérans de Tsahal. On sait que dès 1948 des maisons et des villages palestiniens entiers ont été détruit comme aussi l’ancien quartier magrébin de Jérusalem (V. Lemire), mais ce que rapporte cette courageuse organisation c’est qu’il existe une pratique militaire de l’“imposition de la frayeur” (hatalat eima) qui vise à intimider (p. 65), harceler, brutaliser les populations comme l’indiquait son rapport paru en 2013 (Autrement), avec une préface de Z. Sternhell. Ces méthodes cruelles, pouvant s’avérer meurtrières comme le reconnaît S. Cypel (p. 271), reposent sur un ethnicisme exacerbé qui relève clairement d’une forme d’eugénisme considérant l’arabe comme un animal, à la manière de l’actuel ministre de la Défense Y. Gallant (p. 10). À la stupéfaction du lecteur, on découvre que certains chercheurs ont même été jusqu’à soutenir l’existence d’un “gène juif” (p. 133) qu’une “génétique juive” (p. 135) pourrait mettre en évidence afin de justifier “scientifiquement” le sionisme!

C’est donc une dérive suprémaciste, comparable à celle de l’Amérique, qui explique un tel déchaînement de violence. L’auteur cite d’ailleurs un article de M. Sfard paru en 2018 dans Haaretz qui n’hésitait pas à parler de “Ku Klux Klan juif” (p. 71). Parmi les pratiques de l’armée, l’auteur évoque également la stratégie de la “Dahiya” qui consiste dans l’usage de frappes massives volontairement disproportionnées contre les habitations des populations civiles (p. 48), comme on a pu l’observer depuis la fin de l’année 2023 à Gaza.

Pour l’auteur, il n’y a aucune raison d’espérer que cette région du Proche-Orient parvienne à régler cette crise majeure de notre sombre période (p. 287), tant le mal est profond. Mais qu’une “coalition internationale des principales puissances” intervienne comme il le souhaite paraît hélas assez incertain après des décennies d’incurie, d’atermoiement et souvent de complicité.

Patrick Geay

Compte rendu du livre ‘Le nouvel o***m des progressistes’ de Pierre-André Taguieff, paru aux éditions Gallimard, 2023.Si...
21/02/2024

Compte rendu du livre ‘Le nouvel o***m des progressistes’ de Pierre-André Taguieff, paru aux éditions Gallimard, 2023.

Si la lutte contre l’antisémitisme, dont l’auteur s’est fait une spécialité, demande la plus grande persévérance d’où qu’il vienne, l’étude du conflit israélo-palestinien qu’il aborde dans cet opuscule exige une objectivité rarement atteinte. Le traitement médiatique pour le moins tendancieux qui lui est réservé le prouve amplement... Reprenant le titre d’un ancien livre de R. Aron (“L’o***m des intellectuels”), l’auteur s’en prend ici de façon polémique, une fois de plus, à ce qu’il appelle depuis une vingtaine d’années l’islamo-gauchisme, expression au fond trompeuse dans la mesure où la gauche laïque ne saurait soutenir l’islam en lui-même mais plutôt des populations socialement opprimées qui se trouvent être musulmanes sur le plan religieux.

Plutôt que de citer à ce sujet tel ou tel chanteur ou humoriste de troisième ordre, l’auteur aurait mieux fait d’analyser un recueil de textes que R. Aron, précisément, avait publié autrefois (“De Gaulle, Israël et les Juifs”) et qu’il ne mentionne pas !

Tout d’abord, sur l’amalgame imposé entre antisémitisme et antisionisme, il faut préciser que si le premier vise une appartenance religieuse au judaïsme, le second rejette une idéologie politique apparue au XIXe siècle dont les éléments sont empruntés au socialisme et au nationalisme européen, qui l’un et l’autre sont totalement étrangers à la religion juive. C’est d’ailleurs peut-être pour cette raison que Aron ne se disait pas sioniste (“Le temps du soupçon”) et qu’il se refusait à “soutenir inconditionnellement la politique” de l’État israélien, dont on dit qu’il est à l’origine d’une des plus longues occupations militaires de l’histoire contemporaine (P. Anderson). Aron sur ce point avait fait preuve d’une grande lucidité et même de compassion à l’égard des Palestiniens, de leur souffrance et de leur humiliation. “L’État d’Israël, [disait-il en 1962], a été taillé à grands coups d’épée – à cet égard enfin, les Juifs ont réussi à ressembler fidèlement aux Gentils. Mais, du même coup, l’hostilité du monde arabe devient intelligible, inévitable et, selon toute probabilité, irréductible.”

Contrairement à ce qu’affirme P.-A. Taguieff, le sionisme s’est par ailleurs lui-même dès l’origine doté d’une structure mondiale (OSM) dans le but de promouvoir ses objectifs, ce qui n’a donc pas de rapport avec le complotisme (p. 10) qu’il réprouve. J. Mearsheimer, dans un ouvrage central sur “Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine” (2007), a montré avec beaucoup de rigueur et de précision, quelle était la réalité de ce problème géopolitique, sans doute le plus complexe de notre époque.

Enfin, beaucoup d’observateurs qui ne sont pas vraiment de gauche, comme l’ambassadeur G. Araud, le général Yakovleff et même le philosophe L. Ferry, n’hésitent plus à parler à l’heure actuelle d’épuration ethnique concernant Israël.

Patrick Geay

Compte rendu du livre ‘Le Jésus des historiens’ de Pierluigi Piovanelli, paru aux éditions PUF, 2023.La révolution cultu...
26/12/2023

Compte rendu du livre ‘Le Jésus des historiens’ de Pierluigi Piovanelli, paru aux éditions PUF, 2023.

La révolution culturelle qui se met en place au XVIIIe siècle a cherché par tous les moyens à remettre en cause les fondements chrétiens de la civilisation occidentale. Après les répressions violentes de 1789, cette hostilité a pris des formes plus atténuées allant du scepticisme prosaïque d’un Renan au négationnisme le plus radical. Aujourd’hui encore la “vie de Jésus”, malgré la laïcisation extrême de nos sociétés, demeure un enjeu culturel majeur que prouve une immense bibliographie qui ne cesse de s’accroître. Comme si au final le mystère du Christ demeurait insondable malgré les tentatives grossières de le réduire à un phénomène sociologique ou psychologique!

Ce recueil d’articles de P. Piovanelli, dont l’un des plus remarquables est paru dans notre n° 43, présente un intérêt particulier en ce qu’il met l’accent sur une dimension essentielle voire occultée par une apologétique plate, également responsable d’une certaine banalisation de la figure du Christ. Non seulement, comme beaucoup de chercheurs l’ont maintenant établi, la fonction de celui-ci est indissociable du judaïsme palestinien, mais elle ne serait compréhensible que dans le cadre de l’ancienne mystique juive de la Merkava (Trône divin) qu’il s’agissait de restaurer. Son caractère ésotérique, nécessairement souligné par l’auteur (p. 159), tant à propos du contexte essénien que de celui des disciples de Jésus, Paul et Jean de Patmos (p. 235), révèle sans doute ce que fut le christianisme avant de devenir la religion, séparée de sa matrice hébraïque, que nous connaissons. Plusieurs savants (non cités par l’auteur) comme Joachim Jeremias, ou plus récemment Justin Taylor, n’avaient pas redouté l’usage du mot ésotérique pour parler du christianisme originel et Charles Mopsik a même publié une étude capitale sur “La datation du Chi’our Qomah” (1994) qui faisait explicitement référence à l’expérience spirituelle de Paul. Le rapport de tout ceci avec la Transfiguration dont parle également P. Piovanelli (p. 246) permettrait d’autres commentaires sur la fascinante transposition de la vision d’Ézéchiel dans celle de l’Apocalypse (4 et 5) par exemple. Le lien entre Jésus et Métatron est aussi mentionné (p. 266, n. 1) quoique discrètement par l’auteur.

Cette perspective spéciale nous semble la plus pertinente qui puisse être, mais elle nécessiterait pour être totalement opérante une synthèse éclairée et homogène de toutes les recherches qui vont dans le même sens. Il va sans dire que rien dans ce cas, ne viendrait à nos yeux s’opposer aux conceptions traditionnelles de la théologie, bien au contraire.

Patrick Geay

Le politologue O. Le Cour Grandmaison, auteur notamment des remarquables ouvrages "Coloniser, exterminer" et "Ennemis mo...
17/12/2023

Le politologue O. Le Cour Grandmaison, auteur notamment des remarquables ouvrages "Coloniser, exterminer" et "Ennemis mortels", donne dans son article "Islamophobie: brève histoire d'une tradition française" un aperçu de ce phénomène passionnel d'intolérance et de rejet dans notre pays. Sa diffusion dans les milieux cultivés depuis au moins le XIXe siècle jusqu'à nos jours, montre qu'il n'est pas dû à un manque d'instruction mais à une forme pathologique de haine viscérale dont il faudrait faire l'étiologie.

Un article à découvrir dans le dernier numéro de la r***e “La Règle d'Abraham” #45. Disponible sur https://regle-abraham.com ou auprès de votre libraire local.

Dans son article intitulé “Le Seigneur ouvrit la bouche de l’ânesse: Judaïsme et souffrance animale”, notre collaborateu...
08/12/2023

Dans son article intitulé “Le Seigneur ouvrit la bouche de l’ânesse: Judaïsme et souffrance animale”, notre collaborateur Yehuda Moraly s’interroge sur la cruauté de l’abattage rituel, juif ou musulman, et sur le fait que de nombreux pays européens interdisent cet abattage en raison de la souffrance qu’elle entraînerait. En s’appuyant sur des passages de la Torah pour montrer l’importance divine accordée aux animaux, l’auteur développe le rapport de la loi juive à la souffrance animale, le Tsaar baalé haïm, en expliquant la raison symbolique derrière les règles strictes qui sont impliquées dans l’abattage rituel afin justement de réduire le plus possible la souffrance animale. Il en conclut que la loi juive, ainsi que les autres religions, ont un rôle essentiel à jouer pour influencer, entre autres, la réduction de la souffrance animale dans les cadres de l’industrie alimentaire et de l’expérimentation animale, où le phénomène de la souffrance animale a pris des proportions effroyables et généralement occultées dans la société industrielle contemporaine.

Encore un article doctrinal de grande qualité à ne surtout pas manquer dans le dernier numéro de la r***e “La Règle d'Abraham” #45. Disponible sur https://regle-abraham.com ou auprès de votre libraire local.

L’hymne à Rudra issu du Véda des formules sacrificielles (le Yajur-Veda) présente l’une des plus anciennes descriptions ...
01/12/2023

L’hymne à Rudra issu du Véda des formules sacrificielles (le Yajur-Veda) présente l’une des plus anciennes descriptions de Celui que l’on appelle communément Shiva et qui constitue l’une des trois formes fondamentales du Principe (Ishwara ) dans la doctrine Hindoue. On peut déjà y distinguer deux aspects opposés de cette divinité: originellement terrible et destructeur, Rudra devient bienveillant (Shiva) pour celui qui sait apaiser son courroux.

Notre collaborateur Wajid Grall nous signale dans son excellent article intitulé “Moïse et Shiva” certains attributs de Shiva qui entretiennent d’étroites affinités avec ceux du prophète Moïse, tels des rayons intelligibles d’un archétype transcendant. À la lumière de passages du Coran, l’auteur nous montre que la mission de Moïse porte sur la “vision” de la Réalité suprême et Non-manifestée du Principe, qui ne peut être atteinte que par l’annihilation totale (fanâ’) de l’être qui souhaite Le contempler: lorsqu’il goûta la brûlure de “l’oeil de Shiva”, l’être intérieur de Moïse se consuma et il “tomba foudroyé”.

Un article doctrinal de grande qualité à ne surtout pas manquer dans le dernier numéro de la r***e “La Règle d'Abraham” #45. Disponible sur https://regle-abraham.com ou auprès de votre libraire local.

Le 6 mai 2023, Sa Majesté le roi Charles III a été couronné souverain du Royaume-Uni selon un rite historique dont les t...
24/11/2023

Le 6 mai 2023, Sa Majesté le roi Charles III a été couronné souverain du Royaume-Uni selon un rite historique dont les traditions remontent à plus de mille ans. Chose remarquable toutefois : la pensée de ce nouveau roi a été fortement influencée par la perspective traditionnelle de René Guénon et cela eut un impact lors le déroulement de la cérémonie de son couronnement.

Dans son article intitulé « Une philosophie digne d’un roi : le pérennialisme du roi Charles III et ses racines à la Renaissance », notre collaboratrice anglaise Esmé K. Partridge retrace le parcours du nouveau monarque anglais et montre combien, avant sa consécration, le roi a passé une grande partie de sa vie à étudier les cultures et les religions du monde et à lire René Guénon. Qu’il s’agisse d’apprendre l’arabe dans l’espoir de lire le Coran dans le texte, ou de rendre visite à des moines orthodoxes sur le mont Athos, il a toujours exprimé sa curiosité pour les autres traditions, en encourageant d’ailleurs autrui à s’y intéresser également. L’auteure nous permet ainsi d’apprécier la dimension métaphysique de l’inclusion des cinq confessions religieuses mondiales associées au couronnement. En faisant participer un musulman, un juif, un chrétien, un hindou et un sikh à celui-ci, ce rituel symbolisait le potentiel des différentes formes traditionnelles à s’unir dans la poursuite de quelque chose de plus élevé. En l’occurrence, ce quelque chose de supérieur est à la fois le Royaume-Uni, leur souverain et la vérité suprême qu’il représente.

Un article du plus grand intérêt à découvrir dans le dernier numéro de la r***e "La Règle d'Abraham" #45. Disponible sur https://regle-abraham.com ou auprès de votre libraire local.

Les Amérindiens de la tribu des Cheyennes possèdent quatre flèches très anciennes qui sont encore aujourd’hui parmi les ...
22/11/2023

Les Amérindiens de la tribu des Cheyennes possèdent quatre flèches très anciennes qui sont encore aujourd’hui parmi les objets qui leur sont les plus sacrés et les plus révérés. Selon la tradition Cheyenne, ces flèches aux pouvoirs terrifiants leur ont été confiées par le Créateur de l’Univers, dans une caverne au sein d’une montagne sacrée, et il est dit que leur disparition provoquerait la fin du monde. C'est pourquoi elles doivent être protégées jour et nuit par un gardien.

Dans son article intitulé "Le Gardien des Flèches Sacrées", notre collaborateur Gauthier Pierozak s’intéresse à la légende des origines des flèches sacrées, à leur symbolisme, et surtout à la fonction traditionnelle du Gardien des Flèches. Ce rôle essentiel se transmet en effet de génération en génération depuis des temps immémoriaux, et il requiert une dédication complète et l’abandon de toute activité profane de la part de la personne qui accepte d'assumer cette fonction. Un Gardien protège encore aujourd'hui les flèches sacrées au centre d’un tipi érigé dans une ancienne réserve amérindienne. Dans ce tipi sacré, le Gardien prie et communique quotidiennement avec la Divinité Suprême par l’intermédiaire de ces flèches. Il reçoit d’elles des inspirations, des visions et des pouvoirs de guérison qu’il partage alors avec le reste de son peuple et aussi avec le reste du monde.

Cet article apporte ainsi un témoignage sur ce qui semble être un des rares vestiges d’une tradition ancestrale qui a perduré en Amérique du Nord jusqu’à nos jours, ainsi que malheureusement sur les risques très réels causés par l’influence du monde moderne.

Un article unique à ne surtout pas manquer et à découvrir dans le dernier numéro de la r***e "La Règle d'Abraham" #45. Disponible sur https://regle-abraham.com ou auprès de votre libraire local.

Le Tipi Sacré de nos jours.

Le numéro 45 de la r***e La Règle d'Abraham (déc. 2023, 27e année) est maintenant disponible.Au sommaire de ce numéro au...
17/11/2023

Le numéro 45 de la r***e La Règle d'Abraham (déc. 2023, 27e année) est maintenant disponible.
Au sommaire de ce numéro au contenu très riche:
- Olivier Le Cour Grandmaison - Islamophobie: brève histoire d’une tradition française
- Yehuda Moraly - « Le Seigneur ouvrit la bouche de l’ânesse ». Judaïsme et souffrance animale
- Jean-Luc Périllié - Le Papyrus de Derveni. Un écrit orphique de Prodicos, partenaire de Socrate
- Wajid Grall - Moïse et Shiva
- Gauthier Pierozak - Le Gardien des Flèches Sacrées
- Esmé L. K. Partridge - Une philosophie digne d’un roi. Le pérennialisme du Roi Charles III et ses racines à la Renaissance
Jean-François Houberdon - Masculin et féminin en Islam. À propos d’un livre d’Éric Geoffroy
- Comptes rendus

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Compte rendu du livre ‘Spinoza démasqué’ de Henry Méchoulan, paru aux éditions Cerf, 2022.Malgré son caractère nébuleux ...
12/07/2023

Compte rendu du livre ‘Spinoza démasqué’ de Henry Méchoulan, paru aux éditions Cerf, 2022.

Malgré son caractère nébuleux et composite, Hegel avait fait de l’œuvre de Spinoza un emblème “cardinal” de la modernité (p. 11), ce qui impliquait une parenté significative entre ces deux auteurs. Bien qu’à l’inverse, la communauté juive d’Amsterdam ait procédé dès 1656 à une sévère excommunication de Spinoza (p. 66) alors âgé de 24 ans, celui-ci s’est plus t**d imposé comme une idole du rationalisme laïc dont H. Mechoulan (CNRS) cherche courageusement à montrer les nombreuses failles. Si cet ouvrage est plutôt limité aux positions religieuses du 'Traité théologico-politique' (1670), il eut été aussi important de constater les incohérences de Spinoza concernant son rejet de la téléologie aristotélicienne qui cohabite bizarrement dans 'l’Éthique' (I) avec l’idée d’une prédétermination selon laquelle : “les choses ont été produites par Dieu selon une perfection suprême” (scolie II) ! Dans une perspective anti-judaïque que beaucoup ont relevé, Spinoza a voulu séparer de manière très artificielle la foi et la philosophie (TTP, XIV) sans chercher à approfondir la tradition kabbalistique qu’il méprisait (TTP, IX) mais dont on retrouve des traces déformées dans 'l’Éthique' (panenthéisme). Or toute cette herméneutique ésotérique invalide l’exégèse extrêmement réductrice que fait Spinoza de la Bible qui aurait seulement pour but d’enseigner l’“obéissance” ! La vision chrétienne que H. Mechoulan croit déceler chez Spinoza (p. 119) n’est pas moins artificielle quand on sait que ce dernier ne reconnaissait pas la Résurrection (Lettre 78)... La stratégie sournoise de Spinoza repose sur la manipulation et visait sans doute à se substituer (comme Descartes) à la scolastique et à Aristote (F. Manzini). Le fait de nier la dimension universelle de la Thora chez Spinoza est aussi bien souligné par l’auteur (p. 125). Dès lors qu’il ne reconnait pas non plus l’autorité des prophètes (TTP, II), dont il n’a aucune idée du degré spirituel, on comprend pourquoi selon Spinoza : “chacun peut croire librement comme il lui plaît”, ce qui paraît très éloigné de la connaissance du troisième genre... Réduire le prophétisme à “un produit de l’imagination” (p. 152) montre au contraire les limites grossières de sa méthode fallacieuse d’interprétation.

Faire en revanche de Spinoza “le dernier des stoïciens” (p. 378) nous paraît insoutenable dans la mesure où ces derniers admettent un ordre du monde qu’il s’agit de contempler en tant qu’il est l’œuvre d’un Dieu-Artisan (R. Muller), or cette unité harmonique du cosmos dirigée par une Providence n’existe pas chez l’auteur de l’Éthique qui selon Ch. Ramond voit plutôt la nature comme un phénomène chaotique !

Patrick Geay

06/05/2023
Compte rendu du livre ‘Politiques de la religion’ de Simon Claude Mimouni, paru aux Presses Universitaires de France, 20...
11/04/2023

Compte rendu du livre ‘Politiques de la religion’ de Simon Claude Mimouni, paru aux Presses Universitaires de France, 2023.

Spécialiste du judéo-christianisme et ancien directeur d’études à l’EPHE, l’auteur publie ici un ensemble d’articles assez hétéroclites dans lesquels il est question de géopolitique contemporaine, de messianisme, de manichéisme, ou encore de la circoncision, sujets qu’il ne semble pas, de son propre aveu (p. 335), toujours bien maîtriser. On a même parfois l’impression de lire des compilations scolaires hâtives souvent très superficielles, vagues et décousues.

Dès le début de ce curieux recueil, l’auteur semble découvrir l’importance de l’ésotérisme (pp. 11, 21), mais par la suite il n’en est presque jamais question, même lorsqu’il évoque de façon sommaire l’œuvre de Scholem! Il fait allusion à la très hétérodoxe théurgie d’augmentation de Louria (p. 229) sans bien se rendre compte de ses conséquences. Il laisse entendre que ce dernier n’a pas eu d’influence sur le sabbataïsme (p. 235), alors que même M. Idel, qui a voulu atténuer la thèse de Scholem, a reconnu que le mentor de S. Tsevi, N. de Gaza, était un “kabbaliste lourianiste”! On se demande du reste si l’auteur comprend vraiment la notion d’ésotérisme qu’il paraît confondre avec la “dissimulation” (p. 458)... La faiblesse de cet ensemble s’accompagne d’une prétendue “neutralité axiologique” (p. 32) parfaitement trompeuse, tant l’auteur glisse ici et là des références favorables assez inattendues, au nationaliste A. de Benoist (p. 44) mentionné par exemple à la fin d’un texte consacré au Verus Propheta (p. 466), ou à Freud (p. 537)!
Sur la question centrale du monothéisme, l’auteur se risque à faire une série de remarques polémiques qu’il devait garder en réserve depuis longtemps! Celui-ci est présenté, sans aucune considération métaphysique, comme une idéologie politique (p. 531), quasi “totalitaire” (p. 535), issue d’une “longue évolution spirituelle qui passe par le polythéisme (p. 552), préjugé classique déjà présent chez A. Comte entre autres. En réalité, même dans les traditions apparemment polythéistes comme l’Inde, on trouve une pensée cosmologique nécessairement monothéiste, également présente chez Platon ou Aristote.

La pseudo-neutralité de l’auteur peut aussi être prise en défaut lorsqu’il évoque de façon très tendancieuse la notion coranique de Millat Ibrahim (p. 520) dont il ne saisi pas vraiment la signification. Non sans arrière-pensées dirigées contre notre r***e, il fait de “l’internationale abrahamique” une “idéologie issue de la Modernité, relativement proche de la maçonnerie” (p. 524)! Ici l’auteur ose parler de “concepts erronés” (p. 526), ce qui prouve encore son peu d’objectivité.

Patrick Geay

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Histoire de la r***e

Fondée en 1996, La Règle d'Abraham est une r***e annuelle française d'herméneutique principalement consacrée à l'étude des traditions ésotériques issues des trois révélations monothéistes: judaïsme, christianisme, islam. Pour autant, elle est aussi vouée à la connaissance approfondie de toutes les religions du monde. Son but est de favoriser une meilleure compréhension de celles-ci, mais également d'établir l'existence d'un véritable fond commun universel à partir de leur dimension intérieure, métaphysique, cosmologique et symbolique. Notre r***e vise en ce sens le rétablissement d'une interprétation spirituelle du sacré en général, en opposition à toutes les formes de réductionnismequ'elle critique. Elle fait appel à des spécialistes, universitaires le plus souvent ou indépendants. Nous publions des recherches originales inédites ainsi que des traductions de textes anciens et contemporains.