Les Editions de l'Armançon, un vrai roman !
1 Gérard Gautier
Héliogravure, typographie, offset, photogravure, reliure, dorure, colorimétrie, optique : à 18 ans, Gérard Gautier connaissait tous les métiers du livre. Admis à l’École Estienne quatre ans plus tôt, il était déjà armé pour ce qui allait être sa passion : l’édition. Son père, Pierre Gautier, avait travaillé comme chromiste héliograveu
r chez Draeger, l’imprimeur de la Banque de France.
1972, à Paris, le petit monde de l’édition est en ébullition. Gallimard vient de quitter le giron d’Hachette et cherche des représentants pour l’export. Il y rencontre Albert Cohen, Romain Gary, Alphonse Boudard, Michel Déon…
En 1975, il devient directeur commercial et de la publicité chez Denoël où il se lie d’amitié avec René Fallet, René Barjavel, Boileau-Narcejac, Jacques Faizant… et aussi avec un journaliste de La Vie du Rail, qui vient de sortir chez Denoël un livre étonnant, intitulé Le Pape des escargots : Henri Vincenot. Un jour, Vincenot montre à Gautier un tas de feuilles en vrac, impubliables en l’état. Gautier enregistre le texte, le fait taper et corriger par l’auteur. Ce sera La Billebaude. Invité à Apostrophes, l’émission de Bernard Pivot, Vincenot crève l’écran. Le lendemain, à Dijon, la Lib’ de l’U en vend 800 d’un coup. Au total, le livre se vendra à deux millions et demi d’exemplaires. En parallèle à son activité, Gérard Gautier a formé durant vingt ans à l’École Estienne des jeunes bacheliers au BTS édition et au Diplôme supérieur des arts et techniques de la communication. Vice-président d’Abidoc puis du Centre régional du Livre depuis sa création, il en est le président de 2001 à 2006 ; il a animé « le livre à la campagne » à Précy depuis sa création en 1992 et conseillé les organisateurs de nombreux salons du livre dont ceux de Migennes, Nevers, Saint-Honoré-les-Bains. Il préside depuis deux ans l’association « Livres en pâture », salon du livre d’Anost créé par Didier Cornaille en 1996. Il est le cofondateur du Club des écrivains de Bourgogne avec Bernard Lecomte.
2 La fondation (7 novembre 1987)
À l’été 1986, Gérard Gautier rompt avec Denoël. Grâce à ses indemnités et à un solide carnet d’adresses, il va réaliser son rêve : fonder sa maison d’édition. Il mène ce projet avec son épouse Chantal, gérante de la société à sa création, comptable de formation. Il s’installe à Précy-sous-Thil, chef-lieu de canton aux limites de l’Auxois et du Morvan. Le lieu d’implantation n’est pas choisi au hasard. À une heure de toutes les grandes agglomérations de la région Bourgogne, proche de l’autoroute, à mi-chemin entre Lyon et Paris, Précy-sous-Thil permet un accès commode à l’ensemble d’un territoire grand comme la Belgique, au service d’un métier fait de rencontres personnelles. La nouvelle société se cherche un nom. Ce sera l’Armançon, une rivière qui relie le territoire de Vincenot au pays de Colette. Le 7 novembre 1987, le dessinateur Jacques Faizant, ami et complice, parraine le lancement des Éditions de l’Armançon en présence de nombreux élus de la région. Publier des ouvrages ayant trait à la Bourgogne – dans son acception la plus large – éditer des textes d'auteurs nés ou vivant en Bourgogne et, par ces publications faire mieux connaître cette région, à l'intérieur comme à l'extérieur de celle-ci, tels sont les axes principaux que se sont fixés les fondateurs des éditions de l'Armançon. Cette promotion de la région et de ses auteurs se fait à travers des monographies, des études historiques, des biographies, des romans inédits, de beaux livres, des livres d'art, des documents, des livres illustrés, un éventail volontairement vaste et ouvert à tous les genres littéraires.
3 Le développement
Depuis leur création, les éditions ont publié en moyenne une douzaine de titres par an qu’elles diffusent principalement en Bourgogne – Franche-Comté et en région parisienne, ponctuellement en France par la présence annuelle dans les salons de Lyon, Colmar, Paris, Saint-Louis, Passy...
Au total, en vingt-cinq ans, ce sont 265 titres édités et plus de 350 000 exemplaires produits. Les éditions de l’Armançon travaillent en partenariat avec l’État, les départements de la Côte-d’Or et de l’Yonne, avec la Société des sciences, arts et belles lettres de Dijon, la SSHNY... Elles ont reçu le soutien de la DRAC, de la région Bourgogne, des quatre départements bourguignons et des partenaires privés (Champagne Henriot, maison Bouchard Père et Fils, maison Latour, la confrérie des Chevaliers du Tastevin,...) Les Éditions de l’Armançon sont devenues, en vingt-cinq ans, incontournables au sein de la littérature bourguignonne, et ce de plusieurs points de vue :
– L’âge : fondée voilà vingt-cinq ans, l’Armançon est la plus ancienne maison d’édition de ce type en Bourgogne.
– La diversité de sa politique éditoriale.
– Le nombre d’ouvrages publiés et d’auteurs découverts.
– Fait rare en Bourgogne pour des maisons d’édition similaires, l’Armançon a toujours eu deux salariées à plein temps jusqu’en 2010, au départ en retraite de Chantal Gautier. Depuis, la maison compte une salariée à plein temps.
4 La maison d’édition de référence en Bourgogne
Parmi les ouvrages de référence des Éditions de l’Armançon, on peut citer :
- Jean Moulin, mon ami de Pierre Meunier
- La Serve de Janine Chaillot-Drouhin
- Le Vol de la buse de Didier Cornaille, premier roman de cet écrivain devenu célèbre.
- Les Lavoirs de Côte-d’Or de Francine et Jean-Claude Bonardot et Claude Garino
- Ode aux grands vins de Bourgogne de Jacky Rigaux
- Le Chancelier Rolin, de Marie-Thérèse Berthier et John-Thomas Sweeney
- Voix enluminées de Cîteaux
- L’Atlas de Cîteaux, vendu à 2000 exemplaires en quelques semaines et réimprimé à la suite
- Le Miel de l’aube de Lucette Desvignes
- Vauban ingénieur et homme de guerre d’Yves Barde
Parmi ceux-ci, un ouvrage médical traduit en anglais et en italien, deux livres Jean Moulin, mon ami et Ode aux grands vins de Bourgogne traduits en japonais, un autre, Prisonnier de l’invraisemblable, publié en allemand. Vingt et un auteurs des éditions de l’Armançon ont été honorés par des prix littéraires :
– Maurice Voutey, Prisonnier de l’invraisemblable, prix Bourgogne 1989 ;
– Jean Petit, Le Chant de mon enfance, prix de Culture bourguignonne 1991 ;
– Didier Cornaille, Le Vol de la buse, prix Olivier-de-Serres 1992 ;
– Claude Lougnot, Chalon et la Saône, prix de Culture bourguignonne 1993 ;
– Jean-Claude Charlet, Colette la vagabonde, prix de culture bourguignonne 1994 ;
– Michel Lucotte, L’Intaille alexandrine, prix Bourgogne 1994 ;
– Jeanne Faure-Cousin, Rimes, prix Gustave-Gasser 1994 ;
– André Kraemer, Diables d’hommes, prix de l’Aiguillon 1995 ;
– Luc Willette, Adolphe Willette, Pierrot de Montmartre, prix de la biographie livre d’art de la Société des sciences, arts et belles lettres de Cholet ;
– Francine Bonardot, Les Lauriers sont coupés, prix Paul-Guth de l’académie des Provinces françaises 1996 ;
– Roger Lauriot, Paroles de saint Vincent, prix Marcel-Grancher 1997 ;
– Hubert Verneret, Marie de la Grange d’Arquien, une Nivernaise règne sur Varsovie et Rome, prix Madame-Taittinger 1997 ;
– Gérard Calmettes, Lamartine, voix de la République, prix de Culture bourguignone 1998 ;
– Joëlle Brière, Sobek, prix Bourgogne 1998 ;
– Patrick Arabeyre et Maurice Bathelier, Atlas de Cîteaux, prix Bessières 1998 de la Société de Géographie ;
– Lucien Taupenot, Vergennes, prix de Culture bourguignonne 2002 ;
– Marc Rozanski, Chroniques du champ des Teurlées, prix Henri-Perruchot 2004 ;
– Michel Rederon, Et nous regarderons passer les éléphants, prix Bourgogne 2005 ;
– Marcel Paillet, Mon village en sabots, prix Marcel-Vigreux 2006 ;
– Ignacio Catalan, Le Chant des pierres, prix du Lion’s club Grand-Est 2006 ;
– Marc Rozanski, Poète et Imposteurs, prix du Lion’s club Grand-Est 2008 ;
– Ignacio Catalan, Les Tailleurs d’Espérance, prix littéraire du Morvan Henri-Perruchot 2008 ;
– Claire Aronica, L’Impossible Armistice, prix du Lion’s club Grand-Est 2010. En 1994, le prix Auxois a été décerné aux éditions de l’Armançon pour leur apport au développement et à la mise en valeur du pays de l’Auxois. En 2005, les éditions de l’Armançon ont reçu le prix du Tastevin pour l’ensemble de leur action éditoriale. La presse régionale et les magazines bourguignons ont publié régulièrement de grands articles consacrés aux éditions et à leur créateur. Les livres des éditions de l’Armançon participent à la promotion de la région par :
– la mise valeur du patrimoine :
Joyaux d’archives, jalons d’histoire
Les Lavoirs de Côte-d’Or
l’Atlas de Cîteaux
Dijon pittoresque et Dijon qui s’en va
Cadrans solaires de Bourgogne
La Légende de l’Escale
À l’ouest de la Grosne
Le Château de Dijon
Rimes et Reflets du Nivernais
– la recherche historique :
Le Chancelier Rolin
Vivant Denon
Jean Moulin mon ami
Au temps des galvachers
Le XXe siècle à l’hôtel de ville de Dijon
Le Temps des maquis
Vauban, ingénieur et homme de guerre
Un vigneron de Marsannay au siège de Paris
Dupin l’aîné, un Nivernais au centre de la monarchie de Juillet
– les traditions et savoir-faire :
Les Mariés de Bourgogne
Histoire du fromage d’Époisses
Le Vin de l’Auxois, histoire d’un vignoble
Traditions et coutumes de Noël en Bourgogne
Foires et Marchés de Bourgogne...
– la recherche et la promotion d’auteurs régionaux :
Claire Aronica
Gérard Calmettes
Ignacio Catalan
Janine Chaillot-Drouhin
Didier Cornaille
Pierre-Yves Denizot
Lucette Desvignes
Pierre Fyot
Richard Marillier
Michel Rederon
Marc Rozanski
Hubert Verneret
Ève Vincenot...
