12/10/2025
« Le dogme génocidaire de l’inexistence des races a plongé le monde dans une irréalité totale. Il n’y a pas un jour un viol, un jour un égorgement, un jour un professeur assassiné, un jour une jeune fille battue presque à mort par ses coreligionnaires parce qu’elle ne voulait pas vivre comme eux. Il y a une sinistre guerre raciale, le vivre ensemble, imposée par le Bloc Génocidaire. Il ne sert à rien de réformer l’École et l’enseignement, de réformer la politique du logement, de mettre partout des sas et des caméras de surveillance, d’augmenter indéfiniment le tribut aux quartiers : c’est parler pour ne rien dire, montrer pour ne rien voir et agir pour ne rien changer. La réalité tâche bien de percer quelquefois sous la chappe de fiction instaurée par le Dogme mais tout le monde prend grand soin d’en faire précéder le timide exposé de l’incipit rituel, bien ridicule à la longue mais qui n’en demeure pas moins agissant, “Je suis pas raciste, mais…”. On pourrait sauter ce prologue, car tout dans le mais… Hélas la captatio benevolentiaeliminaire lui ôte d’avance toute portée. Le dogme fonctionne comme un tourniquet, rendant, une fois franchi, toute retraite impossible. L’antiraciste proclamé ne peut plus rien voir, il ne peut plus rien dire, et surtout il ne peut plus rien faire. Grâce à lui, et grâce à la foule immense de gens comme lui et d’électeurs de sa sorte, le génocide par substitution peut se poursuivre en toute tranquillité, et sans aucune possibilité pour ses victimes de se révolter. Pour se révolter, il faudrait renverser le Dogme et le fouler au pied comme l’imbécilité mensongère et criminelle qu’il est. Pour les endoctrinés, hélas, ce serait marcher sur son âme. Ils aimeraient mieux mourir que d’y consentir et d’ailleurs ils meurent un peu tous les jours, un à un, égorgés, poignardés, violés, harcelés, rackettés, et quand ce n’est pas eux se sont leurs enfants. Aussitôt après, soigneusement apprêtés (menaces ou promesses à l’appui) par les urgentistes des services de propagande du Bloc Génocidaire, eux ou leurs proches apparaissent à la télévision pour dire qu’ils n’en veulent à personne, que ce drame a pour coupable la malchance, ou l’abandon dans lequel sont laissés les quartiers, ou les insuffisances du vivre ensemble, voire le racisme systémique (sic). Les plus sophistiqués évoquent la décivilisation, comme le chef de l’État. L’ensemble des médias s’accordent à célébrer leur exceptionnelle dignité. Jamais une fausse note — qui serait une sacrilège mise en cause du Dogme. »
Renaud Camus, Décolonisation
Publication le 20 octobre