Exils a publié une soixantaine d'ouvrages, essais, romans et récits, documents et poésie. Exils a édité pendant quatre ans le trimestriel Papiers, en collaboration avec France Culture, et a également soutenu et lancé la r***e Multitudes à ses débuts, en 1999. Extrait du manifeste de lancement, 1998 :
« Nous n'avons à nous que le temps dont jouissent ceux-là seuls qui n'ont pas de demeure », Balta
zar Gracian y Morales. Lire, se mettre en retrait du monde, en rupture des bruits, des flux d'intensité du monde. Lire, c'est aussi revenir à soi, au souci de soi, au souci de la cité. Politique et littérature, donc. Exils, éditeur à Paris, se veut un lieu d'alerte littéraire et politique. Pour retrouver le goût de l'inédit et le plaisir de la pensée. Quand Ovide publia L'Art d'aimer, en l'an 8, Auguste fut offensé et exila le poète sur les bords de la mer Noire. Dans les démocraties-marchés, les Césars contemporains ne chassent plus les écrivains de la cité. Dans un monde unifié, l'exil est devenu impossible. Mais il est en même temps permanent. Chacun se voit exilé, éloigné de lui-même par la fabrication de la vie quotidienne. Les livres, eux, sont un frein à cette fabrication. Ils requièrent de parcourir la distance qui sépare chacun de lui-même, de l'autre et de la cité. Ce qui est proprement la mission de la maison Exils.