Récompensé à la Berlinale du Prix Œcuménique et présent à travers le monde dans plus de 35 festivals, LES SAUTEURS n’est pas un énième film sur les migrants basé principalement sur l’empathie. Ce documentaire nous plonge en immersion totale dans le quotidien d’Abou, réfugié malien et ses compagnons d’infortune, bloqués entre la frontière marocaine/espagnole, où chaque journée est motivée par le fr
anchissement de ces quatre immenses barrières électrifiées et gardées. Ultime mur les séparant de l’Europe, synonyme pour ce millier d’hommes d’espoir et de renouveau. L’enclave espagnole de Ceuta, l’une des deux seules frontières terrestres existantes entre le continent africain et l’Union européenne, trouve au sein de ce documentaire une visibilité et une voix jusqu’ici trop peu représentées et ceci grâce au risque pris par Abou, le filmeur et le filmé. A ce jour, dans les médias, La Ceuta est devenue un lieu majeur du passage des réfugiés vers l’Europe, désormais connue par le public du fait des actualités récentes. Au-delà de tout engagement politique et social, ce documentaire poussera chacun d’entre nous à s’interroger sur une réalité humainement terrifiante, sans idéalisation ni artifices, où l’empathie n’apparaît pas comme l’ultime source d’émotion recherchée. Nous avons choisi la date du 5 Avril étant certains qu’en cette période électorale, l’enjeu des réfugiés sera présent dans tous les débats. Il nous parait crucial et primordial d’inscrire ce film au sein du débat politique et d’offrir aux spectateurs, citoyens avant toute chose, les moyens d’appréhender sans artifices les questions liées à l’immigration. Cette aventure humaine filmée de l’intérieur doit être perçue avant toute chose comme un témoignage de notre époque, où notre humanisme, notre générosité et certains bons sentiments peuvent se retrouver confronter à une réalité déchirante : les accueillir ou les laisser de l’autre côté du mur ?