07/10/2024
VOD
SALEM’S LOT
Des vampires dans la ville
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USA. 2021. Réal. et scén.: Gary Dauberman d’après le roman de Stephen King. Prod.: James Wan, Roy Lee, Mark Wolper et Michael Clear. Photo : Michael Burgess. Mus. : Nathan Barr et Lisbeth Scott. Mont. : Luke Ciarrocchi. 1h54. Avec : Lewuis Pullman, Makenzie Leigh, Alfre Woodard, Bill Camp. (Max).
Ben Mears, un auteur en mal d’inspiration, décide de revenir à Jerusalem’s Lot, une petite ville où il a vécu jusqu’à ses neuf ans. Il s’intéresse au grand manoir dans lequel il a grandi mais qui est désormais la propriété de deux mystérieux antiquaires, dont l’un n’est ni plus ni moins qu’un vampire…
Réalisé en 2021 et prévu, à l’origine, pour être distribué en salles, Salem’s Lot débarque directement sur la plateforme Max. Ayant connu une exploitation contrariée qui ne laissait rien augurer de bon, cette nouvelle adaptation du roman éponyme de Stephen King, mise en scène par Gary Dauberman (scénariste de Ça chapitre 1 et 2), est pourtant loin d’être déshonorante. Relativement fidèle à la trame du livre (même si le dénouement est ici différent), ce film débute de fort belle manière en nous montrant deux individus chargés de déposer le cercueil de Barlow dans la cave. Cette séquence, parfaitement exécutée, renvoie, immédiatement, avec ses éclairages et ses couleurs, aux productions des 80’s, ce qui devrait ravir de nombreux spectateurs nostalgiques. Dès lors, l’intrigue se met rapidement en place (trop rapidement diront certains) et le cinéaste nous présente les protagonistes principaux en deux temps trois mouvements. Des protagonistes qui, et c’est l’un des gros défauts du métrage, manquent cruellement d’épaisseur et ne sont finalement qu’esquisser, à l’image des personnages de Susan et de Burke, qui auraient gagné à être plus développés. Passé ces retenues, Salem’s Lot s’avère être une très bonne série B. Mené à un train d’enfer, le récit ne laisse guère de répit au public et l’entraîne dans une histoire réservant de jolis moments d’angoisse (le dernier quart d’heure est en ce sens diablement efficace). La réalisation de Dauberman est inspirée et parfois très esthétique comme en témoigne ce passage où l’un des enfants se fait enlever par Straker dans la forêt. Possédant un côté intemporel qui participe à son charme, cette nouvelle transposition du roman de King (qui est ici crédité comme producteur exécutif), en dépit d’une action trop condensée et d’une dimension psychologique réduite à sa plus simple expression, s’impose à l’arrivée comme un agréable et fort sympathique divertissement.
ERWAN BARGAIN