25/03/2024
[CHRONIQUE DE LECTURE D'UN TEXTE INCLASSABLE]
Se laisser emporter, subjuguer, hypnotiser, toucher par un récit qui ne ressemble à aucun autre, et qui pourtant pourrait ressembler à tant d'autres, vu ce qui y est narré, c'est aussi indescriptible et beau.
Et là, là, c'est le cas de "Quand Cécile" qui emporte, et ce dès l'exergue via Maurice Blanchot : "𝑄𝑢𝑖 𝑣𝑒𝑢𝑡 𝑠𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑒𝑛𝑖𝑟 𝑑𝑜𝑖𝑡 𝑠𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑓𝑖𝑒𝑟 𝑎̀ 𝑙’𝑜𝑢𝑏𝑙𝑖, 𝑎̀ 𝑐𝑒 𝑟𝑖𝑠𝑞𝑢𝑒 𝑞𝑢’𝑒𝑠𝑡 𝑙’𝑜𝑢𝑏𝑙𝑖 𝑎𝑏𝑠𝑜𝑙𝑢 𝑒𝑡 𝑎̀ 𝑐𝑒 𝑏𝑒𝑎𝑢 ℎ𝑎𝑠𝑎𝑟𝑑 𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒𝑣𝑖𝑒𝑛𝑡 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠 𝑙𝑒 𝑠𝑜𝑢𝑣𝑒𝑛𝑖𝑟."
Paradoxal balancement entre ce qui est, ce qui a été, tel qu'on s'en souvient, le temps ayant balayé devant les portes de la perception, quand un être aimé et disparu est malgré tout un souvenir tenace et fugace. Une lecture à scander comme une marge en rhapsodie de la mémoire.
📖 On ne peut qu’avancer en lisant « Quand Cécile », se sentant touché, repensant nous aussi à des êtres perdus, et pas que de vue, on se dit que oui, parfois, l’obsessivité est un besoin viscéral de savoir, toucher au plus juste, au plus près, à l’os, ce qui a eu été mais qu’on n’a peut-être pas saisi comme , quand il le fallait. Ou pas. Arpenter le ou pas jusqu’à la lie, et ainsi, panser les brèches en les foudroyant.
📖 Une fois le livre refermé, les émotions infusent et on reste habité par la beauté infinie de ce monologue intime qu’on suit comme une mélopée analytique et poétique, oui, beauté infinie, donc indéfinissable. Étonnement et joie de lire et ressentir aussi intensément. En empathie, en poésie, en chorégraphie d’âmes mises à nu et en page.
"Quand Cécile", Philippe Marczewski , Editions du Seuil
➡ Pour lire la chronique de Margot :
Se laisser emporter, subjuguer, hypnotiser, toucher par un récit qui ne ressemble à aucun autre, et qui pourtant pourrait ressembler à tant d'autres, vu ce qui y est narré, c'est aussi indescriptible et beau. Et là, là, c'est le cas de "Quand Cécile" qui emporte, et ce dès l'exergue via Maur...