
25/04/2025
L’À-DIEU DU PAPE FRANÇOIS
Éditorial n°3988
Le Pape François est mort le lundi de Pâques. Il est retourné à Dieu après avoir fait ses adieux le dimanche de la Résurrection avec une rencontre avec le vice-président américain J. D. Vance, qu’on peut actuellement considérer comme le plus puissant homme politique catholique à l’échelle mondiale, et une dernière bénédiction Urbi et Orbi depuis la basilique Saint-Pierre qui restera dans la mémoire de tous ceux qui ont pu y assister.
Le Pape François a tenté de donner un nouveau souffle à l’Église catholique entre autres à quatre égards. D’abord, il a voulu tout au long de son pontificat réaffirmer la valeur d’une religiosité populaire. Par son soutien constant aux mouvements catholiques populaires de l’Amérique Latine, par sa dernière encyclique Dilexit Nos consacrée à la spiritualité du Sacré Cœur, il a voulu nous dire que prier avec des mots et des gestes très simples est non seulement possible mais conviendrait parfaitement à notre existence passagère sur terre.
Ensuite, avec l’encyclique Laudato Si’ de 2015, il a inclus le souci pour l’environnement et le climat d’une manière formelle dans le champ doctrinal et pastoral de l’Église. En proposant une approche intégrale qui réunit aspects écologiques et sociaux, ce texte restera un point clef de son pontificat.
Troisièmement, le Pape a co-écrit avec le Grand Imam Al-Tayyeb d’Al-Azhar un texte qui est devenu l’inspiration d’une autre grande encyclique. Publiée en pleine pandémie en 2020 Fratelli Tutti parle de la fraternité humaine et il l’introduira en écrivant : « Bien que je l’aie écrite à partir de mes convictions chrétiennes qui me soutiennent et me nourrissent, j’ai essayé de le faire de telle sorte que la réflexion s’ouvre au dialogue avec toutes les personnes de bonne volonté. »
Enfin, la dernière grande impulsion de ce pontificat relativement long est le synode sur la synodalité qui s’est terminé l’année dernière. Pas toujours bien compris, il a souhaité, par ce long processus synodal, une grande mise à jour de la manière de faire église et d’organiser les processus décisionnels.
L’impact définitif de ces impulsions dépendra de son successeur que les cardinaux devront maintenant élire, et de nous.
Stefan Lunte