L'Aurore du Bourbonnais

L'Aurore du Bourbonnais L’Aurore du Bourbonnais Il privilégiera le niveau local et l’échelon européen. Hebdomadaire local depuis 1944, nous surestimons pas pour autant nos forces.

Sur douze pages et sous des rubriques bien identifiées nous voulons enrichir le paysage médiatique de l’Allier en tant que journal de réflexion. L’Aurore du Bourbonnais restera un lieu de publication pour des annonces légales. Elle ne cherchera pas à s’établir comme concurrent des grands quotidiens et hebdomadaires locaux qui rendent un services d’information indispensable pour les habitants de l’

Allier et leurs villes et villages. Elle rivalisera encore moins avec les grands hebdomadaires nationaux dont les mérites sont indiscutables pour le débat sur les grands enjeux nationaux, mais qui connaissent aussi la tendance fâcheuse de confondre Paris avec la France entière, l’Élysée avec le nombril du monde. Si L’Aurore du Bourbonnais paraît dorénavanti avec quatre pages de plus, une typographie plus lisible et des photos illustrant le propos d’un texte c’est pour amener les lecteurs et lectrices sur le chemin de la réflexion et du débat. L’analyse, la mise en perspective et le commentaire seront à leur disposition le samedi dimanche pour éclairer le quotidien de l’information. Le point de départ de l’Aurore restera inchangé. La pensée chrétienne bien cultivée restera pour ce journal un terreau riche et fertile.

L’À-DIEU DU PAPE FRANÇOISÉditorial n°3988 Le Pape François est mort le lundi de Pâques. Il est retourné à Dieu après avo...
25/04/2025

L’À-DIEU DU PAPE FRANÇOIS

Éditorial n°3988

Le Pape François est mort le lundi de Pâques. Il est retourné à Dieu après avoir fait ses adieux le dimanche de la Résurrection avec une rencontre avec le vice-président américain J. D. Vance, qu’on peut actuellement considérer comme le plus puissant homme politique catholique à l’échelle mondiale, et une dernière bénédiction Urbi et Orbi depuis la basilique Saint-Pierre qui restera dans la mémoire de tous ceux qui ont pu y assister.

Le Pape François a tenté de donner un nouveau souffle à l’Église catholique entre autres à quatre égards. D’abord, il a voulu tout au long de son pontificat réaffirmer la valeur d’une religiosité populaire. Par son soutien constant aux mouvements catholiques populaires de l’Amérique Latine, par sa dernière encyclique Dilexit Nos consacrée à la spiritualité du Sacré Cœur, il a voulu nous dire que prier avec des mots et des gestes très simples est non seulement possible mais conviendrait parfaitement à notre existence passagère sur terre.

Ensuite, avec l’encyclique Laudato Si’ de 2015, il a inclus le souci pour l’environnement et le climat d’une manière formelle dans le champ doctrinal et pastoral de l’Église. En proposant une approche intégrale qui réunit aspects écologiques et sociaux, ce texte restera un point clef de son pontificat.
Troisièmement, le Pape a co-écrit avec le Grand Imam Al-Tayyeb d’Al-Azhar un texte qui est devenu l’inspiration d’une autre grande encyclique. Publiée en pleine pandémie en 2020 Fratelli Tutti parle de la fraternité humaine et il l’introduira en écrivant : « Bien que je l’aie écrite à partir de mes convictions chrétiennes qui me soutiennent et me nourrissent, j’ai essayé de le faire de telle sorte que la réflexion s’ouvre au dialogue avec toutes les personnes de bonne volonté. »

Enfin, la dernière grande impulsion de ce pontificat relativement long est le synode sur la synodalité qui s’est terminé l’année dernière. Pas toujours bien compris, il a souhaité, par ce long processus synodal, une grande mise à jour de la manière de faire église et d’organiser les processus décisionnels.

L’impact définitif de ces impulsions dépendra de son successeur que les cardinaux devront maintenant élire, et de nous.

Stefan Lunte

LA JOIE DE PÂQUESÉditorial n°3987Alors que nous sortons du temps du Carême, période marquée par une certaine réserve, un...
18/04/2025

LA JOIE DE PÂQUES

Éditorial n°3987

Alors que nous sortons du temps du Carême, période marquée par une certaine réserve, une forme de retenue et de gravité en lien avec le don que le Christ fait de sa vie sur la croix, le temps de Pâques fait éclater la joie. Cette joie nous vient de la résurrection de Jésus, de cette certitude que rien, pas même la mort, ne peut résister à la puissance de l’amour de Dieu manifesté en Jésus : « J’en ai la certitude : ni la mort ni la vie, ni les anges ni les Principautés célestes, ni le présent ni l’avenir, ni les Puissances, ni les hauteurs, ni les abîmes, ni aucune autre créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus notre Seigneur » (Rm 8,38-39).

Quand nous scrutons les Écritures, plus particuliè- rement l’Évangile de Jean, nous percevons combien cette joie trouve sa source dans la communion d’amour qui unit le Père et le Fils dans l’Esprit. Pour recevoir la joie véritable, le disciple est invité à lui-même entrer dans une relation de communion, à entretenir une connexion vivante avec Jésus.

Dans le long discours qui suit le lavement des pieds (Jn 13), Jésus souhaite laisser à ceux qu’il a appelés pour en faire des disciples, comme un testament, un héritage qui leur permettra de relire le chemin parcouru et d’accueillir la joie qui leur est donnée. Et cette joie paradoxalement passe par la tristesse et l’épreuve : « Amen, amen, je vous le dis : vous allez pleurer et vous lamenter, tandis que le monde se réjouira ; vous serez dans la peine, mais votre peine se changera en joie » (Jn 16,20). Mais cette tristesse en lien avec la mort à venir de Jésus ouvre à une espérance : la vie a le dernier mot. Le projet de Dieu s’entrevoit : tout homme peut vivre d’une joie pleine, parfaite et durable : « Vous aussi, maintenant, vous êtes dans la peine, mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira ; et votre joie, personne ne vous l’enlèvera » (Jn 16,22).

Cela suppose de comprendre que la joie que Jésus souhaite pour ses disciples, et donc pour chacun de nous, est profondément liée à la foi. Celui qui croit que Dieu peut tout réaliser, celui qui accueille Jésus, découvre alors cette joie qui jaillit de la foi. La joie de Pâques est joie de la foi. Ce qui fonde notre joie de chrétiens, c’est notre foi en la résur- rection du Christ à Pâques. Nous faisons partie de ces bienheureux qui croient sans avoir vu (Jn 20,29).

Dans une très belle méditation sur la joie de la foi proposée aux jeunes lors de la 27e journée mon- diale de la jeunesse, le pape Benoît XVI écrivait : « En réalité, les joies authentiques, que ce soient les petites joies du quotidien comme les grandes joies de la vie, toutes trouvent leur source en Dieu, même si cela ne nous apparaît pas immédiatement. La raison en est que Dieu est communion d’amour éternel, qu’il est joie infinie qui n’est pas renfermée sur elle-même mais qui se propage en ceux qu’il aime et qui l’aiment. Dieu nous a créés par amour à son image afin de nous aimer et de nous combler de sa présence et de sa grâce. Dieu veut nous faire participer à sa propre joie, divine et éternelle, en nous faisant découvrir que la valeur et le sens pro- fond de notre vie réside dans le fait d’être accepté, accueilli et aimé de lui, non par un accueil fragile comme peut l’être l’accueil humain, mais par un accueil inconditionnel comme est l’accueil divin : je suis voulu, j’ai ma place dans le monde et dans l’histoire, je suis aimé personnellement par Dieu » (Pape Benoît XVI - Extraits du Message du 15 mars 2012 pour la 27e journée mondiale de la jeunesse).

Et cette joie qui jaillit de Pâques, qui jaillit de Dieu nous rappelle qu’il n’y a de joie authentique qu’avec d’autres, qu’en communion. Lors de la Passion appa- raît une forme d’isolement des différents protago- nistes : Pierre renie Jésus seul lorsque ce dernier est interrogé par Caïphe (Jn 18,25-27), l’apôtre que Jésus aimait est seul avec Marie au pied de la Croix (Jn 19,26). En revanche, c’est ensemble qu’ils sont remplis de joie en voyant le Seigneur ressuscité (Jn 20,20), c’est ensemble qu’ils sont remplis d’Esprit Saint (Jn 20,22).

Vivons donc nous aussi ce passage de la tristesse à la joie, de la peur à la foi, de l’isolement à la com- munion. Que ce qui nous est donné en ce temps de Pâques soit également le fondement de notre vie et de notre agir chrétien. « Le Christ est notre espérance ; il est notre joie » (saint Jean-Paul II)
P. Jean-Philippe Morin
Vicaire général du diocèse de Moulins

FRACTURE ALIMENTAIREÉditorial n°3985C’est sous ce titre que l’Institut Montaigne a publié en octobre dernier un rapport ...
04/04/2025

FRACTURE ALIMENTAIRE

Éditorial n°3985

C’est sous ce titre que l’Institut Montaigne a publié en octobre dernier un rapport exhaustif sur les défis alimentaires en France. Selon le rapport, deux fractures majeures marquent aujourd’hui notre société. La première concerne la précarité alimentaire croissante en France. Ainsi, un Français sur trois n’arrive pas à manger correctement tous les jours alors que ce chiffre était à 11% en 2015. 41% des 18-24 ans sont en situation d’insécurité alimentaire sévère et un enfant sur cinq arrive à l’école le ventre vide. La deuxième fracture relève d’une alimentation déséquilibrée qui provoque une crise sanitaire. La France connaît aujourd’hui une hausse préoccupante de la consommation d’aliments trop caloriques et trop transformés. Par conséquent, un adulte sur cinq souffre d’obésité, un taux qui a doublé en 30 ans. L’expansion de ces déséquilibres alimentaires est à l’origine d’une grave crise de santé publique dont le coût pour les finances publiques est estimé à 125 milliards d’euros par an.

Ce rapport effrayant compte six recommandations Un soutien aux acteurs locaux du type Banque alimentaire ou Restos du cœur; un soutien budgétaire aux Français en précarité alimentaire pour faciliter l’achat de fruits et légumes ; la diffusion d’une restauration collective de qualité ; la réduction du niveau de consommation de sucre chez les enfants et les adolescents ; une action sur l’imaginaire autour du plaisir d’une alimentation équilibrée avec l’institution des « Journées du patrimoine alimentaire » ; la mise en place d’un titre-restaurant avec un complément de financement de 50 euros exclusivement dédié à l’achat d’aliments sains et durables.

La réflexion et la recherche de solutions innovantes devraient s’intensifier aussi à l’échelle de notre Bourbonnais. Les prochaines Rencontres de Souvigny seront l’ocassion d’qui se tiendront le mardi 13 mai de 19h30 à 22h00 à l’Espace Saint Marc. Leur thème : Se nourrir en Bourbonnais.

Stefan Lunte

LE NOUVEAU CLIMAT RÉALISMEÉDITORIAL N°3984L’Union européenne a mis en place ces dernières années des mesures significati...
28/03/2025

LE NOUVEAU CLIMAT RÉALISME

ÉDITORIAL N°3984

L’Union européenne a mis en place ces dernières années des mesures significatives pour la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique, grâce au Pacte vert pour l’Europe et au 8e Programme d’action pour l’environnement. Nous le ressentons jusque dans nos campagnes avec l’explosion du nombre de projets d’énergie solaire et – quoique fortement contestés – éoliens. Aucun doute, ces initiatives ont permis des progrès substantiels : les émissions de gaz à effet de serre dans l’Union européenne ont diminué de 37 % par rapport à leurs niveaux de 1990, grâce notamment au paquet « Fit for 55 », au plan REPowerEU et aux investissements croissants dans les énergies renouvelables.

Cependant, ces derniers temps, des voix s’élèvent pour dénoncer le fait que l’aspect environnemental dans la politique énergétique ait pris le pas sur les besoins d’un approvisionnement sûr et abordable financièrement. Très longtemps, l’UE s’est présentée au monde comme la puissance réglementaire, qui pouvait montrer l’exemple aux autres régions du globe dans la lutte contre le changement climatique. La transition énergétique est devenue le pilier central de la politique européenne. Cette vision « verte » de l’UE a été toutefois tempérée par la réalité.

Les besoins énergétiques ne peuvent pas être satisfaits uniquement par les énergies renouvelables. Les affirmations sur la fin imminente des combustibles fossiles ne tiennent pas compte du fait que, pendant des décennies, ces sources ont constitué environ 80 % du mix énergétique mondial. On oublie souvent également de considérer l’équation suivante : la part mondiale des émissions de CO2 de l’UE est inférieure à 7 % (et en baisse), tandis que celle de la Chine approche les 32 % et que l’Inde est à 8 %, et en forte progression. Il deviendra de plus en plus difficile pour l’Europe de réduire davantage ses émissions et ses gains, mêmes modestes et progressifs, auront un coût toujours plus élevé et entraveront la compétitivité des industries européennes. D’autant plus que cela ne servira à rien si d’autres acteurs augmentent dans le même temps leur empreinte climatique. La politique du climat entre dans une ère plus réaliste.

Stefan Lunte

LE CHEVALIER CHRÉTIEN CLAUDE RIBOULETIl y a dix jours, un rassemblement extraordinaire a eu lieu dans l’Hôtel du Départe...
14/03/2025

LE CHEVALIER CHRÉTIEN CLAUDE RIBOULET

Il y a dix jours, un rassemblement extraordinaire a eu lieu dans l’Hôtel du Département. À l’occasion de la remise des insignes de Chevalier de l’Ordre National du Mérite au président du Conseil départemental de l’Allier, Claude Riboulet, ce dernier a prononcé devant trois cents personnes un discours si beau, bon et vrai qu’il a suscité énormément d’émotions – à commencer pour l’intéressé lui-même. Claude Riboulet a eu l’extraordinaire courage de parler publiquement, et dans le cadre officiel de la République, des racines et du fond de son engagement politique. Ces racines et ce fond sont catholiques.

En évoquant les différentes étapes de sa vie et les personnes qui l’ont marqué dans la constitution de sa personnalité, il a rendu hommage à ses parents, aux prêtres et politiques qu’il a pu croiser. Pas un seul chiffre, cependant, aucune statistique dans le long discours de celui qui se montre si souvent inépuisable en la matière. Par contre, de nombreuses citations bibliques et la citation de la grandiose prière de consécration de Louis-Marie Grignion de Montfort : « Je Vous choisis aujourd’hui, ô Marie, en présence de toute la Cour Céleste, pour ma Mère et ma Reine. Je Vous livre et consacre, en toute soumission et amour, mon corps et mon âme, mes biens intérieurs et extérieurs, et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures, Vous laissant un entier et plein droit de disposer de moi et de tout ce qui m’appartient, sans exception, selon votre bon plaisir, à la plus grande Gloire de Dieu, dans le temps et l’éternité. Amen. »

On comprend que cet élu bourbonnais est vraiment désintéressé et au service de tous. L’espérance et l’exigence de la fraternité sont ses jalons existentiels et, in fine, il aspire à la seule chose, c’est-à-dire entendre l’appel selon Saint Matthieu « Très bien, serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton seigneur. »

Le six mars dernier, le Chevalier de l’ordre national du Mérite Riboulet a donné un beau témoignage de foi, le chrétien Claude une formidable leçon de ce qu’est l’esprit républicain. Qu’elle est belle, cette laïcité à la française.

Stefan Lunte

QUO VADIS, AMÉRIQUE ?En 2024 le Département de l’Allier a lancé un programme culturel de trois ans intitulé «Bourbonnais...
07/03/2025

QUO VADIS, AMÉRIQUE ?

En 2024 le Département de l’Allier a lancé un programme culturel de trois ans intitulé «Bourbonnais aux Amériques». Il s’agit de faire vivre la mémoire de nos ancêtres qui sont partis combattre dans la guerre d’indépendance américaine au 18e siècle. Notre fidèle chroniqueur Jean-Claude Mairal en est la cheville ouvrière.

L’importance et la signification de cette initiative se révèle ces jours-ci. En novembre dernier, les Américains ont élu un nouveau président à une large majorité. Est-ce à cause du coût de l’inflation pour les classes moyennes ? Est-ce en raison des aberrations d’une culture woke ? Ou d’un sentiment de révolte contre une élite démocrate décriée et vu comme très éloignée du peuple ? Ou encore à cause de la crise des opioïdes, comme le Fentanyl, qui a coûté la vie à des centaines de milliers d’Américains et mis leurs familles en deuil ? Ou d’un sentiment d’injustice au sujet du manque d’engagements financier et militaire des partenaires dans l’OTAN ? On ne peut que spéculer sur les motivations électorales, mais le résultat est sans appel. Aujourd’hui, Donald Trump semble décidé à répondre aux attentes de ses électeurs en déclenchant une guerre commerciale mondiale et en sacrifiant l’Ukraine, état souverain envahi il y a trois ans avec la plus grande brutalité par la Russie de Vladimir Poutine.

Ainsi, le président américain tente de provoquer la fin d’un système économique mondial basé sur la capacité des États-Unis à résorber la surproduction du reste du monde par sa monnaie. Et il semble vouloir casser l’alliance atlantique contre la Russie en vue d’une nouvelle constellation dans laquelle les États-Unis s’opposent à la Chine en comptant sur l’apport de matières premières et des soldats russes.

À nous – Bourbonnais, Français et Européens – d’insister sur nos liens historiques comme le fait le Département avec son programme culturel et d’accepter des sacrifices pour raviver notre compétitivité économique et redynamiser nos capacités militaires. Et espérer que les électeurs américains réévaluent leur choix.

Stefan Lunte

EN QUÊTE DE TRANQUILLITÉÉditorial n°3980En janvier, l’Institut de sondage Elabe et l’Institut Montaigne ont publié la tr...
28/02/2025

EN QUÊTE DE TRANQUILLITÉ

Éditorial n°3980

En janvier, l’Institut de sondage Elabe et l’Institut Montaigne ont publié la troisième édition de leur baromètre des territoires. Cette grande enquête, réalisée auprès de 10 000 personnes dans les douze régions métropolitaines, décrit le vécu des Français sous différents aspects : pouvoir d’achat, santé, sécurité, événements climatiques extrêmes, logement, travail, mobilité, etc. En résumé : confrontés à une quadruple insécurité, les Français se sentent vulnérables dans une France perçue comme impuissante.

La première des insécurités est socio- économique, car les Français redoutent un déclassement. Globalement, 54 % craignent de devoir changer leur façon de vivre à cause d’une baisse de leur pouvoir d’achat. La deuxième est l’insécurité physique, dans un climat de tension accrue entre les individus. Ainsi, 46 % des Français se sentent exposés au risque d’une agression physique et 59 % des parents redoutent que leurs enfants soient victimes d’une agression ou de harcèlement scolaire. Une femme de moins de 35 ans sur deux a déjà été victime de harcèlement ! La troisième insécurité est climatique. Un Français sur deux redoute de subir des conditions de vie plus rudes à cause du dérèglement climatique. Enfin, la quatrième insécurité concerne la santé. 54 % des Français ont peur de ne pas pouvoir se soigner en cas de problème.

À ces peurs de déclassement individuel s’ajoute dorénavant le constat du déclassement collectif. Alors que l’attachement à notre pays reste massif (80 % des Français), le constat est sévère sur la situation de notre pays. Pour 61 %, la France est en déclin. 69 % considèrent que le système éducatif ne fonctionne plus et 72 % que l’identité de la France est menacée, dont 64 % par l’immigration. Et pour plus de la moitié des Français, les politiques – qu’ils soient président de la République ou maire de leur commune – paraissent impuissants.

Dans cet environnement perçu comme menaçant sur le plan individuel et collectif, la quête d’une tranquillité rassurante domine les aspirations des Français. Il faut l’entendre et y répondre à l’échelle nationale comme dans notre beau Bourbonnais.

Stefan Lunte

LES NEUF « MUSÉES DE FRANCE » DU BOURBONNAISÉditorial n°3978L’appellation « Musée de France » a été créée par une loi de...
14/02/2025

LES NEUF « MUSÉES DE FRANCE » DU BOURBONNAIS

Éditorial n°3978

L’appellation « Musée de France » a été créée par une loi de 2001. Elle désigne légalement «toute collection permanente composée de biens dont la conservation et la présentation revêtent un intérêt public et organisée en vue de la connaissance, de l’éducation et du plaisir du public». Les établissements concernés doivent s’engager sur un certain nombre de missions et leur direction doit être assurée par un personnel scientifique. Ils ont également l’obligation de soumettre un projet scientifique et culturel.

Dans l’Allier, ils sont neuf à pouvoir se targuer de ce titre prestigieux. La dernière liste de la direction des patrimoines et de l’architecture du ministère de la culture publiée fin janvier par l’INSEE recense le musée des Arts africains et asiatiques de Vichy, le Musée municipal de Gannat, le Musée gallo-romain de Néris-les- Bains, le musée des Musiques populaires de Montluçon, le musée Charles-Louis-Philippe de Cérilly, le Musée rural de la Sologne Bourbonnaise de Beaulon, le musée Saint- Marc de Souvigny, le musée Anne-de-Beaujeu et le CNCS de Moulins. Nous pouvons nous réjouir pour chacun de ces établissements bourbonnais et nous féliciter du nombre important de « Musée de France » dans l’Allier surtout si on se compare aux quatorze autres départements métropolitains comprenant entre 300000 et 400000 habitants. C’est le Tarn qui décroche la première place avec quatorze musées portant l’appellation « Musée de France». La deuxième place revient à l’Yonne avec douze, mais la troisième place sur le podium est tenue par l’Allier. L’Yonne et l’Allier étant de surcroît les deux départements dont la densité de population reste bien en dessous des 12 autres.

Certes, il ne faut jamais surestimer ce genre de classement, mais il prouve pour le moins que le Bourbonnais est une terre de cultures et de patrimoines. C’est donc un atout sur lequel l’attractivité de notre département peut s’appuyer à condition de bien le travailler ensemble.

Stefan Lunte

LA LONGUE DURÉE MÉDITERRANÉENNEÉditorial n°3977L’historien Fernand Braudel décrivait la Méditerranée comme un très vieux...
07/02/2025

LA LONGUE DURÉE MÉDITERRANÉENNE

Éditorial n°3977

L’historien Fernand Braudel décrivait la Méditerranée comme un très vieux carrefour : « Depuis des millénaires tout a conflué vers elle, brouillant, enrichissant son histoire : homme, bêtes, voitures, marchandises, navires, idées, religions, arts de vivre. Et même les plantes. » Les derniers arrivés sont les extrêmes climatiques. À l’automne dernier, des inondations meurtrières ont ravagé un arc allant de l’Espagne aux Balkans et du Maroc à la Libye. Plus de 200 personnes ont été tuées à Valence en octobre, peu de temps après qu’un déluge a déversé cinq fois les précipitations habituelles du mois à travers l’Europe en une seule semaine. En France, les extrêmes climatiques se sont plutôt produits dans l’arrière-pays. Les pluies ont atteint 600 à 700 millimètres sur certaines zones du massif central comme l’Ardèche et les niveaux des nappes alluviales de la Loire et de l’Allier sont passés à la fin de l’année en situation localement haute à très haute. Selon Méteo France, les sols dans notre département étaient à la fin de l’année «inhabituellement voire exceptionnellement humides».

Toutefois, les zones côtières du bassin méditerranéen ont toujours été sujettes à des précipitations extrêmes, en particulier dans les endroits où se trouvent des montagnes proches de la mer. L’amplification du phénomène s’explique en partie par le fait que la région méditerranéenne se réchauffe 20% plus vite que la moyenne mondiale notamment parce que c’est une mer pratiquement fermée et, à mesure que la température de l’air augmente, sa capacité à retenir l’eau augmente également. Or, des modèles climatiques du programme Copernicus de l’Union européenne suggèrent que même si les fortes précipitations dans la région méditerranéenne s’intensifient, les précipitations moyennes diminueront. En d’autres termes, les zones sèches seront plus sèches, mais lorsque des pluies extrêmes arriveront, elles seront plus intenses, concentrées sur une grande partie de la population méditerranéenne. Fernand Braudel a développé le concept de la longue durée pour décrire des phénomènes extrêmement longs comme l’évolution des paysages et l’histoire de l’homme avec son milieu. Il se peut que nous nous trouvons à un tournant dans la longue durée méditerranéenne.

Stefan Lunte

ANNIVERSAIRE DANS LA MOROSITÉÉDITORIAL N°3976Il y a 150 ans, le 1er février 1875, la Banque de France a ouvert à Moulins...
31/01/2025

ANNIVERSAIRE DANS LA MOROSITÉ

ÉDITORIAL N°3976

Il y a 150 ans, le 1er février 1875, la Banque de France a ouvert à Moulins sa succursale pour le département Allier. Historiquement installée avenue de la République, elle a déménagé il y a quelques années à l’angle du cours Jean Jaures et l’avenue Théodore de Banville. Son rôle a bien évolué au cours des décennies. En collaborant avec le Trésor public, la Banque de France participait à centraliser les recettes de l’État et à transporter les pièces de monnaie en fonction des besoins à travers le pays. Aujourd’hui, elle joue un rôle dans la gestion des situations de surendettement, attribue des notes de santé financière aux entreprises locales et contribue à l’information générale sur des sujets de finances et de monnaie.

La Banque de France de l’Allier participe également à l’observation de la conjoncture économique dans notre département et compte tenu de l’évolution de cette conjoncture ses agents et responsables départementaux n’auront probablement pas trop envie de faire la fête, tellement l’ambiance économique pour notre département reste morose. En témoigne la dernière note de conjoncture économique de décembre de l’antenne Allier de l’agence Auvergne Rhône Alpes Entreprises.

Le chiffre d’affaires de nos entreprises est certes resté stable avec 7,6 milliards d’euros, mais en 2024 le Bourbonnais n’était pas un territoire dans lequel le monde économique a investi. Avec seulement cinquante millions d’euros, les investissements ont baissé de près de 4 % sur l’année, alors que la France et la Région Auvergne-Rhône-Alpes affichent des hausses de 1,6% et 0,5% respectivement. Avec 75130 salariés dans le secteur privé l’emploi a diminué au premier semestre 2024 de 0,7 %. Sur un an, nous avons perdu 710 postes, 550 dans le bassin de Montluçon et 280 dans celui de Moulins alors que le bassin de Vichy en a gagné 120. Quant aux secteurs d’activité, c’est celui du bâtiment qui affiche les plus grandes difficultés. Ainsi, en septembre 2024, la construction de logements neufs a baissé plus fortement dans l’Allier qu’au niveau régional avec -36,4 % sur un an.

Félicitations donc pour l’anniversaire de la succursale de la Banque de France dans l’Allier et inquiétude pour l’économie locale qu’elle doit servir.

Stefan Lunte

GUERRE FROIDE 2.0ÉDITORIAL N°3975Depuis lundi, les États-Unis ont un nouveau président. Donald Trump a commencé son deux...
24/01/2025

GUERRE FROIDE 2.0

ÉDITORIAL N°3975

Depuis lundi, les États-Unis ont un nouveau président. Donald Trump a commencé son deuxième mandat. Les alliés européens s’interrogent sur la fermeté de l’engagement du partenaire outre-Atlantique à leur côté et le grand public s’inquiète de l’avenir de notre vieux continent en proie à une panne démographique et économique. Depuis la crise financière de 2008, l'Union européenne a stagné. En 14 ans, son PIB a augmenté seulement de 2,8%, contre une augmentation de 72% du PIB américain. L’Europe a décroché et, plus encore que lors de son premier mandat, l’attention de Donald Trump sera absorbée par le défi lancé par la Chine. D’autant plus que le président communiste Xi Jinping a lancé son pays dans une course pour la première place économique et politique mondiale. L’empire du milieu cherche à gagner la place centrale sur l’échiquier géopolitique et le défi lancé aux États-Unis est dorénavant d’une autre envergure.

Soutenue par l’espionnage massif de propriétés intellectuelles, d’énormes subventions gouvernementales et des marchés intérieurs fermés, la Chine progresse vers l’avant-garde mondiale de l’innovation dans au moins dix secteurs de pointe – dont les semi-conducteurs, la robotique, l’intelligence artificielle, l’informatique quantique, l’espace et la chimie. Pour les véhicules électriques et l’énergie nucléaire commerciale, les entreprises chinoises sont désormais en tête. L’année dernière, la Chine a installé plus de robots industriels et elle compte désormais plus de centrales nucléaires en construction que le reste du monde réuni.

Confrontés à cette nouvelle donne, les États-Unis – avec ou sans Donald Trump – n’auront plus vraiment la tête ni l’envie d’assurer la défense du continent européen ni permettre l’importation de produits européens sans restriction sur son marché. Une nouvelle guerre froide a éclaté. Elle sera beaucoup plus difficile à mener que celle contre l’URSS car à l’époque personne dans le camp occidental n’avait besoin de voitures de production soviétique. Reste à espérer une prise de conscience rapide chez nos parlementaires et autres responsables politiques qui sont actuellement perdus dans leur jeu de billard à trois bandes.

Stefan Lunte

FRANÇOIS PÉRON, BOURBONNAIS ET HÉROS DE LA SCIENCEÉDITORIAL N°3974Le score français en culture scientifique a diminué de...
17/01/2025

FRANÇOIS PÉRON, BOURBONNAIS ET HÉROS DE LA SCIENCE

ÉDITORIAL N°3974

Le score français en culture scientifique a diminué de 6 points en 4 ans lors du dernier recensement de l’enquête PISA fin 2023. Avec un score à 487, la France se classe juste au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE. Les pays de l’OCDE les plus performants en science sont le Japon, la Corée, l’Estonie, le Canada et la Finlande qui affichent un score moyen supérieur à 510 points. Les élèves de notre Bourbonnais ne feront certainement pas exception dans cette baisse générale.

C’est le moment opportun pour se rappeler la figure de François Péron. Ce grand Bourbonnais est né à Cérilly le 22 août 1775. En 1792, il s’engage et rejoint le corps des Volontaires de l’Allier à Moulins pour participer aux Guerres de la Révolution. De retour à Cérilly, il devint secrétaire de mairie, mais très vite il part à Paris pour commencer des études de médecine. C’est là, en 1800, qu’il apprend qu’une expédition scientifique pour les Terres australes doit partir du Havre. Il s’agit d’explorer des côtes inconnues, de découvrir de nouvelles terres, d’étudier le climat, les productions, la minéralogie, d’observer le caractère et les mœurs des indigènes. Seul zoologiste à bord d’un des deux navires – Le Géographe – il s’avère inlassable collecteur et excellent naturaliste. Sa collection atteindra plus de 100 000 spécimens, tous triés, décrits, classés. Avec plus de 2 500 espèces nouvelles, il double le nombre des espèces connues à l’époque et permet à la zoologie de combler les lacunes de la classification. À son retour en France, il publie ses travaux et le récit de cette expédition. À sa mort, le 14 décembre 1810 à Cérilly, il laisse de nombreux manuscrits.

François Péron est un héros de la science. Un parc national à l’ouest de l’Australie, une rue à Moulins et un chêne de la Forêt de Tronçais portent son nom. Il a son monument à Cérilly. À l’occasion du 250e anniversaire de sa naissance, le Conseil départemental pourrait créer une bourse à son nom pour des élèves et étudiants en science.

Stefan Lunte

FÉMINICIDESÉditorial n°3973Les violences contre les femmes défraient les chroniques. Fin novembre de l’année dernière, u...
10/01/2025

FÉMINICIDES

Éditorial n°3973

Les violences contre les femmes défraient les chroniques. Fin novembre de l’année dernière, un rapport européen indiquait qu’une femme sur trois avait subi une violence physique ou une menace de violence physique ou une violence sexuelle au cours de leur vie. Le taux est encore plus important en France, 34,5%, où la moitié des actes violents a été commis par les conjoints. L’Allier ne fait pas exception. Les taux de violences intrafamiliales et sexuelles en 2023 sont restés comparables aux taux nationaux et ils étaient – comme ailleurs – en forte hausse par rapport à 2022 : une augmentation de 19,2% pour les violences sexuelles et de 23,7 % pour les coups et blessures volontaires intrafamiliaux. C’est terrifiant d’autant plus qu’on n’en comprend pas encore les raisons.

À l’échelle mondiale, le bilan est encore plus lourd. Publié également en novembre dernier, un rapport des Nations Unies comprenant une estimation des féminicides dans le monde en 2023 est particulièrement accablant. Environ 51 100 femmes et filles ont été tuées à travers le monde par leur partenaire intime ou d’autres membres de leur famille en 2023. Partout dans le monde, les femmes et les filles continuent d’être concernées par cette forme extrême de violence sexiste et aucun continent n’est exclu.

Avec environ 21 700 victimes de féminicides soit par leurs partenaires intimes et soit par les membres de la famille en 2023, l’Afrique est la région qui compte le plus grand nombre de victimes. Même constat en pourcentage si l’on rapporte le nombre de victimes à la taille de la population avec 2,9 victimes pour 100000 habitants en 2023. Les Amériques et l’Océanie ont également enregistré des taux élevés de féminicides entre partenaires intimes et membres de la famille en 2023 avec respectivement 1,6 et 1,5 victimes pour 100 000 habitants, tandis que les taux étaient nettement inférieurs en Asie et en Europe, à 0,8 et 0,6 pour 100 000 habitants.

C’est la saison des vœux. Alors exprimons le vœu que le fléau mondial de la violence faite aux femmes puisse trouver une prise de conscience réelle et une réponse appropriée en 2025.

Stefan Lunte

Adresse

1 Rue Voltaire
Moulins
03000

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