17/04/2025
Pour le Syndicat national des journalistes de la CGT, comme pour la CGT toute entière, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité et même peut-être, la justice devra en juger, le génocide en cours à Gaza sont profondément choquants et révoltants. La CGT a un long engagement en faveur du droit des Palestiniens derrière elle et, en dépit des intimidations que subissent certains de nos camarades, elle le poursuivra coûte que coûte. Certes, il est fondamental et nécessaire que nous, journalistes, exprimions notre indignation, car le droit à l’information de tous les citoyens du monde est attaqué. Mais nous n’oublions pas de souligner que les massacres des populations civiles, des femmes et des enfants, sont intolérables, et c’est bien ce dont les journalistes de Gaza veulent témoigner, ce sur quoi ils veulent informer. Aujourd’hui, les journalistes palestiniens ne sont pas des « dommages collatéraux », ce sont des cibles.
L'article 79 du Protocole additionnel de 1977 aux Conventions de Genève est clair : « Les journalistes accomplissant des missions professionnelles dangereuses dans des zones de conflit armé doivent être considérés comme des civils » et « protégés en tant que tels ».
Ces textes sont bafoués, quotidiennement, en toute impunité par les autorités israéliennes. Il ne s'agit pas seulement d'une guerre contre le journalisme. Ce que vit l’ensemble de la population palestinienne depuis des décennies, et plus particulièrement dans la bande de Gaza aujourd’hui, dépasse tout entendement. Blocus, bombardements massifs, destruction systématique d’hôpitaux, d’écoles, de lieux de vie, famine organisée, etc. Autant de faits documentés par les organisations humanitaires internationales, qui sont constitutifs de crimes de guerre, voire de crime de génocide, au sens de la Convention de 1948.
Nous, journalistes du SNJ-CGT, appelons tous les journalistes d’Europe et du Monde à se mobiliser contre ces exactions.
Nous appelons à appliquer le mandat d’arrêt international contre Benyamin Netanyahou, à la tête d’un gouvernement d’extrême-droite qui conduit son pays à l'abîme. Nous appelons nos collègues journalistes à se battre dans leurs rédactions pour que le traitement médiatique de la destruction de Gaza et du massacre de sa population soit à la hauteur de sa gravité, sans édulcoration, sans campagne de diversion.
Et nous appelons le gouvernement français à reconnaître sans attendre l’état de Palestine, et à répondre à notre demande d’invitation du photojournaliste Loai Ayoub, primé à Visa pour l’image à Perpignan, qui attend depuis des mois une réponse du consulat de France en Egypte. Le droit international n’est pas une option, il est un devoir ! La solidarité syndicale n’a pas de frontière, elle est aujourd’hui palestinienne.