20/01/2025
RECENSION du LIVRE - Les espaces sont fragiles
Carnet de Cisjordanie, Palestine 1998-2019
« Regarde mon corps, c’est comme la Palestine ! »
Un petit bouquin pour un petit bout de terre. Une terre doublement convoitée.
Un livre qui vient à la vie, qui remonte des souvenirs à la fois enfouis et profonds. Le texte émerge d’une longue gestation et d’une nécessité qui devient vitale pour dire ce que les yeux ont vu et ce que la mémoire a gardé en mémoire… d’un quotidien palestinien en rupture et en souffrance. « Cisjordanie : une portion de terre oblongue où les collines ondulent comme des tresses épaisses et un peu déliées de petites villageoises… Moutonnement obsédant des rondeurs du relief. Chaque printemps, elles sont constellées de points rouges : on croirait que le sang des morts remonte à la surface de la terre. Ce sont les anémones sauvages qui éclatent, toutes de la même couleur » (p 11, 13).
C’est le propos d’un Carnet de notes, de chroniques que nous donne à découvrir Stéphanie DUJOLS. Traductrice d’écrivains de langue arabe depuis de très nombreuses années. Femme de terrain, interprète auprès d’organisations humanitaires internationales (Croix Rouge internationale, Médecins du Monde). Ce travail sur un long temps, et parfois entrecoupé au rythme des missions lui ont permis de vivre au plus près de situations limites, d’hôpitaux, de journalistes, de simples gens, d’enfants, de médecins…Elle évoque cette époque dans un petit ouvrage de 107 pages à peine écrites de façon un peu aléatoire, mais en même temps chronologiques.
Le temps s’étire et met en scène des éléments du passé qui expliquent l’aujourd’hui d’une situation inextricable faite de barrages, d’interdits, de violences, d’atteinte aux droits fondamentaux, de l’arbitraire quand on pourrait envisager le mieux… ou le meilleur pour les deux parties. Les souvenirs sont lourds à porter et leur anamnèse est pesante, destructrice, résiliente et incertaine au cœur de ces paysages où survivent des « petits hameaux invisibles (où) la rectitude et l’uniformité des lignes s’imposent et accentuent l’effet de solitude. » (...)
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Stéphanie DUJOLS, Les espaces sont fragiles. Carnet de Cisjordanie, Palestine 1998-2019. Ed. Actes SUD. Mai 2024. 109 pages. (15 €)