11/11/2024
Après un peu plus de 7 mois d'activité, le musée de la Mora est placé en procédure de sauvegarde par jugement au tribunal judiciaire de Lisieux. Une procédure de sauvegarde s'adresse aux sociétés ayant des difficultés financières qu'elle ne peut pas surmonter. S'il n'existe pas de possibilité pour la société d'être sauvegardée, le tribunal convertit la procédure en redressement ou liquidation judiciaire.
La Mora est un projet privé qui aura coûté près de 8 millions d'euros, mais subventionné à moitié par des subventions publiques (dont un demi million d'euros d'argent public de la CCPHB et de Honfleur... merci la taxe foncière). Le reste provient d’emprunts souscrits auprès de banques dont la Banque des territoires, devant être remboursés grâce aux recettes de la billetterie. La construction du bateau est estimée à 4,2 millions d'euros et doit être financée par la billetterie également.
Sachant que l'estimation de base était de 150 000 visiteurs annuels, que la première année globalise 40 000 visiteurs et que les espoirs se fondent désormais sur « une fréquentation de l’ordre de 80 000 à 100 000 visiteurs par an », les difficultés financières de La Mora semblent énormes.
Impossible de ne pas comparer cette situation avec le Village des Marques, qui devait totaliser 150 boutiques de luxe, avec une deuxième tranche de 5000 m2 supplémentaires dont les travaux devaient commencer en 2020, et qui devait attirer 2 millions de visiteurs par an.
Or aujourd'hui, le village des marques, après 7 ans d'activités, ce sont 36 boutiques, aucune marque de luxe, 1,2 million de visiteurs en 2023, et on espère bien, aucune seconde tranche en vue.
Au vu des immenses difficultés de ces deux projets soutenus par des élus locaux et départementaux notamment, au vu de ce gaspillage d'argent public, au vu de des écarts énormes entre le prévisionnel et le réel, on se demande si le projet de centre aquatique n'est pas le troisième épisode d'une série catastrophique autant pour notre argent que pour notre environnement.
Pour le centre aquatique, sont prévus 19 millions d'investissement, des pertes annuelles de 650 000 euros par an pendant 25 ans et cinq fois plus de visiteurs annuels (250 000 visiteurs prévus par an contre moins de 50 000 aujourd'hui à la piscine municipale de Honfleur). Quelle réalité attend cet énième projet mégalo?
Notre président de Région a annoncé cette semaine que l'Etat imposait aux Régions de baisser leurs dotations aux communautés de communes. Ainsi, pour la Normandie, la Région doit réaliser 150 millions € d'économies sur les années 2025, 2026 et 2027.
Monsieur Morin, dites à vos Mozart de la finance que ne pas réaliser le centre aquatique de Honfleur économisera à court terme 19 millions d'euros minimum d'argent public, et à long terme 35 millions d'euros.