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Un sourire franc, c’est la première chose que m’offre Sylvia. Je lui réponds avec le mien et nous entamons notre entreti...
06/05/2024

Un sourire franc, c’est la première chose que m’offre Sylvia. Je lui réponds avec le mien et nous entamons notre entretien en confiance. Il est 11 heures du matin, nous n’avons jusqu’alors échangé qu’un seul mail pour la prise de rdv, et devant nous, l’espace s’ouvre : nous sommes toutes les deux là dans ce bureau pour explorer.

Quarante ans, thérapeute, 200 patients par semaine dans son cabinet. Une tornade d'énergie à l'intérieur d’une forteresse de beauté.

J'écoute Sylvia.
Sylvia c’est : regard droit, un petit tremblement aller retour, droite gauche dans les épaules, et on y va. “Je suis incapable de me faire payer pas mes patientes. Mon envie c’est plutôt de leur donner de l’argent. Quand j'étais adolescente, j'étais en surpoid, j’ai très mal vécu ça. J’aurais aimé rencontrer une femme qui m’aide, j’avais pas d’argent."

Les semaines ont passé. Sylvia travaille d’arrache pied, elle avance vite. Elle s’accroche avec le tableau Excell, je vois ses beaux cheveux dépeignés pendant tout le mois de mars et puis rentabilité et amortissement ne mouftent plus, maîtrisés.

Lundi, séance de forme. Sylvia me partage son planning de ses campagnes commerciales sur les 18 prochains mois.
Un point annexe en débrief de la semaine. Je questionne : “tu as envoyé les messages perso de bienvenue à tes nouvelles relations sur LinkedIn ?"
Elle plisse très légèrement le front, le regard qui file subitement sur la droite. L’energie bégaye dans la pièce.
- Sylvia ?
Ses yeux reviennent à moi : “Oui, non, ça j’y arrive pas.”
Dans l'école américaine, les profs d’ écriture créative donnent ce conseil pour créer le meilleur moment d’une histoire. Il suffit de prendre son personnage le plus sympathique, de le déshabiller, de le faire grimper à un arbre, et de lui balancer des poignées de fiente de pigeon ou des bordées de tweets violents.

Je vois Sylvia, là juste en face de moi, ses paupières qui se baissent et tout son corps qui en train de grimper à l’arbre.
Je n’ai qu’à lui jeter quelques petites questions : “comment ça tu n’y arrives pas ?
- Quand j’ai commencé les cours, avant d’arriver en France, ma prof de français m’a dit que la meilleure chose que je devais faire pour ne pas dire de conneries, c’est de me taire.

(Pensée là pour mes copines du hashtag 🙏 )

Comment ça ? Ta prof de français t’a conseillée de te taire ?

Oui. C’était il y a douze ans, Sylvia a juste après quitté la campagne du Tessin pour venir s’installer dans un canton rural en France.
Douze ans après. "En rendez- vous, je ne parle que de choses médicales. Pour le reste, c’est mieux que je me taise.”

On va travailler sur ça je crois.

En chaque femme, il y a une histoire très personnelle de silenciation.
Avec moi Sylvia parle très bien français. “Parce qu’avec toi, je sais que tu ne me juges pas.”

Le jugement terrorise.
Le terrorisme fait taire.
S’exprimer est essentiel à la vie.
Le jugement tue.

C’est le printemps, ça me donne envie d’aller jardiner. 🌱
Boonne semaine à tou·tes 💃

Club Soroptimist de Foix

Dans une bonne histoire, il y a un conflit.Le problème quand on est une femme, c’est que le conflit se déroule souvent c...
21/02/2024

Dans une bonne histoire, il y a un conflit.

Le problème quand on est une femme, c’est que le conflit se déroule souvent contre soi-même.
C’est plus prudent.
Mais autant vous le dire : en terme de trame narrative, c’est nul.

Changez d’ennemis, vous deviendrez peut être lisible.

Je vous donne un exemple.

Enfant, mes relations avec les enseignants étaient un feu d’artifice joyeux. Et binaire.
Il y avait 𝗹’𝗶𝗱𝘆𝗹𝗹𝗲 : là nos échanges consistaient en un dialogue très scènographié :
- question du prof
- réponse alerte et juste avec rebondissements brillants offerts par l'élève (moi).
Et puis, il y avait le 𝗰𝗮𝘂𝗰𝗵𝗲𝗺𝗮𝗿 : “Cécile doit mettre fin à ses bavardages incessants qui importunent le reste de la classe”.

Mes carnets de notes apportent toutes les preuves nécessaires : j’ai été très longtemps un petit enfer à moi toute seule. Quatre décennies plus t**d, j’ai compris que c'était mon TDAH à moi. Mais ce n’est pas le sujet du jour.
La prise de parole c'était vraiment mon ADN, une singularité marquée, et une compétence très travaillée : de mes 4 ans jusqu'à la classe de terminale, j’ai fait preuve d’une persévérance sans faille.

Donc, vocation de bavarde.
Sauf que, bizarrement, à un moment cela s’est arrêté. A 18 ans. Stop.
Je me suis mise à me taire. Puis, je suis devenue celle qui permet aux autres de prendre la parole, successivement : journaliste intervieweuse, prof de journalisme, coach media et marketing.

Si je réfléchis un peu, je vais vite arriver à trouver le truc qui s’est mis à dé****er en moi.

[Post classique : 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑗’𝑎𝑝𝑝𝑟𝑒𝑛𝑑 𝑑𝑒 𝑚𝑒𝑠 𝑒𝑟𝑟𝑒𝑢𝑟𝑠, 𝑏𝑙𝑎𝑏𝑙𝑎]

….

En fait non, aujourd'hui j'ai changé d’envie. J’ai décidé que j’allais chercher un responsable à l͟'͟e͟x͟t͟é͟r͟i͟e͟u͟r͟ ͟d͟e͟ ͟m͟o͟i͟.
Allez je cherche. Je me creuse la tête.

Identifier un adversaire ? Identifier plusieurs adversaires ?
Dénoncer ?
Est ce que je suis prête à ferrailler ? À aller au combat contre les grands trolls anonymes ?

Et est ce que je suis prête à me retrouver isolée, totalement seule sur ma ligne de front ?
Est ce que j’ai peur ?
Héhé.

Qui est responsable de mon silence ?
Suis- je lâche et idiote ?

Idiote et lâche.
Oui.

C’est finalement peut être plus facile de m’en prendre à moi même, de me débrouiller avec moi-même : travailler sur moi donc, me développer, me dépasser, réussir.

Non. Réussir à parler ainsi, ce serait faire du bavardage. Et il y en a tellement déjà.
Parler, raconter des histoires, intimes, et politiques, cela permet de poser la questions des personnages. Or, dans cette histoire je ne suis pas seule. Il y a beaucoup de personnages. Ils sont sujets, ou objets d’un système, d’une organisation économique, politique, sociale.
Il y a des méchants et des gentils.

Et quand l’histoire est bonne, les personnages peuvent évoluer.
Pour cela, il faut se concentrer sur la fin de l'histoire, celle que l'on a envie de voir arriver.

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