Télé Millevaches

Télé Millevaches 🎥 Média rural. Reportages dans le bouillonnement de la Montagne limousine.
Écologique et solidaire. Bienveillante et déterminée.
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20/08/2024

JEAN-LOUIS MAIGRON RACONTE L’ALGÉRIE DES ANNÉES 50

== Comment être pied-noir tout en échappant à la nostalgie coloniale ?

L’exposition sur la gastronomie algérienne organisée par le Cercle algérianiste à la bibliothèque francophone multimédia de Limoges avait suscité quelques remous. Suite à la diffusion de la brève de Télé Millevaches mettant en relief la nostalgie coloniale qui s’exprimait à travers l’exposition, nous avions reçu plusieurs messages, dont celui de Jean-Louis Maigron. Né en Algérie en 1946, il fait partie des nombreux pieds-noirs ayant quitté brutalement l’ancienne colonie à la suite des accords d’Évian en 1962.

Dans son message, il se dit choqué par l’expression utilisée par les membres du Cercle algérianiste : « en 1830, l’Algérie n’existait pas ». Jean-Louis ne partage ni cet avis ni le reste de ce qui est exprimé par l’association basée à Perpignan. Une structure clairement positionnée à l’extrême-droite, et financée par le maire Louis Aliot (RN), lui-même ancien pied-noir.

Dans cette interview, Jean-Louis nous raconte le parcours de sa famille, faisant rejoindre la petite histoire à la grande. Nous revenons d’abord sur le processus de colonisation. Avant l’arrivée des Français, l’Algérie a connu plusieurs dynasties dont le pouvoir était organisé. Ce territoire disposait de villes et d’une agriculture productive. Contrairement à ce qui est affirmé par le Cercle algérianiste, avant 1830, l’Algérie existait bel et bien.

Dans une seconde partie, nous entrerons en profondeur sur l’aspect humain de la guerre d’indépendance. « J’ai vu des Algériens abattus qu’on mettait sur le stade, gonflés au soleil… J’ai vu des attentats contre des Européens du village ». Enfin, il nous fera la lecture de quelques extraits des mémoires des maréchaux français ayant conquis l’Algérie en 1830, Thomas R. Bugeot, et Armand L. de Saint Arnaud, dont la cruauté exercée envers les populations conquises est sans appel, effrayante, sanglante.

Le travail d’historien amateur que Jean-Louis a personnellement produit sur cette période de sa vie lui a permis de prendre de la hauteur et de ne pas succomber à une nostalgie coloniale qui s’exprime pourtant fortement parmi la communauté des pieds-noirs et leurs descendants. Un ressentiment largement exploité par le Rassemblement National, parti lui-même fondé par le nostalgique assumé de l’Algérie française qu’était Jean-Marie Le Pen. Pour autant, Jean-Louis ne niera pas la blessure et les souffrances qu’ont vécu les pieds-noirs durant leur exil, ainsi que l’immense sentiment de trahison lorsque Charles de Gaulle abandonna finalement l’idée de la colonisation algérienne. « Un énorme gâchis humain », conclura-t-il, les yeux émus.

16/08/2024

==Une fête de la chasse ouverte « à ceux qui ont des aprioris »

4000 à 5000 personnes sont venues assister fin juillet à la fête de la chasse à Champagnac-la-Nouaille, en Corrèze, célébrant une activité qui reste populaire malgré la mauvaise presse qu’elle suscite au niveau national. En effet, si la Fédération départementale des chasseurs de Corrèze demeure la plus grande association du département, les confrontations houleuses avec certains habitants sembleraient augmenter selon les mots de son directeur David Murat : « Notamment depuis le Covid, des gens sont venus chercher des maisons en campagne et ont parfois des réactions très violentes à l’égard des chasseurs, c’est quelque chose de nouveau, surtout sur le plateau de Millevaches ». Pourtant, la fête s’est placée sur une ligne « ouverte à tous, même à ceux qui ont des aprioris » assure-t-il.

Stand de ball-trap, expositions canines, démonstration de sculpture à la tronçonneuse, fanfare, gastronomie à base de gibier, la fête ne manquait pas d’attractivité et désirait également réunir tous les secteurs liés à l’activité, comme les trappeurs de Corrèze (Trappeurs 19) ou l’Association française de mensuration des trophées, dont l’activité est d’attribuer des médailles de bronze, d’argent ou d’or aux plus beaux trophées de chasse selon des critères minutieux.

« Ça fait longtemps qu’on ne chasse plus pour manger, poursuit David Murat, même si on voit des gens qui viennent passer le permis de chasser en assumant leur désir de consommer des animaux qui se nourrissent de manière 100 % naturelle. » Quant à l’avenir de la chasse, il reste confiant mais insiste sur un point : « On sent que l’on voudrait faire des chasseurs des régulateurs de grands gibiers, mais la chasse doit rester un loisir, et on se battra pour que cela le demeure. »

05/08/2024

QUI EST PATRIOTE ?
==Le 14 juillet, l’association Artémis nous invitait à commémorer les 80 ans de l’opération Cadillac à Pleaux, dans le Cantal. Pour l’occasion, Télé Millevaches s’est interrogée sur la question du patriotisme.
05'17'' // Brève, août 2024

En 1944, l’opération militaire d’envergure consiste à larguer des armes, des médicaments et des vivres pour renforcer la puissance matérielle des résistants. Ces derniers appuient la contre-offensive des Alliés contre l’Allemagne nazie.

Depuis les dernières élections européennes, Jordan Bardella, président du Rassemblement national, a pris la tête du groupe « Patriotes pour l’Europe » au Parlement européen. Une formation politique qui assume des liens étroits avec le belligérant Vladimir Poutine. En ces temps troublés et inquiétants, il nous semblait important d’interroger à nouveau cette notion de patriotisme. D’autant plus lors d’un événement qui célèbre la résistance française contre l’occupant allemand.

« On est d’ici, les gens d’ici c’est ça, ils veulent sauvegarder leur coin, leur région » explique simplement un ancien, décoré de médailles. « Nous, on se revendique françaises, patriotes et universalistes » ajoutent fièrement deux femmes habillées en costumes d’époques, drapeau tricolore en main. Ce drapeau ne doit pas être récupéré par un parti d’extrême-droite » concluent-elles sous les applaudissements des passants.

Fabien Tillon, auteur d’une biographie sur son grand-père Charles Tillon, résistant communiste, fondateur des Francs-tireurs et partisans, ministre du gouvernement provisoire de 1944 à 1946, et fidèle ami de Georges Guingouin, nous apporte son analyse. « Charles Tillon revendiquait le terme de patriote » insiste-il. Les vichystes, bien que se revendiquant eux-mêmes patriotes étaient en réalité des traîtres de la Nation. Ils ont collaboré avec les ennemis allemands, italiens et japonais. Aujourd’hui, les gens du RN se disent patriotes mais défendent en réalité la France d’un monde ancien » conclut-il.

Pour en savoir plus sur l’extrême-droite en Limousin :
https://telemillevaches.net/videos/40-de-votes-extreme-droite-a-oradour-sur-glane
https://telemillevaches.net/videos/en-1830-lalgerie-nexistait-pas

24/07/2024

INSTRUCTION EN FAMILLE, DU DROIT À L'EXCEPTION

==Des parents demandent des explications au rectorat

Lundi 24 juin, des parents se mobilisent devant le rectorat de Limoges. L’objet de leur colère : ils ne sont plus autorisés à faire l’instruction en famille (IEF). Ils ont l’obligation de scolariser leur enfant dès la rentrée prochaine. Une décision perçue comme arbitraire face au manque de clarté quant aux critères d’approbation de l’Éducation nationale.

Les dossiers instruits doivent être composés d’un projet éducatif adapté à l’enfant. L’académie de Limoges ajoute que « ses services sont en charge de déterminer le mode d'instruction le plus conforme à l'intérêt de l'enfant ». Une situation qui suscite l’inquiétude face à la restriction de la liberté d’enseignement.

Depuis la loi confortant le respect des principes de la République, entrée en vigueur en 2021, les parents désireux de faire l’école à la maison doivent en faire la demande. Et le constat est amer : ils se heurtent à de nombreux refus de l’administration.

Cette loi à l’origine votée pour lutter contre l’extrémisme religieux impacte plus largement la population. Restreindre l’IEF apparaît aujourd’hui comme une diminution supplémentaire des libertés individuelles.

Le 20 juin, le tribunal judiciaire d’Albi condamnait un couple à 1 000 € d’amende pour avoir « désobéi en conscience » en poursuivant l’école à la maison malgré le refus du rectorat.

12/07/2024

== Philippe Descola, anthropologue - La nature, le peuple Achuar et les ZAD

Pour parcourir cette vidéo avec ses chapitres : https://telemillevaches.net/videos/philippe-descola-anthropologue

C’est en étudiant le peuple Achuar en Amazonie que Philippe Descola dit avoir réalisé, par effet de miroir, les impasses de la pensée moderne. Selon lui, l’une des grandes erreurs de la philosophie occidentale se commet à partir du 17ᵉ siècle, lorsqu’elle commence à séparer l’être humain de son milieu de vie en inventant le concept de « nature » qu’elle oppose à celui de « culture ». Ce que le philosophe nomme le « naturalisme » naît dans cette dichotomie mentale que la civilisation occidentale produit et qui la conduit à considérer la nature comme une ressource extérieure à dominer et exploiter à souhait, aboutissant à la prédation du capitalisme moderne et à la destruction écologique qui l’accompagne.

« En revenant en France, j’ai découvert des collectifs alternatifs qui défendaient des positions très proches de ce que j’avais pu connaître en Amérique Latine. J’ai tout de suite été séduit par l’inventivité qu’ils manifestaient pour inventer des relations aux autres qu’humains dans des milieux de vie », dira-t-il au début de l’entretien, faisant notamment référence à sa visite de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Il poursuivra en affirmant que si la répression contre ce type de mouvement est aujourd’hui si brutale, c’est précisément parce que ces nouvelles manières d’habiter et de lutter sont une voie vers la sortie du naturalisme, et donc une menace pour le capitalisme.

Mais sortir d’une philosophie qui a constitué notre univers mental est-il si facile ? La question occupera une grande partie de cet entretien, entre la manière dont les militants de la ZAD ou d’ailleurs tentent de nouer de nouveaux rapports avec le non-humain, les rituels expérimentés en collectif, ou encore l’épineuse question de la spiritualité et du rapport magique au monde. Ces questions sont loin d’être simples tant le rapport aux « esprits » est quelque chose qui semble aujourd’hui bien loin de l’être occidental. « Les esprits ne sont pas toujours sympa, hein ! », nous dira d’ailleurs, espiègle, Philippe Descola en racontant comment le peuple Achuar peut aussi faire preuve de violence sociale au nom des « esprits », car tout n’est pas rose au pays des autochtones, et il faut toujours se garder de romantiser et de céder aux idéologies faciles, nous rappellera-t-il enfin peu avant la fin de l’entretien.



Anthropologue de renom, Philippe Descola était de passage sur le plateau de Millevaches au printemps dernier. Il répondait à l’invitation de l’association La Pommerie pour un séminaire du groupe de recherche Des cosmopolitiques forestières, composé de chercheurs en sciences sociales et d’artistes. L’hypothèse : considérer la forêt au cœur des questions existentielles et écologiques contemporaines. Philippe Descola y a donné une conférence et, à sa suite, un entretien à Télé Millevaches.

25/06/2024

QUAND LES MOULINS ÉLECTRIQUES SE HEURTENT À LA CONTINUITÉ ÉCOLOGIQUE
==Écologie de terrain contre écologie de bureau ?
22' // Reportage

Et si l’on utilisait les innombrables cours d’eau du plateau de Millevaches pour produire de l’électricité ? Si nous redonnions vie aux moulins oubliés, à leurs infrastructures hydrauliques pour produire une énergie domestique locale, écologique et quasi-gratuite, loin des centrales nucléaires ou des barrages ? En réalité cela existe déjà, c’est la micro-hydroélectricité*. Georges Durand l’a mise en pratique. Il est le président de l’Association de sauvegarde des moulins de la Creuse.

Ces petits moulins se heurtent néanmoins à la question de la continuité écologique : en France et en Europe, l’heure est à l’effacement des obstacles. Pour la santé des milieux aquatiques, les sédiments doivent pouvoir descendre, les poissons remonter. Dans les décennies précédentes, les politiques publiques encourageaient pourtant l’aménagement de nombreux plans d’eau et retenues de toutes sortes. Alors, y a-t-il encore aujourd’hui un avenir pour les moulins électriques ?

Ce reportage met en scène par montage interposé les arguments de Georges Durand et ceux de Vincent Berthelot, responsable de secteur à l’Établissement public territorial de bassin de la Vienne (EPTB).

*En France, sur 70 000 seuils et barrages, 463 moulins à eau et petites centrales hydroélectriques sont actives. La puissance totale de ces installations représentent l'équivalent de sept éoliennes. Autant dire : bien peu. La commune de Bourganeuf, en Creuse, produit une partie de son électricité en régie avec une centrale hydroélectrique.

12/06/2024

40 % DE VOTES EXTRÊME DROITE À ORADOUR-SUR-GLANE
== Le lendemain du vote avait lieu la commémoration du massacre commis par les n***s
05'08'' // Brève, juin 2024

Le matin du 10 juin les résultats des élections européennes sont communiqués pour chaque commune par voie de presse. Un chiffre choque plus que les autres : la commune d’Oradour-sur-Glane, lieu symbolique des atrocités commises par les troupes nazies en 1944, a voté à plus de 40 % pour l’ensemble des partis d’extrême droite.

Coïncidence, le jour de ce résultat avait lieu la commémoration des 80 ans du massacre perpétré par la division SS Das Reich en présence du président français Emmanuel Macron et de son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier.

Télé Millevaches a passé la journée sur place, en essayant d’obtenir quelques mots de la part des personnes venues pour les commémorations mais aussi de la part de quelques habitants du bourg. « J’ai failli démissionner hier soir, j’ai honte » nous dira en pleurant un élu d’une autre commune et porte drapeau de la Brigade RAC. « C’est contradictoire, car ce sont les mêmes idées politiques que les gens qui ont commandé ce massacre » diront des enfants venus de Saint-Junien. « Vous avez la vieille ville et tout ce qui s’est construit en périphérie, avec des apports de populations nouvelles qui n’ont pas forcément le recul sur les faits qui se sont déroulés ici il y a 80 ans. » ajoutera Guillaume Guérin, président LR de l’agglomération de Limoges. Un ressortissant allemand invité pour l’occasion s’étonnera : « C’est surprenant un tel score dans un endroit comme celui-ci », de même qu’un habitant d’Oradour croisé au café du coin : « C’est bizarre qu’à Oradour il y ait eu autant de votes pour l’extrême droite. En même temps, chacun vote comme il veut».

23/05/2024

« EN 1830, L’ALGÉRIE N’EXISTAIT PAS »
= La bibliothèque de Limoges donne carte blanche à la nostalgie coloniale
05'00'' // Brève

Zlabia, mouna, coca : autant de plats illustrés dans un couloir de la Bibliothèque francophone multimédia (Bfm) de . Du 16 mars au 13 avril derniers, l’institution accueillait « La cuisine des Pieds-Noirs, une histoire de soleil et de mer héritée des gens d’Algérie », exposition nostalgique d’une époque où l’ faisait partie de l’Empire colonial français.

Cette carte blanche donnée au Cercle algérianiste du Limousin n’a suscité dans la presse locale qu’une couverture convenue. Ses dirigeants Sandrine Morales et Patrick Graf déclarent y mettre en valeur la culture pied-noire sans adjoindre de caractère politique ou de débat historique. « En chaque Pied-Noir, il y a quelque chose qui s’est éteint. Si on peut rallumer une petite flamme avec le Cercle algérianiste, c’est une grande victoire. »

Pourtant, l’élu d’opposition Gilbert Bernard souligne la « réécriture de l’histoire » voire le « » de l’association fondée à Perpignan et qui célèbre son congrès annuel à Béziers : deux villes où le Rassemblement national est au pouvoir. M. Bernard s’est opposé au soutien financier accordé par la mairie de Limoges à l’antenne locale du Cercle. Pierre, usager de la Bfm, considère qu’en omettant la guerre et la spoliation coloniale avec des images de peuples vivant en harmonie, l’exposition contribue au « racisme d’ambiance » qui infuse en France.

L’accueil d’une telle exposition interroge plus largement sur les sympathies de la majorité municipale avec l’ ̂medroite, selon Gilbert Bernard.

ERRATUM ! L'AG de Télé Millevaches se fera à la médiathèque de Royère-de-Vassivière (et non pas à Faux).C'est toujours l...
24/04/2024

ERRATUM ! L'AG de Télé Millevaches se fera à la médiathèque de Royère-de-Vassivière (et non pas à Faux).

C'est toujours lundi prochain 29 avril :
== 18h : AG mais surtout échanges sur notre situation financière et politique délicate (spoil : on fonce).
== 20h : apéro dînatoire
== 21h : projections "Fargesbois ou le débat confisqué" + "Le Brexit et nous"

C'est le moment de nous soutenir !

https://www.helloasso.com/associations/tele-millevaches/adhesions/adhesion

https://telemillevaches.net/ag-2024-ap

17/04/2024

DEUX MEDECINS VEILLENT SUR L'IVG EN CREUSE
== Les gynécologues restent les grands absents de la pratique

Seules deux médecins généralistes et une sage-femme effectuent tous les IVG du département. Malgré de bonnes conditions d'accès à l'IVG, Dr Delphine Larroque et Dr Lenaïc Mazé déplorent le manque d’implication des gynécologues au quotidien.

08/04/2024

DE LA RUBALISE POUR LE LOGEMENT SOCIAL
= L'Assemblée de citoyens et d'associations d'Eymoutiers chatouille l'ODHAC et la Mairie

Des loyers plus chers, des besoins en hausse : le bassin de vie d’Eymoutiers connaît-il un renversement de l’exode rural historique ? La situation exige-t-elle une politique volontariste pour l’accès au logement des personnes les plus précaires ?

C’est en tout cas l’avis de l’Assemblée de citoyens et d’associations d’Eymoutiers (ACA), qui organisait samedi 30 mars une déambulation symbolique pour marquer à la rubalise des logements vides de la commune. Regroupant une dizaine d’organisations catholiques et laïques, cette coalition veut dynamiser la politique de l’habitat social autour d’Eymoutiers.

La mobilisation fait suite à l’occupation puis à l’expulsion d’un bâtiment vacant de l’Office public de l’habitat 87 (ODHAC) à Eymoutiers, entre 2022 et 2023. L’Assemblée en a fait un symbole de son action pour le droit au logement, dénonçant l’attitude « agressive » du bailleur social lors de l’occupation, puis sa politique « surréaliste » aujourd’hui. L’ODHAC compte en effet déconventionner les logements en question pour les vendre au privé : il en a fait la demande à la préfecture. La réponse se fait attendre et l’Assemblée se tient prête à effectuer un recours si la vente était autorisée.

Contacté par Télé Millevaches dans le cadre d’un reportage plus large sur l’habitat dans la Montagne limousine, L’ODHAC a pour l’heure décliné notre sollicitation.

23/02/2024

== « JE NE PEUX PAS ME METTRE EN PORTE-À-FAUX AVEC LA FILIÈRE »
Une coupe rase bloquée et un malaise grandissant dans la profession
04'25'' // Brève, février 2024

« En quatre ans, une centaine d’hectares de forêt de feuillus sont partis en coupe rase autour de chez moi. Ce chantier-là, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase », dénonce Thibault, ingénieur et propriétaire forestier.

Cet habitant de Sornac, en , a bloqué une coupe rase d'une hêtraie, juste à côté de chez lui. Il justifie son acte comme « un cri du cœur ». Plusieurs membres du groupe forêt du Syndicat de la Montagne limousine sont venus le soutenir.

Malgré les opinions divergentes entre Thibault, le propriétaire de la parcelle, également exploitant forestier et patron d’une petite scierie, et le conducteur de l’abatteuse, un point commun se distingue : le malaise autour de la pratique de la coupe rase.

Pour exploiter les bois d’une petite parcelle comme celle-ci – 6 000 mètres carrés -, la coupe rase apparaît comme l’unique solution pour garantir une certaine rentabilité. Un modèle économique à réinventer d’urgence et qui pose question, même pour les parties qui en tirent profit.

15/02/2024

== UN FUTUR EMMAÜS À TARNAC
Le projet pourrait s'étendre à Faux-la-Montagne et Felletin.
2'57 // Brève, février 2024

« Comme disait l'abbé Pierre : "Toi qui souffres, qui que tu sois : entre, dors, mange, reprends espoir, ici on t'aime." »

À , un futur doit ouvrir ses portes d'ici à 2025. Les compagnes et compagnons seront logés dans une maison achetée par l'association Montagne Accueil (MAS), à l'initiative du projet. L'objectif est de développer un service traiteur et de créer une conserverie, qui deviendront les piliers économiques de la communauté Emmaüs. À terme, le projet pourrait s'étendre sur un territoire plus large, avec des activités proposées à Faux-la-Montagne et Felletin, comme du maraîchage ou des ateliers de fabrication de tofu.

À travers la création de cet Emmaüs, le MAS souhaite créer un organisme d'accueil communautaire et d'activités solidaires (OACAS). Ce statut, créé spécialement pour Emmaüs en 2008, garantit aux personnes accueillies un habitat digne, un soutien financier et un accompagnement social. Cela leur permet surtout de faire reconnaître leur statut de travailleur solidaire, qui n'est pas encadré par le Code du travail.

Si le MAS a choisi de se rapprocher d'Emmaüs, c'est parce qu'il partage les mêmes valeurs que l'association créée par l'abbé Pierre, telles que l'accueil inconditionnel.

01/02/2024

== DES MINES DE LITHIUM EN LIMOUSIN ? L'IMPOSSIBLE DÉBAT
De l’Allier jusqu’à la Haute-Vienne, la fièvre minière suscite la controverse
25' // Reportage, février 2024

C’est à Échassières, petit bourg de 400 habitants dans l’Allier que la multinationale Imerys prévoit d’ouvrir la plus grande mine de lithium d’Europe et d’extraire plus d’un million de tonnes d’oxyde de lithium en 25 ans . Ce volume permettra de produire 700 000 batteries de voitures électriques.

C’est bien la transition écologique et le tout-électrique qui font grimper les cours du lithium, rendant à présent sa prospection intéressante en Europe et en France, où les lois environnementales sont pourtant contraignantes pour les industriels. Les deux plus grand pays producteurs que sont l’Australie et le Chili (70 % du volume mondial) ne semblent en effet que bien peu s’embarrasser du sort des populations autochtones vivant sur les territoires miniers.

Les occidentaux font partie des plus grands consommateurs de lithium au monde. Dès lors, refuser une extraction locale au nom de l’écologie serait-il faire la promotion d’une « écologie coloniale » ? À l’inverse, peut-on parler de « transition écologique » lorsque les groupes industriels produisent à l’envie des smartphones à l’obsolescence programmée et des voitures électriques toujours plus lourdes et gourmandes type SUV, Tesla et autres ? Le débat parait impossible, tant les contradictions fusent de part et d’autre.

Dans ce reportage nous écouterons les habitants de la ville d’Échassières, des militants de Stopmines23, Rafael Solans-Ezquerra, élu à la mairie d’Ambazac favorable à l’extraction de lithium sur sa commune, et Laurent Richard, spécialiste des sols. À travers leurs témoignages nous entendrons peut-être qu’une sortie par le haut de cet impossible débat serait déjà de se poser la question de nos réels besoins fondamentaux. Nous les entendrons évoquer le principe de sobriété mais aussi la manière dont les industriels ont exploité les divers minerais de la région par le passé, notamment l’uranium.

Pour en savoir plus sur les questions minières en Limousin :
https://telemillevaches.net/videos/souvenirs-de-la-mine-du-longy-a-millevaches/
https://telemillevaches.net/videos/rehabiliter-les-mines/
https://telemillevaches.net/videos/breves-73

Réalisation : Florent Tillon
Prise de son : Franck Galbrun / Lola Bonnet / Roméo Dalot
Caméra additionnelle : Aglaé Belocian
Avec : Stop Mines 23 / Stop Mines 03 / Rafael Solans-Ezquerra (mairie d’Ambazac) / Laurent Richard / Les habitants d’Échassières
Dates de tournages : entre avril 2023 et novembre 2024

30/01/2024

== 400 PERSONNES À GUÉRET CONTRE LE PROJET D'USINE À PELLETS
Le président de Biosyl décline l’invitation au débat contradictoire
03'04'' // Brève, janvier 2024

Plus de 400 personnes sont venues assister à un débat public autour de l'implantation d'une usine à pellets à Guéret. Le président de la société Biosyl, Antoine de Cockborne, ainsi que Éric Corréia, président de l'agglomération du Grand Guéret étaient invités à participer au débat mais ont décliné la proposition. D’autres membres de la filière bois ont également décliné l’invitation tels que Benoît Rachez, directeur d'Unisylva, Lionel Say, directeur de la CFBL, et Jean-Yves Le-Mahout, de l'ONF Limousin.
Sans débat contradictoire, l'événement s'est transformé en plaidoyer populaire contre l'implantation de Biosyl à Guéret.
Dans le même temps, la préfecture est sur le point de prendre un arrêté autorisant le projet sans enquête publique ni étude d'impact.

À voir aussi :
https://telemillevaches.net/videos/les-uns-regretteront-les-forets-les-autres-les-scieries/
https://telemillevaches.net/videos/la-foret-sous-pression-de-lindustrie/
https://telemillevaches.net/videos/filiere-bois-et-si-tout-le-monde-etait-daccord/

Réalisation : Florent Tillon
Caméra additionnelle : Aglaé Belocian
Avec : Sylvain Angerand Coordinateur des campagnes de Canopée, Corinne Ferarrons Groupe forêt du Syndicat de la Montagne Limousine, Catherine Couturier députée de la Creuse.
Dates et lieu de tournage : 28 janvier 2024, Espace André Lejeune, Guéret.

19/01/2024

== BOIS DU CHAT : LE PNR DE MILLEVACHES OBTIENT LA FIN DU SECRET DES AFFAIRES
Une première en France pour la transparence dans la gestion des forêts
04'33'' // Brève, janvier 2024

La « petite affaire » du Bois du Chat n’en finit pas de déborder du cadre géographique restreint auquel elle aurait pu rester cantonnée. Cette parcelle de feuillus sur la commune de Tarnac en Corrèze était vouée à la coupe rase, mais un collectif de voisins a entrepris de la défendre avec opiniâtreté depuis l’automne 2022. Après la couverture médiatique nationale du conflit qui en a émergé, une manifestation de la filière bois en faveur de la coupe, l’intervention d’élus d’un côté et de l’autre, voilà maintenant qu’elle crée un précédent pour l’ensemble des forêts privées de France.

Le 11 janvier dernier en conférence de presse, le président du Parc naturel régional (PNR) de Millevaches Philippe Brugère annonçait qu’il avait obtenu gain de cause auprès de la Commission d’accès aux documents administratifs (CADA) : le Centre national de la propriété forestière (CNPF) a l’obligation de lui communiquer le plan de gestion de la parcelle. C’est une première pour la transparence dans la gestion des forêts. Les données à caractère nominatif et économique restent toutefois confidentielles. C’est l’essentiel, le volet environnemental, qui est dévoilé.

Une première en forme de jurisprudence : à partir de maintenant, le secret des affaires ne pourra plus être invoqué pour maintenir l’opacité. La société civile et les collectivités pourront s’appuyer sur cette information pour lancer l’alerte quand elles soupçonnent des irrégularités. Selon Gérard Monédiaire, membre du conseil scientifique du PNR, c’est la fin d’une « dissymétrie d’information » qui donnait lieu à une « rupture d’égalité manifeste » entre les parties.

Le PNR de Millevaches y gagne au passage une certaine épaisseur politique. Les commentaires formulés par Philippe Brugère et Gérard Monédiaire dans cette brève en témoignent.

́cologie PNR Millevaches

Commission d’accès aux documents administratifs : avis n° 20236891 du 14 décembre 2023 :https://telemillevaches.net/wp-content/uploads/2024/01/avis-cada-19122023.pdf

"Subventions suspendues... Subventions revenues...Coup de théâtre au ministère de la Culture !">>Idem pour Télé Millevac...
08/01/2024

"Subventions suspendues... Subventions revenues...
Coup de théâtre au ministère de la Culture !"

>>Idem pour Télé Millevaches, nous partageons donc l'article d'IPNS écrit les jours suivant le coup de théâtre :

"Le dimanche 1er décembre 2023, nous bouclons le n°85 d'IPNS en consacrant notre une à la suppression des subventions de trois médias du coin : Télé Millevaches, La Trousse corrézienne et IPNS. Comme nous l'expliquons dans ce numéro (page 3), 9 mois après avoir déposé notre dossier, 5 mois après avoir été évincé de la commission nationale qui donne un avis sur le versement du fonds de soutien aux médias de proximité, nous avons finalement appris que nos médias ne bénéficieraient pas de ce fonds en 2023, nos trois associations n'apparaissant pas dans la liste officielle et close qu'avaient reçue courant novembre plusieurs autres médias bénéficiaires.

Le mardi 5 décembre 2023, nous prenons le conseil d'une avocate qui, au vu des éléments que nous lui fournissons, estime que nous sommes en droit de saisir le tribunal administratif, nos dossiers ayant manifestement bénéficiés d'un « circuit particulier », différent en tout cas, de celui des autres dossiers. Le lendemain un reportage de France 3 Limousin (suivi rapidement d'un article dans StreetPress) fait connaître la situation au plus grand nombre et un début de médiatisation commence.
Subventions suspendues... Subventions revenues...
Coup de théâtre au ministère de la Culture !

Le dimanche 1er décembre 2023, nous bouclons le n°85 d'IPNS en consacrant notre une à la suppression des subventions de trois médias du coin : Télé Millevaches, La Trousse corrézienne et IPNS. Comme nous l'expliquons dans ce numéro (page 3), 9 mois après avoir déposé notre dossier, 5 mois après avoir été évincé de la commission nationale qui donne un avis sur le versement du fonds de soutien aux médias de proximité, nous avons finalement appris que nos médias ne bénéficieraient pas de ce fonds en 2023, nos trois associations n'apparaissant pas dans la liste officielle et close qu'avaient reçue courant novembre plusieurs autres médias bénéficiaires.

Le mardi 5 décembre 2023, nous prenons le conseil d'une avocate qui, au vu des éléments que nous lui fournissons, estime que nous sommes en droit de saisir le tribunal administratif, nos dossiers ayant manifestement bénéficiés d'un « circuit particulier », différent en tout cas, de celui des autres dossiers. Le lendemain un reportage de France 3 Limousin (suivi rapidement d'un article dans StreetPress) fait connaître la situation au plus grand nombre et un début de médiatisation commence.

Subventions suspendues... Subventions revenues...
Coup de théâtre au ministère de la Culture !

Le dimanche 1er décembre 2023, nous bouclons le n°85 d'IPNS en consacrant notre une à la suppression des subventions de trois médias du coin : Télé Millevaches, La Trousse corrézienne et IPNS. Comme nous l'expliquons dans ce numéro (page 3), 9 mois après avoir déposé notre dossier, 5 mois après avoir été évincé de la commission nationale qui donne un avis sur le versement du fonds de soutien aux médias de proximité, nous avons finalement appris que nos médias ne bénéficieraient pas de ce fonds en 2023, nos trois associations n'apparaissant pas dans la liste officielle et close qu'avaient reçue courant novembre plusieurs autres médias bénéficiaires.

Le mardi 5 décembre 2023, nous prenons le conseil d'une avocate qui, au vu des éléments que nous lui fournissons, estime que nous sommes en droit de saisir le tribunal administratif, nos dossiers ayant manifestement bénéficiés d'un « circuit particulier », différent en tout cas, de celui des autres dossiers. Le lendemain un reportage de France 3 Limousin (suivi rapidement d'un article dans StreetPress) fait connaître la situation au plus grand nombre et un début de médiatisation commence.

Le mercredi 6 décembre 2023, nous envoyons une lettre recommandée avec accusé de réception à la ministre de la Culture pour exiger une réponse officielle à notre demande de subvention.
Dans les jours qui suivent, une journaliste de StreetPress qui enquête sur notre affaire, contacte le ministère de la Culture, le ministère de l’Intérieur et la préfecture de Nouvelle-Aquitaine, qui n’ont « pas souhaité lui répondre ».

Le mardi 12 décembre 2023, nous sommes alertés par la Trousse Corrézienne qui vient de recevoir un coup de fil du ministère de la Culture qui lui demande son relevé d'identité bancaire... Dans les jours qui suivent, tout se précipite...

Le mercredi 13 décembre 2023, coup de théâtre, nous apprenons qu'une décision du ministère de la Culture vient d'être publiée au sein de ses services, augmentant le fonds national des médias de proximité d'une somme permettant de financer... trois médias. Devinez lesquels ? Oui ! La Trousse, Télé Millevaches et IPNS !

Le vendredi 15 décembre 2023, les comptes bancaires de Télé Millevaches et IPNS sont abondés des sommes attendues... qu'on n'attendait plus. Et la notification officielle nous est transmise le lundi 18 décembre 2023.

Que s'est-il passé ? Evidemment, nous ne le savons pas précisément, mais il est assez facile de le deviner. Au sein même de l'administration tout le monde n'est pas forcément d'accord pour supprimer les subventions aux associations, et, comme nous l'expliquions dans notre article, l'appréciation des choses varie énormément selon qu'on est au ministère de l'Intérieur ou au ministère de la Culture. Dans un premier temps ce dernier avait perdu... Le début de médiatisation et surtout la menace d'une procédure judiciaire qui avait des chances de nous être favorable a sans doute modifié ce rapport de force interne à l'administration qui est revenue sur sa première décision en prenant en dernière minute et en toute urgence une décision sur-mesure qui s'est concrétisée en trois jours par le versement des subventions d'abord supprimées.

Y-a-t-il de quoi se réjouir ? Pas vraiment. L'histoire révèle en effet d'inquiétants fonctionnements sournois dont de nombreuses autres associations ont payé les frais les années passées (Télé Millevaches entre autres sur d'autres lignes budgétaires) et rien n'est gagné pour les années à venir. Nous analyserons plus en détail cette situation dans notre prochain numéro et nous continuons à penser que la meilleure garantie de notre existence et de notre pérennité est dans le soutien de nos lecteurs et lectrices qui, en particulier suite à notre dernier numéro, se sont abonnés ou nous ont soutenus financièrement. Nous les remercions de ces encouragements qui, dans les temps qui courent, sont tout à fait indispensables.

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