Cavaillon est une commune française, située dans le département de Vaucluse en région Provence-Alpes-Côte d'Azur, dans la vallée de la Durance, au sein du Parc naturel régional du Luberon. Cavaillon faisait partie du Comtat Venaissin de 1274 à 1791 où se tenait une assemblée d'officiers municipaux1.
Elle est un ancien siège épiscopal. Elle est considérée en France comme, entre autres, la capitale du melon.
La ville est située dans la vallée de la Durance, au pied de la colline Saint-Jacques qui domine la plaine environnante et fait face au Luberon à l'est et aux Alpilles au sud-ouest.
La renaissance de Cavaillon (2008-aujourd'hui) d'Urbanisme (PLU) et du Plan FISAC (Fonds d'Intervention pour les Services, l'Artisanat et le Commerce), de nombreux projets de requalification urbaine ont vu le jour à Cavaillon. Ainsi, depuis 2012 la Ville organise plusieurs vagues de travaux plus ou moins longues en centre-ville pour redonner vie au cœur de ville7.
Le cours Léon-Gambetta a été entièrement relooké avec une mise à jour du canal St Julien (qui est en fait un fontaine de 1 mètre de large sur 300 mètres de long) baptisé le canal. Son inauguration s'est effectuée le 12 mai 20128.
La place Léon-Gambetta a quant à elle été rénovée en 2013 entrainant la destruction du monument central de l'Étoile (rond-point de l'Étoile) et le départ de celle-ci 200 mètres plus loin au carrefour Bellevue9. La Place Gambetta a été refaite de la même façon que ce qu'elle était avant la Seconde Guerre mondiale avec une remise en valeur du buste de Gambetta qui repose sur un socle, l'ensemble étant conçu au-dessus d'une élévation en pierre. Des plantations de micocouliers, des fontaines sèches et un large espace piéton couronnent l'ensemble.
L'année 2013 voit aussi se rénover les avenues Victor-Basch, Pierre-Semard, Abel Sarnette, Maréchal-Joffre, de même que la place de la Gare qui est piétonnisée. Tout cela dans le cadre du nouveau plan de circulation.
En 2015 et 2016, le cours Victor-Hugo est rénové ce qui entraine l'abattage des platanes malades, le boulevard Émile-Zola devient la place Fleury-Mitifiot qui devient piétonne (une fontaine est créée), la place des Tilleuls, l'avenue Gabriel-Péri, la rue de la République10et le carrefour Verdun sont à leur tour rénovés11.
Hameau des vignères
📷Vue du centre du hameau des Vignères.
Les Vignères est un petit hameau situé au nord de la commune avec un maire-adjoint spécial qui lui est réservé. Le hameau est très animé tout au long de l'année grâce au tissu associatif très actif. Le hameau était déjà habité au Moyen Âge et garde encore la présente d'une chapelle romane avec la Chapelle Notre-Dame des Vignères.
Toponymie
Le nom de Cavallo est cité au xiiie siècle.[réf. nécessaire]
Le nom de la commune est Cavalhon en occitan selon la graphie classique et Cavaioun en provençal selon la graphie mistralienne12.
La dénomination occitane de Cavaillon est Cavalhon.
Histoire
Préhistoire et Antiquité.
Le territoire de la commune a livré des indices d'occupation datant de la Préhistoire. Cavaillon doit son nom aux Cavares, une fédération de peuples gaulois qui habite la colline Saint-Jacques dans l'Antiquité. Des carrières situées au nord de celle-ci ont révélé des puits, des silos et des fosses sépulcrales. Leur creusement et leur comblement s'est étalé sur une période allant du ve siècle av. J.-C. au iie siècle de notre ère.
Les fosses-silos ont permis d'exhumer des pépins de raisins et des rafles contenus dans des débris de vases ainsi que des « gâteaux » de marc contenant des pépins de raisin et de figue. L'ensemble avait été préservé par une lente minéralisation. Ces reliquats de vinification, datés de la seconde moitié du ier siècle av. J.-C., sont exposés au musée de la ville13.
Durant la période romaine, la cité se nomme Cabellio ou Pagus Cavellicus. Elle constitue une ville étape sur la voie Domitienne et se développe fortement. D'ailleurs, en juillet 2010, en déracinant un acacia, un habitant de Cavaillon a trouvé dans son jardin 304 deniersd'argent datant du ier et du iie siècles14 enterrés au pied d'une colonne du jardin d'un temple probablement dédié à Mithra au moment où Didius Julianus et Septime Sévère se disputent l'empire.
Cavaillon devient un siège épiscopal dès le ive siècle. Elle fit partie du royaume d'Arles et du marquisat de Provence.
Moyen Âge.
La seigneurie de Cavaillon fut partagée entre l'évêque et les vicomtes de Cavaillon puis le Saint-Siège.
Au XIIe, Raymond VI de Toulouse étant marquis de Provence, Cavaillon se trouva impliqué dans la croisade des Albigeois et passa aux mains du Saint-Siège au XIIIe.
Le nom de Cavallo est cité au XIIIe.
Le 11 mai 1331, Guillaume de Cabannes, damoiseau de Cavaillon, vend à la Cour en son nom et en celui des autres propriétaires, les droits qu'ils possèdent sur le péage d'Orgon, sur la Durance15. Alfant Romei, noble, originaire de Cavaillon, viguier de Tarascon (1326) et d'Aix (1327), appartenait à une importante famille cavaillonnaise16 ; fils d'Alphant Romei, il vendit à la cour tout comme Guillaume de Cabannes sa part du péage d'Orgon à raison de neuf florins par jour de possession17.
Renaissance.
📷Vue de la synagogue sise rue Hébraïque.
Les dominicains s'établissent à Cavaillon en 1526 à l'initiative du baron de Céreste, Gaucher de Brancas, qui leur donna une maison près la porte Saint-Michel, dans le contexte de la lutte contre les Vaudois (Cette présence du mouvement vaudois dans le Luberon constituant un berceau du protestantisme dans notre région et notre pays).
Articles détaillés : Vaudois du Luberon, Massacre de Mérindol, Croisade contre les vaudois de 1488 et Synode de Chanforan.
En 1562, la ville est prise et pillée par le baron des Adrets et ses milices protestantes.
Aujourd'hui, seul reste de ce passé médiéval et de la Renaissance la Porte d'Avignon, vestige des anciens remparts, mais aussi une mémoire collective encore vivante au sein des églises protestantes et évangéliques cavaillonnaises actuelles18.
Avant la Révolution française et l'annexion des États du pape (Avignon et Comtat Venaissin) par la France, Cavaillon était l'une des quatre villes, avec Avignon, Carpentras et L'Isle-sur-la-Sorgue, où existait une « carrière », un quartier réservé aux Juifs du pape, fermé durant la nuit.
Période moderne.
Article détaillé : Histoire de Vaucluse.
Le 12 août 1793 fut créé le département de Vaucluse, constitué des districts d'Avignon et de Carpentras, mais aussi de ceux d'Apt et d'Orange, qui appartenaient aux Bouches-du-Rhône, ainsi que du canton de Sault, qui appartenait aux Basses-Alpes.
En 1801, l'évêché de Cavaillon (qui datait du ive siècle après Jésus-Christ) est dissout. On assiste à l'implosion du Diocèse. Quelques années plus t**d, le Palais épiscopal qui fut bien national est détruit au fur et à mesure jusqu'en 1820.
Période contemporaine.
Le 14 novembre 1887, un fort tremblement de terre est ressenti dans la ville.
Le 26 février 1876, à peine 6 ans après la proclamation de la République Française, le politicien Léon Gambetta débarque à Cavaillon pour une campagne électorale. Il est logé à l'Hôtel de la Pomme d'Or. La mairie de tendance conservatrice n'accepte pas l'arrivée d'un républicain. Peu après le dîner, des cris s'élèvent de dessous les fenêtres de l'Hôtel de la part des partisans du maire dans le but de l'empêcher de faire son discours.
Le mouvement est si violent que Léon Gambetta s'enfuit vers la gare car il craint pour sa vie, sous des jets de pierres. C'est un outrage à la République !
Le maire suivant qui est un républicain essaye tant bien que mal de réparer cet affront. Il rebaptise la Place de la Couronne en Place Léon Gambetta, fait déposer la croix de mission qui s'y trouvait. Mais ce sont les municipalités successives notamment le maire Joseph Guis, républicain et anticlérical qui permettront de donner à Gambetta un brillant hommage.
Le 4 septembre 1907, soit 37 ans jour pour jour après la proclamation de la IIIe République, un monument colossal dédié à Léon Gambetta est inauguré en présence de l'ancien président de la République Emile Loubet. Cette inauguration est précédé de l'inauguration du nouvel Hôpital de la ville.
Un grand banquet a lieu sur la Place du Clos pour clôturer cette grande journée républicaine.
Cavaillon est sous-préfecture de 1926 à 193319.
Monument de l'Étoile (Polyèdre)
Le Monument de l'Étoile était un monument situé sur la Place Léon Gambetta à Cavaillon de 1959 à 2013. Le monument de l'Étoile est représenté sur la photo de présentation en haut de la page.
Description du monument.
📷L'Étoile et le cours Gambetta
Il s'agit d'un giratoire de type rond-point qui fut mis en place par la municipalité socialiste de l'époque sous la houlette du maire Fleury Mitifiot. Il remplace un monument dédié à Léon Gambetta érigé en 1907 et dont certains éléments en bronze ont été fondu en 1943 par les Allemands pour en faire des obus.
L'Étoile est une appellation commune de la plupart de Cavaillonnais qui désigne une sculpture d'art contemporain en bronze sur socle représentant un polyèdre étoilé de Pythagore d'une hauteur de 3 mètres et dont le poids varie entre 1,5 et 1,8 tonnes. Le polyèdre se trouvait sur un socle en béton armé circulaire qui lui-même se trouvait au centre d'un bassin lui aussi circulaire duquel jaillissaient des jets d'eau droits et inclinés. Autour de cette grande fontaine, un espace circulaire servait de jardinière. Autour de cette jardinière circulaire, une calade circulaire représentait des vagues avec deux formes de couleurs: des galets gris (pour représenter les vagues) et des galets blancs pour représenter le fond.
Le monument symbolisait la pureté, l'harmonie, l'équilibre, l'absolu de la juste mesure20.
Dans le projet de Philippe Guidoni, le polyèdre devait être conçu en verre trempé, mais en raison du coût et de la difficulté de création, il fut réalisé par Eugène Roure, un fondeur Marseillais qui l'a réalisé en bronze et l'a installé sur les lieux en 195920.
Le monument de l'Étoile était un des lieux de rendez-vous des Cavaillonnais et le symbole de la Ville: il est d'ailleurs représenté sur les cartes postales beaucoup plus que le melon. Le monument marque même d'ailleurs par le nom de sa sculpture la place, qui devient communément la "place de l'Etoile".
L'Étoile : destruction, recréation, représentation....
📷Vue de L'Étoile qui est aujourd'hui érigée sur son nouveau socle place Bellevue. Elle peut rayonner pour 50 ans.
En 2010, il est incorporé dans le projet du plan FISAC et l'atelier Ville et Paysage dans le cadre de la requalification du cœur de ville. Le projet prévoit de supprimer la jardinière et la calade afin de permettre une meilleure appropriation de la fontaine et de créer des brumisateurs autour du monument afin de faire un effet mystère7.
Pourtant, le 3 février 2013 le monument est démoli dans la nuit, en catimini par la Ville qui propose un nouveau plan de rénovation mais devant les nombreuses protestations des Cavaillonnais elle propose un vote pour replacer le polyèdre sur un autre rond-point21. On a parlé alors de la « place de l'Étoile sans l'Étoile » ou encore « L'Étoile a filé ! », expression qui parut à la Une des journaux locaux tel que La Provence.
Il sera replacé sur le carrefour Bellevue le 27 septembre 2013 après une sérieuse rénovation 200 mètres après la place Gambetta22.
Le Polyèdre étoilé est placé sur un nouveau socle en pierre de taille et illuminé la nuit avec des variantes de couleurs23. Il aura orné la Place Gambetta durant plus d'un demi-siècle.
Quant à la place Gambetta, une illustration de l'Étoile est posée sur le nouveau rond-point afin que les Cavaillonnais continuent à l'appeler « Place de l'Étoile ».