Eustache Widlou

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22/09/2024

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komanw ka evite viktim nan sen domeng

Livre ; PowerAuteur ; Robert GreeneChapitre ; 7Groupe Nouvelle Generation https://chat.whatsapp.com/Fjpyoj8Pf3nLABbjyMGT...
11/08/2024

Livre ; Power
Auteur ; Robert Greene
Chapitre ; 7

Groupe Nouvelle Generation

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LOI
7
LAISSEZ LE TRAVAIL AUX
AUTRES, MAIS RECUEILLEZ￾EN LES LAURIERS
PRINCIPE
Utilisez la sagesse, le savoir et le travail des autres pour
faire avancer votre propre cause. Non seulement cette aide
vous fera gagner une énergie et un temps précieux, mais
elle vous conférera une aura quasi divine d’efficacité et de
diligence. À la fin, vos collaborateurs seront oubliés et on
ne se souviendra que de vous. Ne faites jamais ce que les
autres peuvent faire à votre place.VIOLATION ET RESPECT DE LA LOI
En 1883, un jeune savant serbe du nom de Nikola Tesla travaillait pour
la filiale européenne de la Continental Edison. C’était un inventeur
brillant et Charles Batchelor, directeur de l’usine et ami intime de
Thomas Edison, persuada Tesla d’aller chercher fortune en Amérique,
nanti d’une lettre de recommandation pour Edison lui-même. Pour Tesla
allait commencer une période de malheur et de tribulations qui devait
durer jusqu’à sa mort.
Quand Tesla rencontra Edison à New York, le fameux inventeur l’enga￾gea sur-le-champ. Tesla travailla dix-huit heures par jour pour améliorer
les premières dynamos d’Edison et finit par proposer de les redessiner
complètement. Selon Edison, c’était une tâche herculéenne qui ne
porterait ses fruits qu’après plusieurs années, mais il dit à Tesla : « Il y a
50 000 dollars pour vous… si vous y arrivez. » Tesla travailla nuit et jour
sur le projet et, au bout d’un an seulement, il avait mis au point une version
grandement améliorée de la dynamo, avec des commandes automatiques.
Il alla faire part de la bonne nouvelle à Edison, pensant empocher ses
50 000 dollars. Edison se montra satisfait de l’amélioration, qui allait lui
rapporter beaucoup d’argent ainsi qu’à sa compagnie, mais, quand vint le
moment de parler finances, il déclara au jeune Serbe : « Tesla, vous n’avez
pas compris notre humour américain ! » et il lui offrit à la place une petite
augmentation.
Tesla voulait à tout prix créer un système électrique basé sur le cou￾rant alternatif. Edison, partisan du courant continu, non seulement refusa
d’aider Tesla dans ses recherches mais alla jusqu’à les saboter. Tesla se
tourna alors vers George Westinghouse, magnat de Pittsburg qui avait
fondé sa propre compagnie d’électricité. Ce dernier finança les travaux de
Tesla et lui offrit de généreuses royalties sur les futurs profits. Le système
développé par Tesla est encore la norme aujourd’hui, mais, bien que les
brevets aient été déposés en son nom, d’autres que lui en revendiquèrent
le mérite, affirmant qu’ils lui avaient ouvert la voie. Le nom de Tesla se
perdit dans les oubliettes et le public en vint à associer son invention à
Westinghouse lui-même.
L’année suivante, Westinghouse fut racheté par J. Pierpont Morgan,
lequel exigea qu’il résilie le généreux contrat signé avec Tesla.
Westinghouse expliqua à l’ingénieur que sa compagnie coulerait s’il avait à
lui payer entièrement ses royalties ; il persuada Tesla d’accepter un rachat
de ses brevets pour 216 000 dollars – une jolie somme, certes, mais loin des
12 millions de dollars que les brevets valaient à l’époque. Les financiers,
non contents de faire main basse sur les richesses et les brevets de Tesla, lui
avaient volé l’honneur de la plus grande découverte de sa carrière.
Le nom de Guglielmo Marconi est à jamais lié à l’invention de la
radio. Mais peu de gens savent que pour parvenir à son premier résultat
concluant en 1899 – transmettre un signal d’une rive à l’autre de la
Manche –, Marconi avait utilisé un brevet déposé par Tesla en 1897 : tout
son travail dépendait des recherches de Tesla. Là non plus, Tesla ne reçut
ni argent ni honneurs.Or Tesla, inventeur du moteur à induction et du système électrique à courant alternatif, est aussi le véritable « père de la
radio ». Pourtant aucune de ses découvertes ne porte son nom. Il mourut
dans la misère.
En 1917, on annonça à Tesla, devenu pauvre, qu’il allait recevoir la
médaille Edison de l’American Institute of Electrical Engineers. Il refusa.
« Vous me proposez, dit-il, de m’honorer avec une médaille que je vais épin￾gler sur ma veste et qui va me servir à me pavaner pendant une heure
devant les membres de votre institut. Vous voudriez décorer mon corps et
continuer à laisser dépérir mon esprit et les fruits de sa créativité, faute de
reconnaître leur valeur : pourtant c’est en grande partie grâce à eux que
votre institut existe. »
Interprétation
Beaucoup ont l’illusion que la science, parce qu’elle s’intéresse aux phé-
nomènes, est au-dessus des rivalités mesquines qui infestent le reste du
monde. Nikola Tesla était de ceux-là. Il croyait que la science n’avait rien
à voir avec la politique et affichait un certain mépris de la renommée et
de la richesse. Avec le temps, cependant, son travail scientifique en fut
ruiné ; son nom n’étant associé à aucune découverte particulière, il était
impuissant à attirer les investisseurs susceptibles de s’intéresser à ses
nombreuses idées. Tandis qu’il réfléchissait à de nouvelles inventions,
d’autres volaient les brevets qu’il avait déjà déposés et s’en attribuaient
toute la gloire.
Voulant tout faire par lui-même, il s’y épuisa et y consuma ses ressources.
Edison était l’exact opposé de Tesla. En fait, ce n’était ni un penseur
scientifique ni un inventeur. Quel besoin avait-il d’être mathématicien,
déclara-t-il un jour, il pourrait toujours en engager un ! Telle était sa
méthode. En réalité, c’était un homme d’affaires et un excellent publicitaire,
capable de repérer les modes et les opportunités du moment, puis d’enga￾ger les meilleurs spécialistes pour faire le travail à sa place. Si nécessaire, il
les prenait à ses rivaux. Pourtant, son nom est beaucoup plus connu que
celui que Tesla et reste associé à plus de découvertes que lui.
La leçon est double : d’abord, le crédit d’une invention ou d’une création
est aussi important, voire plus, que l’invention elle-même. Vous devez vous
assurer que l’honneur vous en revient et empêcher les autres de tirer profit
de votre dur labeur. Pour cela, soyez d’une vigilance impitoyable, et gardez
votre création secrète jusqu’à ce que vous soyez sûr qu’aucun vautour ne
tourne au-dessus de vous. Deuxièmement, apprenez à profiter du travail
des autres pour faire avancer votre propre cause. Le temps est précieux et la
vie est courte. Si vous essayez de tout faire tout seul, vous allez vous ruiner,
perdre votre énergie et vous épuiser. Mieux vaut épargner vos forces,
bondir sur le travail que les autres ont accompli et trouver un moyen de
vous l’approprier.
Le vol est courant dans le commerce et l’industrie. J’ai moi-même
j’ai beaucoup volé. Mais moi, je sais comment m’y prendre.
THOMAS EDISON, 1847-1931LES CLEFS DU POUVOIR
Le monde du pouvoir a la même dynamique que la jungle : il y a ceux qui
vivent de leur chasse, mais il y a aussi une foule de créatures – hyènes,
vautours… – qui vivent de la chasse des autres. Moins imaginatives, elles
sont souvent incapables de faire le travail essentiel à la création du pouvoir.
Elles comprennent cependant très vite que si elles attendent assez longtemps,
elles pourront toujours trouver un autre animal qui fera le travail pour
elles. Ne soyez pas naïf : en ce moment même, tandis que vous trimez sur
un projet, des vautours tournoient au-dessus de votre tête en essayant de
trouver le moyen de survivre et même de prospérer grâce à votre créati￾vité. Il est inutile de s’en plaindre ou de se consumer d’amertume, comme
l’a fait Tesla. Mieux vaut se protéger et entrer dans le jeu. Une fois que
vous avez établi une base de pouvoir, devenez vous-même un vautour et
vous vous épargnerez beaucoup de temps et d’énergie.
Une excellente illustration de la rapacité de certains est l’exemple de ce
qui arriva à l’explorateur Vasco Núñez de Balboa.
Balboa avait une obsession : la découverte de l’Eldorado, la légendaire
cité aux immenses richesses. Au début du XVIe siècle, après bien des épreuves
et au péril de sa vie, il apporta la preuve qu’il existait un immense empire
très prospère au sud du Mexique, dans ce qui est aujourd’hui le Pérou.
En conquérant cet empire, celui des Incas, et en faisant main basse sur
son or, il pouvait devenir le prochain Cortés. Malheureusement, il laissa la
nouvelle se répandre parmi des centaines d’autres conquistadors. Il n’avait
pas compris la tactique : garder sa découverte secrète et surveiller étroite￾ment ceux qui étaient autour de lui. Quelques années après qu’il eut réussi
à localiser l’empire inca, un soldat de sa propre armée, Francisco Pizarro,
le fit condamner pour trahison. Balboa fut finalement décapité. Pizarro
n’eut plus qu’à aller cueillir ce que Balboa avait passé tant d’années à
essayer de découvrir.
L’exemple complémentaire est celui de Rubens qui, vers la fin de sa
carrière, se trouva submergé de commandes. L’artiste avait mis au point un
stratagème : dans son grand atelier, il employait des dizaines de remar￾quables peintres spécialistes, l’un des vêtements, l’autre des paysages, etc.
Il créa ainsi un vaste atelier où un grand nombre de toiles étaient en même
temps en chantier. Quand un client important venait en visite, Rubens
expédiait ses petites mains dans la nature. Pendant que son visiteur
l’observait du balcon de la mezzanine, Rubens travaillait à une allure
incroyable, avec une fantastique énergie. Le client repartait plein de respect
pour cet homme prodigieux capable de peindre autant de tableaux en si
peu de temps.
C’est là l’essence même de la loi : apprenez à obtenir des autres qu’ils
fassent le travail pour vous pendant que vous en tirez tous les honneurs, et
vous apparaîtrez d’une force et d’une puissance quasi divines. Si vous
voulez absolument tout faire par vous-même, vous n’irez jamais bien loin
et vous connaîtrez le sort de tous les Balboa et les Tesla du monde. Trouvez
plutôt les collaborateurs qui ont les compétences et la créativité qui vous
manquent. Engagez-les et mettez votre nom au-dessus des leurs, ou trouvez un moyen de récupérer leur travail et le faire vôtre.Ils retireront pour vous
les marrons du feu et vous serez aux yeux du monde un génie.
Il existe une autre application de cette loi. Sans jouer les parasites de
vos contemporains, allez puiser dans le passé, cet immense entrepôt de
savoir et de sagesse. Isaac Newton appelait cela « monter sur les épaules des
géants » – il voulait dire par là que ses propres découvertes s’étaient
appuyées sur les exploits des autres. Une grande part de son génie, il le
savait, était son astucieuse capacité à exploiter les idées des savants de
l’Antiquité, du Moyen Âge et de la Renaissance. Shakespeare, quant à lui,
emprunta des intrigues, des personnages et même des dialogues à
Plutarque, entre autres, car il savait que personne ne surpassait la subtile
psychologie de Plutarque et ses commentaires plein d’esprit. Depuis,
combien d’écrivains ont à leur tour plagié Shakespeare ?
Dans la scène du balcon de Cyrano de Bergerac, c’est Cyrano qui
séduit la belle Roxane avec ses paroles précieuses, mais c’est Christian de
Neuvillette qui grimpe cueillir le ba**er si bien demandé.
Nous savons tous que, de nos jours, il est peu d’hommes politiques qui
écrivent eux-mêmes leurs discours. Leurs propres mots ne leur feraient pas
gagner une seule voix ; leur éloquence et leur esprit, quel que soit le sujet,
ils les doivent à celui qui les leur prête. Certains font le travail, d’autres en
tirent les honneurs. Le bon côté de la chose, c’est qu’il s’agit là d’une forme
de pouvoir accessible à tous.
Apprenez à utiliser le savoir du passé et vous apparaîtrez comme un
génie même si vous n’êtes qu’un habile plagiaire. Écrivains qui ont fouillé
la nature humaine, stratèges de l’Antiquité, historiens de la folie humaine,
rois et reines qui ont appris à grand-peine à porter le fardeau du pouvoir :
leur savoir est là, il n’attend que vous ; montez sur leurs épaules. Leur
esprit peut être le vôtre, leur talent aussi, et ils ne viendront jamais
dénoncer votre manque d’originalité. Certes, vous pouvez consumer votre vie
dans un long travail pénible, commettre d’innombrables erreurs, perdre du
temps et de l’énergie à essayer de vous débrouiller à partir de votre propre
expérience – ou bien vous pouvez lever les armées du passé. Comme l’a dit
Bismarck : « Les fous disent qu’ils apprennent par expérience. Je préfère
profiter de l’expérience des autres. »
Image : Le vautour. De toutes les créatures de
la jungle, il a la meilleure part. Il fait sien le
dur travail des autres ; leur échec à survi￾vre devient sa nourriture. Gardez un
œil sur le vautour : pendant que
vous vous tuez à l’ouvrage,
il tourne au-dessus de
vous. Ne le combat￾tez pas, rejoi￾gnez-le.A CONTRARIO
Il y a des moments où il ne sera pas très avisé de tirer profit du travail des
autres : si votre pouvoir n’est pas assez fermement établi, vous aurez l’air
de repousser les gens hors des feux de la rampe. Pour être un brillant
exploiteur de talents, votre position doit être inébranlable ou vous serez
accusé d’escroquerie.
Sachez reconnaître quand il faut laisser aux autres une part des béné-
fices. Mieux vaut ne pas se montrer trop avide quand on a un maître
au-dessus de soi. La visite historique du président Richard Nixon en
République populaire de Chine partait d’une idée que lui-même avait eue,
mais elle n’aurait jamais eu lieu sans l’habile diplomatie d’Henry Kissinger.
Pourtant, quand le temps fut venu d’en tirer les honneurs, Kissinger laissa
adroitement Nixon prendre la part du lion. Sachant que la vérité serait
connue plus t**d, il se garda de mettre en péril sa réputation à court terme
en accaparant les feux de la rampe. Kissinger joua ici magistralement
sa partie : il se laissa féliciter par ses subalternes tout en laissant à ses
supérieurs les honneurs de ses propres travaux. C’est ainsi que le jeu doit
être joué.

Eustache Widlou


Livre ; PowerAuteur ; Robert GreeneContenant ; 48 lois du pouvoir dont 48 chapitreRubrique; Un chapitre  par Jour un liv...
09/08/2024

Livre ; Power
Auteur ; Robert Greene
Contenant ; 48 lois du pouvoir dont 48 chapitre
Rubrique; Un chapitre par Jour un livre pour toujours

Chapitre 5.

Jour 5 (8 Aout 2024)

Lecture du livre prevue pour 18aout 2024

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LOI
5
PROTÉGEZ VOTRE
RÉPUTATION COMME
LA PRUNELLE DE VOS YEUX
PRINCIPE
La réputation est la pierre angulaire du pouvoir. À elle
seule, elle peut vous permettre d’impressionner et de
gagner ; cependant, lorsqu’elle est compromise, vous êtes
vulnérable et l’on vous attaquera de toutes parts. Faites
en sorte que votre réputation soit toujours impeccable.
Soyez vigilant et déjouez les attaques avant qu’elles ne se
produisent. En même temps, apprenez à détruire vos
ennemis par leur réputation : ouvrez-y des brèches, puis
taisez-vous et laissez faire la meute.

RESPECT DE LA LOI (1er EXEMPLE)
Pendant la guerre des Trois Royaumes (207-265 apr. J.-C.), le grand général
chinois Zhuge Liang, à la tête des forces armées du royaume de Shu, avait
dispersé son immense armée dans une garnison lointaine tandis qu’il se
reposait dans une petite ville avec une poignée de soldats. Soudain les senti￾nelles donnèrent l’alarme : une force ennemie de plus de 150 000 hommes,
avec à leur tête Sima Yi, approchait. Avec seulement une centaine d’hommes
pour le défendre, Zhuge Liang était en situation désespérée. Le célèbre chef
allait se faire capturer.
Sans se lamenter sur son sort ni perdre son temps à imaginer comment
il avait été surpris, Zhuge Liang ordonna à ses troupes de baisser leurs dra￾peaux, d’ouvrir tout grand les portes de la cité et de se dissimuler. Lui-même
s’installa sur un siège sur la partie la plus visible des murs de la cité, en tenue
taoïste. Il alluma quelques bâtons d’encens, prit son luth et commença
à chanter. Quelques minutes plus t**d, il vit approcher l’immense armée
ennemie – des soldats à perte de vue. Faisant mine de ne pas les avoir remar￾qués, il continua imperturbablement à chanter et à jouer du luth.
Bientôt l’armée arriva aux portes de la ville. À sa tête se trouvait Sima
Yi, qui reconnut immédiatement l’homme sur le rempart.
Les soldats grillaient d’impatience d’entrer dans la ville aux portes large￾ment ouvertes. Sima Yi hésita, les retint et observa Zhuge Liang toujours
juché sur son perchoir. Puis il ordonna une retraite immédiate et précipitée.
Interprétation
Zhuge Liang était surnommé « le Dragon endormi ». Ses prouesses lors de la
guerre des Trois Royaumes sont légendaires. Un jour, un homme prétendant
être un lieutenant ennemi en fuite vint à son camp, lui offrant son aide comme
informateur. Zhuge Liang flaira immédiatement le piège : c’était un faux déser￾teur qu’il fallait décapiter. Pourtant, au moment où la hache du bourreau allait
tomber, Zhuge Liang proposa à l’homme de l’épargner s’il acceptait de devenir
un agent double. Reconnaissant et terrifié, l’homme accepta. Il se mit à fournir
de fausses informations à l’ennemi ; Zhuge Liang gagna bataille sur bataille.
Une autre fois, Zhuge Liang déroba un sceau militaire et, en fabriquant
de faux ordres de route, envoya ses adversaires à l’autre bout du pays. À la
faveur de l’éparpillement de leurs forces, il prit trois villes et acquit ainsi le
contrôle absolu du corridor menant au royaume ennemi. À une autre occa￾sion, il répandit le bruit dans les rangs adverses que l’un de leurs meilleurs
généraux était un traître, obligeant ainsi l’homme à s’enfuir et à rejoindre
les forces de Zhuge Liang. Le Dragon endormi cultivait soigneusement sa
réputation d’homme le plus intelligent de Chine, un malin qui avait tou￾jours plus d’un tour dans son sac. Plus puissante que n’importe quelle
arme, cette réputation semait la terreur chez l’ennemi.
Sima Yi avait combattu Zhuge Liang des dizaines de fois et le connais￾sait bien. Quand il arriva dans la ville désertée, voyant Zhuge Liang en prière
sur le rempart, il fut stupéfait. La tenue taoïste, les chants, l’encens – tout cela
ressemblait à une provocation. Il était clair que l’homme se moquait de lui, le
mettait au défi de se jeter dans ce piège. Pourtant, la ruse semblait si évidente personne ne succomba et beaucoup commencèrent à rire. Barnum, frustré,
annonça finalement que, pour prouver l’authenticité du sommeil hypnotique
de la petite fille, il allait lui couper un doigt sans qu’elle réagisse. Mais alors
qu’il affûtait son couteau, la gamine ouvrit les yeux et s’enfuit, à la grande
hilarité du public. Il répéta cette scène agrémentée d’autres parodies pendant
plusieurs semaines. Bientôt, plus personne ne réussit à prendre au sérieux le
spectacle du Peale’s et le public le déserta peu à peu. En quelques mois, le
spectacle quitta l’affiche. Pendant les années qui suivirent, Barnum se fit ainsi
une réputation d’audace et d’art consommé de la mise en scène qui ne se
démentit jamais. La réputation du Peale’s, elle, fut à jamais compromise.
Interprétation
Barnum utilisa deux techniques différentes pour ruiner la réputation du
Peale’s. La première était simple : il sema le doute quant à la stabilité et la
solvabilité du musée. Le doute est une arme puissante : une fois celui-ci
instillé par des rumeurs insidieuses, vos rivaux sont face à un horrible
dilemme. D’un côté, ils peuvent réfuter ces rumeurs, et même prouver que
vous les avez calomniés. Mais il planera toujours des soupçons : pourquoi
se sont-ils défendus si désespérément ? Il n’y a pas de fumée sans feu. Si
d’un autre côté, ils le prennent de haut et vous ignorent, les doutes que l’on
a laissés planer se renforceront. Si vous semez habilement le doute, les
rumeurs rendront vos ennemis si furieux et si fébriles qu’en essayant de se
défendre, ils ne feront que s’enfoncer. C’est l’arme parfaite de ceux qui
n’ont pas de réputation à défendre. « Calomniez, calomniez, conseillait
Voltaire, il en restera toujours quelque chose. »
Une fois sa propre réputation établie, Barnum utilisa avec succès la
deuxième tactique, plus modérée : il ridiculisa son rival. C’est aussi une
méthode extrêmement efficace. Une fois que vous vous êtes établi une base
solide de respect, ridiculiser votre rival a un double effet : vous le mettez sur
la défensive et vous attirez l’attention sur vous, améliorant ainsi votre propre
réputation. Les calomnies et les insultes directes sont alors de trop ; elles
sont ignobles et pourraient vous faire plus de tort que de bien. En revanche,
les piques et moqueries légères suggèrent que vous avez un assez grand sens
de votre valeur pour rire aux dépens de votre rival. L’humour peut vous
faire apparaître comme un amuseur inoffensif tout en ruinant sa réputation.
Il est plus facile de s’arranger avec sa mauvaise conscience qu’avec
sa mauvaise réputation.
FRIEDRICH NIETZSCHE (1844-1900), Le G*i Savoir, traduit par Henri Albert
LES CLEFS DU POUVOIR
Les personnes qui nous entourent, y compris les plus proches, souhaitent
toutes préserver un jardin secret : leur personnalité recèle des aspects
qu’elles ne dévoilent jamais. L’impossibilité de vraiment connaître l’autre
pourrait être troublant, si l’on y réfléchit bien, puisque cela signifie qu’il
nous est impossible de porter un jugement sur lui.
Alors nous préférons ignorer ce fait et juger les gens sur leur apparence, sur ce qui saute aux
yeux : vêtements, attitudes, paroles, actes… Dans le domaine des relations,
inutile de se leurrer, les apparences sont le baromètre de presque toutes nos
appréciations. Un faux pas, un changement d’apparence soudain ou inso￾lite peuvent s’avérer désastreux.
C’est la raison pour laquelle il est extrêmement important d’établir et
de maintenir une réputation que vous avez forgée de toutes pièces.
Cette réputation vous protégera dans le jeu dangereux des apparences,
empêchant les curieux de savoir qui vous êtes réellement ; elle vous donnera
aussi une certaine maîtrise de la manière dont votre entourage vous juge :
c’est une position de force. La réputation a un pouvoir quasi magique :
d’un coup de baguette, elle peut doubler votre potentiel. Elle peut aussi
éloigner les gens de vous. La même action peut être jugée admirable ou
scandaleuse : cela dépend entièrement de la réputation de son auteur.
Dans la Chine ancienne, à la cour du royaume Wei, il y avait un
homme appelé Mi Zixia qui avait une réputation de politesse raffinée et
d’extrême courtoisie. Il devint le favori du roi. Une loi promulguée dans ce
royaume menaçait quiconque prendrait secrètement le carrosse du roi
d’avoir les pieds coupés. Pourtant, lorsque la mère de Mi Zixia tomba
malade, il utilisa le carrosse royal pour lui rendre visite, prétendant que le
roi lui en avait donné la permission. Quand le roi l’apprit, il s’exclama :
« Quel fils dévoué que Mi Zixia ! Par piété filiale, il a oublié qu’il commet￾tait un crime pouvant lui valoir d’avoir les pieds coupés ! »
Un jour, tous deux se promenaient dans un verger. Mi Zixia mordit
dans une pêche qu’il ne put finir ; il donna l’autre moitié au roi. « Tu m’aimes
tellement que tu aurais même oublié le goût de ta propre salive pour me
laisser manger ton reste de pêche ! » fit remarquer celui-ci.
Plus t**d cependant, les courtisans envieux répandirent la rumeur que
Mi Zixia était en fait arrogant et sournois. Ils réussirent à ternir sa réputa￾tion : le roi vit alors les actions de son favori sous un nouveau jour. « Cet
homme a pris mon carrosse en prétendant que c’était sous mes ordres, leur
dit-il avec colère. Une autre fois, il a osé me donner une pêche qu’il avait
déjà à moitié mangée. » Les actes qui avaient charmé le roi quand Mi Zixia
était son favori devenaient des griefs. Celui-ci n’avait dû qu’à sa renommée
de ne pas être devenu infirme.
Commencez par vous construire une réputation exceptionnelle, que ce
soit de générosité, d’honnêteté ou d’astuce. Cette qualité vous distinguera des
autres et fera parler de vous. Puis diffusez-la auprès du plus grand nombre
de gens possible (attention : avec subtilité ! Prenez soin de la construire lente￾ment, sur des bases solides) et regardez-la s’étendre comme un feu de forêt.
Une solide réputation accroît votre présence et décuple vos forces sans
exiger de vous une trop grande dépense d’énergie. Elle peut aussi vous
entourer d’une aura inspirant le respect, et même la crainte. À la tête de
l’Afrikakorps pendant la Seconde Guerre mondiale, le général allemand Erwin
Rommel se fit la réputation d’un fin stratège qui inspirait la terreur à ses
ennemis. Même quand les chars du « renard du désert » ne se battaient plus
qu’à un contre cinq, des villes entières furent évacuées à l’approche des Panzer.

Comme on dit, votre réputation vous précède, et si elle inspire le respect
le plus gros du travail est fait avant même que vous n’arriviez sur la scène
ou que vous prononciez un seul mot.
Votre succès dépend de vos triomphes passés. Henry Kissinger devait la
réussite de la plupart de ses navettes diplomatiques à sa réputation d’homme
capable d’aplanir les différends ; personne ne se sentait l’outrecuidance de
ne pas se soumettre à ses avis. Un traité de paix semblait incontournable
dès que son nom était prononcé au cours des négociations.
Faites en sorte que votre réputation soit simple et fondée sur une seule
solide qualité. Cet unique talent – efficacité ? charme ? – devient une sorte
de signal d’appel qui annonce votre présence et place les autres en état
d’infériorité. Un renom d’honnêteté vous permettra de pratiquer toutes
sortes de supercheries. Casanova utilisait sa renommée de grand séducteur
pour faire de nouvelles conquêtes ; les femmes qui le croyaient irrésistible
n’avaient qu’une hâte : découvrir par elles-mêmes les raisons de son succès.
Peut-être avez-vous déjà terni votre réputation, il vous est donc difficile
d’en établir une nouvelle. Dans ce cas, il est sage de vous associer avec
quelqu’un dont l’image neutralise la vôtre, en utilisant sa bonne réputation
pour vous blanchir. Il est difficile, par exemple, d’effacer vous-même une
réputation de déloyauté ; mais faites-vous aider par un parangon de fran￾chise. Quand P. T. Barnum voulut assainir sa réputation pour promouvoir
ses spectacles, il emmena la chanteuse Jenny Lind en tournée en Europe.
Elle avait une réputation de grande classe et, à leur retour, la tournée qu’il
organisa pour elle en Amérique redora le blason de Barnum. De la même
manière, les magnats de l’industrie américaine au XIXe siècle furent long￾temps poursuivis par une réputation de cruauté et de mesquinerie. C’est
seulement lorsqu’ils commencèrent à collectionner des œuvres d’art et que
les noms de Morgan et Frick furent associés à ceux de Léonard de Vinci et
Rembrandt qu’ils furent à même d’estomper leur image déplaisante.
La réputation est un trésor dont il faut s’occuper sans cesse.
Particulièrement lorsque vous commencez à l’établir ; vous devez la protéger
avec rigueur et anticiper toutes les attaques. Une fois qu’elle est solide, ne vous
laissez pas aller à la colère en cas de calomnie de la part de vos ennemis : cela
révélerait un manque de confiance. Au lieu de cela, prenez-le de haut et ne ten￾tez jamais de contre-attaque brutale. A contrario, le fait d’attaquer la réputation
d’autrui est une arme puissante, surtout si vous avez moins de pouvoir que
lui. Il a beaucoup plus à perdre que vous, et votre propre réputation encore
insignifiante ne lui donne que peu de prise pour vous rendre la pareille.
Barnum utilisa de telles campagnes avec beaucoup d’efficacité au début de sa
carrière. Mais cette tactique doit être pratiquée avec précaution ; vous ne
devez pas avoir l’air d’assouvir une vengeance minable. Faute de ruiner la
réputation de votre ennemi intelligemment, vous ruineriez la vôtre.
Thomas Edison, considéré comme l’inventeur des usages de l’électri￾cité, croyait dans le courant continu. Quand le Serbe Nikola Tesla réussit à
créer un système basé sur le courant alternatif, Edison était furieux. Il décida
de ruiner la réputation de Tesla en faisant croire au public que le courant
alternatif était par nature dangereux et Tesla complètement irresponsable.
Pour cela, il captura toutes sortes d’animaux domestiques et les électro￾cuta à l’aide de courant alternatif. Comme cela ne suffisait pas, il obtint en
1890 des autorités de la prison de l’État de New York d’équiper de courant
alternatif la première chaise électrique. Seulement Edison avait mené toutes
ses expériences d’électrocution sur de petits animaux ; le courant était trop
faible et le condamné ne mourut pas sur le coup. Il fallut s’acharner, et ce
fut horrible.
Même si c’est le nom d’Edison qui est finalement passé à la postérité, à
cette époque sa campagne porta plus de tort à sa propre réputation qu’à celle
de Tesla. Il renonça. La leçon est simple : ne jamais aller trop loin dans des
attaques comme celle-ci, car cela attire l’attention sur votre propre désir de
vengeance plus que sur la personne que vous calomniez. Quand votre
renommée est solidement établie, utilisez des tactiques plus subtiles, comme
la satire ou le ridicule, qui affaiblira votre adversaire tandis que vous apparaî-
trez comme un charmant voyou. Le puissant lion se contente de jouer avec
la souris qui croise son chemin : toute autre réaction gâcherait sa réputation
de fauve redoutable.
LOI 5 43
Autorité : C’est la raison pourquoy je conseille à nôtre courtisan de s’ayder d’un
peu d’artifice, et qu’avant que de paroître dans une compagnie où il sera
inconnu, il fasse que les esprits y soient prévenus d’une opinion avantageuse, et
qu’on soit persuadé qu’il est dans une haute estime auprès d’un autre prince,
parce que la renommée impose aisément créance aux esprits sur le mérite d’un
homme. (Baldassare Castiglione, 1478-1529, Le Parfait Courtisan et la Dame de cour)
A CONTRARIO
Il n’y a pas de contre-exemple. La réputation est un élément crucial ; il n’y
a pas d’exception à cette loi. Peut-être, si vous vous moquez de ce que les
autres pensent, acquerrez-vous une réputation d’effronterie et d’arrogance,
ce qui est en soi une image valable : Oscar Wilde l’a utilisée avec beaucoup
d’efficacité. Puisqu’on doit vivre en société et qu’on dépend de l’opinion des
autres, il n’y a rien à gagner en négligeant sa réputation. En ne prenant pas
soin de la manière dont vous êtes perçu, vous laissez les autres décider pour
vous. Soyez le maître de votre destinée, donc celui de votre réputation.

Eustache Widlou

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LANBI
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Teléfono

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