21/10/2024
⚽ FOOTBALL
«Le FC Echallens Région a gagné en maturité»
Le FC Echallens Région a beaucoup évolué durant ces dix dernières années, et n’est plus seulement respecté par ses adversaires, mais désormais redouté. Retour sur cette transformation avec le capitaine Quentin Rushenguziminega.
Quentin Rushenguziminega est arrivé au FC Echallens Région pour la première fois en 2012, et y a trouvé une bonne équipe de 1re ligue, solidement installée à ce niveau depuis 1984. «Un phénomène qui était récurrent quand je suis arrivé pour la première fois il y a 12 ans, puis quand je suis revenu il y a 5 ans, c’est qu’Echallens était la belle équipe, qui joue bien, qui fait un bon premier tour et puis qui craque, et échoue à atteindre les finales. Depuis 2019, on a beaucoup travaillé là-dessus, ce qui a abouti à notre participation aux finales en 2022.
Notre mentalité a changé, car on sait désormais qu’on est capables de gagner le championnat». Le retour du capitaine en 2019 coïncide avec l’arrivée de John Dragani au poste d’entraîneur, et l’affirmation d’une volonté de bâtir un projet sur plusieurs saisons. «On est aujourd’hui dans la troisième année d’un cycle, analyse le capitaine. Il y a eu le cycle 2019-2022, qui s’est conclu par notre participation aux finales de promotion. Ensuite, on a perdu beaucoup de joueurs, on a reconstruit une équipe, commencé un nouveau cycle, et cette année, je sens qu’on arrive à maturité. Ça ne veut pas dire qu’on va gagner tous nos matchs, mais je pense qu’on arrive à l’aboutissement d’un long travail».
Ce long travail se décompose en de multiples facettes. Le plus grand chantier est bien sûr l’intégration de jeunes joueurs formés au club au sein de l’effectif de la première équipe. Plus facile à dire qu’à faire, car la marche entre le niveau juniors et le niveau élite est très haute, en particulier sur le plan physique. Des synergies entre les différentes sections du club ont donc été créées, sous l’égide du nouveau directeur sportif David Tenthorey, et les premiers résultats commencent à apparaître. L’ère Dragani a également marqué l’émergence d’une nouvelle génération de coaches incarnée par Fabio de Almeida, intronisé comme assistant en 2022, puis co-entraîneur en 2023 et enfin entraîneur principal cette saison. Le départ de John Dragani ne marque donc pas un point de rupture, mais plutôt une continuité dans l’évolution de l’équipe.
Comme son prédécesseur, Fabio de Almeida valorise le travail et les initiatives. Il n’hésite pas à féliciter ses joueurs après un geste manqué ou une action avortée, pourvu que l’idée initiale fût prometteuse. En outre, l’utilisation de technologies comme la caméra embarquée sur drone permet aux joueurs d’accéder à une compréhension globale du jeu, et de mieux appréhender leur rôle au sein du système-équipe. «Nos bonnes performances de ce début de championnat ne sont pas dues au hasard, assure Quentin Rushenguziminega. On a plus de maturité, je ne sais pas comment le dire autrement. Ça vient à la fois des joueurs qui étaient déjà là et qui ont gagné en épaisseur, et des très bons choix de transferts qu’on a faits cet été, avec des joueurs qui nous font beaucoup de bien comme Ahmet Özcan, Diogo Dos Santos, Jonathan Lima, Aziz Demiri, Arnaud Morard... Grâce à eux, on est une meilleure équipe cette année que l’année passée.»
Nouveauté de cette saison: le passage du terrain au banc de Gilberto Reis, l’inusable latéral de 38 ans devenu entraîneur assistant cet été. Il ne fait aucun doute que sa présence inspirante et sa rigueur feront merveille, mais comment les joueurs prennent-ils le fait d’être dirigés par celui qui était encore leur coéquipier il y a quelques mois? «Je pense que le plus dur, c’est pour Gilberto lui-même! Pour moi, c’est une légende du football vaudois, et même quand il était joueur, il avait déjà ce ‘truc’ de coach, ce rôle de leader et de motivateur. On craignait de le perdre après sa retraite sportive, alors on est extrêmement contents qu’il soit encore parmi nous». Il est probable que cette saison 2024-2025 marque une apogée pour le FC Echallens Région, reste à savoir jusqu’où elle le mènera.
Loric Roberti