Éditions de La Grenouillère

Éditions de La Grenouillère Les Éditions de La Grenouillère ont été fondées en 2011 par l’écrivain et éditeur Louis-Phi

12/19/2024

Quel plaisir d’être à Los Confines avec tous les poètes!

10/21/2024

CRITIQUE DE "LA MANUFACTURE DE MACHINES"
DE LOUIS-PHILIPPE HÉBERT

La manufacture de machines, un roman de Louis-Philippe Hébert, est une œuvre complexe et fascinante qui plonge le lecteur dans une réflexion profonde sur la condition humaine, l'aliénation et la technologie. Hébert construit un monde symbolique, où l'industrialisation et les machines prennent une place centrale, offrant une métaphore riche sur la déshumanisation dans une société moderne obsédée par le progrès technique.

Thèmes principaux
Le roman s'articule autour de la confrontation entre l'humain et la machine, un thème classique revisité ici sous une lumière philosophique. À travers des personnages à la fois énigmatiques et tragiques, Hébert met en scène un univers oppressant où les individus se trouvent enfermés dans un système technologique qui échappe à leur contrôle. Le titre La manufacture de machines ne se réfère pas seulement aux machines au sens littéral, mais aussi aux structures sociales et psychologiques qui, petit à petit, transforment les humains en rouages dans un système déshumanisant.
Ce thème de la mécanisation de la vie humaine est exploré dans une prose dense, parsemée d'images poétiques et de réflexions introspectives, une marque de fabrique de l'écriture de Hébert. L'auteur joue habilement avec les frontières entre le réel et le symbolique, ce qui donne parfois au texte un aspect hermétique, mais en même temps invite le lecteur à une interprétation active.

Style et narration
Le style de Hébert est à la fois complexe et lyrique. Il alterne entre des descriptions minutieuses des machines, des environnements industriels et des passages plus introspectifs où les pensées des personnages semblent se dissoudre dans un langage presque poétique. Cette alternance entre la froideur de la mécanique et la chaleur de l'âme humaine est l'un des points forts du roman, même si elle peut rendre la lecture difficile pour certains.
La narration n'est pas linéaire, ce qui demande au lecteur de s'adapter à un flux de conscience parfois fragmenté. Hébert ne livre pas une intrigue traditionnelle avec un début, un milieu et une fin clairement définis. Au contraire, il préfère nous entraîner dans un monde où l'action est secondaire par rapport à la réflexion. Cette approche est en phase avec le message du roman : dans un univers dominé par des forces impersonnelles, les individus perdent leur capacité à agir de manière autonome.

Explication
La manufacture de machines peut être interprété comme une métaphore sur l’aliénation moderne, où l’obsession pour la productivité et la technologie transforme les individus en instruments d’un système plus vaste. Les machines, dans cette œuvre, symbolisent non seulement la technologie, mais aussi les structures sociales et économiques qui façonnent et limitent la vie humaine. Hébert interroge la place de l’humain dans un monde où l'efficacité et la rationalité semblent avoir remplacé les émotions et la créativité.
Le roman invite à une critique du capitalisme industriel, où l’être humain est perçu comme un simple rouage dans la machine. La manufacture évoque une production de masse, une uniformisation, mais ici, il s'agit aussi d'une « fabrication » d’êtres humains déshumanisés, pris dans un engrenage dont ils ne peuvent se libérer.

Conclusion
La manufacture de machines est une œuvre exigeante, qui mêle philosophie, poésie et réflexion sociale. Louis-Philippe Hébert y explore les dangers d'une société hyper-technologique et les risques de la perte de l'individualité dans une société aliénante. Si la lecture peut paraître ardue en raison du style et de la structure non conventionnelle, le roman offre une réflexion puissante et actuelle sur le rapport entre l’humain et la technologie, sur la liberté individuelle et les forces oppressantes du monde moderne.

4o

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Et si on vous faisait disparaître...
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06/02/2024

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Tout n’est qu’arborescence dans un monde où on vénère les arbres et tue les humains…
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GENRES LITTÉRAIRES :

03/17/2024

'' Mal nommer les choses,
c'est ajouter au malheur
du monde.''

✍Albert Camus

03/16/2024

Une légende parmi nous : Louis-Philippe Hébert

02/17/2024

LES MOTS POUR LE DIRE VIENNENT AISÉMENT

Minski, pishna
Mouski
Misha
Qu’est-ce qu’il en sait, monsieur Larousse, de ma peine ?
Pina, tina
Parouni
Mes mots ne sont pas dans votre dictionnaire
Monsieur Robert
Malami, arachni
Oui, arachni
Il n’y a pas de place pour mon malheur
Dans cette langue tassée sur mille huit cents pages
De papier couché
Paranou, boushni
Arraqui
Papier fin, papier de soie, papier vergé
Couché, papier !
Comme un chien sur son coussin, couché
Toujours du papier
Dors, papier ! les mots ne sont pas là
Et l’Encyclopédie de la médecine
Où il y a toutes les maladies
Que les médecins peuvent inventer
De A à Z en passant par B
Barani, barana
L’encyclopédie sait-elle que la vie peut sortir
Par le nombril ?
Comment ça, arachna ?
C’est bien par là qu’elle est entrée
Mariska, mariski
Ma maman est partie durant la nuit
Ma maman s’est enfuie à la faveur de l’obscurité
Birani, arrana
La vie s’écoule, maramina, par mon nombril
Boula, boula, boula
C’est du petit-nègre !
Voyons, monsieur Larousse
On ne peut pas tous écrire
Avec des pattes de mouches
Parasni, prisant
Dans vos dictionnaires, monsieur Robert
Les mots n’existent pas pour ma misère
Mais les piranhas, oui, les piranhas existent
Ils existent, eux !
Il y a toujours une entrée pour les piranhas
Dans tous les dictionnaires
Les piranhas guettent dans l’ombre et ils sourient
Les piranhas aux dents longues comme de la coutellerie
Les piranhas arrivent à la course quand on tousse
Et ils vous mangent le cœur
Malla, malla, c’est la définition du malheur
Qu’on en donne ici et ailleurs
Comme il n’est pas grand
Le bocal du poisson rouge
Quand il y a un piranha dedans
Ça, c’est dans les pages roses du Petit Larousse
Mina, moula
Mes mots à moi n’ont pas de racines
Grecques ou latines
Et les mots pour pleurer
N’appartiennent pas à la médecine
Les mots pour que je pleure
N’existent pas
Ah, ma mina
Ô mon grand malheur
Je n’ai plus de vocabulaire
Mina, mina
Je suis tué
Je n’arrive pas à m’habituer
D’être tué
Pirapé, mishka, pirapé
Pirapé
Me faudra-t-il
Dernier sur terre
À parler cette langue
De misère
Pishna, minski
Solitaire
Enfin
Me
Taire

02/11/2024

LE LUXE DE L’OUBLI

J’ai plongé les mains dans des sacs de blé
Pour attraper des rats
Je me suis inscrit au Grand Prix de Formule 1
Et j’en suis sorti en flammes
Quand ma voiture a péri corps et âme
J’ai survécu aux tremblements de terre de la Californie
Les décisifs et les derniers
Ceux qui ont fait basculer la côte Ouest dans le Pacifique
Entraînant les villas des riches autant que les taudis
J’ai échappé à des avalanches dans les grandes villes
De celles qui font tomber les assiettes et les meubles
Sur la tête des gens

J’ai couché avec les bonzes aux crânes rasés
Comme des aisselles d’actrices
J’ai dansé dans les corridors des hôpitaux
Avec des morts qui ne se savaient pas morts
J’ai mordu la langue d’un chat
Ce que tu vois sur mon visage, ce ne sont pas des rides
Ce sont des cicatrices
Et mon torse est ravagé par les scarifications
Que de magnifiques Africaines m’ont infligées
Souriant de me voir trembler
Du fond de leurs longues toisons noires

Je me suis trempé dans la cire
Pour toi, je me suis épilé jusqu’aux sourcils
J’ai dormi dans des endroits où le sommeil ne se rend pas
J’ai été l’amant d’un âne et j’en ai bavé dans les savanes
Le sang me coulait par le nez, le pus sortait de mes oreilles
La tête allait m’éclater : les Indiens me faisaient fumer
Des tabacs humectés
Dans des vulves d’adolescentes
Qui n’ont jamais connu d’autres péchés
J’étais plus mort que vivant, mais jamais je n’arrivais à t’oublier

Je barrissais avec les éléphants et je me glissais contre eux
Pour trouver à manger dans leurs plis
J’allais d’un côté et de l’autre de la rue, je traversais au hasard
J’espérais qu’on me tue
J’ai vu de lourds camions s’arrêter dans un long cri
J’ai entendu des chauffeurs à la mine patibulaire
Me maudire en freinant

Partout où j’entrais, je ne voyais que des décors de cirque
Et même dans le donjon obscur
Le bourreau excité qui s’approchait fouet à la main
Ne me paraissait pas plus sérieux
Qu’un dompteur de caniches armé d’un pistolet de pacotille
Chargé de balles blanches
Qui ne font même pas peur aux jeunes filles

Les bouches des femmes me semblaient risibles
Je les imitais par dépit
J’allais levant le poignet
Le rouge à lèvres débordant sur les joues
Les cils exagérément longs battaient l’air
Comme des ailes de chauves-souris
ou des envolées de papillons
Les escarpins gonflés
Le nez qui fait pouet ! quand on appuie sur le bout
J’avais pour seule expression une langue fondée
Sur les onomatopées…

Chez certains, l’hyperbole est une figure de style
Pour moi, elle était devenue un mode de vie

Mes tailleurs riaient en me drapant de vêtements trop amples
Que je traînais sur le sol
Et qui se souillaient dans la poussière et dans la boue
On ne cherchait plus à me laver
Sauf sous la pluie, comme par accident…

Je n’arrivais plus à respirer ma propre haleine fétide
Je ne pouvais plus me supporter
Je m’effaçais
Je disparaissais
J’étais à peine reconnaissable
On pouvait se méprendre tellement j’étais méprisable
Je n’étais présent ni en corps ni en esprit
Je n’étais même plus visible
Il ne restait de moi qu’une odeur tenace et haïssable
Une odeur qui ressemble à celle du tabac

Je finis par intéresser les embaumeurs et les croque-morts
Qui, de guerre lasse
Et maudissant tous les parfums, tous les formols et les glycols
Se débarrassèrent de moi
Sans autre formalité
Dans une fosse vite creusée

Je reposais six pieds sous terre
Le visage caché derrière mes mains
Mais ton rire, mon amour
Ton rire toujours venait me hanter

02/09/2024

J’ai dormi dans des endroits où le sommeil ne se rend pas.

Adresse

Saint-Sauveur, QC
J2L1A9

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Our Story

En 2010, M. Louis-Philippe Hébert, écrivain et éditeur, acquiert une petite maison et lui injecte les protéines et les vitamines nécessaires pour en faire Les Éditions de La Grenouillère. Depuis ce temps, La Grenouillère a publié envers et contre tous plus d’une cinquantaine de merveilleux ouvrages : romans, poèmes, pièce de théâtre, autobiographies et auto-fictions, traductions de l’étranger, etc.

Les livres de La Grenouillère ont reçu plusieurs prix dont celui du Gouverneur général. Ils ont été traduits en plusieurs langues : le russe, l’espagnol, l’anglais, le roumain et l’azerbaïdjanais...

Toujours en marge de la convention littéraire où pataugent les redites et les réécrits, la maison doit, pour survivre, allier austérité, anxiété et une grande sélectivité. Elle ne peut en conséquence répondre à toutes les demandes et c’est à regret.

La maison est agréée par le ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine. Elle publie entre 6 et 8 livres par année.