12/29/2022
ANXIÉTÉ ENFANT
Chers parents, prenez le temps de lire 💖
« Maman, j’ai peur et je ne sais pas pourquoi. » (Mégane, ma fille de 7 ans)
Voilà ce que Mégane, ma fille aînée de 7 ans, m’a dit hier soir en me retrouvant dans mon lit.
Alors, pour tous les parents qui vivent des tourbillons émotionnels chez leur enfant, je vous partage de quelle façon j’ai accompagné ma fille vers le retour au calme. Évidemment, je rappelle que chaque enfant est différent et unique. Il n’existe pas de recette « copier-coller » pour apaiser un enfant qui vit de l’anxiété. Pour autant, je suis convaincue que cela peut vous inspirer et vous guider.
Allons-y!
Toute la journée, Mégane avait rapporté des maux de ventre, une sensation de ne pas bien aller, une sensation de perte d’énergie. Elle était plus irritable, moins patiente.
Effectivement, je ne me fais pas d’à croire : nos habitudes de vie ont été bien changées durant les derniers jours. Nous avons mangé bien différemment qu’à l’habitude (et c’est BIEN correct!). Nous nous sommes couchés t**d et levés quand même tôt, donc un manque de sommeil pour tout le monde. Nous avons écouté plus de films. Nous avons vécu de belles et grandes émotions (excitation, surprise, hâte, etc.). Nous avons vu beaucoup de gens qu’on aime en très peu de temps. Nous avons reçu des invités à la maison et nous sommes allés en visite à quelques reprises aussi.
Ça, ça fatigue un petit corps (et un grand aussi!).
En fin de journée, la mise au lit a bien été. Du moins, je le croyais. Près d’une heure plus t**d, elle nous a rejoint dans le lit conjugal.
En se collant sur moi, elle se met à pleurer. Elle ne comprend pas pourquoi et moi non plus d’ailleurs. Inutile de questionner de midi à quatorze heures dans ce contexte. Je fais donc seulement la coller contre moi. Je la flatte et je lui dis que je suis là pour elle, que je vais l’aider.
Ses pleurs augmentent. Elle se laisse aller. Elle laisse aller.
C’est là qu’elle me dit : « J’ai peur maman, mais je ne sais pas pourquoi. Je ne me sens pas moi dans mon corps, je ne comprends pas ce que je vis. Je veux que ça arrête. »
Petite chouette, elle vivait de l’anxiété qui s’apparentait drôlement à une crise d’anxiété. Sa première, à ma connaissance du moins.
Je lui ai alors demandé de me donner sa main pour lui faire un massage. Je lui ai demandé de mettre toute son attention dans sa main, à l’endroit où je faisais de la pression. Ce massage a duré un bon deux minutes.
L’objectif est de la ramener dans son corps et de solliciter consciemment une autre partie de son cerveau que celle impliquée dans le stress.
Je lui ai ensuite proposé de me faire le même massage que je venais de lui faire. Elle a accepté. Ça demande beaucoup d’attention ça, de l’attention consciente!
Sur une échelle de 0 à 10 (10 étant le plus élevé), Mégane a nommé se sentir maintenant à 7/10. Elle me dit qu’elle était à 9/10 en arrivant dans ma chambre.
C’est là qu’elle m’a demandé pourquoi un massage de mains diminuait sa peur. Je lui ai donc expliqué l’objectif de ce moyen, brièvement.
On repassera pour les grandes explications alors qu’elle est autant anxieuse. On va à l’essentiel, pour qu’elle donne du sens au moyen proposé. Pour qu’elle fasse confiance au moyen proposé. Du haut de ses 7 ans, elle peut comprendre. Et, plus elle comprend, plus elle réutilisera ce moyen par la suite!
Elle m’a demandé de l’aider à diminuer encore son niveau de stress. Je lui ai dit que je continuais de l’aider, que j’étais là pour elle. Le lien, on maintient le lien même quand le moyen est utile!
Je lui ai donc proposé de faire l’énumération des animaux et insectes avec les lettres de l’alphabet. C’était la première fois que je lui proposais ce moyen. Je propose une lettre et elle me nomme tous les animaux et insectes qui débutent par cette lettre. Par exemple, A pour abeille, araignée, alligator, antilope. B pour béluga, babouin, bibite à patate.
L’objectif demeure le même : faire travailler une autre partie du cerveau. Mettre son attention consciemment sur un autre objet que la peur pour relâcher du stress.
Elle était maintenant rendue à 5/10. Elle m’a redemandé un massage de mains.
Je lui ai partagé mes observations qui traduisaient des signes de retour au calme : respiration plus lente, agitation qui diminue, l’échelle qui diminue (5 sur 10 plutôt que 7-9 sur 10).
Tout doucement, Mégane s’est sentie apaisée et prête à retourner dormir. Elle a dormi paisiblement toute la nuit.
À retenir dans cette histoire …
J’aimerais vous dire, chers parents, qu’apaiser son enfant, même lorsqu’on a des connaissances là-dessus, même si c’est ce qu’on fait de notre vie depuis plus de 16 ans maintenant, ce n’est pas simple.
Ce n’est pas simple parce que moi aussi je suis fatiguée lorsqu’elle me rejoint dans mon lit. Moi aussi ça me fait vivre des émotions de la voir ainsi. Ça me fait aussi de la peine dans mon cœur de mère de la voir si mal dans son corps l’espace de quelques minutes.
Pour autant, je CHOISIS d’être là pour elle. Je CHOISIS de prendre soin d’elle et de prendre soin de moi en même temps, pour demeurer disponible pour l’accompagner.
Mégane n’a pas à se calme plus vite pour que moi je me sente mieux de nouveau. Elle n’a pas à se calmer plus vite parce que je suis fatiguée. C’est MA responsabilité de prendre soin d’elle, et non l’inverse.
Je CHOISIS de prendre le temps, le temps nécessaire pour que cette tempête se calme dans sa tête et dans son petit corps. La tempête passera. La pression du temps ne fait qu’augmenter l’insécurité, créant une pression de devoir aller mieux vite alors qu’elle ne sait pas comment. Demande d’aller plus vite ne fait pas aller plus vite!
Je CHOISIS de la rassurer et d’utiliser les moyens nécessaires pour être rassurante : ton de voix calme, débit de voix lent, douceur dans mes mouvements, amour dans mes gestes et paroles, respect de son rythme, etc.
J’ACCEPTE qu’il y ait du mouvement dans sa petite tempête : elle diminue, elle remonte, elle diminue, elle remonte. Une tempête n’est pas fluide, on s’adapte. Je l’accompagne, je l’aide à surmonter les vagues. Comme on le fait lorsqu’on nage dans la mer.
Il n’y a pas de magie ici.
Non, pas de magie. De la conscience, de la volonté d’aider mon enfant, de la compréhension de ses besoins, du respect pour son développement, du respect du rythme.
Est-ce que toutes mes interventions sont toujours aussi efficaces et bienveillantes? Non. Cependant, je fais toujours de mon mieux. Je prends les moyens nécessaires pour faire de mon mieux.
Si je me sens coupable de ne pas avoir été aussi disponible et bienveillante que je l’aurais souhaité, j’apprends de ça. Je cherche ce qu’il y a à comprendre dans cette situation. Et je fais quelque chose pour améliorer la situation et continuer de tendre vers la mère que je veux être. Chaque jour, j’apprends dans mon rôle de mère.
Les moyens que j’utilise pour apaiser mes filles (respiration, techniques des lettres de l’alphabet, massage des mains) sont efficaces en grande partie grâce à la posture que j’adopte lorsque je propose ces moyens. Plus je suis calme, plus je suis connectée à moi et à ma fille, plus le moyen est apaisant. Parce que je suis apaisante pour son petit cerveau en développement. À mon simple contact, lorsque je suis calme et disponible, son petit cerveau s’apaise.
La fatigue, la charge mentale, un horaire surchargé, des problèmes qui nous envahissent, un manque d’activité et de temps pour soi, un niveau de stress élevé ou autres contribuent à nous rendre moins disponibles, moins patients, moins tolérants face aux comportements plus difficiles de nos enfants.
Prendre soin de soi est la CLÉ pour prendre soin de nos enfants.
En terminant, un petit rappel.
Les changements au niveau des habitudes de vie ont des impacts au niveau de notre corps, mais certainement autant au niveau de notre cognitif et de notre affectif.
Les crises « inexplicables », l’irritabilité, les pleurs « sans raison », les comportements dérangeants et autres n’ont pas toujours une raison et une cause identifiable.
Parfois, il faut arrêter de chercher le « pourquoi du comment » d’un comportement et revenir à la base. Le lien!
Si, comme moi, vous savez que les changements des derniers jours ont un impact sur votre enfant, revenez à l’essentiel : repos, douceur et calme dans la maison, repas et collations qui fournissent une énergie optimale, activités calmes, temps de qualité en famille.
Je vous souhaite un beau temps des Fêtes belle communauté!
Avec beaucoup d’amour,
Caroline Quarré, B.Sc., Intervenante psychosociale
www.pasapas.ca