31/10/2024
LA PLUME DE MIDI
DANS CE SILENCE ASSOURDISSANT !!!
L’actualité socio politique au Bénin ces dernières semaines est fortement grisée par cette affaire de tentative de coup d’Etat. On eut dit que le pays s’est arrêté de fonctionner. Des décisions et mesures bien pensées, passent aujourd’hui, pour de la poudre aux yeux de nombreux béninois. A raison !
Des patriotes comme nous, veulent mieux comprendre ce qu’il se passe. Que des individus parfaitement inconnus au bataillon, aient l’intention malsaine, satanique et répréhensible d’arracher le pouvoir à un Chef démocratiquement élu, cela passait encore. L’Afrique de l’Ouest ces dernières années, en a fait son chou gras, prétextant d’une gestion gabégique et népotique dans ces pays-là.
Disons-le d’emblée, le Bénin n’en est pas un !!!
Ce qui captive plutôt l’attention ici, c’est la qualité des personnes soupçonnées d’être instigateurs de ce coup de force manqué. A l’évocation du nom de Oswald Homeky, les Béninois n’en font pas grand débat, l’homme ayant pris ses distances d’avec le chantre de la Rupture en démissionnant à un moment inattendu de l’histoire de la gouvernance Talon, a ses raisons, même s’il évoque un hypothétique soutien à une candidature éventuelle à la Présidentielle de 2026, devra marcher sur les velléités internes de ces partis et une réforme absolue du code électoral; ce qui n’est pas gagné d’avance !!!
Le seul nom BOKO Olivier dont on dit qu’il est mêlé à cette tentative de prise de pouvoir par la force, plonge le Bénin dans une incrédulité sans précédent pour plusieurs raisons :
Béninois, amoureux et férus consommateurs du lait de coco, bien malin qui peut renseigner sur l’origine de ce juteux lait que nous avons plaisir à déguster chaque fois que d’occasion. Citoyen lambda, incapables sommes-nous de situer l’amitié BOKO-TALON (des frères siamois) dans le temps et dans l’espace, sauf si Talon veut s’en ouvrir à son peuple.
L’adage qui postule qu’on choisit ses amis et pas sa famille encore moins ses frères, vaut ici son pesant d’or.
Alors questions : Talon et Boko, sont-ils partenaires d’affaires ou d’enfance ? Ont-ils fait les quatre cents coups ensemble ? Autrement dit, ont-ils jamais maraudé ensemble ? Savent-ils comment l’un et l’autre a pu se retrouver à une position sociale déterminante à un moment donné de sa vie ? A partir de quand cette amitié a-t-elle dégringolé ? D’où provient en définitive, ce grain de sable qui s’est glissé dans la machine à broyer des frères siamois… ?
En attendant de trouver réponse à ces différentes interrogations qui taraudent les esprits de nombreux béninois, on peut également s’interroger sur le mobile, la justification du crime présumé.
Une mal compréhension ? Une incompréhension ? Une dissonance de points de vue ? Une remise en cause de la parole donnée ? Ont-ils réglé des questions qui ont pu fâcher l’un ou l’autre à un certain moment de leur vie partenariale ? Comment les familles biologiques des deux partenaires acceptent-elles ou envisagent-elles la suite de cette relation ?
Et que dire de cette mouvance présidentielle plurielle et pluri-courants assez versatile et très mouvante sur les intérêts des uns et des autres ? Comment ceux et celles qui sont invités à la table des frères siamois ont-ils travaillé à éteindre ou au contraire à exacerber les éventuelles tensions et querelles clivantes entre les frères siamois ?
En clair, le peuple béninois vit cette tentative de coup d’Etat dans une indifférence totale qui tranche avec la compassion exprimée à Boni Yayi en 2013. A raison… !
Les Béninois sont devenus Saint-Thomas, l’Incrédule.
Ils veulent voir de leurs propres yeux avant de croire. L’incrédulité a atteint un tel niveau de conscience collective avec le gouvernement de la rupture que même une proclamation du Pape ne viendrait rien changer à cette vision de nous autres, citoyen lambda, parfaitement incrédule !
Des partis politiques ont même déjà condamné les présumés coupables ou présumés innocents à la guillotine, réquisitions reprises par des gongonneurs patentés qui ont certainement compris qu’il ne faut pas s’aviser de mettre son petit doigt entre le marteau et l’enclume. Tant mieux !
Les loueurs de bâches et de salles de fête qui y voyaient déjà une occasion de vendange, pour célébrer la fin de mandat et sonner le glas de la discipline de groupe au sein des partis politiques, se sont très tôt ravisés.
Et dans ce silence assourdissant de l’artisan qui vaque à ses occupations, cherchant son gagne-pain, on se demande à quand la fin de ce feuilleton qui vient plomber irréfutablement, les nombreux efforts et douloureux sacrifices consentis par ce peuple, pour préserver l’image de grande démocratie et de pays stable politiquement, que nous vendons depuis bien des années…
Silencieux et songeur !!!
J’ai dit !
HPA