Dans le livre d'Alberto Manguel, Une histoire de la lecture, Actes Sud, il est fait référence à des évangiles des quenouilles du XVe siècle. Des lectures officieuses, au caractère informel. Le narrateur, un vieil érudit, rend visite “un soir après souper, des longues nuits entre le Noël et la Chandeleur” à une dame âgée chez laquelle se réunissent souvent plusieurs voisines, “pour filer et deviser
de plusieurs menus et joyeux propos”. Observant que les hommes de leur temps “ ne cessent de escrire et faire libelles diffamatoires et livres contagieux poingnants l’honneur de notre sexe”, les femmes prient le narrateur d’assister à leurs réunions - une sorte de groupe de lecture avant la lettre - et de faire office de scribe tandis qu’elles lisent à haute voix certains passages relatifs aux sexes, aux amours, aux rapports conjugaux, aux superstitions et aux coutumes locales, et commentent le tout de leur point de vue de femmes. “L’une d’entre nous commencera sa lecture et ses chapitres récitera en la présence de toutes celles qui illec seront assembleez, explique l’une des fileuses avec enthousiasme, pour les retenir et mettre en perpétuele mémoire.”
Six jours de suite, les femmes lisent, s’interrompent, font des commentaires, émettent objections et explications, et semblent s’amuser énormément, au point que le narrateur trouve fatigante leur prolixité et, tout en rendant fidèlement compte de leurs propos, estime qu’ils n’ont “ni rime ni raison”. Nul doute que ledit narrateur est habitué à des discussions entre hommes, d’une plus grande formalité scolastique. Sur wikipédia, une quenouille est un instrument ancien utilisé pour le filage des matières textiles et surtout du lin, du chanvre ou de la laine, mais elle peut être utilisée avec toutes les fibres que l'on file habituellement. Elle était depuis l’Antiquité le symbole d’un travail exclusivement féminin. Un homme filant, tenant une quenouille, était considéré comme le comble de l’humiliation : ainsi l’histoire d’Hercule-Héraklès, filant aux pieds d’Omphale. L’expression « tomber en quenouille » signifie, pour un bien, d’échoir à une femme, avec une connotation péjorative. La quenouille a une grande valeur symbolique de la féminité mais aussi du temps. La quenouille est l’attribut de la déesse germanique Perchta, puis de plusieurs reines Berthe, enfin de saintes des Églises catholique et orthodoxe, notamment celles qui étaient bergères. Elle est aussi l'attribut des 3 fileuses du temps présentes dans la mythologie d'origine indo-européenne (grecque, scandinave et celte...). C’est aussi une plante, appelée également la massette à larges feuilles (Typha latifolia), aussi appelée roseau à massette, rauche. Elle fait partie de la famille des Typhaceae. C'est la plus commune du genre Typha. Cette plante herbacée pérenne pousse dans les régions tempérées et tropicales de l'hémisphère nord. Elle n'est présente que près des étendues d'eau douce ou des cours d'eau, car elle ne peut tolérer une concentration de 1 % de chlorure de sodium (NaCl ou sel de cuisine). La plante peut mesurer entre 1,5 et 3 m de haut[réf. nécessaire], elle possède des feuilles larges de 1 à 2 cm2. C'est une plante utile, entre autres, pour des mammifères semi-aquatiques (rats musqués par exemple) qui se nourrissent des rhizomes.