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25/01/2025
Leçon de Morale
La vipère mordit la poule, et le venin brûlant s’insinua dans son corps. Cherchant un refuge, elle se traîna jusqu’à son poulailler.
Mais les autres poules, effrayées à l’idée que le poison se répande, décidèrent de la chasser.
Clopin-clopant, le cœur lourd, elle quitta son abri. Elle pleurait, non pas à cause de la morsure, mais à cause de l’abandon et du rejet de sa propre famille, précisément à l’instant où elle avait le plus besoin d’eux.
Alors elle partit… Fiévreuse, titubante, traînant une patte blessée, vulnérable aux morsures glaciales de la nuit.
À chaque pas, une larme tombait.
Depuis le poulailler, ses anciennes compagnes la regardèrent s’éloigner, jusqu’à ce qu’elle ne soit plus qu’une ombre au loin. Certaines murmurèrent :
— Qu’elle parte… Elle mourra loin de nous.
Et lorsque la silhouette de la poule disparut à l’horizon, elles furent convaincues de son décès.
Quelques-unes levèrent même les yeux, guettant l’apparition de vautours dans le ciel.
Le temps passa.
Bien plus t**d, un colibri vint frapper au poulailler, porteur d’une nouvelle inattendue :
— Votre sœur est vivante ! Elle s’est réfugiée dans une caverne, loin d’ici.
Elle a survécu, mais la morsure l’a laissée infirme. Elle a perdu une patte et peine à trouver de quoi manger. Elle a besoin de votre aide.
Un silence pesa. Puis les excuses s’égrenèrent :
— Je ne peux pas, je dois couver mes œufs...
— Je ne peux pas, je cherche du maïs...
— Je ne peux pas, je veille sur mes poussins...
Ainsi, une à une, elles refusèrent. Le colibri repartit, les ailes lourdes, vers la caverne.
Le temps passa encore.
Le colibri revint une dernière fois, mais cette fois avec une nouvelle funeste :
— Votre sœur est morte… Elle s’est éteinte seule, dans la caverne. Il n’y a personne pour l’enterrer, personne pour pleurer sur sa dépouille.
Un silence écrasant tomba sur le poulailler, bientôt remplacé par un concert de regrets et de lamentations.
Celles qui couvaient cessèrent leur tâche.
Celles qui cherchaient du maïs laissèrent tomber leurs grains.
Celles qui veillaient sur leurs poussins détournèrent leurs pensées.
Le remords leur pesait plus lourdement que n’importe quel poison. Pourquoi n’y être pas allées plus tôt ? Pourquoi avoir attendu ? se demandaient-elles.
Sans plus se soucier de la distance ni de la peine, elles partirent toutes ensemble vers la caverne, pleurant et gémissant. Elles avaient enfin une raison d’y aller… mais il était trop t**d.
Arrivées à la caverne, elles ne trouvèrent pas la poule. Seule une lettre les attendait, déposée comme un dernier adieu. Elle disait :
« Dans cette vie, bien des gens ne traverseront pas une rue pour t’aider quand tu es vivant, mais ils parcourront des kilomètres pour te porter en terre quand tu es mort.
Et sache-le, la plupart des larmes versées lors des funérailles ne sont pas des larmes de douleur, mais des larmes de remords et de regrets. »
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