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09/02/2025
Exclusif : RDC-Maroc, l’héritage de l’alliance Hassan II – Mobutu, entre coopération et infiltration
Depuis les années 1970, sous l’impulsion de l’amitié personnelle entre le roi Hassan II et le président Mobutu Sese Seko, le Maroc et la République démocratique du Congo (RDC) entretiennent des relations diplomatiques solides. Mais cet héritage historique est aujourd’hui au cœur de nombreuses interrogations. Derrière une façade de coopération, Rabat jouerait-il un rôle d’intermédiaire au profit des puissances étrangères, notamment les États-Unis, la France et Israël ?
Un partenariat historique teinté d’intérêts étrangers
Contrairement aux pays d’Afrique francophone historiquement sous influence française, la RDC reste un cas particulier. Ancienne colonie belge et propriété personnelle du roi Léopold II, elle a toujours suscité des convoitises internationales. Cette singularité historique a poussé certaines puissances étrangères à utiliser des intermédiaires pour asseoir leur influence sur Kinshasa. C’est dans ce contexte que le Maroc a émergé comme un acteur clé.
Depuis quelques années, Rabat s’est positionné en partenaire privilégié du gouvernement congolais. En 2015, le royaume chérifien s’est proposé de moderniser les institutions congolaises, notamment en numérisant les systèmes administratifs et en renforçant les infrastructures entre le gouvernement et le parlement. Officiellement, cette initiative visait à améliorer la gouvernance et la transparence. Mais en réalité, ce geste de coopération pourrait dissimuler des objectifs bien plus stratégiques.
La menace Pegasus : espionnage sous couvert de coopération ?
Les inquiétudes sont particulièrement vives depuis la révélation du scandale Pegasus. Ce logiciel espion, développé par la société israélienne NSO Group, a été utilisé par plusieurs gouvernements pour surveiller opposants, journalistes et institutions étrangères. Le Maroc est régulièrement pointé du doigt pour son rôle dans l’utilisation de cet outil à des fins de surveillance, notamment en Afrique subsaharienne.
En RDC, certains experts estiment que l’informatisation des institutions congolaises, pilotée par Rabat, pourrait avoir permis au Maroc de surveiller discrètement les échanges internes et de partager ces données sensibles avec ses alliés stratégiques, notamment Israël, la France et les États-Unis. Une hypothèse lourde de conséquences, qui alimente les craintes d’une ingérence étrangère sous couvert de coopération numérique.
Une influence qui dérange
Face à ces accusations qui n’ont jamais dépassé les pâtés de maisons, le Maroc reste silencieux. Officiellement, le royaume affirme agir dans l’intérêt de ses partenaires africains, dans le cadre d’une politique d’ouverture et de coopération Sud-Sud. Mais l’ambiguïté de ses actions alimente les doutes.
Dans les couloirs de certains médias à Kinshasa, certains responsables s’interrogent désormais sur les véritables intentions de Rabat. Le Maroc est-il un allié sincère ou un cheval de Troie au service d’intérêts étrangers ? Cette question reste ouverte, mais elle reflète les tensions croissantes autour de l’influence marocaine en Afrique centrale.
Un partenaire incontournable mais controversé
Au-delà des interrogations, une chose est certaine : le Maroc est aujourd’hui un acteur incontournable sur la scène africaine. Son rôle en RDC, bien que controversé, témoigne de son ambition de s’imposer comme un pont entre les grandes puissances et l’Afrique. Un rôle qui, selon certains, ressemble davantage à celui d’un arbitre intéressé qu’à celui d’un partenaire désintéressé.
Alors que les relations entre Kinshasa et Rabat continuent d’évoluer, il reste à voir si ce partenariat résistera aux tempêtes diplomatiques, ou si les doutes finiront par ternir définitivement l’image d’un allié aux multiples facettes.
Depuis les années 1970, sous l’impulsion de l’amitié personnelle entre le roi Hassan II et...