21/05/2025
Debout malgré tout : face à Peter Mertens, le combat d’un homme, le cri d’un peuple (Interview exclusive)
Propos recueillis par Lila LEFEVRE.
Peter Mertens, c’est 1,94 m d’endurance et de convictions. Une stature, une voix, une trajectoire forgée dans l’opiniâtreté. Secrétaire général du PTB et député fédéral, il fait partie de ces hommes qui ne lâchent jamais le rêve. Depuis 2008, il a sorti son parti du néant, redonné un souffle à la gauche radicale. À Bruxelles, le PTB est passé de 0,5 % à 18 %. Une ascension presque insensée, orchestrée dans l’ombre mais avec méthode.
Il m’a reçu au 171, Boulevard Lemonnier, dans un siège réinventé à son image : rénové, lumineux, ouvert sur le monde. Ensemble, nous avons abordé deux urgences majeures : la tragédie humaine à Gaza et la course au réarmement de l’Europe.
Cette interview, c’est aussi une renaissance pour moi. La première depuis deux mois. J’ai failli tout arrêter, brutalement, suite à un malaise vagal qui m’a laissé deux vertèbres fracturées. La douleur, le silence, la peur. J’ai mis du temps à remonter. Mais aujourd’hui, je suis là. Fragile encore, corset au dos, mais debout. Et plus que jamais, j’ai ressenti l’urgence de faire entendre des voix comme celle de Peter.
ATIPIK TV : Monsieur Mertens, on observe, un peu partout en Europe, un regain d’intérêt pour la situation à Gaza. Pourquoi ce changement de discours et de paradigme ces dernières semaines ?
Peter Martens : Je pense que plusieurs facteurs expliquent ce changement. D’abord, la question Trump a, d’une certaine manière, réveillé l’Europe. On en reparlera plus t**d. Ensuite, les mouvements de solidarité avec la Palestine ne cessent de grandir. Par exemple, ici en Belgique, ils ont été plus importants qu’ailleurs, en France aussi, mais surtout, aux Pays-Bas, où le gouvernement a tenté pendant 18 mois de réprimer et de faire taire ces manifestations. Pourtant, ce dimanche, il y a eu un immense rassemblement à La Haye, avec plus de 100 000 personnes. À Londres également, on a vu 500 000 personnes dans la rue.
Deuxièmement, le paradigme a changé depuis Washington. Trump a insulté l’Europe en affirmant qu’il ne la protégerait plus. Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, l’Europe commence à remettre en question toute cette relation transatlantique, même si elle ne va pas encore jusqu’à agir concrètement. Le débat est néanmoins lancé.
Jusqu’ici, toute cette guerre d’annexion et de colonisation menée par Israël a été activement soutenue par les États-Unis et, dans une moindre mesure, par l’Europe. Ce qui change aujourd’hui, c’est la position américaine vis-à-vis de l’Europe.
Troisièmement, sur le terrain, nous assistons à la phase finale de l’horreur, ce qui s’apparente à un génocide. Le gouvernement d’extrême droite israélienne est très clair : il veut pousser tous les habitants de Gaza hors de leur territoire, c’est un nettoyage ethnique pur et simple, ils veulent s’approprier Gaza pour Israël. Je crois que ces trois éléments expliquent ce changement dans le discours de certains politiciens, même si cela ne se traduit pas encore en actes concrets.
Aujourd’hui, par exemple, il y a le débat sur l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël qui est en cours de renégociation. On parle de ce génocide qui dure depuis 10 mois. Et tous les spécialistes de l’histoire du génocide s’accordent sur le fait qu’Israël remplit tous les critères nécessaires pour qualifier la situation de génocide. Il y a environ 10 ou 11 critères à prendre en compte, et Israël répond à tous.
Pourtant, dans cet accord commercial entre l’Union européenne et Israël, on ne considère pas Israël comme un acteur normal, mais comme un partenaire commercial privilégié de l’Union. Ce terme est important : Israël est un partenaire commercial préféré.
Cela signifie qu’il n’y a pas de taxes à l’exportation avec Israël, alors même qu’un génocide est en cours. C’est complètement insensé.
Pour le moment, rien n’a changé, ni au niveau des gouvernements européens, ni en termes de sanctions. Peut-être que cela va venir, mais pour l’instant, rien.
ATIPIK TV : Pensez -vous que tout cela a été réfléchi, planifié depuis longtemps ou alors, et pourquoi l’Europe a attendu si longtemps avant de réagir ? Il y a eu tant de morts, et c’est seulement avec l’arrivée de Trump au pouvoir que la position a commencé à changer. Jusqu’où Européens, Américains et Israéliens iront-ils ?
Peter Martens : Historiquement, depuis la Seconde Guerre mondiale et même avant, après la Première Guerre mondiale, des plans ont été proposés pour créer un État dans la palestinienne historique. Mais dès le départ, Israël est un produit de l’imaginaire colonial européen.
Israël a été créé en tant qu’« État colonial de peuplement » — un État fondé sur le colonialisme, basé sur l’expulsion des peuples indigènes de leur terre.
Donc, dans le projet sioniste israélien, il y a le vol des terres palestiniennes, il y a un système d’apartheid, une discrimination structurelle profondément ancrée. Mais c’est en réalité un projet européen, soutenu dès le départ par les Américains, car pour eux, Israël représente le pont de l’impérialisme occidental dans le monde arabe.
Ce n’est donc pas un hasard si Israël participe à l’Eurovision, ce célèbre festival de musique, ou au niveau du football européen. Pour les colonisateurs européens dès le début, Israël est un projet européen. L’Israël d’apartheid est, dès l’origine, un projet qui s’inscrit dans l’impérialisme européen et américain.
ATIPIK TV : Vous avez évoqué l’Eurovision, Parlons-en brièvement. Lors de la demi-finale retransmise en direct, la jeune chanteuse israélienne a été sifflée par les spectateurs. On a entendu des cris « Free Palestine », « Libérez la Palestine », « Arrêtez le génocide ». Mais quelque chose d’extraordinaire s’est produit : malgré la diffusion en direct, les organisateurs, c’est-à-dire l’Union européenne de l’Eurovision, ont minimisé au maximum ces cris. Les téléspectateurs à domicile, dans presque tous les pays membres de l’Eurovision, ne les ont pas entendus. Comment expliquez-vous cela ? L’Eurovision est-elle vraiment un événement artistique et apolitique ? Ou montre-t-elle plutôt ses limites en révélant une politisation implicite ?
Peter Mertens : Je dirais que c’est absolument le cas. Moi, je suis partisan de sanctionner l’Eurovision. Je trouve scandaleux qu’en pleine période de génocide, l’Eurovision adopte une telle attitude. Cela fait déjà deux ans que cela se produit. L’année dernière, ils ont fait exactement la même chose, étouffant la protestation.
Ils ont aussi exclu Joost Klein, le chanteur néerlandais, pour des raisons non prouvées. Tout le monde soupçonne que cette exclusion est liée à son soutien aux Palestiniens. Pourtant, un État qui commet un génocide n’est jamais exclu. C’est insensé.
Ils ont même falsifié les votes. Israël a dépensé plus de 170 millions d’euros en campagne de propagande pendant l’Eurovision, diffusée partout en Europe. Chacun pouvait voter plusieurs fois par téléphone, moyennant finance, favorisant Israël, notamment dans des pays où la critique était forte, comme l’Espagne et la Belgique.
ATIPIK TV : Le Premier ministre espagnol a demandé l’exclusion d’Israël de l’Eurovision. Pourquoi la Belgique ne l’a-t-elle pas suivi ?
Effectivement, pourquoi la Belgique n’a pas suivi ? Récemment, en Belgique, le syndicat des services publiques, l’ACOD, a lancé une action pour afficher un message pro-palestinien juste avant l’Eurovision. Une discussion s’ouvre désormais pour que la Belgique cesse de participer à l’Eurovision en tant que pays.
Je trouve que c’est justifié, car soutenir un événement culturel qui ne prend aucune position contre un génocide, qui étouffe la protestation et falsifie les votes, c’est inacceptable. Ce scandale est aussi grave que les Jeux olympiques de Berlin en 1936, qui servaient à glorifier un régime. Aujourd’hui, l’Eurovision joue le même rôle en normalisant un État qui commet un génocide.
ATIPIK TV : Un dernier mot sur l’Eurovision : quand Israël a été intégré en 1978, alors même qu’il ne remplissait pas les critères géographiques – il fallait être européen –, pourquoi n’a-t-on pas envisagé d’intégrer aussi les Palestiniens ?
C’est une question géopolitique. Le critère géographique est censé être neutre, mais il est étendu pour inclure Israël, qui n’est pas en Europe. Si ce critère est élargi, alors la Palestine devrait aussi être intégrée. C’est un acte politique, tout comme pour l’UEFA, qui a laissé l’équipe israélienne participer au championnat européen depuis des années.
Tant que ce projet reste un projet d’annexion, de colonisation et d’apartheid, il continuera à créer des tensions dans le monde arabe. Ils peuvent essayer d’acheter certains gouvernements arabes, mais les peuples, eux, n’accepteront jamais un État comme Israël.
ATIPIK TV : Plusieurs pays membres de l’Union européenne ont récemment reconnu l’État palestinien. Qu’attend la Belgique ?
Oui, qu’attend la Belgique ? Il y a deux choses importantes à dire. D’abord, il y a la question du plan Macron. Emmanuel Macron reporte la reconnaissance officielle jusqu’en juin, mais surtout il conditionne cette reconnaissance.
Cela pose problème, car le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes est un droit fondamental. Ce n’est pas à Bruxelles ni à Paris de décider ce qu’est ou doit être un État palestinien, c’est aux Palestiniens eux-mêmes.
Toutes ces conditions, comme la reconnaissance préalable d’Israël par d’autres pays arabes, ne sont pas conformes au droit international. En clair, cela signifie qu’ils ne veulent pas vraiment reconnaître l’État palestinien, ils veulent conditionner cette reconnaissance, la repousser indéfiniment. Pour moi, ce plan Macron est problématique, car il remet en cause le droit international et repousse la question essentielle de la reconnaissance.
Mais, en second lieu, la discussion actuelle porte sur la reconnaissance de l’État palestinien. Pourtant, aucun habitant de Gaza ne se préoccupe en ce moment de cette reconnaissance. Tous les Gazaouis veulent simplement survivre. Ils ont besoin de pain, d’eau, de médicaments, d’hôpitaux, etc.
La question d’aujourd’hui n’est pas la reconnaissance de la Palestine, mais bien le génocide et la famine planifiée qui doit cesser. Il y a actuellement 3 000 camions à la frontière remplis de légumes, de fruits, de pain… Et pourtant, ces deux millions de personnes sont en train d’être affamées.
Je trouve cela particulièrement cynique que les grands dirigeants, notamment en Europe, parlent de reconnaître la Palestine sous certaines conditions, alors qu’en même temps, le blocus illégal continue, notamment sur les médicaments.
La Croix-Rouge a été créée il y a deux siècles pour assurer que même en temps de guerre, soigner et nourrir les populations soit un droit fondamental. Pourtant, ce principe n’est absolument pas respecté en Palestine.
Ils affament les gens, et comme si cela ne suffisait pas, six soignants ont été tués, certains avec une b***e dans la nuque, et enterrés avec leur ambulance.
ATIPIK : Laissons un instant la Palestine de côté et parlons un peu de Bruxelles, la capitale de l’Union européenne. Vous avez mentionné E. Macron, le président français, tout à l’heure. Il a choisi Paris récemment pour un sommet visant à réarmer l’Union européenne. Quelle a été la position de la Belgique ? On est pour ou contre ?
Trois points sont clairs : Dès le début de son second mandat, Trump a affirmé qu’il allait se concentrer sur la Chine et l’Indo-Pacifique pour encercler militairement la Chine. Il a estimé que c’était trop coûteux, trop « overstretched », pour l’armée américaine de mener à la fois des guerres en Europe et d’encercler la Chine. C’est donc aux Européens de prendre le relais. C’est clair : d’un point de vue impérialiste américain, les États-Unis s’occupent de la Chine, et c’est aux Européens de s’occuper de l’« encerclement » en Europe.
Deuxième point : l’Union européenne veut créer une armée européenne, mais pas vraiment une armée unifiée. Plutôt une couche supplémentaire de militarisation. Les armées nationales – l’armée allemande, française, etc. – continueront d’exister. Aucun pays ne mettra son armée sous le commandement d’un autre État européen, que ce soit Paris ou Berlin.
ATIPIK TV : Il y aura donc cette couche extra-européenne, un « surplus » militaire, avec un budget énorme – je ne me souviens plus exactement, mais autour de 800 milliards d’euros ? Pendant ce temps, une partie importante des citoyens européens vit parfois sous le seuil de pauvreté ?
Peter Mertens : C’est cela et troisième point : cette armée supplémentaire n’est pas seulement destinée à intervenir en Ukraine, mais aussi au Sahel par exemple. L’Union européenne continue d’armer l’armée israélienne : la majorité des armes provient des États-Unis, mais l’Allemagne en fournit aussi. Les coopérations militaires avec Israël, le Sahel, etc. continuent. Pour ceux qui croient que cette nouvelle armée européenne est seulement là pour défendre les droits humains, ils se trompent lourdement.
L’Union européenne veut se repositionner comme un empire impérialiste sur la scène mondiale. Bien sûr, ce sont les citoyens qui paieront le prix fort.
La sécurité sociale et la protection sociale seront sacrifiées. Si ce budget militaire est mis en place, on se dirige vers une situation semblable aux États-Unis, où il n’y a presque plus de protection sociale, où la sécurité sociale est quasi inexistante, et où les gens doivent payer des sommes exorbitantes, comme 1 000 euros pour une consultation chez le dentiste. Voilà ce à quoi on s’expose.
Ils vont détruire la sécurité sociale et les services publics pour financer cet armement, qui poursuit deux objectifs :
Les Américains veulent mener la guerre contre la Chine et souhaitent que les Européens s'arment contre la Russie.
L'Union européenne veut créer sa propre armée afin de pouvoir intervenir elle-même, en tant que puissance impérialiste, au Moyen-Orient, au Sahel et ailleurs.
ATIPIK TV : Les pays du Sud de la Méditerranée, notamment le Maghreb, ont-ils raison de s’inquiéter de ce projet de réarmement de l’Union européenne ?
Peter Mertens : Absolument. Ce processus est déjà en cours. Avant même cette phase de réarmement « turbo » impulsée par la Commission européenne, il y a déjà des accords contraignants avec les pays méditerranéens visant à empêcher notamment la migration, avec des politiques de « push-back » policières pour retenir les réfugiés dans ces régions. Ces accords sont presque militaires. Ils ont donc toutes les raisons de s’inquiéter. Cette nouvelle phase est clairement destinée à intervenir dans le futur, notamment dans le Sahel, sous prétexte d’aider à contrer la Russie. C’est le narratif qui sera utilisé.
ATIPIK TV : Mais est-ce pour concurrencer l’OTAN, qui a déjà un dialogue méditerranéen avec ces pays, ou bien pour coopérer avec l’OTAN ?
Regardons l’OTAN aujourd’hui : environ 90% de ses membres sont les mêmes que ceux que Macron veut réarmer à côté. Et la Turquie, qui a participé au sommet à Paris, est membre de l’OTAN. Je crois qu’ils veulent que l’OTAN ait deux jambes : une jambe américaine qui décide de tout, et une jambe européenne.
Mais l’OTAN n’a jamais été une organisation de coopération indépendante. Dès sa création, c’était une arme des États-Unis, contrôlée depuis Washington. Les États-Unis se concentreront sur l’Indo-Pacifique et la Chine, et l’« arme » européenne de l’OTAN se concentrera sur l’Europe. Mais cette jambe européenne restera sous contrôle américain.
ATIPIK TV : Les Européens ne vont donc pas s’émanciper de l’OTAN ni des Américains ?
Il y a bien des discours, notamment en France, avec une rhétorique de « nouveaux gaullistes », mais personne ne réalisera cela concrètement, car toutes les structures militaires de l’Union européenne sont pour l’instant sous la coupe de l’OTAN. Même leur système anti-missile, les avions, tout dépend de l’industrie militaire américaine.
Par exemple, quand la Belgique achète des F-35, c’est l’armée américaine qui contrôle techniquement ces avions. Si les Américains appuient sur un bouton, le F-35 belge ne décolle pas.
Avec le conflit en Ukraine, la nouvelle guerre sera aussi menée par l’intelligence artificielle, par l’utilisation des drones, des satellites. Starlink d’Elon Musk est une aide énorme pour la défense ukrainienne. Tous les pays européens sont un peu dépendants d’Elon Musk et du Pentagone.
Enfin, il y a beaucoup de discours autour d’une « coalition of the willing » entre Londres et Paris, mais en réalité Londres reste sous la tutelle de Washington.
ATIPIK TV : Peter Mertens, vous êtes député fédéral et secrétaire général du PTB, un homme passionnant et passionné. Je voudrais vous poser une question plus terre-à-terre, importante pour nous, les Belges. Il y a 30 ans, le PTB n’avait aucun élu à aucun niveau : municipal, régional, ou fédéral. Aujourd’hui, votre parti connaît une ascension fulgurante. Comment l’expliquez-vous ?
Peter Mertens : Il y a deux aspects : la situation objective et la situation subjective. D’abord la situation subjective, c’est-à-dire comment nous nous voyons nous-mêmes.
Pendant longtemps, dans le miroir, on voyait beaucoup de choses positives, comme la médecine pour le peuple, une génération douée pour le progrès social et le socialisme. Mais on voyait aussi des traits très sectaires et dogmatiques dans le parti.
On a donc engagé un débat en interne : ok, on veut renouveler le parti, mais pas avec des mots creux. On a dit qu’on voulait rester un parti avec des principes sérieux, marxiste et socialiste, mais aussi un parti souple, à l’écoute de la réalité et des gens. L’objectif était de devenir un vrai parti de la classe travailleuse.
Avec ces trois engagements, on a entamé un nouveau chemin. On a rajeuni le parti avec plusieurs générations : la première génération est restée, je suis très content, et de nouvelles sont venues. On a aussi changé notre manière de faire de la politique, en travaillant avec les gens, en construisant la vérité ensemble, pas en la distribuant comme une vérité absolue.
On expérimente, on essaie, on rate parfois, mais on avance ensemble. Cela a marché. Par exemple, pour contrer l’extrême droite, on était actifs dès les années 90, mais malgré cela, elle continuait à croître.
On a compris qu’il fallait aussi travailler à convaincre ceux qui avaient quitté les partis traditionnels, car beaucoup de ceux qui ont basculé vers l’extrême droite venaient de la social-démocratie, dégoûtés par elle. Donc on a dit qu’il fallait être une alternative réelle sur le terrain, un travail difficile mais nécessaire.
Atipik : Pensez-vous qu’un jour, le gouvernement fédéral sera dirigé par la gauche radicale ? je rappelle qu’aujourd’hui, c’est la droite dure qui gouverne, pas forcément l’extrême droite Vlaams Belang, mais c’est la N-VA, à droite voire extrême. Vous ne participez pas au gouvernement actuel, rassurez-moi ?
Peter Mertens : Effectivement, on n’y participe pas.
ATIPIK TV : Ce qui vous caractérise, c’est que vous êtes le seul parti belge sans distinction linguistique. Vous êtes un seul parti pour toute la Belgique, est-ce une des raisons de votre succès ?
Peter Mertens : Absolument. Nous sommes fiers d’être bilingues et multiculturels. Toutes les personnes, de toutes origines, peuvent être membres du PTB. C’est un trait important de notre parti. Pour le moment, on est dans une posture de critique du gouvernement.
ATIPIK TV : Quel est votre pourcentage aujourd’hui ?
Globalement, autour de 10% en Belgique. Dans les sondages, on atteint environ 18% à Bruxelles et en Wallonie, ce qui est énorme.
ATIPIK TV : Un mot de conclusion ?
Peter Mertens : Je suis optimiste. Malgré le génocide, le drame, je crois que la majorité des gens veulent comprendre le monde, cherche
Propos recueillis par Lila LEFEVRE. Peter Mertens, c’est 1,94 m d’endurance et de convictions. Une...