A l’heure où la Conférence sur le Climat s’apprête à se tenir à Paris, nous le savons déjà, le grand absent des débats sera l’Océan. Et pourtant, LA MER, celle à qui nous n’accordions jusque-là que peu d’importance, joue un rôle majeur dans les processus du climat qui rendent notre planète habitable. Pour découvrir les liens intimes qui unissent le climat, les océans et les hommes, nous partons au
x quatre coins du monde à la rencontre de ceux qui respirent avec les océans. Baisaran et son fils Kolnirdati font partie du dernier peuple nomade des mers, les Badjaus Laut. Ils sont comme des sentinelles du climat. Ils se déplacent au rythme des vents et des courants de la Mer de Célèbes, tentant de déjouer les caprices du ciel, leurs embarcations de fortune pour seul abri. Selon la légende, leur itinérance serait due à un déluge qui submergea leur terre d’origine. Seuls ceux qui étaient à bord de bateaux survécurent. S’il y a bien un peuple capable de déjouer en apparence les changements climatiques, c’est donc bien les Badjaus. Pourtant, leur monde aussi se dérègle, inexorablement, face aux dérives humaines que sont la piraterie, la surpêche, et la pollution. Slava est polarnik à Khodovarika, une petite station météo située au bord de la Mer de Barents. Les polarniks ne sont plus qu’une poignée à vivre dans de vieilles stations météo abandonnées par le communisme. Leur vie est rythmée par les relevés météo et par la course du soleil, quand il veut bien apparaître. Quasiment coupé du monde, Slava vit là, loin du tumulte de la société de consommation. Pourtant, sans en avoir réellement conscience il est un maillon essentiel dans la compréhension de l’évolution du climat, des températures... Slava est en quelque sorte une sentinelle du ciel et de la glace, à la jonction du temps qu’il fait et du temps qui passe. Victor vit quant à lui à Païta, une petite ville de la côte péruvienne. A Païta on prospère grâce à la pêche à la « pota », le calamar géant, que l’on trouve encore en grande quantité. Les eaux de l’Océan Pacifique sont en effet particulièrement poissonneuses dans cette région du monde où l’Océan reprend sa respiration grâce au courant de Humboldt, car c’est ici que les eaux venues des profondeurs remontent, transportant avec elles des nutriments, du plancton, la vie. Victor et son équipage traquent donc la pota sans discontinuer ; mais ici comme ailleurs, les choses changent… Victor voit bien que l’océan se réchauffe, modifiant progressivement ce courant océanique et entraînant avec lui la migration du « calamar de Humbolt »…
Depuis plus d’une décennie, le navire scientifique TARA poursuit l’exploration des océans pour étudier le rôle qu’ils jouent dans la machine climatique. A force de prélèvements dans les eaux de la planète, de persévérance et de conviction, marins et scientifiques sont parvenus ensemble, à mettre en perspective le rôle déterminant du plancton dans la régulation du climat…
Gaby Gorsky - océanographe, Olivier et Brigitte Gilg – ornithologues, ont embarqué à son bord pour une expédition estivale le long des côtes du Groenland. Chacun leur spécialisation, ils ont en commun un même objectif : comprendre l’impact du changement climatique sur les écosystèmes marins. C’est donc une à véritable course contre la montre que se livrent ces hommes et ces femmes face aux craintes d’un réchauffement de la planète de plus de deux degrés d’ici là fin de siècle. Leur ambition : comprendre, alerter, sensibiliser...
Ces quatre histoires nous dévoilent au travers du quotidien, des mots, et des connaissances de leurs protagonistes, la manière dont le ciel, les hommes et la mer sont connectés, et pourquoi dans ce contexte de réchauffement global il est urgent de préserver les Océans. Ce film est une ode à la mer, où la science et le sacré, la Terre et les hommes sont enfin réconciliés.