17/08/2023
Les étapes de la réalisation spirituelle selon la Bhagavad-Gita (Sortie prévue en Janvier 2024)
Extrait d'un passage concernant la méditation sur le OM:
"Parmi les sept catégories mentionnées dans les versets 7.28-30 de la Gītā, la catégorie du divin (adhidaivata) ou Puruṣa, la Première Personne se réfère dans ce contexte au Brahma-loka, le but de la méditation sur « Om ». Comme l’indique la conclusion du chapitre 7, la toute première condition pour cette pratique de la méditation sur « Om », également appelée Omkāra-upāsanā (B.G. 8.13), est de maîtriser les sens et de se débarrasser de toutes les paires d’opposés grâce à la pratique du Yoga. Par la pratique constante du regard vers l’intérieur, la tendance à rechercher le réconfort dans les objets des sens doit être rejetée, de sorte que même lorsque les objets des sens sont en contact avec les sens, ils n’entraînent pas le mental vers leurs objets. Au début de la pratique de la méditation Omkāra, la concentration doit se situer dans le cœur, tout en récitant mentalement la syllabe « Om ». Ceci doit être fait avec une dévotion totale, en méditant sur Dieu comme « l’Omniscient, le Primordial, le Souverain Suprême de l’Univers, plus Subtil que le plus Subtil, le Dispensateur des fruits du karma, Celui qui est de la nature de la Pure Conscience, au-delà des ténèbres et de toute description » (B.G. 8.9). Bien que ce type de méditation porte sur le Brahman supérieur (Para-Brahman), on peut aisément constater que le résultat est d’atteindre seulement le Brahman inférieur (Apara-Brahma), dès lors que, en ce qui concerne le Brahman supérieur, qui est la vraie nature de tout ce qui existe (B.G. 6.29), il ne peut être question d’atteindre Cela ou d’En revenir. Par conséquent, dans ce type d’upāsanā, la concentration doit progressivement se renforcer, et la force vitale (prāṇa) doit s’élever à travers la colonne vertébrale, techniquement désignée dans les textes traitant de ces questions comme la suṣumṇā, et le prāṇa doit d’abord être amené au milieu des sourcils, puis de là au Brahma Randhra, le sommet du crâne. Enfin, celui qui a médité ainsi jusqu’à son dernier souffle est censé sortir du corps au moment de la mort d’une manière particulière. La pratique doit être si incessante et si intense qu’au dernier moment de la vie, le mental doit reposer entièrement en Brahman, « Om », avec une dévotion sans mélange, car il est dit que l’ultime pensée qui précède le départ de la force vitale du corps décide de l’avenir du pratiquant.
Alors même que le pratiquant prend conscience que la vie se sépare du corps par le Brahma-randhra, il est dit que des représentants du Feu céleste attendront le sādhaka sous une forme subtile pour l’emmener le long des rayons du Soleil, à travers la voie intermédiaire jusqu’à l’orbe du Soleil. Là, il devra prier le Soleil de retirer son éclat extérieur d’un côté, afin qu’il puisse entrer dans sa réalité, dont la face est enveloppée par son éclat. Le chant sacré qui doit être récité à ce moment-là se trouve dans l’Īśa Upaniṣad au verset 15 et dans la Bṛhadāraṇyaka Upaniṣad au verset 5.14.1. Lorsqu’il a médité sur ce qu’on appelle le Sādya-Puruṣa, et qu’il a réalisé son identité avec ce Puruṣa et l’identité de ce Puruṣa avec lui-même, une petite ouverture, de la taille d’un trou adapté à l’axe d’une roue, apparaît dans l’orbite du Soleil, et c’est par là qu’il entre dans le Brahma-loka. Il est devenu ici une partie du Mental universel (Hiraṇyagarbha) et il jouit, mentalement, de tout le confort qu’il imagine. Le résultat de cet upāsanā védique, qui n’est destiné qu’à ceux qui ont une foi inébranlable dans les Écritures, dure jusqu’à la dissolution universelle (pralaya). À la fin de l’éon, si la Connaissance du Brahman apparaît, le chercheur connaît le Seigneur tel qu’Il est et est libéré, en même temps que le premier être créé, Hiraṇyagarbha, qui est à nouveau désigné comme le Mental universel, la Déité qui préside au Brahma-loka. Si, en revanche, il ne parvient pas à connaître le Seigneur et ne L’atteint donc pas durant cette période, il retourne à nouveau dans ce monde mortel, lorsqu’après le Pralaya, la Destruction universelle, il est à nouveau créé (B.G. 8.16). Ce type de libération, s’il l’atteint, est appelé Libération graduelle (krama-mukti) par opposition à la libération instantanée (sadyo-mukti), qui est le résultat direct de l’atteinte de la Connaissance (jñāna) dans cette vie même. Il convient de noter que le simple fait d’atteindre le Brahma-loka ne peut garantir la Libération, même si le verset 8.23 de la Gītā, où le Seigneur a décrit les deux voies eschatologiques, semble impliquer que ceux qui empruntent la Voie lumineuse vers le Brahma-loka n’ont pas à revenir sur cette terre. Le seul véritable critère pour ne pas revenir est de connaître et d’atteindre le Seigneur dans cette vie. Le Seigneur mentionne ces deux voies au verset 8.25, mais ajoute une qualification supplémentaire au verset 8.15 pour échapper définitivement à la renaissance, à savoir : en « M’atteignant », par opposition à l’état de retour, même à partir du Brahma-loka. Cela est confirmé comme suit :
« Ô Partha, Je suis facilement atteint par un yogi qui s’associe constamment à Moi et qui, sans distraction, se souvient continuellement de Moi. De telles grandes âmes, qui atteignent la Libération, l’accomplissement le plus élevé, en M’atteignant, n’auront pas de renaissance, qui est un océan de misère et est impermanent » (B.G. 8.14-15)."