Dans un premier temps nous avons choisi de travailler sur une tragédie, car elle permet de toucher les spectateurs grâce à plusieurs émotions. Si l'objectif de la comédie est de faire rire, la tragédie elle, doit inspirer la pitié et la terreur. Ce sont en général des personnages qui tombent dans le malheur de différentes manières selon les pièces alors qu'ils ne sont ni bon ni méchant. On a chois
i le tragique, car ce sont ces émotions-là qui nous correspondaient le mieux, celles qu'on a eu envie de partager avec vous. Antigone est un grand classique du théâtre tragique grecque écrit par Sophocle en 441 avant JC et nous avons travaillé sur la version de Jean Anouilh qui s'en ai inspiré et dont la première représentation se déroula en 1944 dans un contexte de guerre. Ensuite, les différents personnages nous ont chacun touchés pour différentes raisons. Antigone qui est l'héroïne de l'histoire est un personnage déterminé, qui a une volonté de fer et qui n'hésitera pas à se sacrifier pour ceux qu'elle aime. Créon qui est le roi de Thèbes est âgé, réfléchi et courageux, il est décrit comme un personnage solitaire, investit dans son rôle de roi, qui assume les sacrifices et qui n'a pas peur de faire régner la loi par exemple avec l'exécution d'Antigone. Ismène, la sœur d'Antigone est quelqu'un qui préférera toujours être rationnelle et raisonnable dans la succession de choix réfléchi qu'elle aura à faire durant cette histoire. Enfin Hémon qui est le fils de Créon et fiancé d'Antigone apparaît dans cette pièce comme le parfait amoureux, fidèle et dévoué dont la fin tragique le conduira au su***de après la mort de ça bien aimée et à haïr son père qu'il admirait auparavant. Ce qui nous a plu dans cette pièce c'est la diversité des personnages. Ils ont chacun des caractères bien différents et attachants mais, on peut leur trouver comme point commun, leur excès de folie à certains moments. Antigone est une pièce de théâtre dans laquelle est dénoncée la pratique du pouvoir absolu. Dans un contexte de guerre elle a d'abord été censurée par l'occupation n**i. En effet Créon peut être comparé à l'occupant et Antigone à la résistance. Le dilemme auquel Créon doit faire face à différentes interrogations. Doit-il faire respecter la loi et tuer sa nièce ou au contraire la protéger et devenir un hors la loi ? L'image du pouvoir est intéressante. L'histoire veut faire passer un message. Les gens accomplissent parfois leurs actions, car ils sont poussés par des motivations qui vont au-delà de leur volonté. Ils se plient à ce qu'ils croient devoir faire, mais cela peut les induire en erreur. Il est facile de voir comment cette réécriture du mythe d'Antigone par Anouilh a été motivée par son époque. Et comment les spectateurs ont pu transposer les actions et les dialogues des personnages à la réalité du moment, c'est-à-dire l'occupation et la résistance. On traite ici de l'Homme, de ses faiblesses et de ses forces, de sa noblesse et de ses peurs. La tragédie d'Anouilh transmet beaucoup de pessimisme. Le sentiment prédominant ici est la fatalité, le destin. On dirait que les personnages cherchent la perfection et c'est ce qui les poussent à ne rien voir d'autre que leur propre conviction. Pour finir, c'est l'interprétation d'Antigone par Jean Anouilh dans son infinité qui nous a plus, car on peut la conceptualiser dans l'Antiquité comme dans tout contexte de guerre où chacun défend "à mort" sont camp. Sa visée universelle nous a paru belle à explorer, car différentes possibilités de mise en scène s'offrait à nous pour mener à bien ce projet.
