14/12/2023
Suspense Électoral et Manœuvres Politiques – Une Nation en Quête de Vérité
Au cœur de l'effervescence politique togolaise, la décision de repousser les élections législatives et régionales, initialement prévues pour la fin de l'année 2023, suscite une vague de réactions passionnées. Annoncé par le Gouvernement le 27 novembre 2023 pour un nouveau délai au premier trimestre 2024, ce report soulève un tourbillon de controverses. Derrière cette échéance reportée, se cache un puzzle complexe de logistique électorale et de manœuvres politiques. Cet article se propose de démêler les fils de cette toile complexe, en s'appuyant sur des faits concrets et des analyses éclairées.
La CENI : Un Rôle Pivot dans le Ballet Électoral
Le rôle de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) dans la fixation des dates électorales est souvent mal compris. Contrairement à la croyance populaire, le Gouvernement ne dicte pas les dates, mais valide les propositions de la CENI. Le report actuel n’est pas le fruit d’une manœuvre politique, mais la conséquence de défis logistiques et administratifs auxquels la CENI a dû faire face. Cette situation complexe mérite une analyse nuancée, loin des interprétations politiques hâtives.
Les Revendications de certains responsables politiques : Un Facteur Clé
Dans l'arène politique togolaise, les manœuvres de certains leaders, en particulier de l'opposition, ont été le catalyseur du bouleversement électoral. Leur exigence d'un recensement électoral complet, au lieu de se contenter d'une révision classique à laquelle il aurait été possible de procéder, a introduit un contretemps notable dans le déroulement des préparatifs. Ajoutant à cette complexité, la demande d'un audit externe du fichier électoral, certes motivée par une quête légitime de transparence, a ajouté une couche supplémentaire de délai. Cet audit, mené avec rigueur par l'Organisation Internationale de la Francophonie et conclu le 17 novembre 2023, a finalement rendu impossible le respect de la date électorale initialement prévue, entraînant un report inévitable.
La Question de la Légitimité de l’Assemblée Nationale
Face aux critiques concernant la légitimité de l’Assemblée Nationale après le 31 décembre 2023, il est crucial de se pencher sur l'Article 52 de la Constitution togolaise. Cette disposition assure que, même en cas de re**rd électoral, l'Assemblée en place demeure légitime jusqu'à l'installation d'une nouvelle Assemblée. Cette clause constitue une bouée de sauvetage démocratique, garantissant la continuité institutionnelle du pays.
Les circonstances entourant la reprogrammation des élections au Togo peignent un tableau complexe, mêlant exigences procédurales et défis techniques. Les accusations portées par certains acteurs politiques et relayées dans les médias s'éloignent souvent des réalités concrètes et des principes constitutionnels qui régissent le processus électoral. Il est impératif d'aborder cette situation avec une perspective équilibrée et informée, reconnaissant les défis de l'organisation d'élections démocratiques tout en respectant les mécanismes institutionnels. Ce report, loin d’être une manœuvre politique sournoise, est en réalité un effort conscient du Gouvernement togolais pour assurer des élections libres, justes et transparentes, en adéquation avec les aspirations démocratiques du peuple togolais.