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Tiers-Culture L'actualité des tiers-lieux.

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Des tiers-lieux

Depuis l’Antiquité, les villes comme Babylone, Athènes, Alexandrie, Rome, Bagdad ou Cordoue ont créé des espaces propices à l’innovation, à destination des chercheurs, savants et ingénieurs du monde entier. Au cœur de Babylone, le temple Esagil accueillait des prêtres, médecins, astronomes et renfermait des ateliers, des laboratoires d’expérimentation pharmaceutique et des observatoires qui permettaient à l’Empire d’innover. Les Bibliothèques d’Alexandrie, de Rome, les Maisons de la Sagesse de Bagdad ou encore les Shang Pang de Pékin, fonctionnaient comme de véritables laboratoires et incarnaient déjà le souci d’un emplacement privilégié destiné au loisir de la connaissance. Les savants y trouvaient les instruments, collections, écrits de l’Antiquité grecque et latine, mais aussi des jardins zoologiques et botaniques nécessaires à leurs travaux.

La création d’espaces de savoir et d’innovation se retrouve au Moyen-âge avec la construction des monastères. Leur conception est largement inspirée de la pensée théologique et l’utopie insulaire qui induisent un isolement des chercheurs et des savants du monde extérieur. C’est au sein du cloître que doit se transmettre en toute autonomie la Vérité Absolue. Cette philosophie va inspirer la construction des Universités au XIIème siècle, qui adoptèrent toutes la figure archétypale du cloître. Dans les années 1960, la construction des campus universitaires et des technopôles constitue une version rénovée de l’utopie insulaire. On retrouve l’idée de créer des espaces de savoir isolés, auto-suffisants et éloignés des tourments de la vie moderne.

Ces différents espaces de savoir se caractérisent par un développement souvent séparé du tissu socioculturel des villes. Ces modèles restent fortement tributaires d’une conception selon laquelle la production de connaissances est l’apanage d’une élite de chercheurs. A l’Antiquité ou au Moyen-âge, les sciences et les innovations sont l’expression des hommes d’Eglise, des savants et des universitaires. Les modèles des technopôles, des campus universitaires, et plus récemment des pôles de compétitivité ou des clusters font largement reposer les innovations sur les Universités, les centres de recherche ou les entreprises. Ces modèles n’évoquent que très superficiellement les dynamiques urbaines et les autres forces d’innovation qui existent dans la ville, comme les habitants et les utilisateurs des innovations. Seuls les modèles utopiques de la Renaissance et de la première Révolution Industrielle, à travers les descriptions de La Nouvelle Atlantide de Francis Bacon, La Cité du Soleil de Tommaso Campanella, La Cité Idéale de Claude Nicolas Ledoux, Icarie d’Etienne Cabet, le Phalanstère de Charles Fourier ou encore le Familistère de Jean-Baptiste Godin, avaient introduit l’idée d’ouvrir les innovations et les connaissances aux habitants de la Cité.

Or la notion de Tiers Lieux forgée en 1989 par le sociologue Américain Ray Oldenburg, s’inscrit justement dans cette philosophie utopique. Ces Tiers Lieux souvent positionnés au cœur des villes, cherchent à ouvrir, diffuser et partager les innovations et connaissances au reste de la Cité. Sont ainsi concernés les espaces de coworking, les Espaces Publiques Numériques, les FabLabs, Living Labs et autres Hackerspaces. Au-delà des définitions spécifiques de ces différents espaces émergents, cherchons ici à décrire les caractéristiques essentielles des Tiers Lieux.