13/05/2024
Réédition :
Et si le bouddhisme changeait votre vie
[Dans Et si le bouddhisme changeait votre vie ? Chagdud Rimpoché nous explique pourquoi nous souffrons et comment nous pouvons éliminer les causes de la souffrance, comment nous pouvons gagner, pour nous-mêmes et pour autrui, la liberté ultime.
Il nous offre de nombreuses méthodes permettant de travailler sur l’esprit dans la vie quotidienne, de réduire les poisons que sont la colère, l’attachement, l’ignorance, la jalousie et l’orgueil. Il nous apprend également comment pratiquer la méditation – conceptuelle et non conceptuelle – afin de développer la sagesse et la compassion.
Les lecteurs trouveront dans ce livre des vérités dont l’impact sur la vie quotidienne est immédiatement bénéfique, des vérités qui, appliquées avec sincérité, apporteront des changements incontestables dans notre esprit et dans nos relations avec autrui.
Nous présentons ici un extrait dont l'humour n'est pas absent!]
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Il y avait une fois un vieil homme qui allait chaque été, avec sa famille, sur le sommet d’une montagne pour garder moutons et yaks. Il demandait toujours aux nombreuses personnes qui passaient devant leur tente où elles se rendaient. Invariablement les gens répondaient : « Nous allons chez Dodroup Chèn Rimpoché pour recevoir la transmission directe des trois vers. »
Un été, le vieil homme décida qu’il devait lui aussi aller voir le maître. Une famille qui passait par là ayant accepté qu’il se joigne à elle, il partit donc, laissant ses moutons et ses yaks.
Quand ils arrivèrent à la maison du maître, le vieil homme ne sachant que faire et n’ayant rien à solliciter du maître, alla attendre à la cuisine où on lui donna à manger. Pendant ce temps, la famille demanda et reçut un court enseignement du maître, puis s’en retourna chez elle.
Le vieil homme resta là pendant trois ans, aidant à la cuisine et recevant en échange de la nourriture ; il devint en quelque sorte un ami proche de ceux qui travaillaient à la cuisine. Pendant cette période, il ne rencontra jamais le maître.
Un jour, les cuisiniers demandèrent au vieil homme d’aller apporter du thé au maître. Pour la première fois, il entra dans sa pièce. Quand le maître le vit, il s’exclama « Atsi ! Atsi ! Na kha ru rakshai trèng wa dra shig yin ! » Ce qui signifie « Aïe, aïe, aïe ! Ton nez, on dirait une grosse noix ! » C’est vrai que le nez du vieil homme était très gros et rugueux.
Le vieil homme pensa au fond de lui-même : « Ça y est, j’ai enfin reçu la transmission des trois vers du maître ! » Il retourna à son village, chantant jour et nuit « Aïe, aïe, aïe ! Ton nez, on dirait une grosse noix ! » et comptant le nombre de récitations sur son chapelet. Les villageois avaient une grande confiance en lui, parce qu’il était resté avec le maître pendant trois ans. Ils pensaient qu’assurément il devait avoir développé des qualités extraordinaires. Chaque fois qu’ils étaient malades, qu’ils avaient une enflure ou une douleur, ils allaient le voir. Il soufflait sur la zone affectée et ils étaient guéris. Il devint ainsi célèbre dans la région.
Plus t**d, un abcès apparu sur la gorge de Dodroup Chèn Rimpoché grossissait tellement que le maître risquait de mourir étouffé. De nombreux médecins essayèrent en vain de le soigner. Un visiteur, venant de la région du vieil homme, dit au maître :
– Un de vos disciples, qui vit près de nous, peut vous guérir.
– Qui est-ce ? demanda le maître.
– Un vieil homme qui est resté avec vous pendant trois ans.
– Je ne me souviens pas de lui, mais demande-lui de venir.
Aussitôt, on envoya chercher le vieil homme. « Il te faut venir tout de suite, lui dit-on, le maître a besoin d’aide. »
Le vieil homme dit : « Le maître m’a donné la transmission des trois vers, j’essayerai de l’aider. »
Avant son arrivée, on avait apporté pour lui un très bon coussin, signe de grand respect. Dès qu’il entra dans la pièce, le maître vit son nez et se souvint de lui, pensant : « Comment celui-là pourrait-il me guérir ? »
Doucement, avec une totale concentration, le vieil homme se mit à chanter : « Aïe, aïe, aïe… ». Le maître éclata de rire, l’abcès creva et il fut guéri.
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