21/08/2024
Chapitre 4: Un nouveau chapitre à l’horizon
Enfin le week-end, je peux souffler, surtout que tata Lucie m’a donné mon samedi pour que je me repose. Elle a bien insisté qu’il faut que je me voie avec Francis ce week-end pour mettre les choses au clair.
Je me remémore la conversation avec tata Lucie. Ses conseils sont sages et pleins de bon sens, mais ils ne dissipent pas complètement mes doutes. Surement que cet échange avec Francis ce soir au restaurant aidera à mieux me situer.
… Dans les pensées de Naomi …
- Tu sais, ma fille, commençait-elle, dans nos cultures au Cameroun, il est souvent attendu qu'une femme soit mariée lorsqu'elle donne naissance à ses enfants. C'est une tradition qui remonte à des générations. Mais le mariage ne devrait pas être une obligation, surtout pas à cause d'une grossesse.
Elle avait marqué une pause, me laissant le temps de digérer ses paroles.
- Le mariage est une décision importante, poursuivait-elle. Ce n'est pas quelque chose que tu devrais faire simplement parce que les autres pensent que c'est la bonne chose à faire. Même pas à cause de cette grossesse. Il faut que tu sois sûre de tes sentiments et prête à partager ta vie avec ce Francis. Et là je ne parle même pas encore de consulter Dieu car lui il sait mieux ce qu’il faut pour toi. Si tu te maries uniquement parce que tu te sens obligée, pour ne pas décevoir tes parents d’être enceinte avant de t’être mariée, cela pourrait mener à des regrets plus t**d.
J’avais hoché la tête, absorbant ses conseils.
- Merci, tata Lucie. Tes paroles m'aident à y voir plus clair. Je ne veux pas me marier juste parce que je suis enceinte. Je veux être sûre que c'est ce que je veux vraiment. Et comme tu le sais déjà il y a à peine quelques semaines j’étais celle qui ne cessait de vous dire que je ne me sens pas encore prête à partager ma vie avec une personne. J’ai encore besoin de ce coté solitaire qui m’aide à mieux me découvrir et à asseoir qui je suis.
Elle avait sourit doucement.
- Prends ton temps, ma fille. Écoute ton cœur et ne crains pas de suivre ce que tu ressens au fond de toi. Le mariage, c'est pour la vie, il est important de prendre cette décision avec soin et sérénité. Je connais des femmes qui ont élevé leur enfant en étant célibataire, tant que Francis accepte d’être présent dans la vie de l’enfant, je pense que tu ne devrais pas te mettre la pression sur ce qu’en dira les gens, Naomi !
Sa sagesse me réconfortait, et je sentais un poids se lever de mes épaules.
- Merci encore, tata Lucie. Tu m'as beaucoup aidée.
- Je suis toujours là pour toi, répondait-elle en me serrant la main. N'oublie pas que l'important, c'est que tu sois heureuse et je tiens à te dire que je te soutiendrai peu importe ta décision
- Ça me rassure, surtout que je ne veux pas perdre mon boulot à l’imprimerie, c’est une partie de moi qui m’aide à m’épanouir au-delà même de l’aspect d’avoir de quoi joindre mes bouts de mois.
- C’est salutaire pour nous tous, cette ambiance que nous avons dans l’équipe. Je pense que tu dois prendre ton samedi pour te voir avec ce garçon et parler de tout ça. Plus tu attends, plus tu perds le contrôle de la situation. Après ça, s’il te plait, lundi revient avec la Naomi que nous aimons tous, ça devient trop calme au bureau
J’avais éclaté de rire avant de lancer
- C’est promis tata, c’est promis !
……
Je me lève du lit, prête à affronter ma journée, je sais déjà ce que je vais faire. Mon esprit est léger et je ne redoute pas ce rendez-vous avec Francis pour ce soir. Les mots de tata Lucie résonnent encore dans ma tête alors que je savoure mon pain à l’avocat assise à même le sol dans ma chambre devant un nouvel épisode de New Amsterdam.
Après avoir fait un peu de rangement en continuant à suivre ma série, je suis surprise de voir mon frère, Benjamin, se tenir là avec un grand sourire et plusieurs sacs à la main
- Salut, boss ! dit-il en entrant sans attendre d'y être invité
- Tu n’es pas au centre toi ?
- J’avais arrêté avec le centre, je travaille avec des potes à moi chaque samedi soir
- Mais pourquoi avoir arrêté le centre, c’était bien je pense d’avoir un encadrement
- Oui mais le centre le problème c’est de payer, ce sont des dépenses inutiles aux parents
- Tu aurais dû me dire si les parents ne peuvent plus payer, qui sait peut-être que je peux trouver une solution.
Aucun de nous cinq n'a fait d'études universitaires. Au fond de moi, il y a cet espoir que je ne partage pas toujours avec mes cadets pour éviter de mettre la pression sur Benjamin. Mais oui, au plus profond de mon cœur, je veux vraiment que Benjamin réussisse là où nous n'avons pas pu faute de moyens. L'entendre dire qu'il a dû arrêter les cours de soutien au centre parce que nos parents ne pouvaient plus les financer me brise le cœur.
Benjamin est très intelligent et observateur. Il remarque, à l’expression de mon visage, que cette histoire d'arrêter avec le centre me bouleverse. Alors, il décide de faire diversion avec des blagues, essayant de dissiper la tristesse palpable dans l'air
- Je ne fais pas le bac je te signale ! en plus je suis un genre de génie, tu vois le genre de gosse surdoué qui n’a pas besoin d’apprendre et Bamm tout rentre déjà
- Benjamin, arrête de tout prendre pour une blague, je ne veux pas que tu sois défavorisé juste parce que nous n’avons pas des parents riches
Il prend un air sérieux cette fois ci
- Naomi, je dors dans une maison même si je partage une petite chambre avec mon grand frère, mais je dors dans une maison, je suis protégé du froid et des intempéries. En rentrant de l’école, je trouve de quoi me nourrir même si parfois ce n’est que du riz ou bien c’est le même plat presque toute la semaine, mais je ne meurs pas de faim. Je vais à l’école, moi ! tu connais le nombre d’enfants qui auront voulu avoir cette chance ? Arrêter le centre parce que les parents ne peuvent pas le payer ne représente rien si tu considères tout ce que je viens de te dire. En plus je bosse tous les samedis après-midi avec mes potes, nous sommes les trois meilleurs élèves de notre classe. Naomi je sais que tu n’as pas un grand salaire et déjà que tu dois te charger de mes déplacements je ne veux pas t’ajouter des problèmes qui en fait ne sont pas importants
Je ne sais pas si ce sont les hormones de grossesse, mais ce discours remplit mes yeux de larmes. C’est pour toutes ces réalités-là que je me suis toujours dit que je ne veux pas me précipiter dans le mariage. Je veux prendre le temps de construire une certaine stabilité de mon côté. Je ne me suis jamais plainte des conditions dans lesquelles j’ai grandi, mais la vérité est que je ne veux pas que mon enfant grandisse dans les mêmes conditions.
Je me souviens encore des après-midis après les cours où je rentrais et ne trouvais rien à manger, obligée d’aller vendre de l’eau ou du f***erè dans la rue pour trouver de quoi acheter un bout de pain que je partageais avec Ruth. Ces souvenirs me hantent et renforcent ma détermination à offrir une vie meilleure à mon enfant
- Naomi tu vois les choses que je n’aime pas, là tu pleures déjà quoi ? Tu pleures pour quelle raison ? Quoi c’est ma beauté qui te trouble déjà ?
Je fais une grimace pour lui faire rire avant de me lever et essuyer rapidement mes larmes. Je me rapproche des sacs qu’il avait déposé à côté de la cuisinière pour voir ce que maman m’a envoyé
Benjamin trouve là une occasion pour me taquiner
- Tu as 28 ans et ta mère t’envoie encore ton repas, pardon boss grandit aussi
Je lui donne une baffe amicale sur l’épaule. En ouvrant les sacs, l’odeur délicieuse de poisson braisé et de ndolé emplit rapidement ma maison.
- J’espère que tu sais que tu ne vas pas manger ici hein toi !
- Naomi arrête de parler comme si c’est toi qui avais cuisiné, tu fais genre une personne qui cuisine même chez elle
- Kiekiekiekiekiekie, tu bosses à partir de quelle heure avec tes potes ?
- 16 heures ! en quittant de chez toi je m’y rends directement. Aujourd’hui on bosse chez mon ami celui qui vit non loin du marché là
- Ah je vois, je l’aime bien. Hadassa n’a plus de téléphone ?
- Non, l’écran de son téléphone s’est cassé elle a déposé chez le réparateur, elle attend d’avoir son salaire pour le récupérer
- Je ne savais pas, c’est Ruth qui me l’a dit ce matin quand elle m’a appelé. Elle m’a même dit qu’elle passait à la maison ce soir
- Oui il y a aussi sa part de nourriture là-bas, vous deux, des tantines qui ne cuisinez pas chez vous
- Bon pourquoi maman lui fait des gamelles alors qu’elle bosse au restaurant
- Naomi tu veux faire ta sorcellerie sur l’héritage familial déjà avant la mort des parents hein ?
- Quel héritage tu es bête toi !
- Kiekiekiekiekiekie
Nous passons encore un moment à discuter et à rire. La présence de Benjamin me réconforte et me donne un regain de courage pour tout le reste.
Le soir arrivé, je m'apprête pour le restaurant. Cela fait un mois que j'ai fait le test de grossesse, mais je n'ai ressenti aucun malaise. Tout se passe comme d'habitude : pas d'envies bizarres, pas de nausées. Le seul changement, c'est l'absence de mes règles ; pour le reste, tout est normal.
Je me fais une beauté rapide. Comme à mon habitude, je suis élégante même sans être sur mon trente-et-un. Je choisis un pantalon chic, accompagné d'une blouse légère et de mon petit sac à bandoulière Michael Kors, une trouvaille du marché aux puces. J'hésite entre des talons et des ballerines. Une décision rapide, et j'opte pour les ballerines, assorties à la couleur de mon sac, avant de quitter la maison.
C’est au restaurant « chez Wouri », que nous avons prévu nous voir, en chemin, je sens une nervosité grandissante, mais aussi une certaine détermination à clarifier les choses. J’ai déjà fait le tour de la question et je sais ce que je veux. Tout ce qui reste à faire c’est de faire comprendre cette décision à Francis et trouver ensemble la façon de faire pour que les choses fonctionnent. Je sais qu’être mère célibataire n’est pas facile, mais je sais aussi que Francis n’est pas le genre à fuir ses responsabilités, chacun fera sa part.
Francis est déjà là, un sourire un peu crispé sur les lèvres en me voyant approcher de la table. Il se lève pour m'accueillir et nous nous asseyons.
- Bonsoir, Naomi, dit-il doucement. Comment vas-tu ?
- Bonsoir, Francis. Je vais bien, merci. Et toi ?
- Ça va, répond-il, mais je sens une certaine tension dans sa voix.
Nous passons commande et attendons en silence jusqu'à ce que nos boissons arrivent. Je prends une profonde inspiration juste au moment où je voulais rompre le silence, Francis me devance et lance
- Tu es très belle on ne dirait pas une femme enceinte
Je lance un sourire timide. Loin de l'arrogance, je suis normalement le genre de fille qui n'a pas besoin de compliments pour savoir que je suis belle. Pour moi, la beauté est loin des traits du visage ; c'est quelque chose que je ressens au plus profond de moi. J'aime la personne que je suis. C'est aussi en partie pour cela que j'accorde beaucoup d'attention à ma façon de m'habiller. Comment je m'habille, c'est ma manière de transmettre un message sur qui je suis sans avoir à parler.
Je ne dépense pas des centaines de milliers de francs dans les vêtements, mais je mets beaucoup d'attention dans ma présentation. Pourtant, ce compliment de Francis me met mal à l'aise. Est-ce les hormones ? Tout ce mélange de sensations, de timidité, parfois de mélancolie quand je suis seule, et j'en passe.
… Le décor cosy du restaurant contribue à renforcer la sérénité avec laquelle la discussion se déroule, enveloppant nos échanges d'une douceur presque palpable. Tout le long de la discussion sur la situation actuelle ainsi que notre perception sur comment gérer tout ceci, une ambiance douce règne autour de nous, les lumières tamisées créent une atmosphère apaisante, presque intime. Finalement je fini par comprendre que ce désir de vouloir assumer cette grossesse comme une mère célibataire venait en fait de la peur de l’inconnu. Sans forcer, sans se prendre la tête, je fini par reconnaitre au fond de moi que je ne suis pas contre l’idée de nous donner une chance. Je me surprends même à être enthousiaste à l’idée de commencer cette vie ensemble, Francis, notre bébé et moi.
- Francis, tu sais je ne me pardonnerai pas si ça ne marche pas. La raison pour laquelle je ne me projette pas souvent dans le mariage c’est parce que, j’ai grandi dans un cadre familial où rater son mariage est une grande honte
Il relève les yeux vers moi, son regard est sincère et attentif.
- Je te comprends et je pense pareil que toi
- Tu vois, quand j'ai découvert que j'étais enceinte, j'ai été submergée par tellement de doutes et de peurs. Je me suis demandé si c'était le bon moment, si nous étions prêts, si j'étais prête. J'avais décidé de te voir ce soir pour clarifier tout cela, pour t'expliquer que je ne voulais pas d’une relation, quand bien même toi dès que tu as appris pour la grossesse, tu as toujours pensé au mariage. Ce soir je venais avec l’intention de te dire que je ne voulais pas que nous nous sentions obligés de nous marier juste à cause de cette grossesse
Francis reste silencieux, me laissant continuer. J’hésite un moment avant de poursuivre
- La tournure de cette soirée me fait réfléchir autrement. Je sens que je veux donner une chance à notre relation. Pas juste pour le bébé, mais parce que je crois que tu pourrais être celui avec qui je veux partager ma vie.
Francis sourit doucement, il tend la main pour saisir la mienne à travers la table.
- Naomi, je comprends tes craintes. Et je ne veux pas que tu te sentes obligée de faire quoi que ce soit. Mais je veux que tu saches que je suis ici pour toi, pour nous. Depuis le début, je sens que nous avons quelque chose de spécial. Je ne suis pas parfait, loin de là, mais je suis prêt à faire de mon mieux pour toi, pour notre enfant, pour notre avenir ensemble. Naomi chaque histoire à sa façon de commencer. Avant cette grossesse, je t’ai plus d’une fois montré mes sentiments pour toi et j’hésitais d’insister parce que, toi, de ton coté, tu n’as jamais cessé de répéter que tu n’étais pas prête pour une relation. La grossesse n’est pas la raison de mon dévouement Naomi
Il marque une pause comme pour reprendre son souffle avant de poursuivre
- Ce qui est sûr, nous sommes d’accords sur le point de nous installer ensemble comme une vraie famille pour vivre notre amour et le transmettre à notre enfant. Cependant, je comprendrai si tu penses que le mariage serait un pas trop osé, je comprendrais ! Et dans ce cas, nous allons juste nous installer ensemble sans avoir à nous marier. Ce qui te laissera le temps de t’y faire, et d’être sûre à ton tour. Mais pour ma part je suis sûr et je sais que c’est avec toi que je veux faire ma vie, grossesse ou pas grossesse, c’est toi la femme que j’aime.
Ses mots résonnent en moi, dissipant peu à peu mes doutes. Pour la première fois depuis le début de tout cela, je sens que Francis n'est pas là par hasard. Il est là pour que je me sente en confiance, pour que je me sente prête à me lancer enfin dans cette aventure qu'est le mariage et la parentalité.
- Nos plats vont refroidir là
Il éclate de rire, en même temps je peux remarquer que ses yeux brillent d’une émotion que je n’avais jamais vu chez lui auparavant. Nous entamons nos plats tout en continuant la conversation sur plusieurs sujets divers. Cette ambiance de complicité qui a toujours existé entre nous refait surface. Il me questionne aussi sur les malaises de grossesse et tout le reste
- Bah rien ! je ne t’assure, pas de nausées matinales, pas de fatigue, je vais super bien, c’est trop bizarre ça !
- Tout chez toi est exceptionnel que tout ça ne m’étonne pas en fait. Tu as tellement la pêche que même la grossesse n’arrive pas à t’arracher ta vitalité
- Bon, on va dire ça, mais arrêtons tout de même de nous prononcer trop tôt, voyons voir à quoi vont ressembler les mois à venir
Nous passons le reste de la soirée à parler de notre futur, de nos rêves, de nos peurs. Et plus nous parlons, plus je me rends compte que Francis est sincère, déterminé et qu'il a vraiment à cœur notre bonheur.
La soirée se termine sur une note douce et réconfortante. En sortant du restaurant, il me serre contre lui, et je sens que, pour la première fois depuis longtemps, je ne suis plus seule dans cette aventure. Nous sommes deux, unis par un lien qui se renforcera de jour en jour.
Lorsque je rentre chez moi ce soir-là, je me sens prête à affronter ce qui nous attend. Les mots de Francis résonnent encore dans ma tête, me donnant la force et la conviction que nous pouvons surmonter toutes les épreuves, tant que nous sommes ensemble. Il n’a pas tort quand il dit que chaque histoire a sa façon de commencer, celle-ci est la nôtre !
Au fond de moi, je sais que cette décision de donner une chance à notre relation est la bonne. Je sens que Francis n'est pas seulement l'homme avec qui je vais avoir un enfant, mais aussi celui avec qui je pourrais construire une vie. Je me couche avec un sourire aux lèvres, apaisée et pleine d'espoir pour l'avenir.
Les jours suivants passent dans une sorte de flou euphorique. Francis et moi continuons à nous voir, à parler de nos plans, de nos espoirs et de nos craintes. Chaque conversation nous rapproche un peu plus, et je me surprends à imaginer notre futur ensemble avec de plus en plus de certitude et de joie. Au boulot, je suis redevenue la Naomi remplie d’énergie, je dirais même que c’est une toute nouvelle énergie qui se manifeste et ça se sent tout de suite. Je n’ai pas encore annoncé ma décision à tata Lucie qui de son coté n’a pas posé de question mais elle ne manque pas une occasion pour me montrer qu’elle est ravie que je sois en forme.
Cependant lors d’un saut rapide au marché avec Ulrich pour l’aider à faire un cadeau à sa fiancée, je lui tiens un mot sur mon mariage à venir. Il ne manque pas de me manifester sa surprise
- Tu n’es pas sérieuse là, Naomi !
- Bah si, je le suis !
- Attend, on ne passe pas de la fille qui pense que le mariage est un encombrement à la fille qui va se marier dans deux à trois mois comme ça ! Naomi il doit y avoir une transition, je veux dire à quel moment tout ceci s’est fait alors que nous sommes ensemble tous les jours ou je dirais presque tous les jours
- Tu sais bien que je voyais quelqu’un on est d’accord ?
- Non, désolé mais je n’appellerai pas toutes tes amitiés voir quelqu’un. Je sais que tu as deux amis assez suspects, le Ghanéen informaticien et le fils à ta tata de l’église un truc du genre. Mais je précise encore que c’étaient plus des garçons qui voulaient de toi et que toi tu prenais pour tes potes, voilà !
- Hum ! Ulrich ! C’est bien toi qui refusais d’admettre qu’ils sont juste mes potes non ?
- Oui, parce que je sais que tu jouais à un jeu dangereux mais en même temps aucun d’eux n’était ton fiancé que voilà tu viens me dire que tu vas te marier.
- Justement l’un d’eux est devenu mon fiancé, c’est ce que j’essaie de t’expliquer là ! Est-ce que tu sais que ça va bientôt faire 1 an que je connais Francis
- Oui mais tout de même Naomi ! soit tu me cachais des choses, soit tu n’as pas pris ton temps !
Je commence à lui expliquer certains détails que je juge nécessaires pour qu'il soit rassuré, tout en évitant de mentionner ma grossesse. Ulrich, qui est un très bon ami, n'hésite pas à me soutenir, mais il me précise tout de même qu'il trouve que je vais trop vite.
Les jours suivants, j'annonce la nouvelle à ma famille. C'est autour d'un repas familial que mes parents expriment à Francis leur joie de savoir que bientôt, il fera partie de notre famille. Du côté de Francis, tata Sylvie n'attend pas longtemps avant d'organiser un repas chez elle, réunissant la mère de Francis et sa sœur pour faire ma connaissance.