10/08/2023
MÉDIAS / CANADA — LE CONTENU DE FUGUES INVISIBLE au CANADA, SUR FACEBOOK, INSTAGRAM ET GOOGLE, comme la plupart des médias canadiens
Vous avez peut-être entendu parler de la loi C-18 qui vise à renforcer l’équité des relations économiques entre les entreprises de nouvelles et les plateformes de communication. Cette loi, dont les règlements devront être appliqués d’ici le début de 2024, forcera les plateformes de communications en ligne — réseaux sociaux notamment, mais aussi moteurs de recherche — à partager une partie des revenus publicitaires générés par la diffusion de nouvelles des médias canadiens (petits ou gros). Autrement dit, cette loi veut corriger l’iniquité que ces réseaux ont eux-mêmes créée par leurs algorithmes. En réaction, pour ne pas avoir à partager leurs revenus, Google et Meta (Facebook, Instagram, Threads) ont décidé cet été de commencer à bloquer au Canada la circulation du contenu journalistique, qu’ils considèrent comme du «marketing gratuit» pour les médias.
Près d’une centaine de publications canadiennes de toutes dimensions ont dû fermer leurs portes au cours des trois dernières années, principalement en raison de la baisse de leurs revenus publicitaires. Au Canada — comme à peu près partout dans le monde —, les géants du web récoltent la part du lion des revenus publicitaires, soit jusqu’à 80 % d’un marché de 9 milliards de dollars.
Jusqu’à présent, les géants du numérique avaient opéré sans garde-fou, profitant d’un espace quasiment non réglementé. Mais les démocraties dans le monde commencent à se réveiller et le Canada fait partie de ce mouvement. Ottawa souhaitait corriger la situation en rétablissant un rapport de force entre les publications et les géants du web. La loi C-18 a donc été développé pour forcer un cadre de négociations afin d’établir des balises pour évaluer la valeur du contenu et la compensation appropriée.
Suite à l’adoption de la loi C-18 en mai dernier au Canada, Facebook a commencé à tester différents systèmes de blocage des fils de nouvelles liés aux médias canadiens. Et, depuis le début d’aout, le blocage s’est accentué et touche de plus en plus d’entreprises médiatiques canadiennes.
Rappelons qu’une loi similaire adoptée en 2021 en Australie — et dont le Canada s’est inspiré — a permis au secteur des médias australiens d’empocher environ 200 millions $ dès la première année, malgré des tactiques similaires d’intimidation utilisées par les plateformes.
Au cours des dernières semaines, Fugues a joint sa voix à celles de tous les médias canadiens et réclame que Meta agisse de manière responsable.
Il faut que Meta rétablisse l’accès de la population canadienne aux nouvelles d’ici et respecter les lois canadiennes au lieu de tenter de les contourner. À l’instar de d’autres, le principal média LGBTQ+ francophone canadien a commencé à voir une partie de ses contenus être bloquée sur Instagram et sur Facebook depuis la mi-juillet, ce qui a un impact sur la visibilité des articles.
L’attitude actuelle de Facebook s’apparente à de l’intimidation pure et simple. Meta se sert de sa position de monopole, prend en otage les médias d’ici et leurs lecteurs.
Que des plateformes de diffusion comme Facebook et Instagram choisissent de priver les lecteurs d’une information rigoureuse parce qu’elles ne souhaitent pas payer leur juste part est socialement irresponsable.
Il est paradoxal de constater que Meta se dit incapable de censurer les propos haineux et la désinformation, mais qu’elle trouve les moyens de censurer le journalisme crédible. La contradiction est évidente et me semble un argument supplémentaire pour réclamer une transparence algorithmique pour dévoiler comment les géants du web ciblent leurs publics.
La situation actuelle doit changer.
Que pouvez-vous faire?
• Si vous résidez au Canada, au lieu de passer par Facebook ou Instagram, vous êtes encouragés à vous rendre directement sur le site web de Fugues pour trouver l’information dont vous avez besoin.
• Si vous ne l’êtes pas encore, abonnez-vous à l’Infolettre de FUGUES qui est envoyée deux fois par semaine.
• Vous avez un grand cercle d’ami LGBTQ+ ? Pourquoi ne pas les inviter à s’inscrire à l’INFOLETTRE de Fugues.
• Vous pouvez évidemment vous abonner à l’édition imprimée du magazine Fugues et le recevoir à la maison.
• Vous pouvez soutenir l’action de l’équipe en faisant un don ponctuel ou récurrent.
Les modules d'abonnement et de don se trouvent en bas de la page d'accueil sur le www fugues com
Vous avez peut-être entendu parler de la loi C-18 qui vise à renforcer l’équité des relations économiques entre les entreprises de nouvelles et les plateformes de communication. Cette loi, dont les règlements devront être appliqués d’ici le début de 2024, forcera les plateformes de comm...