25/06/2020
MALICK GOMINA
LE NOUVEAU "ROI" DE DJOUGOU
(UN ARTICLE DE CONSTANTIN AMOUSSOU)
Face aux défis, c'est un homme éprouvé par deux (02) décennies d'exercice de gouvernance dans le privé_un patron comme on dit_que la commune de Djougou aura propulsé à sa tête, à son chevet.
Et en homme pragmatique, le Docteur Gomina ne perd pas du temps: la semaine même de son installation, il met sa commune sous les feux de la rampe, en mettant sous branchement, une installation vieille de deux (02) ans qui attendait vainement d'apporter de la lumière aux administrés. Quelques jours auparavant, le tout nouveau maire avait déjà envoyé du matériel de bureau et des équipements d'hôpitaux au profit des arrondissements ruraux de la commune; et la semaine suivante, on le voit aux côtés des forces de l'ordre de Djougou, récemment éprouvées par l'assassinat d'un des leur.
Avec plus de 300.000 habitants, Djougou est la troisième commune la plus peuplée du Bénin, derrière Cotonou et Abomey-Calavi, et devant_on ne devine pas toujours_Porto-Novo et Parakou, deux communes à statut particulier. Elle est paradoxalement une commune "pauvre" et aux problèmes sociaux cruciaux.
LES DÉFIS D'UN MANDAT
En prenant le "bâton de commandement" à Djougou, le Dr Gomina sait devoir faire face aux problèmes économiques et sociaux structurants qui ont fait de Djougou, hier, une commune "sans espérance" que ses filles et fils délaissent, par centaines, en engageant une périlleuse marche vers l'exil, les dames vers les pays du Golfe pour servir comme "esclaves de maison", les hommes traversant le désert pour atterrir en Libye où ils sont ensuite, souvent, arrêtés, maltraités, déshumanisés et vendus comme marchandises.
Carrefour commercial comme on le présente, Djougou n'en est pas moins une commune dépourvue de tout, d'infrastructures routières, électriques; d'accès à l'eau, aux services de santé publique de qualité; dépourvue d'infrastructures d'accueil, et où l'activité économique, outre l'agriculture et l'élevage, se réduit à un secteur commercial dominé, de façon écrasante, par l'informel.
Bref, c'est d'une commune déshéritée qu'hérite le fils du terroir, le Dr Gomina, descendant de la branche des Atakora, une des trois familles promises au trône de Kilir, le royaume de Djougou.
Bâtir la commune de Djougou, c'est déjà en faire une ville attrayante, attractive, éclairée grâce aux infrastructures d'urbanisation, à la complétude des services sociaux de base, et à l'investissement privé dans le secteur de l'hôtellerie.
MALICK, L'ALCHIMISTE
On dit de l'alchimiste que tout ce qu'il touche devient de l'or.
Ainsi, en est-il de MALICK GOMINA qui, une vingtaine d'années durant, s'est illustré à la tête du groupe de presse Fraternité, comme un bâtisseur d'empire et un respectable "capitaine d'industrie".
Journaliste et de presse six (06) années durant, Malick GOMINA que l'on surnomme "L'AMI DU POUVOIR" aura, non seulement hissé très haut son groupe de presse dans l'univers médiatique béninois, en usant de son puissant réseau relationnel, mais surtout, en bon patron, en réussissant à s'entourer d'une équipe de jeunes brillants, compétents et dynamiques entre les mains de qui il a remis le pouvoir d'innover et d'agir pour grandir et faire grandir la maison.
Mieux encore, il aura réussi, sur ses deux mandats, à faire du CNPA, une institution plus visible et plus respectée par les partenaires.
De même qu'il l'aura fait pour le groupe de presse FRATERNITÉ et le CNPA, on peut parier que l'Alchimiste Malick devra pouvoir mettre à contribution ses excellentes qualités de manager pour métamorphoser "Djougou".
Et pour y parvenir, il a impérativement besoin de lever le pied, très vite, pour maximiser les ressources internes au risque de déplaire aux administrés, nouer les partenariats vifs dans le cadre de la coopération décentralisée; mais surtout, convaincre le gouvernement et le président de la République à prendre en compte Djougou, dans le deuxième compact des grands projets du PAG 2021-2026 et à y faire des investissements massifs pour la transformer.
En homme de réseau et en "Ami du pouvoir", cet alchimiste saura, sans doute, trouver les clés pour redorer le blason d'une vieille ville qui rêve de se parer de nouveaux atours pour briller de mille feux.
Et il sait par ailleurs, qu'autant compteront des deals bénéfiques pour la commune, autant, il doit pouvoir entretenir son idylle avec ses administrés; et en cela, demeurer "l'Ami du Pouvoir", tout en étant "l'Homme du Peuple".
LA MONTÉE EN PUISSANCE DES QUADRAGÉNAIRES
À 47 ans, Malick GOMINA qui rêva, il y a un an, de devenir député, et qui se retira, dépité, après un "déshonorable" positionnement par son parti, le Bloc Républicain, revient donc en force, et il sera inexact de regarder le poste de maire comme un accessit.
Car de ce lieu, il a encore mieux qu'en tant que législateur, l'occasion de montrer "ce qu'il a dans le ventre" en servant sa communauté avec dévouement.
À voir de près, le paysage politique béninois vit un moment silencieux de révolution et comme Charlemagne Yankoty, 43 ans, maire de Porto-Novo, Angelo Ahouandjinou 42 ans, maire d'Abomey-Calavi, sans oublier Luc Atrokpo, 47 ans, maire de Cotonou, les quadragénaires montent en puissance, et Malick Gomina devient avec les ci-devant, l'un des jeunes premiers qui feront le Bénin de demain, peut-être concuremment avec les Joël AÏVO, Komi KOUTCHÉ, Moïse KÉRÉKOU, Reckya MADOUGOU...
Et quand on aura cité tout ce beau monde, et qu'on fermera la page sans évoquer Romuald Wadagni, 44 ans, diplômé de Harvard, ministre des finances et Oswald Homéky, 38 ans, ministre des sports; lequel la presse affectionne d'appeler "PETIT TALON", n'aura-t-on pas eu le tort d'avoir manqué de perspicacité?