21/10/2024
Revivre l'Histoire :
Mémoires de guerre à l'Ecomusée d'Alsace
À l'invitation de l'association Soldats d’Hier, plusieurs groupes se sont réunis pour faire revivre un grand village riche en exemples d'habitat typique. Cet environnement se prêtait parfaitement à l'histoire vivante, évoquant la période des combats de Durrenentzen, à l'est de Colmar, qui ont opposé le 1er bataillon de choc aux chasseurs de la 2. Gebirgsjäger-Division les 29 et 30 janvier 1945.
Représentation des Troupes
Alsacemilitaria représentait fidèlement les hommes du GJR 136, qui se sont heurtés aux Chocs et aux GI’s lors de nombreuses escarmouches et patrouilles. Les troupes françaises étaient évoquées par les groupes Soldats d’hier, Centurions de France, Alsace-Lorraine 30-40 et Les Gardiens du Passé. Les Dogface soldiers de la 3e DIUS pouvaient compter sur le groupe Metz en Guerre pour les mettre en valeur.
Expérience des Visiteurs
Les 2300 visiteurs ont pu découvrir le village perturbé par les combats, avec des débris et des chevaux de frise dans les ruelles. Ils ont également assisté à plusieurs démonstrations, dont celles des mortiers de 80 des Chocs, du PC Transmissions par les AFAT de l’armée de Lattre, et de l’armement léger américain. Les grandes maisons alsaciennes et les granges étaient animées et occupées par les troupes, invitant les visiteurs à découvrir leurs logis provisoires.
Remerciements particuliers à Clément, David, Benjamin, Jean-Luc, Baptiste, Maeva, Océane et Gaëlle.
Hommage à la Compagnie Ferry
Les organisateurs avaient obtenu du Musée de la résistance/groupe Bayard de Joigny (Yonne) le prêt du drapeau d’époque de la compagnie Ferry. Ce drapeau a été présenté aux participants portant la tenue des Chocs. David Juarez a rappelé l’histoire de ces volontaires lors d’une allocution :
« Le 22 août 1944, au lendemain de la libération de Sens dans l’Yonne, trois unités FFI issues du maquis ou de la clandestinité apparaissent. Parmi elles se trouve le groupe Ferry, composé de 200 hommes ralliés autour de leur chef Jean Ferry. Ces hommes ont signé un engagement pour la durée de la guerre, et c’est en unité constituée qu’ils sont incorporés au sein du Bataillon Bayard, renommé 3e bataillon de choc, dont la 4e compagnie sera celle de Ferry et de ses hommes.
Le 28 novembre 1944, le 3e bataillon de choc atteint le village de Masevaux (Haut-Rhin) et reçoit la mission de nettoyer la ligne de crête passant par le col de l’Hundsruck, qui permettra de déboucher sur Thann et la vallée de la Thur. Bourbach-le-haut est rapidement atteint et c’est le 30 novembre que l’ascension commence par un matin froid et humide. La défense ennemie se dévoile et stoppe la compagnie Ferry. Sur la droite, un tir de diversion du 1er bataillon de choc permet aux assaillants de se ressaisir. Jean Ferry, à la tête de sa compagnie, donne l’assaut et enlève la position ennemie.
Le 1er décembre, l’ascension du glacis en forte pente reprend malgré les températures négatives et les tirs ennemis de plus en plus précis. L’assaut est donné sur le piton qui borde le col, mais Ferry est foudroyé par une b***e tandis que dans le lointain apparaissent la vallée de la Thur ainsi que les premières maisons de Bitschwiller-les-Thann.
Les hommes encore valides de la compagnie prennent position aux côtés de leurs camarades du 1er bataillon de choc. Ils seront relevés le 6 décembre par les tirailleurs marocains. Épuisés physiquement et moralement, les hommes redescendent dans la vallée. Le 20 décembre près de Belfort, le bataillon Bayard est absorbé par le 1er bataillon de choc. Les 80 survivants de la compagnie Ferry rejoignent sa 1re compagnie.
Ce drapeau est le leur. Reconstitueurs, ce grand honneur nous engage tous, collectivement et individuellement tout au long de cet événement. Ce drapeau appartient à nos grands anciens, mais il est aussi le vôtre. Gardez-le précieusement, honorez-le. C’est désormais à vous de perpétuer la mémoire immortelle de ces volontaires qui ont œuvré pour notre liberté, allant parfois jusqu’au sacrifice suprême pour l’honneur de nos couleurs. »
Conclusion
Cet événement a été une belle occasion de rendre hommage aux anciens et de perpétuer la mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie pour n liberté. Les jeunes participants, souvent les plus motivés par l’histoire vivante, ont été particulièrement salués pour leur engagement.